Les combats à Grivesnes et Cantigny en Picardie
Mars avril 1918
Le
Le 29, les 4e et 5e bataillons du 350e de ligne, qui se battaient déjà depuis deux jours, viennent occuper Grivesnes ; L’un d'eux est réduit au tiers de son effectif ; on leur a adjoint des chasseurs à pied (19e et 26e) et une compagnie du génie.
Dès le lendemain, cette poignée d'hommes repousse cinq assauts.
Le 31, dimanche de Pâques, l'ennemi lance contre elle la 1e division de la Garde, une de ses plus fameuses, celle où servent les princes de la famille impériale et où Guillaume II a reçu ses premiers galons d'officier.
Dès
De
Les grenadiers à pied allemands s'avancent pan compagnies accolées en colonnes de peloton ; sous les vagues successives, la première ligne, décimée, est rompue ; les Allemands débordent le parc par le nord et par l'est et, se contentant d'entourer pour le moment le château dont la garnison les crible de balles, ils pénètrent dans le village.
Le lieutenant-colonel Lagarde, qui est enfermé dans le château, fait le coup de feu avec ses hommes ;
A
« Je suis dans le château, j'y tiendrai jusqu'à la mort »
Le cycliste parvient à échapper aux balles allemandes, traverse en trombe Grivesnes, où déjà les Allemands ont pénétré et remplit sa mission.
Aussitôt, le colonel réunit tous les éléments disponibles, fantassins et chasseurs, et les dirige baïonnette au canon sur Grivesnes.
Mais déjà un bataillon en réserve au carrefour des routes de Montdidier et du Plessier, ayant vu les grenadiers allemands envahir la rue de Montdidier, s'est porté à la contre-attaque ; Pendant que les hommes nettoient les maisons une à une, délivrant plusieurs prisonniers, le commandant du bataillon et son cycliste s'avancent revolver au poing au milieu de la rue, soutenus par deux autos-mitrailleuses qui balaient les colonnes allemandes.
La rue de Montdidier est rapidement nettoyée et les hommes entrent au château.
Le lieutenant-colonel distribue aussitôt ses renforts sur les lisières du parc et entreprend la chasse aux ennemis.
A
La Garde prussienne est battue et a subi d'énormes pertes.
Cantigny et ses
alentours furent abordés par les Allemands à la fin de mars 1918 ; une vive
bataille s'y livra dans la nuit du 29 au 30 et le 30 toute
Les 1er et 3 avril, celle-ci revient à la charge à
Le 4, dans une brillante contre-attaque, le 67e de ligne enlève Saint-Aignan et le conserve, en dépit de tous les retours offensifs de l'ennemi.
Le 5, celui-ci se jette à nouveau sur Grivesnes. Mais vainement ; le 67e de ligne lui tient tête énergiquement à Saint-Aignan ; à l'est de Grivesnes, le 26e bataillon de chasseurs repousse quatre assauts menés par deux régiments de la Garde, que déciment les tirs de barrage et les mitrailleuses ; il dégage même ensuite les abords est du village.
Cantigny et ses
alentours furent abordés par les Allemands à la fin de mars 1918 ; une vive
bataille s'y livra dans la nuit du 29 au 30 et le 30 toute
Les 7 et 8 avril, la 1e D.I. américaine, soutenue par un régiment de la 60e D.I. française et un groupe de chars d'assaut (2e groupe d’artillerie d’assaut) enleva brillamment le village et le saillant de Cantigny sur 2 kilomètres de front, faisant 170 prisonniers et capturant un matériel abondant
Le 9 mai, les troupes françaises enlèvent rapidement le parc du château de Grivesnes avec 258 prisonniers et un important matériel, sans que l'ennemi puisse le leur reprendre
25 avril : Le 350ème reçoit la fourragère aux couleurs de la croix de guerre, et la citation suivante :
« Sous le commandement énergique du
lieutenant-colonel Lagarde, a repoussé, le
Michelin, guide des champs de batailles ;
batailles de Picardie ,1921
Vers l’historique complet du 350e RI
2 avril,
Le
groupement Bonnier est avisé qu’il sera relevé par des éléments du 294e
R.I. et qu’il devra se porter sur les emplacements laissées libres par le
départ du 1er groupement du 25e B.C.P. dans les bois de
Coullemelle.
