CAMPAGNE 1914-1918

DU

104ème REGIMENT D’INFANTERIE TERRITORIALE

 

Merci à Marie-France pour cet historique

 

 

 

 

CHAPITRE Ier

 

 

LA MOBILISATION

LYON

Du 2 août au 7 octobre 1915

 

   Toutes les mémoires ont gardé le souvenir de la mobilisation du 2 août 1914, de l’ordre et de l’entrain que le pays entier apporta à cette opération gigantesque. Le contingent affecté au 104ème T. y manifesta pour la première fois la bonne volonté et l’esprit de discipline qui devait le distinguer au cours de la campagne. Le 5 août, le Régiment entièrement constitué, habillé et équipé, à l’effectif complet de 3 104 hommes et gradés, sous le commandement du lieutenant-colonel Richard d’ABNOUR, était dirigé par voie ferrée de Roanne sur Lyon-Vaise.

 

 

ETAT-MAJOR

Lieutenant-colonel   : d’ABNOUR, Commandant le régiment

AVIGNON, Capitaine adjoint

LAPLANCHE, Officier payeur

PETEL, Lieutenant, officier d’approvisionnement

MOUILLESSEAUX, Lieutenant Porte-drapeau

Docteur ROCHE, Médecin chef

 

1er BATAILLON

Etat-major

DE CHALAIN, Commandant le Bataillon

Docteur TALICHET

1ère Cie

MARNEFF, Capitaine

GUERAUD, Lieutenant

2ème Cie

BERTRAND, Capitaine

DELACOUR, Lieutenant

3ème Cie

LABROSSE, Capitaine

4ème Cie

MEYER, Capitaine

 

2ème BATAILLON

Etat-major

COLOMBANI, Commandant le Bataillon

Docteur OLLIER

5ème Cie

MATRAY, Capitaine

6ème Cie

VABRE, Capitaine    

7ème Cie

BERGER, Capitaine

PIVOT, Lieutenant

8ème Cie

RIFFAUD, Lieutenant

 

3ème BATAILLON

Etat-major

TALLON, Commandant le Bataillon

Docteur FUMOUX

9ème Cie

GOMOT, Lieutenant

10ème Cie

MOULIN, Capitaine

11ème Cie

BENOIT, Capitaine 

12ème Cie

ASSELIN, Capitaine

BLANC, Lieutenant

 

   Aussitôt installé dans ses cantonnements du Fort Lamothe, des usines Lumière et Lafont et de Montchat, il relevait conformément aux indications du plan de mobilisation, le 99ème R.I. dans les nombreux postes de la Place de Lyon dont il devait assurer le service jusqu’à son départ pour le front, sauf pendant une courte période du 15 au 25 août qui fut consacrée à des tirs de guerre au camp de la Valbonne.

 

   Le 13 et le 20 septembre, deux prélèvements, l’un de 750, l’autre de 500 hommes et gradés furent opérés sur l’effectif du Régiment et acheminés sur Tulle et Brive-la-Gaillarde pour le premier et sur le Bourget pour le second. Ils furent remplacés en partie par un renfort de 750 hommes et gradés reçus le 21 du dépôt de Roanne.

   Les Capitaines BERGER et DECHELETTE, arrivés au 104ème T. peu après la mobilisation, passent tous les deux, sur leurs pressantes demandes, dans un corps actif. Peu après, l’un et l’autre furent tués glorieusement à la tête de leur unité.

   A une affectueuse observation faite au Capitaine DECHELETTE, par un officier supérieur du Régiment, il répondait simplement : « je suis marié, il est vrai, mais sans enfant, je considère que ma place est  à l’avant et non pas à l’arrière. Je pars. »

   Immolation gravement entrevue, noblement recherchée, crânement acceptée en beauté et en grandeur pour la France !

 

   Le 25 septembre, le Régiment apprend son prochain départ et l’ordre de se transformer en régiment de campagne. Il reçoit le lendemain un nouveau renfort de 180 hommes et gradés, ainsi que les éclaireurs montés qui lui sont attribués de par sa nouvelle affectation.

   Ces remaniements d’effectif et la transformation en Régiment de campagne entraînent de multiples opérations, notamment la réquisition d’un important matériel roulant d’aspect hétéroclite et parfois un peu inattendu mais qui, grâce à un entretien vigilant, fera cependant bonne figure, pendant de longs mois sur les routes défoncées du front. Ce sont autant de difficultés supplémentaires apportées à la vie d’un corps de formation récente et chargé, en outre, d’un service de place très absorbant. Malgré le nombre réduit des officiers (28) toutes ces complications sont résolues à temps et de la manière la plus satisfaisante, grâce au zèle des gradés et à la bonne volonté de tous.

   En quelques jours, le régiment avait touché ses chevaux, procédé à la réquisition des voitures et des harnais qui lui étaient nécessaires, constitué ses approvisionnements réglementaires en vivres et en munitions. Véritable tour de force qui faisait prévoir dès ce moment que le 104ème T. saurait se « débrouiller » partout et toujours.

 

 

 

CHAPITRE II

 

EN CHAMPAGNE

(a) DEVANT BRIMONT

 

 

Du 7 octobre au 6 novembre 1914

   L’embarquement du Régiment eut lieu le 7 octobre dans quatre trains spéciaux dirigés d’abord sur Noisy-le-Sec puis de là sur Epernay. Ils arrivèrent dans la journée du 9. Le canon tonnait sans interruption du côté de Reims. Le Régiment après s’être reformé et après avoir procédé au déchargement de tout son matériel roulant, se mit en route vers le Nord-est. Après avoir traversé le village de Marfaud complètement détruit par les Allemands, il cantonna le soir même :

 

            L’Etat-major et la Compagnie Hors-rang à Bouilly

            Le 1er bataillon à Courmas

            Le 2ème bataillon à Courmas

            Le 3ème bataillon à la ferme d’Onrézy

 

Le 11 on se rapproche de Reims

 

            L’Etat-major à Pargny-les-Reims  

            Le 1er bataillon à Ville-Domange

            Le 2ème bataillon à Coulomme-la-Montagne

            Le 3ème bataillon à Pargny-les-Reims

 

   Des crêtes qui dominent ces localités, le spectacle était saisissant : le jour on voyait les éclatements s’abattre sur la malheureuse cité de Reims, la nuit le ciel était en feu !

 

   Le Régiment est rattaché à la 5ème Division d’Infanterie de réserve (Général BOUTEGOURD).

 

   Jusqu’au 8 novembre, les compagnies changent assez fréquemment d’emplacement et sont employées à des services très divers. Une compagnie de travailleurs est d’abord mise à la disposition de la 101ème brigade à Tinqueux. Un bataillon est ensuite détaché à Chalons-sur-Vesle pour la réfection des routes en arrière du 3ème corps d’Armée (Général HACHE).

    Petit à petit, les unités se rapprochent de la ligne. Pendant la période du 24 octobre au 8 novembre, les bataillons vont occuper successivement, les tranchées de deuxième ligne à Saint-Thierry en arrière du 129ème R.I.

 

   Le 27 octobre, le Régiment se trouve pour la première fois sous un bombardement de gros calibre à Chenay. Le Général MANGIN, commandant la 5ème Division d’Infanterie, donne l’ordre aux 1er et 2ème bataillons qui y sont cantonnés de rejoindre le 3ème bataillon à Chalons-sur-Vesle. Les trois bataillons s’entassent dans ce village qui n’a que quelques maisons.

   Le 4 novembre le 1er bataillon est en réserve dans la 6ème Division d’Infanterie (Général JACQUOT) engagée dans un combat au Godat.

   Plusieurs compagnies sont occupées à différents travaux de fortification ou d’aménagement du secteur.

 

Du 8 novembre au 9 décembre 1914

   A partir du 8 novembre le bastion de Villers-Franqueux et ses deuxièmes lignes sont occupés par six Compagnies du 104ème T. (dont trois, puis deux en première ligne) sous les ordres de l’un des chefs de Bataillon, en remplacement du 129ème R.I. Chaque nuit une Compagnie est désignée pour le travail aux tranchées, en avant de la ferme du Luxembourg. A partir du 13 cette organisation est modifiée par l’introduction d’éléments du 274ème R.I.

 

Du 8 décembre 1914 au 11 juin 1915

   Une nouvelle modification a lieu le 9 décembre par suite du départ de ce Régiment qui est remplacé par le 39ème R.I.  Le lieutenant-colonel commandant le 104ème T. vient s’installer avec LA C.H.R. dans les gourbis de la route du Thil et dans le village de Villers-Franqueux et prend, à partir du 11, le commandement du Sous-Secteur de Villers-Franqueux qui fait par Sous-secteur de gauche (Colonel HUGOT-DERVILLE) de la D.E.P. commandée par le Général TASSIN. Dans cette dernière organisation qui subsistera jusqu’à la fin du séjour du 104ème T. à Villers-Franqueux, les bataillons passent successivement 8 jours au secteur de Villers, commandé par le Colonel du 104ème T. ; 8 jours au repos (Toussicourt et Villers-Franqueux) et 8 jours au secteur du Luxembourg commandé par le colonel du 39ème R.I.

   Ce secteur partant du Bois de Chauffour à l’Est jusqu’au Bois de Luxembourg à l’Ouest, formait une sorte de redan s’avançant sur le village de Loivre. Toute la ligne était dominée par les observatoires boches du Fort de Brimont. Aussi les boyaux, la route 44, et les gourbis des Meules et de la route de Thil sont-ils continuellement bombardés.

 

   Le 23 décembre, le commandant TALLON du 3ème Bataillon est promu lieutenant-colonel à T.T. et maintenu au commandement du Régiment qu’il exerçait depuis le 19, le lieutenant-colonel Richard d’ABNOUR ayant été envoyé en congé sur sa demande pour cause de maladie. A la même date, le Capitaine BENOIT prend le commandement du 3ème Bataillon et le Capitaine MARNEFF celui du 2ème, le commandant COLOMBANI ayant été muté au 88ème R.I.T.

 

   Pendant cette longue période du 10 décembre 1914 au 11 juin 1915, le Régiment tout entier, réuni dans le secteur de Villers-Franqueux, s’initie progressivement à la garde des tranchées et au service des guetteurs. Il devient expert dans la construction et l’aménagement des tranchées, boyaux et abris de toutes sortes, ainsi que dans la confection et la mise en place des défenses accessoires,  des masques et de tous les travaux improvisés que comporte la guerre de tranchées.

Sous la direction de chefs éclairés et bienveillants, Général FRANCHET D’ESPEREY (Vème Armée), Général HACHE (3ème C.A.), général GUILLAUMAT (1er C.A.), général TASSIN (D.I.P.), colonel HUGOT-DERVILLE (S/Secteur de gauche) ; Colonel GIBON GUILHEM (S.Secteur du Luxembourg), Lieutenant-colonel TALLON, commandant le 104ème T., le Régiment fait bonne figure à côté de l’active à laquelle il est d’abord amalgamé, puis dont on le sépare pour lui confier la garde des parties de la ligne formant courtine, à la route 44 et au Luxembourg.

Il reçoit des éloges pour sa vigilance dans les gardes de nuit, prend part aux patrouilles exécutées en avant de la ligne et subit, sans broncher, de très fréquents bombardements soit aux tranchées, soit dans ses cantonnements dits de repos, notamment le 21 janvier 1915 à Villers-Franqueux où plusieurs foyers d’incendie sont allumés par les obus allemands.

 

Le 16 février, une diversion est tentée sur le front du Secteur par trois bataillons des (5ème, 39ème et 148ème R.I.) avec mission d’enlever les bois parallèles du Luxembourg et de réoccuper, si possible, la ligne du canal. Pendant l’action, qui ne donne malheureusement pas le résultat espéré, le 3ème bataillon occupe les tranchées du Luxembourg et le 1er, celles de la route 44. La 10ème compagnie et vingt brancardiers du 104ème T. envoyés de Villers-Franqueux travaillent toute la nuit au transport des blessés dont un grand nombre est soigné par le docteur FUMOUX, du 3ème bataillon, dans son poste de secours. Un homme du 3ème bataillon est tué et 3 sont blessés.

 

   Le 13 mars, au matin, une attaque ennemie est repoussée au secteur du Luxembourg dans les tranchées duquel cinq hommes du bataillon sont encore blessés.

   Tout en s’habituant peu à peu au contact de l’ennemi, les territoriaux améliorent progressivement les conditions de leur existence, malgré les rigueurs de l’hiver et les obligations du service. Les cuisines sont rapprochées de la première ligne, contrairement aux idées trop souvent admises à cette époque. Les mulets de bât des mitrailleurs remplacent avantageusement les voitures dans le ravitaillement quotidien. Un poste d’eau est créé.

Le prolongement du boyau des Meules donne plus de sécurité à la circulation au Nord de Villers-Franqueux. Les abris de la première ligne, ceux de la route 44, et de la route de Thil sont complétés, consolidés, et aménagés ce qui permet d’évacuer   presque complètement le village  de Villers-Franqueux très fréquemment bombardé.

Les pertes par le feu sont ainsi réduites au minimum. Une conduite d’eau descendant de la colline est réparée et une fontaine rétablie. C’est le commencement d’une longue suite de travaux, trop fréquemment interrompus, que le 104ème T. reprendra inlassablement dans tous ses cantonnements futurs, souvent au profit de ses successeurs, mais toujours avec la même bonne volonté et le même souci de servir l’intérêt commun.

