Les combats à
Ste Geneviève en Lorraine
août-sept 1914
Un épisode glorieux du 314e
regiment d’infanterie durant l’épisode des batailles de Lorraine.
Sainte-Geneviève est perchée au flanc d'une butte de 380 m dont les
pentes d'éboulis calcaires sont plantées de houblon et de vigne.
De
la terrasse de l'église, la vue est étendue, : au nord, les buttes de Mousson
et de Xon ; au nord-ouest, dans la vallée, Pont à Mousson, et au delà, les
pentes du Bois le Prêtre. Au nord-est, on discerne sur l'horizon les coupoles,
clochers et cheminées de Metz.
Loisy et Sainte-Geneviève ont vu les furieuses
attaques du XVIe corps de réserve allemand, de Metz, contre la 59e division de
réserve française (313e, 314e, 325e, 335e
régiments d’infanterie) postée là le 19 août.
Le
22,
commença sur Sainte-Geneviève un bombardement de 75 heures (4000 obus) qui ne
tua ou blessa que 23 hommes.
Les
batteries françaises , défilées , invisibles aux avions, se taisaient ; leur
feu n'éclata que lors de l'assaut allemand, le 24 au soir.
L'ennemi
arrivé à 300 m, un ordre convenu fut crié, très haut, aux fantassins français :
« A la baïonnette! » Les Allemands qui s'étaient couchés avant leur dernier
bond, se relevèrent pour le choc : ils reçurent une foudroyante décharge et se
replièrent sur Atton.
Ce premier assaut ne devait
pas tarder à être suivi d'un nouvel et plus puissant effort, au cours de
l'attaque allemande sur Nancy (1-8 septembre)
Le
4 septembre
la position de Sainte-Geneviève est défendue par un bataillon du 314e d'infanterie (59 DI) sous les ordres du
commandant de Montlebert.
L'une
compagnie détend Loisy, une seconde compagnie défend le village de
Sainte-Geneviève.
Les
deux autres sont placées au nord-est et à l'est de la crête. Le soutien
d'artillerie était constitué par une batterie de 75.
Les Allemands commencent le bombardement le 4 septembre.
Depuis
Jeandelaineourt, par le Mont Foulon et le plateau de Seriner, jusqu'à
Sainte-Geneviève, les obus ne cessent de tomber.
Le
bombardement continue toute la journée du 5 septembre.
De
gros canons sortis de la place de Metz participent à l'action.
Dans
la journée du 6 septembre, les Allemands, après avoir refoulé les troupes
françaises qui tenaient la rive gauche de la Moselle, installent des batteries
au bois de Cuite et prennent à revers les défenseurs de Loisy et de
Sainte-Geneviève.
L'attaque
d'infanterie est déclenchée le soir du 6 vers 19 heures.
Sept
bataillons accompagnés par les musiques et les fifres débouchent de la forêt de
Facq et s'élancent sur les rampes de la crête Sainte-Geneviève en poussant des
cris frénétiques.
Les
fantassins français laissent approcher à 300 m de leurs tranchées les masses
allemandes et, tirant à coup sûr et posément, fauchent des rangs entiers.
Cinq
assauts successifs sont repoussés, tandis que les 75 tirent jusqu'à épuisement
des munitions.
Les
Allemands, devant leurs pertes terribles, plus de 2 000 morts, refluent cri
débandade à, l'abri des couverts de la forêt de Facq.
Le 7 au matin, et bien qu'aucune attaque
ne se soit produite, la compagnie du 314e qui, défendait Loisy et avait résisté aux assauts
allemands de la veille, se croyant tournée par le sud à la suite de
l'installation des Allemands sur la rive gauche de la Moselle, quitte ses
tranchées et se replie sur Bezaumont.
Les
trois autres compagnies du 314e qui occupaient la crête Ste Sainte-Geneviève doivent suivre le
mouvement. A deux reprises le
commandant de Montlebert refuse d'obtempérer à l'ordre de retraite ; il n'opère
finalement son repli que sur un ordre écrit impératif.
Les Allemands ne
profitent pas de cette retraite qui leur permettait de s'emparer sans coup
férir d'une position importante. Pendant toute cette journée du 7 septembre la
crête de Sainte-Geneviève est vide de troupes. Ce n'est que le soir, sur un
ordre du général de Castelnau et après avoir délogé les Allemands du bois de
Cuite, que le 314e d'infanterie reprend
possession de Sainte-Geneviève. C'est la fermeture définitive de la route de
Nancy par le nord.
Michelin , guide des champs de
bataille ; Nancy et le Grand Couronné , 1919
Haut page
Page d’accueil