Les
4e, 5e et 2e compagnies, la C.M.1.et
Dans
la nuit du 2 au 3 avril,
une opération de détail, conduite par l’adjudant Fauvel, de la 5e
compagnie, vers
En
effet, dès le matin de nombreux groupes d’ennemis tâtent notre ligne sans
résultats. Puis un violent bombardement d’artillerie de campagne et lourde se
déclenche dès la pointe du jour. Le village est soumis à un bombardement de
gros calibre.
Le
P.C. du Commandant est dans une cave à cent mètres de la première ligne. Les
arrières sont soumis à un bombardement par obus à gaz.
A
L’attaque
se déclenche sur tout le front du Bataillon. De nombreuses vagues de la garde
prussienne se portent à l’assaut de nos tranchées. Ils débouchent du parc du
château, par les brèches existantes dans le mur, menaçant par le nord et le
nord-est toute la lisière nord-est du village. La 4e compagnie est
au centre, elle est violemment attaquée. Le lieutenant Appy est tué. Des
mitrailleuses en position dans le mur avoisinant l’église, brisent l’attaque
vers la partie nord-est, d’autres mitrailleuses dans la tranchée suivant le
chemin de terre conduisant au Moulin, arrêtent tous les efforts vers l’est du
village.
A
Vers
la partie nord-est de Grivesnes, de forts partis allemands, dissimulés par des
murs et des haies, soutenus par de nombreuses mitrailleuses lourdes et légères,
qui neutralisent le feu de nos voltigeurs, arrivent à s’emparer d’une maison
isolée, dite « Le Chalet. ». La section de l’adjudant Barbary (2e
compagnie) recule un moment, puis Barbary rassemblant sa section, rétablit la
situation, chassant l’ennemi des points où il avait pu pénétrer.
Le
lieutenant Bourchied, commandant la 2e compagnie, et le
sous-lieutenant Le Dieu-De-Ville arrivent avec la section de soutien. Le
lieutenant Bourchied tombe blessé par des grenades, ainsi que plus de la moitié
de l’effectif qui partait à
A
Nouvelle
attaque toujours sur les mêmes points. Le caporal Carliez est chef de pièce,
commandant la 3e pièce de la C.M.1. Pendant deux heures il reste en
position sous un violent bombardement, jusqu’au moment où il tombe mortellement
atteint. Les Allemands ne passeront pas de ce coté.
Le
caporal Pouvreau est en position vers la route de Malpart avec la 6e
pièce de la C.M.1., il est attaqué à la grenade, mais ne se laisse pas
distraire de sa mission, et fauche les infiltrations allemandes. Il est dégagé
par l’intervention énergique des grenadiers voisins.
A
Soutenu
par une section du 355e, l’adjudant Barbary
réoccupe le Chalet.
Pendant
ce temps, le sous-lieutenant Dabos, de la 1re C.M., s’est aperçu que
le lieutenant Appy était tombé. Il prend résolument le commandement des
voltigeurs du lieutenant qui sont autour de lui, aidant ainsi, par son
énergique attitude, le lieutenant Authier, commandant cette compagnie, à
soutenir tous les assauts.
Le
5e compagnie à droite n’est pas attaquée directement, elle est par
contre violemment bombardée.
11 heures
L’ennemi
ne se tient pas pour battu et a recours aux lance-flammes pour venir à bout de
la résistance de la section Barbary.
Le
caporal Martin est monté à plusieurs reprises sur un mur du Chalet et lance des
grenades sur l’ennemi, lui causant de lourdes pertes.