   Le haut commandement a d’ailleurs toujours reconnu la parfaite organisation du secteur et les résultats obtenus. C’est ainsi qu’à l’expiration de cette première période, le général FRANCHET D’ESPEREY, sur la proposition du général commandant le 1er corps, cite le lieutenant-colonel TALLON, commandant le 104ème T. à l’ordre de la Vème Armée :

   « A exercé pendant sept mois d’une façon remarquable, le commandement du Sous-secteur qui lui était confié ;  toujours sous le feu parfois violent des batteries de l’ennemi, en pleine vue des observateurs de celui-ci, il n’a cessé de perfectionner son organisation défensive tout en maintenant ferme la discipline et l’excellent esprit de ses territoriaux. »

   Pendant cette première période de séjour au front, le Régiment a perdu par le feu 64 gradés et hommes, dont 17 tués parmi lesquels le Capitaine GOMOT de la 9ème Compagnie.

   Les citations suivantes se rapportent à des faits de la même période.

Elles montrent que, dès le début, nos territoriaux ont fait preuve d’une énergie et d’une ténacité vraiment extraordinaires. Ils ont montré de telles qualités que le Régiment par la suite a eu le grand honneur d’être chargé de la défense de nombreux secteurs, alors que d’autres régiments territoriaux restaient employés aux travaux de l’arrière.

   Le commandement ne s’est pas trompé en comptant ainsi, sur le courage et l’endurance du 104ème T. !

 

 

MEDAILLE MILITAIRE

ANDRE           Sergent-major          2ème Compagnie

 

CITATIONS A L’ORDRE DE L’ARMEE

M. le Lieutenant-colonel TALLON Commandant le Régiment  

 

CITATIONS A L’ORDRE DE LA DIVISION

FUMOUX       Médecin, Aide-Major de 1ère classe       

ROCHE Philibert      Caporal brancardier            2ème Compagnie

ANDRE           Sergent-major          2ème Compagnie

 

CITATIONS A L’ORDRE DU REGIMENT

SARRAZIN B            Sous-lieutenant porte-drapeau    

PHILIPPE Hyacinthe           Eclaireur monté       

SERVY E.       Sous-lieutenant        2ème Compagnie

CHAMPALE Cl.          Caporal           7ème Compagnie

BADIOU        Sous-lieutenant       

TURRET         Adjudant-chef         3ème Bataillon

BARGOIN C. Adjudant       11ème Compagnie

BEAUGENDRE G.      Adjudant       10ème Compagnie

DECHAVANNE C.    Adjudant       12ème Compagnie

CHASSOT Ant.                    5ème Compagnie

MENTEUR     Capitaine       

PISON Jules Sergent        1ère C.M.

CUCHERAT C.-M.     Sergent          1ère C.M.

GOUTTEBARON Joanny     Sergent          1ère C.M.

GONDARD Cl.           Soldat            2ème C.M.

 

 

(b) DEVANT AUBERIVE ET LES MONTS

Du 11 juin au 24 août 1915

 

   Le 10 juin, le 104ème T., ayant reçu son ordre de départ, passait les consignes au 127ème R.I. et se mettait aussitôt en route par étapes jusqu’à Prouilly et Pévy, puis par camions automobiles jusqu’à Fismes. Pendant l’embarquement du régiment à la gare de cette dernière localité, un avion allemand est venu lancer une bombe qui, d’ailleurs, n’a produit aucun effet meurtrier. De Fismes, le 104ème T. fut transporté par voie ferrée, via Château-Thierry, Dormans, à Saint-Hilaire-au-Temple, et de là dirigé par une dernière étape jusqu’à la ferme du Piémont ; Il passait ainsi de la Vème à la IVème Armée (Général LANGLE DE CARY) ; il se trouvait en réserve du 4ème C.A. (Général BOELLE) et rattaché à la 7ème D.I (Général WEYWADA).

 

ETAT-MAJOR

TALLON, Lieutenant-colonel du Régiment

PEILLON, Capitaine adjoint

LOUBET, Sous-lieutenant, Officier payeur

PETEL, Lieutenant, Officier d’approvisionnement

TALLON, Sous-lieutenant, Chef des Téléphonistes

SARRAZIN, Sous-lieutenant porte drapeau

Abbé TARRAULT, Aumônier

 

1er BATAILLON

Etat-major

DE CHALAIN, Commandant le Bataillon

Docteur HOULBRECQUE

1ère Cie

DE JESSE-LEVAS, Lieutenant

TILLIE, Sous-lieutenant

POURRET, Sous-lieutenant

2ème Cie

BUCHET, Lieutenant

SAVARY, Sous-lieutenant

SERVY, Sous-lieutenant

TILLIER, Sous-lieutenant

3ème Cie

FORISSIER, Capitaine

DE VAULX, Lieutenant

ALAMARTINE, Sous-lieutenant

4ème Cie

MEYER, Capitaine

EVERWYN, Sous-lieutenant

LEVASSEUR, Sous-lieutenant

 

2ème BATAILLON

Etat-major

MARNEFF, Commandant le Bataillon

Docteur OLLIER

5ème Cie

MATRAY, Capitaine

BOUE, Sous-lieutenant

ROUX, Sous-lieutenant

6ème Cie

VABRE, Capitaine

MARGOT, Sous-lieutenant

MALLET, Sous-lieutenant

7ème Cie

PIVOT, Capitaine

DAVENAS, Sous-lieutenant

GRAJON, Sous-lieutenant

8ème CieBLANC, Capitaine

MOULY, Sous-lieutenant

ROUFFIAC, Sous-lieutenant

 

3ème BATAILLON

Etat-major

BENOIT, Commandant le Bataillon

FUMOUX, docteur

9ème Cie

SAUVEGRAIN, Lieutenant

SONNERY, Sous-lieutenant

BRUYERON, Sous-lieutenant

10ème Cie

MOUILLESSEAUX, Capitaine

DENIS, Sous-lieutenant

FARGE, Sous-lieutenant

11ème Cie

MASSONET, Capitaine

POINTU, Sous-lieutenant

GANDILLON, Sous-lieutenant

12 Cie

MENTEUR, Capitaine

CARRAL, Sous-lieutenant

VACHERET, Sous-lieutenant

Cie MES

DESCOTTES, Sous-lieutenant

REMONDIN, Sous-lieutenant

 

   Après quelques jours passés dans les bivouacs de Bouy (1er Bataillon) à Mourmelon-le-Grand, Jonchery-sur-Suippes, Saint-Hilaire-le-Grand (2ème Bataillon) et au quartier National ( 3ème Bataillon) chaque bataillon était affecté, le 30 juin, à l’une des Division du C.A. : le 1er bataillon à la 8ème D.I., Général D’INFREVILLE (secteurs de la Source et des Marquises), le 2ème Bataillon à la 7ème D.I., Général WEYWADA (Mourmelon, Jonchery, Saint-Hilaire, cote 153) et le 3ème Bataillon à la 124ème D.I., Général DANTANT, (bois des Marmites, cote 137), répartition qui subsistera jusqu’au 20 juillet, date à laquelle le 1er Bataillon sera mis à la disposition de la 124ème D.I. (Baconnes, Bivouac de l’Espérance).

Sauf la 6ème compagnie affectée jusqu’au 12 juillet au service de la place de Mourmelon et la 8ème détachée à l’exploitation forestière dans les environs de Bouy, toutes les compagnies furent employées, pendant ces premières semaines, à divers travaux de fortification sous le canon ennemi.

La situation était particulièrement dangereuse pour les 5ème et 7ème compagnies dans les chantiers (cote 153, etc…) et les cantonnements de Jonchery-sur-Suippes et de Saint-Hilaire furent fréquemment soumis à des feux de mousqueterie et à des bombardements violents. La fermeté et l’entrain dont ces deux unités firent preuve dans des circonstances difficiles leur valurent le 5 août, une citation à l’ordre du Régiment avec le motif suivant :

« Fournissant depuis 45 jours sans le moindre repos un effort considérable pour l’organisation défensive d’un secteur. De jour et de nuit, au travail comme au cantonnement, toujours sous les obus et les balles, ont conservé un entrain et un moral qui font le plus grand honneur à tous les hommes et aux gradés. »

De plus, des lettres de félicitations leur furent adressées, ainsi qu’à la 6ème compagnie qui était venue les rejoindre le 12 juillet à Jonchery, par le Général FARRET, Commandant la 13ème Brigade, le Colonel BASTON, Commandant la 14ème Brigade et le capitaine DURAND Commandant le Génie Divisionnaire.

 

   Dans le courant de juillet, au quartier National, la Musique du Régiment fut créée comme par enchantement grâce au zèle et à l’esprit d’organisation de M. le Sous-lieutenant DAVENAS et du Sergent BRUN.

   Les artistes étaient nombreux dans les compagnies, anciens musiciens de régiment ou des municipalités de Vichy et de Roanne, aussi dès sa formation la musique du 104ème T. put-elle rivaliser avec les meilleures musiques des régiments actifs.

   Par la suite, que de bons moments elle procurera à tous dans les cantonnements, dans les bivouacs, pendant les longues marches et dans les nombreuses séances récréatives ! Comme les autres unités elle aura elle aussi à déplorer des pertes et des deuils.

 

 

Du 24 août au 29 septembre 1915

 

   Le 24 août  au soir, on commence sur tout le front du secteur, devant Auberive, les travaux d’approche en vue de l’offensive prochaine. Le 1er Bataillon, préalablement rassemblé au bois de la Fourche, y participe en entier. Les 1ère et 2ème compagnies creusent, au cours de la nuit, deux boyaux et un élément de tranchée sans éprouver aucune perte malgré le bombardement et le feu des tranchées ennemies situées à 200 mètres de là. Les 3ème et 4ème compagnies exécutent au cours de la nuit suivante, les prolongements des postes d’écoute, mais le tir de l’ennemi, facilité par les observations qu’il a pu faire dans la journée sur les travaux de la veille, devient plus précis et plusieurs hommes sont blessés. Le travail n’en est pas moins mené à bonne fin avec une fermeté et un sang-froid qui valent au 1er Bataillon la citation suivante à l’ordre du Régiment :

« A exécuté dans les nuits des 25 et 26 août, des travaux d’approche sous le feu de l’ennemi, dans des conditions particulièrement difficiles et délicates. Malgré les rafales d’obus, les hommes conduits par leurs gradés sont sortis des tranchées et se sont portés en avant sans la moindre hésitation ; ils se sont placés dans un ordre parfait et se sont mis là l’ouvrage avec la plus grande ardeur sans se laisser émouvoir par la violente canonnade. »

D’un autre côté, plusieurs citations individuelles, furent accordées aux hommes et gradés. De plus le Général DANTANT, Commandant la 124ème D.I., lui transmet les félicitations du Général commandant le C.A. et exprime sa satisfaction pour la part brillante que la 104ème D.I. a prise à l’avancée de nos lignes, sa belle tenue au feu et l’excellent exemple qu’il a donné aux troupes plus jeunes qui l’entouraient.

La 8ème compagnie rejoint le Régiment et, jusqu’au 23 septembre, les bataillons sont employés non seulement à la garde des tranchées du secteur B, mais encore à divers travaux d’aménagement aux bivouacs, au bois des Réserves et au camp d’aviation de la Pyramide.

Les pionniers sont fréquemment occupés dans les grands boyaux de communication et d’évacuation que l’on vient d’achever aux derniers préparatifs en vue de l’offensive prochaine.

 

 

Du 22 au 29 septembre 1915

 

   Ce 22 septembre paraît l’ordre qui prescrit l’offensive générale. Le 104ème T. y participera de la manière suivante : le 3ème Bataillon restera dans les tranchées qu’il occupe à l’Ouest de la route d’Auberive ; le 2ème Bataillon occupera celles qui se trouvent à l’Est de la même route, après le départ des vagues d’assaut ; le 1er Bataillon dont les compagnies stationnent, respectivement au poste de l’Espérance, au bois de la Chapelle, au bois des Marmites et au bois Allongé, assurera le ravitaillement de la 7ème D.I.

Après une préparation d’artillerie de trois jours, le signal de l’attaque est donné le 25 à 9 heures du matin. Malgré l’intensité, inusitée à cette époque, du bombardement préparatoire, l’attaque ne donna pas le résultat attendu sur la ligne d’Auberive dont une seule tranchée est enlevée.

En conséquence, le 2ème Bataillon dont les têtes de colonnes s’avancent dans les boyaux Canrobert Est et Ouest et Chanzy Est et Ouest n’a pas à remplir entièrement la mission qui lui avait été tracée et les 5ème met 6ème compagnies sont renvoyées à 18 heures au bois des Réserves. Par suite de son stationnement dans les boyaux soumis au tir de barrage ennemi, ce bataillon se trouve particulièrement éprouvé. A la 8ème compagnie, le même obus tue le capitaine BLANC et le Sous-lieutenant ROUFFIAC et blesse grièvement le Sous-lieutenant MOULY.

Plusieurs autres gradés et hommes sont également tués ou blessés au cours de la même journée.

 

   Le Régiment reste à la disposition des 13ème (Général FARRET) et 14ème Brigades (colonel BASTON) et de la place de Mourmelon jusqu’au 29 septembre, date à laquelle le Lieutenant-colonel TALLON, Commandant le 104ème T. prend le commandement du secteur devant Auberive avec P.C. au bois des Marmites. La répartition des unités est la suivante :

1er Bataillon aux tranchées du Bois-Sacré,

2ème Bataillon au saillant des Dragons et 3ème Bataillon en repos au bois des Réserves.

Dans ce secteur qui commence à se stabiliser, le régiment se met immédiatement au travail.

