La contre offensive française

La deuxième victoire de la Marne

15 au 31 juillet  1918

 

 

 

 

 

 

Cette seconde bataille de la Marne, remportée donc en grande partie par les troupes Françaises, va sauver Paris et la France et va ramener 3300 mitrailleuses, 500 canons, 35000 prisonniers Allemands.

Dans cette bataille, précisons également que le matériel de guerre est français, chars Renault FT 17, artillerie lourde française et aviation française. Les Anglais ont également leur matériel de guerre.

Les Américains se battent avec du matériel français ou Anglais (ils ne disposent pas de matériel, cette armée n’est que la 16e armée du monde à cette époque)

 

Voir pourquoi les Allemands sont passés à l’offensive au début de 1918 ?

 

Après plusieurs victoires importantes, les Allemands sont finalement stoppé par une contre offensive Française dirigée par le général Mangin le 28 juin. Mais les Allemands n’ont pas dis leur dernier mots : Ils lancent l’offensive de la paix, heureusement les Français écrasent les Allemands le 15 juillet 1918 dans la bataille défensive de Champagne.

Près de 40000 Allemands sont tué, blessés ou prisonniers. Pas moins de 5000 Français seulement sont hors de combat. Cette victoire qui sauve la France est l’œuvre des bonnes dispositions défensives et offensives du général Pétain, devenu alors général en chef de l‘armée Française.

 

Trois jours après cette victoire défensive de la 4e Armée Française, Foch (Général en chef des Armées Alliés) décide de réduire la poche de Château-Thierry pour mettre fin à tous espoirs de marcher sur Paris aux Allemands.

 

 

Voici donc que le 18 juillet, à 4h30, depuis Bouresches jusqu’à Pernant, sur le front de 55 kilomètres des armées Mangin et Degoutte (10e et 6e armées), notre artillerie déclenche un formidable tir.

C’est un barrage roulant derrière lequel cahotent 470 chars d’assaut : 320 Chars français devant Mangin et 150 devant Degoutte.

Une nuée d’avions français et Anglais obscurcit le ciel et le nettoie d’ennemis.

 

Ils s’attendaient bien à une offensive française; mais malgré l’expérience du 28 juin, ils ne la concevaient pas autrement que précédée d’une préparation d’artillerie de trois où quatre heures. Or, rien n’avait annoncé cette charge des monstres d’acier, les Chars FT 17 de Renault.

 

Ce sont la 9e armée allemande du général Von Einem et la droite de la 7e armée allemande du général Von Boëhm qui supportèrent le choc. Elles ont 8 divisions allemandes en première ligne et 10 divisions allemandes en soutien immédiat. En un instant, tout est englobé dans la bataille, et il faut se hâter d’appeler des renforts de l’arrière.

 

Les 26e, 69e, 167e, 168e, 169e, 164e, 418e, 265e, 72e, 91e, 136e, 23e, 42e, 128e, 48e, 70e, 71e, 9e, 11e, 20e, 8e, 110e, 208e, 133e, 152e, 170e, 174e, 409e régiments d’infanterie; les 1er, 4e, 8e, 9e zouaves, les 7e, 8e, 9e Tirailleurs , les 1er et 4e Mixtes; les 2e, 4e, 41e, 43e, 59e bataillons de Chasseurs à pied, les régiments Marocains, Malgaches et Russes, ainsi que plusieurs bataillons Américains, se ruent à l’assaut .

 

Les Poilus ne se laissent pas décourager par les nombreuses mitrailleuses allemandes qui les empêchent de passer, ils passent quand même en écrasant de grenades les mitrailleurs Allemands, les tirs de batteries Allemandes ne les impressionnent pas plus, ils les capturent au corps à corps, baïonnette au canon, comme les zouaves qui capturèrent 4 canons à l’arme blanche.

 

A midi, les villages de Dammard, Belleau, Troesnes, Villers-Hélon sont enlevés par les troupes françaises. A gauche, la division marocaine (Zouaves, Tirailleurs, Légion) a dépassé Chaudun, et les Américains s’emparent de Vierzy .

 

Le soir, les deux Armées françaises dénombrent 12000 prisonniers allemands; un chiffre record pour une seule journée de bataille. Sur 55 kilomètres de front d’attaque, nos lignes ont progressé vers l’est d’une dizaine de kilomètres.