Le
sergent Meunier avec quelques chasseurs, tire sur l’ennemi à travers les
quelques créneaux qui laissent apercevoir la garde prussienne. Le sergent
Beaugitte, de la C.M.1., a réussi à mettre une pièce de mitrailleuse en
position près du Chalet, et sert lui-même la pièce jusqu’au moment où les
Allemands attaquent avec des lance-flammes. La section Barbary est encore
obligée d’évacuer le Chalet. Barbary se replie dans la rue de l’église, une
barricade et des barrages sont immédiatement installés. L’ennemi apporte de
nombreuses mitrailleuses, et occupe fortement le Chalet qui est solidement
construit, et hors de vue de nos engins de destruction.
Néanmoins,
le canon de 37 et le Brandt interviennent, mais sans résultats, des renforts
ennemis s’infiltrant constamment dans le parc du château par la corne nord-est.
La
section du sergent Milord, de la C.M.2, qui flanquait la 4e
compagnie à la sortie sud-est du village, arrête tous les mouvements débordant
de l’ennemi maître du Chalet.
12 heures
La
liaison a été perdue entre la 2e et la 4e. Celle-ci est
rétablie vers 15 heures. Enfin une section de la 1re compagnie
conduite par le lieutenant Bréche arrive à Grivesnes ;
cette section prise sur le groupement Bonnier, en réserve, engage immédiatement
la contre-attaque. Energiquement emmenés par le lieutenant Bréche et le sergent
Dewult, les chasseurs de la 1re compagnie arrivent à regagner du
terrain vers le Chalet.
L’attaque
est définitivement brisée, et l’ennemi, qui s’était accroché au terrain en
avant de sa ligne, rejoint ses tranchées de départ, sauf au Chalet dont il
reste maître. D’un bout à l’autre de la ligne, les mitrailleuses qui n’avaient
pas d’objectifs sérieux sur leur mission normale, ont eu l’initiative de se
consacrer à leur mission éventuelle. Elles ont contribué à briser
définitivement l’attaque, le tir de l’artillerie française ayant été
certainement trop long malgré les demandes réitère de T.S.F.
Durant
le combat, de part et d’autre peu d’avions ont survolé l’attaque, le ciel étant
resté très couvert. Le commandement n’a pu être renseigné que par T.S.F., bien
que l’antenne ait été démolie plusieurs fois par le tir de l’ennemie.
Le
général d’Anselme, dans une lettre privée écrivait :
«
Le Commandant du 25e, à la T.S.F., me renseigne minute par minute.
L’armée, le C.A. des batteries, saisissent à la fois les messages, qui me
reviennent ensuite par téléphone de l’armée.Nous vivons toutes les émotions de
la première ligne. »
Dans
la soirée du 4 avril, le reste du groupement Bonnier, 3e et ½ C.M.2,
rejoint le bataillon, ce qui permet de consolider la position tenue contre
toute attaque éventuelle de l’ennemi, qui a subi des lourdes pertes, comme en
témoignent les nombreux cadavres de la 1re division de la Garde
Prussienne.
A 19 heures
Une
batterie de chars d’assauts doit être mise à la disposition du Bataillon pour
la réduction de nids de mitrailleuses dans la partie nord-est du village.
Le
général d’Anselme transmet au Bataillon les félicitations, du général Mangin,
commandant le 9e C.A. pour l’héroïque défense de Grivesnes.
5 avril.-
La nuit a été calme, l’ennemi n’a pas tenté de réagir. La 3e
compagnie a relevé la 5e compagnie au matin.
A 13 h 15
Le
Bataillon reçoit l’ordre d’attaquer devant son front en coopération avec la 45e
D.I. L’attaque aura lieu à 15 heures.