La première tâche qui s’impose est la création des abris de première ligne dont l’absence s’est fait cruellement sentir pendant la réaction ennemie qui a suivi notre offensive du 25 et qui s’est prolongée jusqu’à l’attaque de la deuxième position par les corps voisins le 6 octobre.

 

Un grand nombre de ces abris sont commencés simultanément sur tout le front du secteur. Les cuisines dont le rassemblement sur la lisière S. du bois des Marmites attiraient journellement le feu de l’ennemi, notamment le 29 septembre où le bombardement cause des pertes très sérieuses à la 2ème compagnie, sont déplacées, séparées et rapprochées considérablement des premières lignes.

Un puits est remis en état près de la voie Romaine. Le ravitaillement est réorganisé par un choix judicieux des pistes et des points de distribution.

Une équipe de charbonniers installée dans les bois fournit à la première ligne le combustible nécessaire ; Des abris à l’épreuve sont creusés au bois Sacré et au bois des Marmites. Tous ces travaux sont poussés avec la plus grande activité, indépendamment de ceux qui sont prescrits par le Commandement, notamment le renforcement du réduit 137 et l’établissement d’une ligne de couverture d’artillerie auxquels le bataillon au repos travaille toutes les nuits.

 

   Le 30 octobre, la 7ème D.I. était remplacée par la 60ème D.I. (Général REVEILHAC) et l’occupation de la première ligne était renforcée par 75 cavaliers des escadrons divisionnaires.

   Le Régiment était incorporé à la 120ème brigade de réserve (Colonel PATHE).

   Depuis son départ de Villers-Franqueux, le Régiment a perdu par le feu 2 officiers et 24 hommes ou gradés tués, 1 officier et 119 hommes ou gradés blessés. En quittant le secteur, le Général WEYWADA, Commandant la 7ème D.I. a tenu à exprimer au Lieutenant-colonel TALLON, Commandant le Régiment, toute sa satisfaction au sujet de l’activité et de la discipline de son régiment et son attitude calme et résolue sous le feu.

 

   Quelques temps après (15 février 1916) le Lieutenant-colonel TALLON, Commandant le Régiment était cité à l’ordre du corps d’Armée pour : « Le sang-froid et l’autorité avec lesquels il avait commandé pendant un mois et demi l’important secteur du Saillant des Dragons ». Les citations suivantes se rapportent à la même période du 15 juin au 5 novembre 1915 :

 

 

 

 

MEDAILLE MILITAIRE

PERRET Gaspard      Sergent          2ème C.M. (C. de G.)

 

 

CITATIONS A L’ORDRE DU CORPS D’ARMEE

TALLON        Lieutenant-colonel   Commandant le Régiment

FAYET Maurice        Clairon           

ARNEFF M.   Chef de Bataillon    

DEMONGEOT J.      Caporal           1ère Cie

 

CITATIONS A L’ORDRE DE LA DIVISION

B. DE CHALAIN       Chef de Bataillon    

MASSONET  Capitaine        11ème Cie

TARRAULT    Aumônier       volontaire

FESSY            Sergent          1ère Cie

DUMAS. L.    Soldat            2ème Cie

SEIVE B.        Soldat            1ère Cie

BAUDET        Médecin auxiliaire   

AUBRET         Soldat            7ème Cie

MAURY M.     Soldat            2ème Cie

BLANC           Capitaine       

ROUFFIAC J.           Sous-lieutenant       

MOULY H.     Sous-lieutenant       

CADIEU         Sergent, aide-vaguemestre           

LORUT Antoine        Soldat            11ème Cie

PELTON J.    Adjudant       2ème Cie

TALLON Henri         Sous-lieutenant        C.H.R.

PAPILLIER A.,          Sous-lieutenant,       C.H.R.

PERONNET Antoine            Sergent          1ère Cie

CHAMPALE Cl.,         Soldat            C.H.R

SEDLER F.,    Sergent          1ère Cie

 

CITATIONS A L’ORDRE DE LA BRIGADE

FORISSIER   Capitaine       

MEYER           Capitaine       

DE JESSE-LEVAS    Capitaine       

SAVARY         Sous-lieutenant       

 

CITATIONS A L’ORDRE DU REGIMENT

DE CHALAIN           Chef de Bataillon    

MATRAY        Capitaine        5ème  Cie

PIVOT            Capitaine        7ème Cie

CHABARD                 7ème Cie

LAPORTE                   7ème Cie

SAVARY         Sous-lieutenant        2ème Cie

ROBIN           Médecin-major         2ème Cie

MEYER           Capitaine        4ème Cie

ARTHUS        Sergent          7ème Cie

CHABAS                    7ème Cie

PRAX              5ème Cie

MALBRUNOT            Adjudant       2ème Cie

GARDARIN   Sergent          2ème Cie

DUBOST A.   Agent de liaison       2ème Cie

FESSY J.       Sergent          1ère Cie

SEIVE B.                   1ère Cie

DAUVERGNE J.        Sergent          3ème Cie

LEVITRE A.   Caporal           3ème Cie

OLLIER          Médecin A.M. 1ère classe  

VABRE            Capitaine        6ème Cie

FARGEST P.  Brancardier   5ème Cie

DESBOURBES J.      Brancardier  

GRAND                      7ème Cie

CHAZELLE Cl.           Sergent         

GOUTTARD A          Soldat 2ème cl.        C.M.

LARUE Cl.                  10ème Cie

NOITETERRE G.      Caporal           10ème Cie

LAFAY C.                   5ème Cie

BERTRAND P.           Caporal           5ème Cie

MEUNIER C.             5ème Cie

GARRET J.-L.            Soldat            5ème Cie

DUBUIS C.    Brancardier  

DACHER G.    Caporal          

MATICHARD J.       Adjudant       8ème Cie

GIVRE C.        Soldat           

BOUSSAND J.M.     Soldat            8ème Cie

DECHELETTE V.       Caporal téléphoniste           C.H.R.

MARIDET J.-M.       Adjudant       9ème Cie

PRUDHOMME A.      Sergent fourrier      6ème Cie

POMMIER J. Adjudant       6ème Cie

PATAIN J.    Ord.    C.H.R.

BERTHELIER C.        Soldat            2ème Cie

GUYOT F.      Soldat            2ème C.M.

MENANT L.   Adjudant       6ème Cie

PAYANT        Adjudant       2ème Cie

JABOIN L.    Agent de liaison       2ème Cie

DUMAS L.                 1ère Cie

CORRE J.       Sergent          3ème Cie

LAVILLATTE G.       Caporal           3ème Cie

LANOIX        Soldat            3ème Cie

DAVENAS     Sous-lieutenant        6ème Cie

MAROCHE J.-V.       Caporal infirmier     

BAYOL Cl.      Infirmier      

BASSOT A.   Cycliste          6ème Cie

AUBRY           Sergent          8ème Cie

BLIN Léon     Caporal          

LACHAS L.                3ème Cie

GOUTAUDIER G.,                10ème Cie

CHEVALIER J.         Adjudant       C.M.

JARRY C.       Adjudant       5ème Cie

COUTISSON B.       Caporal          

UROISSIN M.          Soldat            5ème Cie

SANEROT V. Brancardier  

PETIT A.       Brancardier   8ème Cie

CHABRIER C.            Soldat            8ème Cie

FERRAGNE J.           Sergent          7ème Cie

MORLAT C.   Cycliste          7ème Cie

GRANET        Caporal-Fourrier      5ème Cie

AUCOURT L. Sergent          10ème Cie

SUTY Ch.                   1ère Cie

COMBY J.-A. Tambour        10ème Cie

JONARD G.   Soldat            3ème Cie

FONGARLAND Cl.    Sergent          7ème Cie

BUISSONNIER E.   Sergent          7ème Cie

BROGA J.      Adjudant       1ère C.M.

LAUXEROIS E.         Adjudant       C.H.R.

LAGARDE V.  Sergent téléphoniste          C.H.R.

BASSINET J.           Caporal           2ème Cie

AUDHEMAR J.         Soldat            1ère C.M.

LEGRAND A. Pionnier          7ème Cie

FENOUILLET C.-M. Sergent          4ème Cie

SARRAZIN J.                      4ème Cie

REGANOFF P.                       4ème Cie

CAILLOT P.   Sergent          7ème Cie

MOUILLESSEAUX   Capitaine       

VALLET          Lieutenant    

HOULBRECQUE       Médecin, A.-M. 2ème classe         

BRUN F.         Soldat            7ème Cie

LEVASSEUR  Sous-lieutenant        4ème Cie

FARGE            Lieutenant    

PAILLEUX     Sous-lieutenant       

TILLIER J.    Sous-lieutenant        12ème Cie

CHERPIN H.  Adjudant       9ème Cie

GOUTTEBARON J.-M         Sous-lieutenant        6ème Cie

KAEPPELIN C.          Sous-lieutenant        1ère Cie

ALAMARTINE C.     Sous-lieutenant        3ème Cie

DUBOST H.   Cycliste          5ème Cie

BABE J.-B.     Caporal           7ème Cie

GOUTALAND J.                  2ème Cie

REMONDIN  Lieutenant     4ème Cie

POURRET       Sous-lieutenant        4ème Cie

EVERWYN     Capitaine        C.H.R.

BARRIQUAND E.     Adjudant       2ème Cie

POYET C.-M.             2ème Cie

BOUTON E.   Caporal           1ère Cie

BORDAT J.-M.         Sergent          1ère C.M.

MELLET F.     Caporal           1ère C.M.

RIVIERE E.    Adjudant       7ème Cie

PICARD C.     Pionnier          7ème Cie

AUCOUTURIER F.               4ème Cie

POULETTE J.-M.                 4ème Cie

MICHARD     Sous-lieutenant        7ème Cie

DE VAULX     Capitaine       

TILLIE           Lieutenant    

OLIVIER        Médecin A.M. 1ère classe  

LHOTE A                   3ème Cie

DEMUR G.      Médecin auxiliaire   

FOREST B.    Sous-lieutenant       

TRIOULAYRE J.       Maréchal des Logis  3ème Bataillon

PRAS Ant.     Sous-lieutenant        12ème Cie

RAIMOND G.            Sergent          11ème Cie

DUCROS L.-M.          Sous-lieutenant        8ème Cie

CHALUMET A.          Sous-lieutenant        6ème Cie

CROUZIER J.           Sergent          8ème Cie

THERRE J.    Sergent          6ème Cie

MATHIEU A.            Sergent          5ème Cie

BELUZE J.     Sergent          8ème Cie

LUCAS           Lieutenant     1ère C.M.

BLETTERY E. Sergent          2ème Cie

DEMONT J.  Sous-lieutenant        3ème Cie

TALABARD M.          Sergent          2ème Cie

PARDON P.    Sergent-major          1ère Cie

BERTRAND A.          Caporal           3ème Cie

 

 

 

Du 20 novembre au 15 décembre 1915

 

   Le 29 octobre et les jours suivants, les Allemands exécutèrent de violentes attaques du côté des Marquises avec émissions de gaz asphyxiants. Le 2ème corps de cavalerie et la brigade bretonne (271ème et 248ème) de la 60ème Division d’infanterie devant le bois de la Grille souffrirent particulièrement. Le 209ème territorial perdit une grande partie de son effectif.

 

   Le 104ème T. qui comptait conserver la garde de son secteur d’Auberive reçut le 3 novembre l’ordre de relever le 209ème T. Il passait ainsi à la 7ème Division de Cavalerie (Général LEOBAS) du 2ème Corps de Cavalerie (Général de MITRY).

   Le mouvement s’acheva dans la journée du 5 novembre ; il plaçait le régiment dans la situation suivante :

Aux tranchées

3 Cies dans le secteur de la Source

2 Cies dans le secteur des Marquise

Au repos

1 Cie à Bouy

1 Cie à Livry

1 Cie à Mourmelon-le-Grand

3 à Beaumont-sur-Vesles

Etat-major du Régiment à Verzy

Etat-major

du 1er Bataillon à Verzy

du 2ème Bataillon à Thuizy

du 3ème Bataillon à Wez

 

   La Vème Armée s’étant étendue vers l’Est, le Colonel et l’Etat-major du Régiment se portèrent à Beaumont-sur-Vesles.

   Dans ce secteur le Régiment eut particulièrement à souffrir, non pas seulement du tir de l’artillerie, mais des fatigues excessives dues à la nature du sol, aux mauvaises installations à la Cloche et, il faut bien le dire, aux difficultés du ravitaillement.

 

   L’expérience de la guerre, depuis quatorze mois pendant lesquels le régiment n’avait cessé d’être en contact avec l’ennemi, nous avait appris qu’il y avait les plus grands avantages à porter les cuisines le plus en avant possible. La cavalerie, qui ne voit pas toujours les choses sous le même angle que l’infanterie, non seulement les maintenait bien loin des lignes, mais encore interdisait d’une façon absolue tout feu pendant le jour. Le repas du matin devait se faire avant le jour et celui du soir bien avant dans la nuit. Comment soutenir une troupe dans ces conditions ?

   Aussi ce fut avec un véritable soulagement que le régiment reçut l’ordre de rejoindre son corps d’Armée, le 4ème C.A.

 

   C’est le 15 décembre que le régiment s’embarqua à Mourmelon-le-Petit en même temps que le 111ème T.

   Le 309ème T. remplaçait le 104ème T. à la 7ème division de cavalerie.

   Pendant cette courte période, le Régiment a fourni un travail considérable aux unités de cavalerie auxquelles ses Compagnies étaient accolées. Pour cette raison et à cause de la grande dispersion de ses différents éléments, le 104ème T. n’a pu pousser, comme il l’avait fait ailleurs, l’amélioration de ses conditions d’existence.