La gauche de Mangin tient déjà les plateaux à 3 kilomètres de Soissons.

 En enlevant le plateau de Pernant, la 11e division a déjà fait 2000 prisonniers allemands.

 

Le 19 juillet, à 4 heures du matin, nouvelle ruée suivant la même méthode à laquelle l’ennemi n’a pas eu le temps de s’accoutumer. Même succès. Cependant vers Chaudun où deux divisions Allemandes fraîches, la 9e et la 20e ont été transportées en auto-camions, nos colonnes sont un instants arrêtées.

 

Partout ailleurs, la progression Française continue; des compagnies entières de soldats Allemands se rendent à nos Chars d’assaut, et seules, les divisions Allemandes nouvellement intervenues se battent avec énergie. La 10e Française dépasse le Plessis-Huleu, la 6e armée Française enlève Neuilly-Saint-Front et conquiert le plateau de Priez.

 

Cet important succès rend la situation des Allemands extrêmement difficile. Du Plessis-Huleu, nos mitrailleuses françaises interdissent la route de Soissons à Château-Thierry, et nos canons Français la voie ferrée. Ce sont là les seules artères dont l’Armée allemande de Von Boëhm dispose pour alimenter les forces qui combattent sur la Marne.

Or, voici que l’Armée de Mitry attaque à son tour entre Saint-Aignan et Boursault. Il faut reculer. Von Boëhm le fait fort habilement; et dans la nuit du 19 au 20, il évacue la rive sud de la Marne.

 

Le 20 juillet, pour éviter l’étranglement de la poche de Château-Thierry et la perte des troupes qui y sont engagées, Ludendorff envoie cinq divisions fraîches de renfort contre notre 10e Armée française.

Le Général Mangin progresse tout de même vers Hartennes et maintient sur tout son front les gains de la veille; mais les efforts de notre 41e division Française se brisent contre la résistance d’Oulchy-le-Château.

Le Général Degoutte, lui, pousse vigoureusement de l’avant; et c’est maintenant de ce côté, la lutte pour Château-Thierry, déjà débordé par le Nord, cependant que de Mitry continue sa pression au sud, et que la 5e Armée Française de Berthelot attaque la poche par l’est .

 

Le 21 juillet, pour maintenir son pivot de manœuvre, l’ennemi contre attaque furieusement Mangin, en accumulant contre lui des effectifs sans cesse renouvelés. Les héroïques régiments Français de Mangin tiennent bon et repoussent les Allemands.

Degoutte entre dans Château-Thierry, refoulant à travers le Tardenois les divisions allemandes de Von Boëhm, dont la résistance devient décidément molle.

 

Le soir, la 6e Armée Française a progressé d’une dizaine de kilomètres et la ligne de nos avant-gardes passe près d’Hartennes et d’Oulchy-le-Château qui tient toujours, au delà de Grisolles, de Bézu-saint-Germain et d’Epieds .

 

La deuxième victoire de la Marne, prélude d’opérations de plus grande envergure, est gagnée.

 

Elle est complète. Elle forme un ensemble magnifique d’une perfection classique, portant la brillante empreinte de la valeur et du génie Français.

A droite et au centre, Gouraud et Berthelot, grâce au sublime esprit de sacrifice des poilus des îlots de résistance, ont constitué le mur contre lequel l’assaut des Allemands s’est brisé. C’était le 15 juillet 1918.

A gauche, De Mitry, Degoutte et Mangin ont foncé concentriquement sur l’aile droite Allemande; Et, grâce à une admirable préparation et à une foudroyante rapidité d’exécution, l’ont écrasée.

 

Les résultats, se sont : La capture de 20 000 prisonniers Allemands, de plus de 400 canons Allemands, 3300 mitrailleuses Allemandes capturées, l’absorption et l’usure irréparable de soixante divisions Allemandes, la délivrance de Château-Thierry et l’obligation pour Ludendorff d’abandonner très vite la poche de Fère-en-Tardenois où il ne peut plus ravitailler ses troupes, puisqu’il n’est maître ni de Reims, ni de la voie ferrée au sud de Soissons.