De
sa propre initiative et avant d’avoir eu
connaissance des ordres de détail du Général commandant le 9e
C.A. ; le lieutenant Clauzolles, de la C.M.2, s’installe dans le clocher,
peu solide, de l’église et par des moyens de fortune, avec une audace peu
commune, met en position 2 pièces de mitrailleuses.
A 15 heures
L’attaque
se déclenche sur la gauche.
Le
lieutenant Clauzolles et le lieutenant Couhé, dans la situation périlleuse du
clocher, tirent deux caisses de cartouches dans d’excellentes conditions sur le
parc et les trous de tirailleurs allemands au sud-est du parc. Impressionné par
ce tir, l’ennemi a une défaillance momentanée ; il évacue le Chalet dans
lequel les chasseurs, aux aguets, se jettent sans hésitation, reprenant ainsi
le seul point où la garde avait pu prendre pied et au prix des pertes les plus
élevées.
L’attaque
par elle-même insuffisamment préparée, ne réussit pas, le Bataillon reste sans
bouger sur ses positions. La 4e compagnie, qui avait tenté de
déboucher est immédiatement arrêtée par les mitrailleuses. Le sous-lieutenant
Dillard est blessé. Le sergent Belot, de la 4e compagnie, avec une
poignée d’hommes, se trouve au contact de groupes ennemis à la grenade ;
il résiste énergiquement.
L’ennemi soumet nos
tranchées à un violent tir de barrage qui martèle notre première ligne.
La
nuit et la journée du 6 avril sont assez calmes.
Vers 20 heures
L’ennemi
tente d’attaquer par surprise. Les tirs de barrage arrêtent toutes ses
tentatives.
Le 7 avril, le 4e
Bataillon du 355e
R.I, en
liaison avec le Bataillon, fait une tentative de nettoyage de la partie occupée
du parc de Grivesnes. Cette opération est appuyée par une batterie de chars
d’assaut. Pendant la mise sur place, un char est démoli par un obus de 210
devant l’église. L’ennemi résiste devant le front du Bataillon ; il s’est
renforcé de nombreuses mitrailleuses.
Les
artilleurs ennemis s’acharnent sur la clocher de l’église qui s’est abattu.
Le
caporal Bomblin, de la C.M.2., est blessé en servant sa pièce de mitrailleuse
pendant la tentative de progression. Il avait tenu à suivre les voltigeurs et
avait avancé sa pièce.
Le
sergent Prévot, de la 1re compagnie, commande un groupe de combat.
Avec ses grenadiers il attaque l’ennemi ; bientôt il est entouré par de
nombreux Allemands, mais réussit à se dégager par un vif combat à la grenade.
Pendant
cette attaque, le chasseur Bouillard, de la 4e compagnie, qui assure
la liaison entre son commandant de compagnie et le P.C du Bataillon, est
grièvement blessé près de l’église en portant un renseignement au Chef de
Bataillon.
Du 8 au 12 avril, les journées les plus
calmes ; l’ennemi ne réagit plus qu’avec des bombardements d’artillerie
assez violents. L’artillerie française fait des tirs de harcèlement sur les
arrières, gênant les convois de ravitaillement ennemis.
Le
12 avril, les
chasseurs assistent à un combat aérien. De nombreux avions allemands survolent
les lignes. Le temps est clair, quelques nuages blancs de-ci, de-là.
Le 15 avril, le Bataillon était
relevé par le 2e bataillon du 125e R.I. Les compagnies relevées gagnent isolément, par le
bois de Coulemelle, le point de rassemblement, La Falaise, où les chasseurs ont
un repas chaud préparé. Puis les unités attendent l’heure du départ pour
Troussancourt où l’on se repose.
Le
Bataillon, pendant ces dernières journées, avait perdu, outre notre brave
camarade Appy, dont le souvenir reste impérissable : 5 sous-officiers et
39 caporaux et chasseurs tués ; 3 officiers, 5 sous-officiers et 95
caporaux et chasseurs blessés.
Vers l’historique complet du
25e BCP
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