   Une équipe de charbonniers du 104ème T. alimentant toute la 7ème D.C.  fonctionne dans les bois et les environs de Mont-de-Billy.

   Malgré la courte durée du séjour du 104ème T. dans ce secteur, ses qualités de travail et de discipline ont pu être très appréciées par le Commandement, ainsi que le montre les lettres de félicitations envoyées par le général LEORAS Commandant la 7ème D.C. et par le Colonel LAURENT, Commandant le secteur au sujet des améliorations réalisées dans les cantonnements de Thuizy et de Wez par les chefs de 2ème et 3ème bataillons (Commandant MARNEFF, Commandant MEYER).

   Le 27 novembre, en exécution des ordres du GQ.G., 341 hommes et gradés des classes 1897 et 1900 ont été versés au 248ème R.I. et  81 au 271 R.I. en remplacement d’un nombre égal de R.A.T. des classes 1894 et plus anciennes provenant de ces régiments actifs.

   Pendant ces quelques semaines, le régiment a perdu par le feu 2 tués et 5 blessés. Les citations suivantes ont été obtenues :

 

 MEDAILLE MILITAIRE

ANTHENE Claude, Sergent, 10ème Cie (Croix de Guerre)

 

CITATIONS A L’ORDRE DU REGIMENT

FABRE Jean-Marie, 7ème Cie

CHARLIER Pierre, 6ème Cie.

 

 

 

(c)SUR LES CONFINS DE L’ARGONNE

Du 15 décembre 1915 au 25 juillet 1916

 

    Le Régiment parti le 15 décembre en quatre trains, arriva le 16 à Givry-en-Argonne et fut aussitôt rassemblé à Vieil-Dampierre. Il revient ainsi au 4ème C.A. (Général PUTZ) et il est mis en partie à la disposition de la 7ème D.I. (Général WEYWADA)

 

   Du 18 au 20, les bataillons se mettaient en mouvement pour rejoindre leurs emplacements avec les affectations suivantes qui leur furent attribuées par tirage au sort :

1er Bataillon, Villers-en-Argonne (E.M. de Bt), fermes de la Cense et de Mondésir, Passavant (exploitation forestière et scieries).

2ème Bataillon, Argers (E.M. de Btn), Sainte-Menehould, puis la Neuville-au-Pont, Dampierre-sur-Auve, puis Montrémoy (exploitation forestière, scieries, manutention, service routier du 4ème C.A.).

3ème Bataillon, La Charmeresse (E.M. de Btn), fermes de Venise et des Naviaux (à la disposition du Génie de l’Armée pour les travaux très importants de la 2ème position), (Naviaux et Courtement).

   Le E.M. du Régiment et le C.H.R. à Argers.

   Dans le courant de janvier, eut lieu un prélèvement pour l’armée active. Plusieurs excellents officiers, gradés et soldats quittèrent ainsi le 104ème T. où leur départ fut unanimement regretté.

 

   Le 21 février, jour de l’attaque de Verdun par les Allemands, un zeppelin, le O.Z. 77, aveuglé par les projecteurs de Sainte-Menehould et de Valmy et bombardé par notre artillerie anti-aérienne, survola, vers 20 heures, Argers et la région voisine. Quelques instants après il tombait en flammes à Brabant-sur-Auve près de Revigny.

 

   Le 26 février, les éléments stationnés à Arger (E.M., C.H.R., C.M.) à l’exception du personnel des ateliers, laissèrent ce cantonnement à la disposition des nombreuses troupes de passage qui se rendaient à Verdun et vinrent cantonner à Dampierre-sur-Auve et Dommartin-la-Planchette.

 

   Le 25 mars, l’E.M. et la C.H.R. viennent cantonner à la Neuville-au-Pont où le Lieutenant-colonel TALLON, commandant le Régiment, prend les fonctions de commandant d’armes ; L’ E.M. et deux compagnies du 1er Bataillon viennent à Dampierre-sur-Auve et à Argers. Le 2ème Bataillon relève le 315ème R.I. au bivouac E. de la Charmeresse, le 3ème Bataillon et la C.M. vont relever les éléments actifs du secteur de Melzicourt et du Poste 42.

 

Le Régiment revient ainsi aux tranchées, au bois d’Hauzy, où il prend successivement huit jours en première ligne et huit jours au repos. Le Chef de Bataillon en ligne, commande la subdivision 42 et le secteur Est sous les ordres du Colonel commandant le régiment actif, sauf pendant la période du 5 au 14 juillet, où le commandement est exercé par le Lieutenant-colonel TALLON, commandant le 104ème T. Le roulement entre les 2ème et 3ème Bataillons se poursuit régulièrement jusqu’à la fin de juillet, sauf quelques modifications de détail (1/2 Cie à Vienne-la-Ville, et une autre à Montrémoy, E.M. et C.H.R. à la Noue du 12 au 22 avril pendant le repos de la 7ème D.T.)

 

   Au bois d’Hauzy, comme partout, le 104ème T. emploie toute son activité à l’amélioration du secteur et de ses défenses. Il y réalise tous les perfectionnements compatibles avec la nature marécageuse du terrain qui ne permet que des ouvrages en superstructure.

   Les résultats obtenus ont constatés par une lettre élogieuse adressée au Lieutenant-colonel TALLON, commandant le régiment, par le Général DESTENAVE, commandant la 248ème Brigade à la suite d’une inspection du Général, commandant la 124ème D.E., au sujet de l’excellente organisation des ouvrages numéros 1, 2, 3, 4, et 5 bis qui ont été confiés au  104ème T.

   Le bivouac de la Charmeresse, véritable cloaque à l’arrivée du régiment, change d’aspect après quelques mois d’un travail opiniâtre. L’assèchement est réalisé presque complètement ; une nouvelle voie d’accès est créée, un, puits est creusé, les gourbis sont complétés et aménagés.

    Les cantonnements de la ferme de Venise et de la Neuville-au-Pont sont améliorés.

Près de ce dernier, on construit un abri anti-gaz qui servira à de nombreuses expériences sur la protection par filtration de l’air, dans la terre meuble. Les parties intéressantes et encore intactes de l’église de la Neuville-au-Pont, monument classé, sont mises à l’abri des bombardements futurs, par un revêtement très important. Ces travaux sont dirigés avec la plus grande compétence par M. le Lieutenant PAPILLIER, Ingénieur des Mines.

  Malgré un travail considérable dans les bois et les ateliers, le 1er Bataillon organise d’une façon remarquable ses cantonnements de la forêt de l’Argonne. A citer particulièrement celui de la 1ème Cie, commandé par le Lieutenant EVERWYN. Le personnel affecté aux divers ateliers donne toute satisfaction par son rendement et son excellent esprit.

 

   C’est pendant la même période que naît et se développe la fabrication des réseaux pliants imaginés par le Sous-lieutenant MARGOT, de la 6ème Cie, travail pour lequel le 104ème T. a fourni une main-d’œuvre considérable. Ce système de défense accessoire est l’objet d’une note très élogieuse de la IVème Armée qui cherche à en généraliser l’emploi sur tout son front. Des centaines de kilomètres de ces réseaux furent placés en avant du front de la IVème Armée.

 

   Une deuxième Compagnie de mitrailleuse a été crée à la date du 1er avril 1916. Jusqu’à l’entrée en secteur où elle a fourni un service très apprécié par le commandement, la compagnie primitive a été employée, en partie, à la garde du ballon de la Neuville-au-Pont.

 

Jusqu’au 25 juillet, le régiment a perdu par le feu, soit en première ligne, soit dans les bombardements de l’a Neuville-au-Pont, 1 officier tué, (Sous-lieutenant MATICHARD, 8ème Cie) et 2 blessés, 20 hommes ou gradés tués, 27 blessés et 1 prisonnier.

Il a été l’objet des distinctions suivantes : Le Lieutenant-colonel TALLON, Commandant le Régiment, est promu Officier de la Légion d’Honneur le 5 mai.

Le Commandant MARNEFF, détaché pendant quelques semaines au commandement des bivouacs de la cote 202, est félicité par le Général TATIN, commandant la 124ème D.I. pour l’activité et l’énergie dont il a fait preuve dans un poste particulièrement délicat. Le  Sous-lieutenant MATICHARD, de la 8ème Cie, tué avec trois soldats, au moment où il rassemblait ses hommes pour le service de nuit, est cité à l’ordre du corps d’Armée dans les termes suivants :

 « Excellent Commandant de Compagnie, Officier très allant ayant une haute conception de ses devoirs. Malgré un violent bombardement le 8 juin 1916, n’a pas  hésité à réunir les hommes qui devaient occuper leurs postes de combat. A été tué par un obus au moment où il mettait son détachement en marche. »

 

   A ce moment le rang de bataille était le suivant :

 

ETAT-MAJOR

Lieutenant-colonel TALLON, Commandant le Régiment

PEILLON, Capitaine adjoint

LOUBET, Sous-lieutenant, officier payeur

ROCHAS, Sous-lieutenant, officier d’approvisionnement

PAPILLIER, Lieutenant, Chef des Téléphonistes

MARGOT, Sous-lieutenant, officier pionnier

SARRAZIN, Lieutenant, Porte drapeau

Docteur RIVIERE

Abbé TARRAULT, Aumônier

 

1er BATAILLON

Etat-major

Commandant de CHALAIN

Docteur EYRAUD

1ère Cie

Lieutenant EVERWYN

Sous-lieutenant KAEPPELIN

Sous-lieutenant POURRET

2ème Cie

Lieutenant SAVARY

Sous-lieutenant MALBRUNOT

SERVY

3ème Cie

Lieutenant BONNIER

Sous-lieutenant ALAMARTINE

Sous-lieutenant DEMONT

4ème Cie

Capitaine MATRAY

Sous-lieutenant DECHAVANNE

Sous-lieutenant BESACIER

 

2ème BATAILLON

Etat-major

Commandant MARNEFF

Docteur LEOTY

5ème Cie

Lieutenant BOUE

Sous-lieutenant VALENSANT

Sous-lieutenant PAYANT

6ème Cie

Capitaine VABRE

Sous-lieutenant CHALUMET

Sous-lieutenant GOUTTEBARON

7ème Cie

Capitaine PIVOT

Sous-lieutenant MICHARD

Sous-lieutenant ARTUS

8ème Cie

Capitaine VIVOT

Lieutenant BOUDET

Sous-lieutenant DUCROS

 

3ème BATAILLON

Etat-major

Commandant MEYER

Docteur ATGER

9ème Cie

Capitaine PETEL

Sous-lieutenant MARIDET

Sous-lieutenant PAILLEUX

10ème Cie

Capitaine MOUILLESEAUX

Sous-lieutenant MILLOT

11ème Cie

Lieutenant FARGE

Sous-lieutenant BADIOU

Sous-lieutenant FOREST

12ème Cie

Capitaine MENTEUR

Sous-lieutenant TILLIER

Sous-lieutenant PRAS

1ère C.M.

 Lieutenant LUCAS

Sous-lieutenant CHEVALIER

2ème C.M.

 Lieutenant REMONDIN

Sous-lieutenant GAUTHIER

 

 

(d) DANS LA REGION DE MASSIGES

 

Du 25 juillet au 17 octobre 1916

 

   Le 104ème T. fut regroupé provisoirement le 25 juillet à Hans et à Somme-Bionne pour un changement de secteur qui coïncida avec la suppression du 3ème Bataillon. A la suite de ces opérations, le Régiment était constitué et réparti de la manière suivante :

 

   En ligne : cratère, Annulaire de la Main de Massiges, Promontoire, trois Compagnies et une C.M. sous le commandement de l’un des Chefs de Bataillon.

   Au repos : Courtemont et cote 138, trois compagnies et une C.M., avec relève tous les huit jours.

   A Courtemont : E.M. du Régiment et C.H.R.

   Les deux autres Compagnies (1ère et 2ème, puis 6ème) dans lesquelles on a versé tous les spécialistes et les hommes intéressants par leur situation de famille, restent à la disposition du Génie de l’Armée pour les scieries et les exploitations de l’arrière.

 

   Les effectifs des huit Compagnies restantes étant complétés à 200 hommes, la dissolution du 3ème Bataillon est achevée le 26 août. Le Commandant MEYER passe au 141ème T. six officiers au 317ème R.I., et 322 hommes au 111ème T. Le Régiment ne se sépare pas sans regret de ces excellents camarades qui avaient partagé sa vie et ses travaux depuis le début de la campagne. Deux autres officiers de L’E.-M., le capitaine PEILLON et le Lieutenant SARRAZIN, étaient envoyés quelques jours plus tard aux 124ème et 142ème R.I.

 

   Le 104ème T. depuis janvier 1916 avait passé de nombreux officiers (les plus jeunes), à des régiments actifs. Messieurs les Sous-lieutenant BALAY, Sous-lieutenant TALLON (tué glorieusement à Verdun), Capitaine de VAULX (très grièvement blessé à Verdun), Lieutenant TILLIE, Lieutenant MAILLET, Sous-lieutenant DENIS Sous-lieutenant POINTU, Sous-lieutenant ROUX, Sous-lieutenant CARRAL (tué glorieusement à Maison de Champagne), Sous-lieutenant GANDILLON, Lieutenant DESCOTTES, Sous-lieutenant SERVY, Sous-lieutenant ALLARMARTINE, Sous-lieutenant FOREST, (tué glorieusement au Cornillet), Sous-lieutenant TILLIER, Sous-lieutenant MARIDET, Sous-lieutenant GOUTTEBARON, Sous-lieutenant PAILLEUX, Sous-lieutenant BADIOU, Sous-lieutenant PRAS, Sous-lieutenant KAEPPELIN, Sous-lieutenant VALANSANT ;

   Jusqu’au 17 octobre, les deux bataillons furent successivement affectés aux 7ème, 8ème et 124ème D.I. Les emplacements des Compagnies sont changés fréquemment pendant cette période. Elles passent au camp de Somme-Tourbe, au ravin des Pins, au réduit du Marson, au Buisson Fondu, à l’ouvrage Poquereau.