 

La victoire française est acquise, mais la lutte continue avec acharnement, car il faut exploiter le succès; et, depuis le généralissime jusqu’au plus humble soldat, tout le monde s’y emploie avec la dernière énergie.

 

Le 24 juillet, la division française du général Roig-Bourdeville enlève Oulchy-la-ville aux Allemands, et ses régiments (5e, 74e et 224e régiments d‘infanterie) capturent 600 prisonniers allemands.

 

Le 25 juillet, Oulchy-le-Château tombe, attaqué de front par le 23e régiment d’infanterie Française et à revers par le 128e régiment d’infanterie, de la division Bablon.

De l’autre côté, l’armée française du général Berthelot est aux abords de Ville-en-Tardenois; et dans un magnifique assaut, le 103e régiment d’infanterie, qui, depuis le 15 juillet, a perdu presque tous ses officiers et 75 pour cent de ses effectifs, enlève le village de Romigny aux Allemands .

 

Le 26 juillet, Von Boëhm lâche la Marne et fait sauter les ponts de l’Ourcq. Le soir, notre infanterie française est à Bruyères, à Villeneuve-sur-Fère et à Courmont. La nuit, on se bat à Ronchères, où l’ennemi résiste, grâce à une puissante artillerie.

 

Le 27 juillet, Mangin attaque Buzancy, Degoutte traverse Fère-en-Tardenois; Berthelot dépasse Ville-en-Tardenois; l’ennemi tient âprement; ailleurs, il cède et notre cavalerie française cueille des trophées ou parvient difficilement à conserver le contact.

 

Le 1er août, nos régiments français ont forcé la résistance acharnée des Allemands dans le village d’Hartennes, où les Allemands ont accumulé de puissants moyens; et, le soir, les 206e, 234e et 244e régiments d’infanterie de la division Menvielle enlèvent brillamment les villages de Cramaille et Servenay .

Le front de la 10e armée Française atteint, le soir, la ligne de Grand-Rozoy-Cramaille. Dès lors, Von Boëhm, menacé sur ses derrières, va précipiter sa retraite, la couvrant par de petits détachements armés de mitrailleuses, qui ont l’ordre de se sacrifier pour arrêter nos colonnes.

 

Le 3 août, les Allemands bordent la Vesle, poursuivis par nos tirailleurs. Les résultats de la victoire sont acquis : la poche de Château-Thierry est réduite; la voie ferrée de Paris à Strasbourg est libre.

 

Cette brillante victoire, éclatante comme un coup de foudre au lendemain des succès les plus décisifs de l’Allemagne, eut dans le monde entier un immense retentissement. Personne ne s’y trompa : cette fois, c’était la fin. L’Empire Allemand avait joué sa fortune dans les grands chocs du front français occidental, et il venait de la perdre.

 

Le 6 août, Clemenceau proposait au Président de la République de faire du général Foch, dont la victoire commençait à couronner l’énergie et les calculs, un Maréchal de France :

 

« La dignité de maréchal de France, disait son rapport, ne sera pas seulement une récompense pour les services passés, elle consacrera mieux encore dans l’avenir l’autorité du grand homme de guerre appelé à conduire les armée de l’entente à la victoire définitive. »

 

 

Le décret du 7 août, nommant le général Foch Maréchal de France, motivait cette nomination par le simple résumé des résultats obtenus dans la deuxième victoire de la Marne :

 

«  Paris dégagé; Soissons et Château-Thierry reconquis de haute lutte; plus de 200 villages délivrés, 35 000 prisonniers allemands, 700 canons allemands capturés; 3300 mitrailleuses allemandes capturées; les espoirs hautement proclamés par l’ennemi avant son attaque écroulés; les glorieuses armées alliés jetées dans un seul élan victorieux des bords de la Marne aux rives de l’Aisne, tels sont les résultats d’une manœuvre aussi admirablement conçue par le haut commandement français que superbement exécutée par des chefs et des soldats incomparables . »

 

Texte tiré de « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes  Aristide Quillet, 1922 »

Et de « Michelin, guide des champs de bataille ; la deuxième bataille de la Marne, 1919 »

 

 

 

 

Suite des opérations : La bataille de Picardie  : 8 au 15 août 1918

 

 

 

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