Elles vont à Mesnil-lès-Hurlus, à la ferme Beauséjour, au Bois Jaune, au réduit des Loups, etc.

   Les P.C. de Bataillon sont transférés le 6 octobre au Marson et au ravin des Pins.

 

   L’E.-M. du Régiment et la C.H.R. s’installent le 5 septembre à Somme-Tourbe où on travaillera jusqu’au départ, à l’organisation et à l’installation de bains douches et de locaux aménagés pour les permissionnaires.

 

   Pendant cette période au cours de laquelle le Régiment n’a occupé que les deuxièmes lignes, ses pertes se réduisent à huit blessés dont sept par l’explosion accidentelle d’un dépôt de grenades au pied de la cote 180.

   Le Régiment a continué à donner toute satisfaction aux chefs sous les ordres desquels il a passé successivement dans ce secteur. Le Général D’INFREVILLE, commandant la 8ème D.I. constate, dans une lettre adressés au Lieutenant-colonel TALLON, commandant le 104ème T. : « La bonne tenue de ce Régiment et son ardeur au travail ».

   Les grades et hommes dont les noms suivent ont été cités pour leur conduite au cours de cette période.

 

LEGION D’HONNEUR

Au grade d’Officier : M. TALLON, Lieutenant-colonel, commandant le 104ème t.

Au grade de Chevalier : M. VACHERET, Sous-lieutenant, 11ème Cie

 

MEDAILLE MILITAIRE

MICOLLIER J.      Sergent       11ème Cie (C. de G.)

 

CITATION A l’ORDE DU CORPS D’ARMEE

MATICHARD      Sous-lieutenant        8ème Cie

 

CITATION A L’ORDRE DE LA DIVISION

PIN B.            Caporal           10ème Cie

ROUX C.H.                1er C.M.

 

CITATIONS A L’ORDRE DE LA BRIGADE

SAVARY Clovis         Sergent          T.R. 2.

 

CITATIONS A L’ORDRE DU REGIMENT

PEILLON       Capitaine        C.H.R.

GIVRE M        Caporal           10ème Cie

BARNACHON                       10ème Cie

CHERBLANC             8ème Cie

MARTIN J                8ème Cie

PLASSE C.     Adjudant       10ème Cie

GIRAUD J.-B.           Brancardier   11ème Cie

VALANSANT V.       Sous-lieutenant        5ème Cie

ROYER A.,      Sergent,         5ème Cie

AUBOYER      Lieutenant     5ème Cie

PETOT J.,                 8ème Cie

DUMONT L.,             8ème Cie

ROBIN L        Sergent fourrier      C.H.R.

CHIGNIER J.-J.,                 8ème Cie

COIN J.,        Caporal           5ème Cie

POTHIER J.,             7ème Cie

CHEVALIER P.,         Musicien,        C.H.R.

BRUN A.,       Adjudant       C.H.R.

RIVIERE P.,   Médecin major         2ème classe

GAUTHIER J.-M.,    Sous-lieutenant,       2ème c.M.

BEZACIER E.,           Sous-lieutenant        1ère Cie

BELLET J.-J             Adjudant-chef         2ème Bataillon

PLASSON V.,            Sergent          6ème Cie

PANET J.,     Adjudant       8ème Cie

LABROSSE A                        8ème Cie

VIVOT           Capitaine        8ème Cie

PION              8ème Cie

BASSET,        Sergent          7ème Cie

CHAUVEL E., Sergent          10ème Cie

DESIAGE M.,                        10ème Cie

DUVAL E.,                 10ème Cie

ROCHARD J.,                       8ème Cie

DUGARRE C., Caporal,          8ème Cie

ROUPIE J                 10ème Cie

CARTALIER E.                      11ème Cie

BLETTRY        Adjudant,      6ème Cie

MEILLER C.,  Sergent          5ème Cie

POIROT E.,   Sergent          5ème Cie

THORAL F.,              5ème Cie

MATHO E                 5ème Cie

PETEL Capitaine        2ème Cie

BARDONNET J.,                  8ème Cie

CHABOT A.,              5ème Cie

DENIS J.,     Caporal           C.H.R.

CELAYRE P    Sergent          8ème Cie

MOISE F.,                 C.H.R.

ROCHAS A.,  Sous-lieutenant        C.H.R.

NEANT P.,     Adjudant       6ème Cie

BESSON P.,   Médecin de 1ère classe,      C.H.R.

GIPON L.,      Caporal           2ème Cie

ROCHET P.,   Sergent          7ème Cie

VIVIERE J.L.,           Sergent,         7ème Cie

LE MASSON J.,       Soldat            8ème Cie

RIVIERE J.M.,          Soldat            6ème Cie

EYRAUD G     Médecin aide-major de 1ère

 classe           

BONNIER      Lieutenant     7ème Cie

 

 

,

 

   Pendant cette période, le 3ème bataillon du régiment fut supprimé ; le 15 août, le 104ème T. était constitué de la façon suivante.

 

 

ETAT-MAJOR         : Lieutenant-colonel TALLON, commandant le régiment

            : PEILLON, Capitaine Adjoint

            : SARRAZIN, Lieutenant porte drapeau

            : LOUBET, Sous-lieutenant chargé des détails

            : ROCHAS, Sous-lieutenant, officier d’approvisionnement

            : PAPILLIER, Lieutenant téléphoniste

            : ARTUS, Lieutenant grenadier

            : RIVIERE, Médecin major chef de service

            : Abbé COIFFIER, Aumônier

 

1er BATAILLON

Etat-major

Commandant DE CHALAIN, Chef de Bataillon

Docteur EYRAUD

1ère Cie

EVERWYN, Lieutenant, Commandant la Compagnie

POURRET, Sous-lieutenant

KAEPPELIN, Sous-lieutenant

MARGOT, Sous-lieutenant

PETEL, Capitaine Commandant la Compagnie

SAVARY, Sous-lieutenant

SERVY, Sous-lieutenant

MALBRUNOT, Sous-lieutenant

3ème Cie

MOUILLESSEAUX, Capitaine, Commandant la Compagnie

BONNIER, Lieutenant

ALLARMATINE, Sous-lieutenant

DUMONT, Sous-lieutenant

4ème Cie

MATRAY, Capitaine Commandant la Compagnie

DECHAVANNE, Sous-lieutenant

BEZACIER, Sous-lieutenant

 

2ème BATAILLON

 

Etat-major

MARNEFF, Chef de Bataillon

LEOTY, Aide major

5ème Cie

BOUE, Lieutenant, Commandant la Compagnie

POUYANT, Sous-lieutenant

VALENSANT, Sous-lieutenant

MILLOT, Sous-lieutenant (fusiller mitrailleur)

6ème Cie

MENTEUR, Capitaine, Commandant la Compagnie

GOUTTEBARON, Sous-lieutenant

CHALUMET, Sous-lieutenant

7ème Cie

PIVOT, Capitaine, Commandant la Compagnie

FARGE, Lieutenant

MICHARD, Sous-lieutenant

GARNIER DE LABAREYRE, Lieutenant

8ème Cie

VIVOT, Capitaine, Commandant la Compagnie

BOUDET, Lieutenant

DUCROS E., Lieutenant

 

 

CHAPITRE III

DANS L’AISNE ET LA SOMME

 

Du 17 octobre 1916 au 30 octobre

  

   Le 17 octobre, le Régiment recevait l’ordre de quitter le secteur de Massiges, dans lequel il se trouvait depuis près de trois 3 mois. Il devait, disait-on, partir pour la Somme avec le 4ème C.A. Le trajet dura près de deux mois !

   Sa reconstitution à deux bataillons avait été faite dès le mois d’août, mais on apporta encore quelques modifications dans sa constitution, notamment en ce qui concerne la création des adjoints aux chefs de bataillon.

 

   Par suite, comme nous l’avons vu plus haut, une partie du 104ème T. quittait Somme-Tourbe le 17 octobre pour aller cantonner à Saint-Mard-sur-Auve. Le lendemain 18, les 4ème et 7ème Compagnies stationnées au Marson venaient le rejoindre.

   Le 20, le Régiment se porte à Somme-Vesle, le 21 à Sainte-Memmie-de-Courtisols, le 23 à Sary et s’embarque en chemin de fer à Chalons-sur-Marne dans la journée du 25.

   Arrivé à Dormans le même jour, il séjourne dans les environs, à Vincelles, à Soilly, Courthiézy, les Chassains, jusqu’au 29. Ce jour-là il reçoit l’ordre de se porter en une étape sur Dravegny. Le temps est si mauvais qu’il faut s’arrêter en route et n’arriver à Dravegny que le lendemain 30. Le régiment occupe les cantonnements ci-après :

 

   Etat-major et Cie H.R.     : Dravegny

  1er Bataillon                     : Chéry-Chartreuve

  2ème Bataillon                     : Dravegny ET Arcis-le-Ponsard puis à Coullonges.

  Les Compagnies de mitrailleuses et le train régimentaire à Seringes et Nesles, puis au Moulinet.

 

 

Du 1er au 30 novembre 1916

 

   Cette période est employée entièrement à la construction et l’aménagement des baraques des camps de Dravegny et de Coullonges. Les 2ème et 4ème Compagnies sont détachées du 12 au 28 novembre à Oeuilly et à Bourg-et-Comin pour la construction de voie de 0,60 en vue d’une attaque de grande envergure que l’on prépare sur tout le Chemin des Dames.

 

 

Du 1er au 25 décembre 1916

  

   Le Régiment reste dans cette région jusqu’au 1er décembre, jour où il se met en marche dans la direction de Beauvais, par les étapes suivantes :

 

   Le 1er Saponay et Crémaille

   Le 3 Chouy

   Le 4 Auteuil près la Ferté-Milon

   Le 6 Feigneux et Morcourt

   Le 8 Nogent-les-Vierges, Villers-Saint-Paul

   Le 9 La Chapelle-Saint-Pierre et Novilleurs

   Repos de cinq jours

 

 

   Le 16 Hodenc-l’Evêque, la Neuville-d’Aumont, Saint-Quentin-d’Auteuil.

 

   Le 17, traversée de Beauvais pour se rendre dans les cantonnements de Troissereux, Petit-Bracheux et Montmille. Le régiment stationne dans ces cantonnements jusqu’au 26 décembre.

 

   Le 9 décembre, le Général PUTZ, commandant le 4ème C.A. attendit le régiment lors de la traversée de l’Oise à Pont-Sainte-Maxence. Malgré la pluie glacée, malgré les fatigues de longue marche, les unités se présentèrent dans une tenue parfaite et défilèrent crânement au son des marches entraînantes de l’excellente musique, dirigée par son chef, M. BRUN.

 

   Le 17 décembre, à l’entrée de Beauvais, le régiment défile à nouveau devant le commandant du 4ème C.A., toujours dans une attitude qui attire au chef de corps les éloges du Général PUTZ.

   Ils étaient bien mérités, puisque le 104ème T. n’avait eu, depuis son départ de Dravegny, que trois évacuations et cependant, les étapes avaient été bien dures. Par ces froides journées d’hiver, par la pluie qui n’avait cessé de tomber pendant une grande partie du trajet, et malgré les fatigues bien naturelles après 24 mois de campagne, nos territoriaux ont supporté allègrement ces longues marches avec la même discipline et le même sentiment du devoir.

 

 

Du 26 décembre au 6 février

 

   Le 26 décembre, les équipages du 104ème T., les chevaux et les voitures des compagnies de mitrailleuses se mettent en marche pour aller cantonner à Paillart.

   Le lendemain, el Régiment est emporté en camions-autos dans les cantonnements suivants :

 

   L’Etat-major du Régiment, la compagnie C.H.R., l’Etat-major du 1er Bataillon, les 2ème et 3ème Compagnies, à Rozières-en-Santerre.

   La 1ère Compagnie à Hainneville (scieries).

   La 4ème Compagnie à la Tour-Carrée (carrières entre Vauvillers et Lihons).

   L’Etat-major du 2ème Bataillon à Demuin.

   La 6ème Compagnie à Caix (scieries).

   La 7ème Compagnie à Mézières (génie et réseaux Margot).

   La 8ème Compagnie au bois Crépey à l’ouest de Lihons.

   Le train régimentaire se porte de Paillart à Plessier-Rozainville.

 

   Le 31, les 2ème et 3ème Compagnies détachent un peloton chacune aux abris des Saules (passage à niveau sud de Lihons). La 3ème aux wagons brûlés (voie ferrée à proximité des carrières Florent).

   Le Régiment est ainsi employé en partie aux travaux d’aménagement des boyaux et des tranchées, partie au service du Génie et des scieries.

   Le bourg de Rozières-en-Santerre, gros canton de la Somme, a été complètement évacué par la population civile. Il s’étend sur deux routes perpendiculaires et forme ainsi une sorte de croix. La partie allant de Vrély à la gare a plus de deux kilomètres de long. Les troupes qui y sont cantonnées occupent donc une grande étendue et peuvent échapper ainsi aux effets du tir de l’artillerie qui ne cessent cependant de faire pleuvoir des obus en un point ou en un autre de la localité.

   De Rozières parallèlement à la route d’Harbonnières à Lihons, se dirigent trois grands boyaux vers Chaulnes ou du moins sur les tranchées de première ligne en avant de Chaulnes : le boyau Florent, le boyau des Sélénites et le boyau du Bois Triangulaire, aboutissent d’abord à l’ancienne tranchée française puis à la tranchée des Iris aux nouvelles tranchées en avant de Chaulnes.

   A l’Est de Lihons partent deux boyaux : celui de Caïn aboutissant du bois d’Amberg, et celui du bois de Chaulnes. Les unités y sont employées à tour de rôle, travaillant à la réorganisation et à l’entretien de ce réseau si étendu.

    La nature du sol est telle que boyaux et tranchées sont transformés en véritables ruisseaux de boue. Il faut clayonner partout pour retenir les terres qui n’ont aucune consistance et placer des caillebotis pour ne pas s’enliser ! Quelle endurance et quel souci du devoir pour mener pareille tâche à bonne fin !

 

   Le 1er janvier 1917 les Boches, pour étrennes déclenchent un violent bombardement sur Rozières, malheureusement six soldats du Génie furent tués.

 

   Dans les nuits des 10 et 11 janvier, nouveaux bombardements, plusieurs soldats blessés et dégâts matériels assez sérieux.

 

   Le 23 janvier, vers 11 heures, trois avions boches survolent le cantonnement de Rozières et jettent trois bombes, une près de la gare, l’autre à l’embranchement de la route de Lihons, la troisième dans les champs. Résultats à peu près nuls.

 

   Le 25 janvier, le secteur passe sous le commandement du 14ème C.A. qui dispose des 8ème et 124ème D.I.

    L’Etat-major du 4ème C.A. s’embarque le 25 janvier à Moreuil avec un peloton de la 3ème Compagnie.

 

   Le 29, le régiment est fractionné de la façon suivante :

   Etat-major du Régiment, Etat-major du 1er Bataillon, 8ème Compagnie, 1er Peloton de la 3ème Compagnie, à Rozières.

   Etat-major du 2ème Bataillon, 6ème Compagnie, à Caix

   1ère Compagnie à Hainneville.    

   2ème Compagnie à Mézières.

   Un peloton de la 3ème Compagnie parti avec l’Etat-major du 4ème C.A., destination inconnue.

   4ème Compagnie, 1ère Compagnie de mitrailleuses, tranchée des Iris avec le 115ème R.I.

   5ème Compagnie, 2ème Compagnie de mitrailleuses, tranchée Broussilof

   7ème Compagnie, abris d’Harbonnières.   Le train régimentaire, Plessier-Rozainvillers.

 

   Le 30 janvier, visite de trois avions boches. Les bombes lancées par eux n’atteignent que des ruines ! l’artillerie allemande n’est pas plus heureuse malgré ses tirs continuels sur les lignes et sur les cantonnements ; le 104ème T. n’a eu que trois blessés, mais le froid a mis nos hommes à une bien dure épreuve !

   Ils l’ont enduré comme tant d’autres, avec le même stoïcisme et la même endurance.

 

   Le 3 février, le Régiment recevait l’ordre de se concentrer sur Mézières-en-Santerre, de façon à s’embarquer à Hargicourt le 6 février. Cette opération se fit par un froid sibérien ! Nous allions retrouver l’Etat-major du 4ème C.A. qui, disait-on, se trouvait depuis quelques jours à Verdun.

 

 

CHAPITRE IV

EN WOEVRE

 

Du 5 au 11 février 1917

 

   Le Régiment concentré le 5 février à Mézières-en-Senterre et au camp Decauville (après Beaucourt) fut embarqué le 6 à Hargicourt, en trois trains qui arrivèrent le 8 en gare de Mussey (Meuse).

   Il se rendit immédiatement par une étape aux cantonnements de Vavincourt et d’Hargeville. Ce déplacement, effectué pendant les journées et les nuits les plus froides d’un hiver exceptionnellement rigoureux, fut une dure fatigue pour tous.

L’immobilité en chemin de fer, par un froid de -18° ; puis la marche sur la route glissante et balayée par un vent glacial, mirent à une rude épreuve la bonne volonté et l’endurance de nos territoriaux. Les équipages mirent six jours, au lieu de trois qui étaient prévus, pour arriver à leur cantonnement d’Euville.

 

   Après quelques jours de repos, le Régiment était transporté le 11 et le 12 en camions automobiles dans le voisinage de Gironville où il devait relever, dans le sous-secteur des Etangs, le 26ème R.I.T.

   Le secteur dont le 104ème T. allait assurer la garde se trouve compris dans l’angle fourni par les routes Gironville-Apremont et Gironville-Bouconville.

   C’est une plaine marécageuse où l’on rencontre trois importants étangs : Etang du Moulin-Neuf, celui de Girondel et l’étang de Vargevaux.

   Des bois couvrent à peu près la moitié de ce secteur : le bois de la Châtelaine, le bois sans Nom, à l’est de la route d’Apremont : le bois Bas, bois de Saulcy, bois Besombois, bois en Hache, entre les routes d’Apremont et de Bouconville.

   Bien que les positions allemandes de Pata (hauteurs entre Apremont et le mont Sec) dominent toute la plaine, les couverts si nombreux permettent cependant les mouvements et les installations dans des conditions très favorables.

   En arrivant dans le secteur, le Régiment était encadré comme il suit : 

 

 

ETAT-MAJOR

Lieutenant-colonel TALLON, Commandant le Régiment

Capitaine EVERWLYN, Adjoint

LOUBET, Officier Payeur

Sous-lieutenant ROCHAS, Officier d’approvisionnement

Lieutenant PAPILLIER, chef des téléphonistes

Sous-lieutenant DECHAVANNE, Porte drapeau

Sous-lieutenant LOUVRIER, Officier de renseignements

Sous-lieutenant MARGOT, Commandant les Pionniers

Sous-lieutenant MILLOT, Fusilier mitrailleur

Docteur RIVIERE

Aumônier Abbé COIFFIER

 

1er BATAILLON

Commandant de CHALAIN

Sous-lieutenant MALBRUNOT, Adjoint

Docteur CAUBET

1ère Cie

Capitaine DE LABAREYRE

Lieutenant COLLIN

Sous-lieutenant BEZACIER

2ème Cie

Capitaine PETEL

Lieutenant FEVAL

Sous-lieutenant PRORY

3ème Cie

Capitaine MOUILLESSEAUX

Sous-lieutenant DENOIT

Sous-lieutenant DEMONT

1ère Cie C.M

Lieutenant LUCAS

Sous-lieutenant CHEVALIER

Sous-lieutenant MERLE

 

2ème BATAILLON

Commandant MARNEFF

Sous-lieutenant PAYANT, Adjoint

Docteur GUILLEMIER

5ème Cie

Lieutenant BOUE

Lieutenant FARGE

6ème Cie

Capitaine MENTEUR

Sous-lieutenant DUCROS

Sous-lieutenant COURTEIX

7ème Cie

Capitaine PIVOT

Sous-lieutenant MICHARD

Sous-lieutenant DEMANGEOT

2ème Cie C.M

Lieutenant REMONDIN

Sous-lieutenant GAUTHIER

Sous-lieutenant PICARD

 

   Dès son arrivée, dans le secteur des Etangs, il s’installait dans les cantonnements de Gironville, de Broussey et Fréméréville avec un peloton au bois des Chanoines.

 

 

Du 11 février au 28 juin 1917

 

   Le Lieutenant-colonel TALLON, Commandant le Régiment, prend le commandement du sous-secteur qu’il conservera jusqu’au départ du 104ème T. sauf pendant une période du 29 mars au 1er mai durant laquelle ce commandement est exercé par le Colonel BALAGNY. L’occupation du secteur est assurée par les deux Bataillons du 104ème T. avec le concours intermittent d’un peloton de cavalerie (14ème Hussard, 9ème Chasseurs, 18ème Dragons) et celui du 59ème Bataillon de Chasseurs à pied pendant le mois d’avril. La répartition des éléments du 104ème T. varie naturellement avec l’effectif des troupes qui lui sont adjointes et aussi avec l’étendue du secteur dont les limites sont changées à deux reprises.

 

   L’E.M. de bataillon sont l’un à Broussey l’autre à Bernolin (bois de Saulcy) puis à O’Reilly (bois sans Nom) et à la ferme de Brichaussard. L’un d’eux est porté à Liouville quand le secteur du 104ème T. se déplace à l’Ouest par suite de l’arrivée du 59ème Bataillon de Chasseurs à pied, les Compagnies se relèvent en première ligne aux postes de la Sapinière, Cheval-Mort, Loupmont, Pata, Boqueteau, Bois en Hache, bois sans Nom, front et fort de Liouville et Batterie de Saint-Agnant. Plus en arrière, elles occupent le bois des Chanoines où elles fournissent surtout des corvées au service de la Voie de 0,60. Elles prennent leur repos à Broussey, Gironville, Fréméréville, Girauvoisin.

 

   Le 16 mars, la composition de chaque bataillon est ramenée à trois Compagnies et une Compagnie de mitrailleuses à quatre sections, en conséquence les 3ème et 6ème compagnies, désignées par tirage au sort sont supprimées.

 

   Le 5 mai, les 4ème et 8ème Compagnies prennent respectivement les numéros 3 et 6, de sor

te que le 1er Bataillon comprend désormais les 1ère, 2ème, 3ème Compagnies et 1ère C.M., et le 2ème Bataillon les 5ème, 6ème 7ème Compagnies et 2ème C.M.

 

   En hiver, la zone des bois coupés d’étangs où se trouvent les premières lignes, est un vaste marécage où on ne peut désormais circuler en dehors des interminables caillebotis qui le traversent en tous sens. Le premier contact est donc désagréable, mais cette impression s’atténue et disparaît quand viennent les beaux jours et aussi, grâce aux améliorations constantes que le Régiment apporte à ses conditions d’existence. Les beaux ombrages du Saulcy et de Bezombois contrastent agréablement avec la monotonie des plaines de la Champagne et du Nord que nos territoriaux parcourent depuis deux ans. Le 104ème T. montre dès le premier jour le sang-froid et la discipline qui ont été remarqués ailleurs, et fait bonne garde dans ce secteur calme en général, mais où la faible densité des troupes rendrait une surprise plus dangereuse que dans beaucoup d’autres.

   Les nombreuses patrouilles et reconnaissa

nces effectuées entre les lignes par nous ou par l’ennemi donnent lieu à quelques incidents. Le 14 mars, un coup de main ennemi sur l’ouvrage de Pata est éventé par les Hussards qui tiennent ce poste, mais coûte la vie à un sous-officier et à un cavalier. Le cavalier MALLARD, du 14ème Hussards a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur pour sa belle conduite. Le lendemain une patrouille de la 5ème Compagnie, explorant le terrain en avant du bois en Hache a eu un homme tué à la suite d’une rencontre avec un détachement ennemi. Le 19 avril, une patrouille de six hommes de la 4ème Compagnie tombe dans une embuscade tendue par une vingtaine d’Allemands entre les postes du Cantonnier et de Bélouin. Elle enlevée, sauf un homme qui parvient à se dégager.

 

   Le 25 février, un avion français est abattu entre les lignes à la suite d’un combat aérien. Les aviateurs indemnes, mais dans une situation très critique. De plus, ils ne savent pas où se diriger pour rentrer dans nos lignes. Le capitaine PETEL et l’adjudant GARDARIN, de la 2ème Compagnie, vont les chercher au-delà des réseaux, donnant ainsi un bel exemple de courage et de fraternité d’armes. Ils reçoivent à ce sujet, indépendamment des citations qu’on verra plus loin, les remerciements du Capitaine GASSIN, Commandant l’Escadrille M.F.40 et les félicitations du général EON, Commandant la 33ème D.

   Le feu de l’artillerie ennemie est très irrégulier. Il est dirigé fréquemment sur le poste du cantonnier (route d’Apremont) où l’on ne peut accéder en plein jour, et sur les autres postes de la lisière nord des bois. La digue et le bois des Chanoines sont bombardés plus sérieusement les 13 et 15 mai, les 23 et 24 juinla Sapinière et Bezombois le 15 mai : Broussey le 12 mai. Le 10 juin, dans la nuit, la première ligne reçoit un bombardement d’une violence telle que le dispositif d’alerte est pris dans tous les postes.

 

   Malgré cela et l’absence de toute protection vraiment efficace, la nature du terrain ne permettant pas de construction d’abris enterrés, les pertes sont légères, grâce surtout à la grande dispersion des effectifs d’occupation. Elles se réduisent, pour cette période de cinq mois, à un tué, cinq blessés et cinq prisonniers.

   Dans ce secteur qu’il occupe presque tout entier, pendant la plus grande partie de son séjour, le 104ème T. applique son activité surtout au perfectionnement des défenses et des voies de communication. Deux ateliers sont créés, l’un à la ferme de Brichaussard, l’autre à Gironville sous la direction du Sous-lieutenant MARGOT. Les réseaux sont constamment épaissis en avant des postes avancés et de la première ligne.

Les caillebotis sont réparés et allongés ; Une modification de la Voie de 0 m 60 permet de l’utiliser plus complètement au ravitaillement des troupes en première ligne. Les masques dont l’importance est considérable en raison de la situation dominante des observatoires ennemis de Montsec et de la côte de Pata, sont partout réparés et complétés. Un atelier de réseaux MARGOT dont le cadre est fourni parle 104ème T., fonctionne à Commercy pour les besoins de la Division.

 

   La tranquillité relative dont jouit le secteur permet aux habitants de cultiver leurs terres dans une assez grande partie de la zone exposée aux vues et aux coups de l’ennemi. Le 104ème T., qui compte dans ses rangs de nombreux cultivateurs, leur apporte une aide efficace et dévouée. De plus, les équipages du Régiment concourent à l’enlèvement d’une partie des récoltes.

La culture maraîchère des terrains abandonnés n’a été l’objet, pendant les deux premières années de guerre, que de tentatives isolées. Encouragée et aidée par l’autorité supérieure, elle prend, en 1917, un développement important ; 12 000 mètres carrés sont ainsi défrichés et cultivés à Broussey par le 2ème Bataillon et à Gironville par la C.H.R. Des unités ont ainsi à peu de frais le moyen de varier et d’améliorer leur ordinaire.

 

   Les résultats obtenus par le 104ème T. dans le sous-secteur des Etangs ont été reconnus par le Général ALDEBERT, commandant la 8ème D.I. dans son ordre général du 16 mars 1917.  Quelques jours plus tard, à la suite d’une reconnaissance effectuée par le Capitaine PETEL, de la 2ème Compagnie, sur les bois de Géréchamp occupés par l’ennemi, le Général commandant la 8ème D.I. exprime sa satisfaction pour la manière dont cet officier et ses hommes ont rempli leur mission ; au départ du 104ème T. le Général EON, Commandant de la 33ème D.I. écrivait au Lieutenant-colonel TALLON, commandant le Régiment, la lettre suivante :

« Je me plais à reconnaître avec quelle méthode vous avez conduit toutes choses pendant quatre mois et demi que vous avez commandé le secteur des Etangs. Votre activité prévoyante et intelligente a été féconde en heureux résultats, en améliorations essentielles dont profitent vos successeurs : la voie de 0,60 avec les organisations que vous avez réalisées pour le ravitaillement, l’eau potable, la création de jardins potagers considérables avec un rendement excessif qui améliore le bien-être des hommes ; la récolte des foins menée à si bonne fin sous le canon boche. Au point de vue défensif vous avez couvert les postes avancés de défenses accessoires très sérieuses et d’un modèle nouveau avec le réseau MARGOT. Vous avez fait œuvre originale et durable dans tous les genres. Vos chefs sont heureux de la constater ».

   Les citations suivantes se rapportent à des faits survenus pendant le séjour du 104ème T. dans le sous-secteur des Etangs.

 

 

MEDAILLE MILITAIRE

JALLAT J.    Sergent          2ème Compagnie

JACQUET J.-M.       Soldat            5ème Cie

MEHU Soldat            5ème Cie

RAUX F.         Sergent          2ème C.M

BORD J.         Sergent          3ème Cie

           

CITATIONS A L’ORDRE DU CORPS D’ARMEE

GENDRE H.   Maréchal des Logis 

CINTRA P.,    Cavalier          14ème HUSSARD

 (proposé par le Lieutenant-colonel Commandant le 104ème T.)

 

CITATION A L’ORDRE DE LA DIVISION

PETEL Capitaine        2ème Compagnie

DENIS A.                  5ème Compagnie

SOURMONT A.        Soldat            2ème Compagnie

GARDARIN   Adjudant,      2ème Compagnie

ROYER A        Sergent          5ème Compagnie

 

CITATIONS A L’ORDRE DU REGIMENT

BESSON E.    Soldat            5ème Compagnie

PURGUES M  Soldat            5ème Compagnie

BRIERE A      Capitaine        2ème Compagnie

MARTIN P.    Soldat            2ème Compagnie

VERCHERE A.                       2ème Compagnie

DESBOIS F.              5ème Compagnie

GEFFROY J.  Brancardier   3ème Compagnie

AMICE J.                  3ème Compagnie

MALBRUNOT J.-C.  Sergent          3ème Compagnie

CRETIER F.   Caporal           7ème Compagnie

BRAGARD H. Soldat            7ème Compagnie

COLAS P.       Soldat            7ème Compagnie

TOURNEBISE B.      Soldat            5ème Compagnie

ROMAILLAT F.        Sergent          2ème Compagnie

BOUDALL Ch.           Soldat            2ème Compagnie

SANY F.                    2ème Compagnie

JOFFROY J. Caporal           5ème Compagnie

RAFFIN P.     Brancardier   3ème Compagnie

BURNICHON A.       Brancardier   3ème Compagnie

THEVENARD P.        Adjudant       7ème Compagnie

VERDIER J    Adjudant       7ème Compagnie

RAY L.            Caporal           3ème Compagnie

JANDOT P.   Soldat            7ème Compagnie

REMBERT C.  Clairon            7ème Compagnie

DUBOUIS L. Capitaine        6ème Compagnie

MARTHURET F.       Clairon            7ème Compagnie

THORAL F.               6ème Compagnie

COLLIN L.-H.           Lieutenant     1ère Compagnie

DESORMIERE L.                  7ème Compagnie

HOUANIER J.-B.     Sergent          7ème Compagnie

ARTUS           Sous-lieutenant grenadier 

THOUROUDE P.                   7ème Compagnie

PIERREFEU H.                      6ème Compagnie

LEBOIS E.     Adjudant       5ème Compagnie

CARRIER J.   Sergent fourrier      1ère Compagnie

MAZEROL J. Sergent          7ème Compagnie

TALABARD M.,         Sergent          2ème C.M.

 

 

 

CHAPITRE V

 

RETOUR EN CHAMPAGNE

ENCORE DEVANT LES MONTS

 

 

Du 28 juin au 4 septembre 1917

   Le Régiment, relevé le 28 juin par le 27 T., s’embarquait à Sorcy le 2 juillet après un court repos là Vertuzey, Jouy et Aulnois et débarquait à Mourmelon-le-Petit le 4 juillet au matin. Il se trouvait ainsi à deux ans d’intervalle au pied des monts de Champagne redevenus français depuis la victoire du 16 avril.

 

   Le 7 juillet, le 104 T. remplaçait, dans le secteur du Cornillet et du Mont-Haut, le 228 T. qui devait être dissous ;

   L’Etat-major du Régiment et la C.H.R. furent envoyés à Sept-Saulx, ainsi que l’Etat-major du bataillon au repos, une Compagnie de ce bataillon et sa compagnie de mitrailleuses.

  Le bataillon en ligne s’installe successivement à Monchy, à Prosnes, aux réduits d’Auvergne et Gouraud, puis à l’ouvrage Monténégro et au réduit Davoust.

   La Compagnie de mitrailleuses en ligne d’abord à Monchy, fut ensuite envoyée dans le secteur des Marquises, puis au P.C. serbe et au bois en escaliers aux ouvrages Dounaud et Castelnau et à la tranchée de Wahnn.

   Plus tard, elle occupa les ouvrages créés par elle à la bretelle de Prunay et Villa de Champagne.

 

   Les cantonnements de repos furent, du 7 au 27 juillet : Sept-Saulx et Livry pour 2 compagnies : Vaudemange et le Mont-de-Billy, à partir du 20 août pour une autre compagnie : Sept-Saulx et Ambonay pour la compagnie de mitrailleuses.

 

   Les différentes fractions du régiment ont été mises à la disposition de la 8ème D.I. (Général ALDEBERT), de la 124ème (Général TATIN), de la 163ème (Général BOICHUT), de la 60ème (Général PATHE), et de la 7ème D.I. (Général BULOT).

   Elles ont été employées principalement au ravitaillement des troupes actives de premières lignes, au transport des cadavres à l’arrière, au ramassage d’un matériel considérable abandonné sur le terrain à la suite des combats du mois d’avril, et enfin aux travaux habituels d’entretien des tranchées et boyaux de deuxième ligne.

 

   Le ravitaillement de la première ligne sous le feu presque incessant de l’artillerie ennemie, constituait surtout au moment de l’attaque du 14 juillet un service extrêmement pénible et dangereux. Grâce au courage, au dévouement et à la discipline des hommes du 104ème T., ce ravitaillement fut toujours exécuté de la façon la plus satisfaisante et bien souvent au-delà de ce qu’en attendaient les troupes intéressées.

 

  Ce témoignage est celui de nombreux officiers et soldats des corps actifs qui furent ravitaillés dans le secteur du Cornillet et du Mont-Haut pendant la période très agitée de juillet et août. Ainsi qu’on le verra plus loin, plusieurs colonels des régiments actifs ont reconnu le dévouement et les services de nos territoriaux par des citations à l’ordre de leur corps. De plus, par une lettre adressée au Lieutenant-colonel TALLON, commandant le 104ème T., par le Colonel commandant le 117ème R.I., ce dernier remercie la 5ème Compagnie des services qu’elle a rendus dans le secteur du Cornillet.

   L’enlèvement des cadavres et leur transport à l’arrière ne demandèrent pas moins d’abnégation aux soldats du 104ème T., dont quelques-uns payèrent de leur vie l’accomplissement de cette pieuse besogne.

   Les inhumations furent faites quelques-unes à Monténégro et à Prosnes et le plus grand nombre dans le cimetière de Sept-Saulx dont l’organisation, l’administration et l’entretien ont été confiés au régiment. L’aumônier, M. l’abbé COIFFIER, dirigea ce service avec un zèle et un dévouement inlassables et c’est aux musiciens que revint la tâche modeste, mais bien méritoire, de donner aux morts la sépulture décente qu’ils attendaient parfois longtemps.

La manière dont tous les détails de ce service sont assurés a valu au Régiment les vifs remerciements de l’Officier de l’Etat-Civil de la IVème Armée au nom des familles des soldats tombés dans le secteur.

 

   Le Régiment à chaque instant fournit des équipes de travailleurs aux services les plus divers : entretien des communications, préparation et répartition des caniveaux destinés aux lignes sous plomb du service télégraphique de l’Armée, transport des matériaux, installation de batteries, construction de baraques dans la région du Mont-de-Billy, entretien et amélioration de cantonnements, fabrication du charbon de bois, construction des réseaux  de fil de fer pliants, système MARGOT.

   Vers la fin de septembre, la 2ème compagnie est employée à la construction d’un observatoire au Cornillet, à 300 mètres des Allemands, dont les mitrailleuses battent continuellement le terrain découvert où l’on travaille.

   La compagnie de mitrailleuses participe fréquemment par des tirs indirects aux actions de la première ligne.

   Tous ces travaux s’accomplissent sous des bombardements fréquents et souvent violents et qui font des victimes dans presque toutes les unités. Le 11 août, la 6ème Compagnie déjà éprouvée trois jours auparavant, perd le Sous-lieutenant DUCROS, tué en ramenant sa corvée dans laquelle trois hommes sont blessés.

 

   Le 17 octobre, elle perd encore cinq tués et trois blessés. Le 12 juillet, un convoi de cadavres conduit par la 2ème C.M. reçoit une bombe d’avions qui tue deux hommes et en blesse trois.

   La 1ère Compagnie est frappée à deux reprises, le 18 septembre et le 1er octobre.

   La 2ème Compagnie a un tué et deux blessés, le 27 juillet.

   La 7ème Compagnie, un tué et quatre blessés, le 8 juillet.

   Sous ce feu presque continuel, le 104ème T. conserve son calme et accomplit sans broncher la mission dont il est chargé.

 

   Le 9 novembre, un obus tombant sur une corvée de la 3ème Compagnie qui transporte des rails, tue quatre hommes et en blesse cinq. Les blessés sont ramenés en lieu sûr ; une autre équipe vient prendre immédiatement la place des disparus et continue imperturbablement le travail commencé.

   D’autres hommes sont encore blessés au moment de l’attaque du 14 juillet, ainsi qu’à Sept-Saulx, lors des bombardements du 15 juillet, du 11 août et de décembre.

   Le 1er août, au cours d’un violent bombardement d’une batterie voisine, les hommes de la 7ème Compagnie se portent crânement au secours des artilleurs.

  Le Chef d’Escadron, Commandant le groupe du Mont-Blond les remercie chaleureusement par une lettre adressée au Capitaine FREVAL.

   Indépendamment des travaux qui ont été indiqués plus haut, le Régiment procède avant la constitution du détachement de récupération au ramassage d’une partie de l’important matériel laissé sur le champ de bataille à la suite des dernières attaques. Le câble téléphonique inutilisé est ramassé en quantités considérables. Suivant son habitude, la 104ème T. travaille sans relâche à l’amélioration de ses cantonnements.

   Un cadre et des spécialistes sont fournis au dépôt d’éclopés de condé-sur-Marne, dirigé par le Sous-lieutenant MARGOT. C’est une véritable usine qu’organise cet ingénieux officier ; non  seulement il y construit ses réseaux de plus en plus appréciés, mais il y monte une scierie, une clouterie, une fabrique de poêles.

   Une coopérative régimentaire installée à Sept-Saulx, bien avant les coopératives de l’intendance, rend les plus grands services aux militaires du Régiment et des corps voisins.

 

   Le 5 juillet 1917 et le 9 octobre de la même année, le Régiment a perdu les hommes de la classe 1891 renvoyés les uns à la terre, les autres dans un bataillon d’étapes du 50ème T. Le 4 octobre, ceux de la classe 1892 sont envoyés dans un bataillon de travailleurs du 222ème T.

   D’un autre côté, le Régiment recevait le 3 et le 27 octobre, les renforts des classes 1893 et plus jeunes provenant du 61ème T. et des 166ème, 366ème et 330ème R.I.

   Pendant son séjour dans la région de Sept-Saulx, le Régiment a eu 31 tués et 123 blessés.

 

 

(b) SEPT-SAULX

 

 

Du 3 juillet 1917 au 26 juillet 1918

 

   Avant l’arrivée du 104ème T. dans le secteur de Prosnes, le cantonnement de Sept-Saulx était réputé pour sa saleté et son délabrement.

   Le Régiment avait déjà traversé ce village en décembre 1916 pour se rendre au secteur des Marquises où il avait été détaché quelque temps au 2ème Corps de Cavalerie, 7ème Division (Général LEORAS), pour se rendre à la gare de Mourmelon-le-Petit pour y être embarqué et dirigé ensuite sur Givry-en-Argonne. Le 4ème Corps s’y trouvait installé depuis 40 jours environ. Le souvenir que l’on avait conservé de Sept-Saulx était lamentable et bien nombreux furent ceux qui firent la grimace en apprenant qu’il fallait s’installer dans cet infect cantonnement.

   La situation se compliquait encore de ce fait que toutes les unités au repos étaient employées 10 heures par jour, soit au réseau MARGOT, soit aux travaux de défense.

   En réunissant les employés de la C.H.R. avec quelques spécialistes des compagnies, on organisa pourtant des équipes qui, remplies de bonne volonté, se mirent immédiatement à la besogne malgré le manque absolu de matériel. Le corps d’armée ne délivrait rien pour les cantonnements. Tout  le matériel devait être construction des camps. A la guerre il faut savoir se débrouiller ! Bientôt tout marcha comme par enchantement.

 

L’ordre de bataille du Régiment au 1er décembre 1917 était le suivant :

 

ETAT-MAJOR

Lieutenant-colonel TALLON, Commandant le Régiment

Capitaine EVERWYN, Officier adjoint

Sous-lieutenant DECHAVANNE, Porte drapeau

Lieutenant LUCAS, Officier payeur

Sous-lieutenant ROCHAS, Officier d’approvisionnement

Lieutenant PAPILLIER, Officier téléphoniste

Médecin-chef, docteur RIVIERE

Abbé COIFFIER, Aumônier

 

1er BATAILLON

BLANDIN DE CHALAIN, Commandant le Bataillon

MALBRUNOT, Sous-lieutenant adjoint

Docteur MALHERBE, Médecin aide-major de 1ère Classe

1ère Compagnie

COLLIN, Capitaine

BISEUIL, Lieutenant

MARGOT, Lieutenant

PENICHOT, Sous-lieutenant (Cie routière)

2ème Compagnie

PETEL, Capitaine

VADE, Lieutenant

ROUSSEL, Lieutenant

TILLIER, Sous-lieutenant

3ème Compagnie

GUIDICELLI, Capitaine

DENOIT, Sous-lieutenant

DEMONT, Sous-lieutenant

1ère C.M.

 MERLE, Sous-lieutenant, Commandant la Compagnie

CHEVALIER, Sous-lieutenant

 

2ème BATAILLON

MARNEFF, Commandant

PAYANT, Lieutenant adjoint

Docteur GUILLEMIER, Aide-major

5ème Compagnie

BOUE, Lieutenant, Commandant la Compagnie

FARGE, Lieutenant

MILLOT, Sous-lieutenant

KANCELLARY, Sous-lieutenant

6ème Compagnie

MENTEUR, Capitaine

TEULIERES, Sous-lieutenant

BARBIER, Sous-lieutenant

7ème Compagnie

FEVAL, Capitaine

BRESSON, Lieutenant

DEMANGEOT, Sous-lieutenant

2ème C.M.

REMONDIN, Lieutenant, commandant la Compagnie

COURTIERE, Sous-lieutenant

 

 

JARDINS POTAGERS

 

   Pour  rendre le village habitable, il fallait commencer par enlever les immondices et les fumiers. Mais où les transporter ? Il vint alors à l’idée de les utiliser pour la création de jardins potagers entre le village et la Vesle. On a vu déjà les magnifiques résultats obtenus par le Régiment à Gironville et à Brousssey. Ici on fera bien mieux encore.

  Bientôt les routes, les rues, les places et les cours furent débarrassées de milliers de tombereaux d’ordures. Le cantonnement était devenu salubre et la terre des jardins était fécondée ! Avant l’hiver, près de 7 hectares furent ainsi préparés et dès les premiers jours du printemps, les musiciens, dirigés par trois ou quatre jardiniers de profession, se mirent à la cultiver. Tous ces braves gens rivalisaient d’ardeur et il y eut une véritable émulation entre Roannais, Bretons et Parisiens.

 

   On ne tarda pas à avoir des légumes en abondance. Quelles satisfactions gourmandes on put ainsi procurer à nos poilus alors que les légumes distribués par l’intendance étaient si rares ! La réputation des jardins potagers du 104ème T. s’étendit dans toute la région. De nombreux visiteurs vinrent les admirer. Ils auraient été plus nombreux encore certainement, si nos immenses potagers avaient été dans une zone moins souvent battue par le feu de l’artillerie ennemie. Les Allemands n’avaient pas été longs, en effet, à s’apercevoir de l’abondance et la régularité des cultures, aussi les arrosaient-ils copieusement.

 

   Au départ du Régiment (fin de juillet 1918), la récolte était si belle, si abondante, que l’autorité militaire décida de laisser des jardiniers du Régiment pour continuer l’exploitation et distribuer les légumes aux divisions de passage. C’est par centaines de mille que, choux, carottes, salades, furent donnés aux troupes cantonnées à Sept-Saulx et aux abords.

(Pendant la poursuite et jusqu’après l’armistice l’armée vint s’approvisionner en légumes dans les jardins créés par le 104ème T. Des fourragères vinrent même de Mézières et de Charleville).

   Pourquoi semblable exploitation n’a-t-elle pas été faite partout sur le front. De timides essais ont été entrepris, il est vrai, mais beaucoup trop tard et dans les proportions trop réduites. Et cependant ici les ordinaires étaient comblés ; les hommes trouvaient là un délassement à leurs pénibles travaux ; c’était pour eux une véritable école professionnelle. Les jardiniers très nombreux au Régiment s’initiaient de leur côté aux méthodes et aux procédés de culture de toutes les régions de la France.

 

TRAVAUX D’ASSAINISSEMENT.

La dérivation de la Vesle qui fait le tour du village à l’Ouest et au Nord, et qui vient de nouveau se réunir à la rivière en aval du Moulin, était devenue, surtout depuis les attaques d’avril 1917, un réceptacle de toutes les immondices trouvées dans les cantonnements par les troupes de passage. On entreprit un nettoyage complet puisque l’on était à l’époque des eaux basses. On refit les abreuvoirs, les ponts, las canalisations. Le village serait alors devenu un séjour presque agréable si les bombardements n’avaient été aussi fréquents.

 

PORCHERIE.

   Les jardins potagers avaient fait disparaître les fumiers et les ordures, la porcherie devait faire disparaître tous les résidus de cuisine qui d’habitude remplissent les cours et les ruelles et sont une cause de mauvaise hygiène, souvent à d’épidémies violentes. Une porcherie modèle fut donc créée à la C.H.R. et chaque unité en fit autant. Ce fut là une nouvelle richesse et une précieuse ressource pour les ordinaires.

   La C.H.R. organise de plus une charcuterie ; boudins, saucisses et saucissons furent très abondamment distribués aux hommes. A partir de ce jour, la question du casse-croute fut résolue.

 

FOYER DU SOLDAT.

   Dès l’arrivée du Régiment à Sept-Saulx, une salle de correspondance fut organisée. Elle était claire, spacieuse, bien chauffée, les hommes y trouvaient de quoi écrire et quelques jeux pour les distraire. Une grande carte collée au mur indiquait tous les mouvements effectués par le Régiment depuis le commencement de la campagne.

 

  Au commencement de 1918, la création des « Foyers du Soldat » était à l’ordre du jour. A la rigueur avec la salle de correspondance, le 104ème T. aurait pu se passer de foyer, mais le Régiment ne voulut pas rester en arrière. On organisa donc dans la grande ferme un vaste foyer, le plus beau peut-être dans la zone avancée : cantine, salle de correspondance, bibliothèque, salle de jeux, etc. Un délicieux petit théâtre complétait cette organisation. Un artiste peintre de Vichy y a déployé tout son talent.

   Le cantonnement eut bientôt aussi son salon de coiffure, ravissante salle décorée par le même artiste. Malheureusement elle ne tarda pas à être complètement détruite par un obus de gros calibre.

 

REPARATION A L’EGLISE.

   A diverses reprises, les bombardements avaient bien maltraité la belle église de Sept-Saulx. De très intéressants souvenirs historiques s’y rattachaient puisque Jeanne d’Arc s’y était arrêtée la veille du Sacre à Reims. Les toits éventrés, les voûtes effondrées, les murs fendus, les vitraux brisés, tout réclamait de promptes réparations pour éviter une catastrophe irréparable. Le Général GOURAUD en manifesta le désir au Général commandant le 4ème Corps d’Armée qui chargea le 104ème T. de l’excécution des travaux. Mais mener à bien un travail à 15 ou 20 mètres de hauteur, il fallait un outillage spécial et tout manquait. Les charpentiers, les menuisiers et tous les maçons dénichèrent de ci de là des cordages, les treuils et les échafaudages nécessaires et le travail fut promptement terminé. Le Cardinal LUCON, archevêque de Reims, écrivit au Lieutenant-colonel TALLON la lettre que l’on peut lire en annexes.

   Une inscription faite par l’artiste peintre du 104ème T. indique le passage de Jeanne d’Arc dans cette église en 1429.

 

CIMETIERE.

   Depuis l’attaque d’avril 1917, le cimetière de Sept-Saulx avait pris, malheureusement, une grande importance. On avait cherché à y réunir tous les restes des glorieux morts du secteur des Monts de Champagne. Les corps de passage n’avaient pas eu le temps de s’occuper de l’organisation de ce cimetière, aussi, dès son arrivée, le 104ème T. s’occupe-t-il de cette pieuse mission.

La lettre de l’Officier de l’Etat-civil qu’on peut lire aux annexes, montre combien le Régiment a eu le culte de nos chers morts.

 

   On pourrait croire que ces nombreux et importants travaux ont absorbé l’activité du Régiment. Encore une fois, tout ce qui a été fait, l’a été par de faibles équipes de spécialistes et par les musiciens.

   Les bataillons étaient, en effet, absorbés par d’incessants et durs travaux et dans la zone avancée, et au repos où un travail de 10 heures chaque jour était imposé aux hommes.

   Dans cette région, le 104ème T. n’a pas eu l’honneur de garder un secteur comme il l’avait fait à Villers-Franqueux, aux Marmites et à Gironville. Sa tâche aussi ingrate et aussi périlleuse a été pourtant plus modeste.

   On l’a vu plus haut, c’est pendant cette période que le Régiment a été très éprouvé par le feu ennemi, tant dans la zone avancée qu’à Sept-Saulx. Ce cantonnement se trouvait sur la grande et unique artère du secteur, ce qui lui valut d’être copieusement arrosé tout particulièrement au mois de mai 1918 où l’ennemi semblait exécuter des tirs de réglage pour une attaque éventuelle qui eut lieu seulement le 15 juillet.

 

Offensive allemande du 15 juillet

 

    Depuis près d’un mois, le commandement s’attendait à une attaque sur le front de la 4ème Armée ; il avait pris, en conséquence, toutes dispositions.

 

   Le 7 juillet le Général GOURAUD, Commandant la IVème Armée fait paraître l’ordre suivant :

 

ORDRES AUX SOLDATS FRANÇAIS

ET AMERICAINS DE LA IVème ARMEE

 

   « Nous pouvons être attaqués d’un moment à l’autre. Vous sentez tous que jamais bataille défensive n’aura été engagée en des conditions plus favorables.

    Nous sommes prévenus et nous sommes sur nos gardes.

    Nous sommes puissamment renforcés en infanterie et en artillerie.

   Vous combattrez sur un terrain que vous avez transformé par votre travail opiniâtre en forteresse redoutable, forteresse invincible et tous les passages sont bien gardés.

   Le bombardement sera terrible. Vous le supporterez sans faiblir.

   L’assaut sera rude, dans un nuage de poussière, de fumée et de gaz.

   Mais votre position et votre armement sont formidables. Dans vos poitrines battent des cœurs braves et forts d’hommes livres.

   Personne ne regardera en arrière, personne ne reculera d’un pas.

   Chacun n’aura qu’une pensée : en tuer, en tuer beaucoup, jusqu’à ce qu’ils en aient assez.

   Et c’est pourquoi votre Général vous dit : cet assaut vous le briserez et ce sera un beau jour ».

                                                                                                          GOURAUD

 

   Le 14 juillet au soir, l’attaque paraissait imminente. Les emplacements occupés par le 104ème T. étaient les suivants :

  

   Les 2ème et 3ème Compagnies, ainsi que la 1ère Compagnie de Mitrailleuses, occupent les abords de la Prosnes dans les ouvrages qui ont été organisés par les unités du Régiment.

   Les 1ère, 5ème, 6ème et 7ème ainsi que la 2ème Compagnie de Mitrailleuses occupent les ouvrages de la Sablière et se trouvent, par conséquent, un peu arrière, mais tout près des batteries de 120 et 155 placées dans le petit bois situé entre le canal et l’ouvrage de Moncheux.

   A 22 heures 45, le Général Commandant la 4ème Armée, fit connaître que les Allemands vont déclencher leur bombardement à minuit et que son infanterie attaquera à 4 heures du matin.

   A l’heure dite, toutes les batteries ennemies se mettent à tonner. Elles bombardent furieusement les premières lignes avec des obus à gaz toxiques et plus particulièrement les batteries. A l’arrière, au contraire, les pistes, les routes, les villages, les carrefours, les ponts sont bombardés jusqu’à 10 à 15 kilomètres par des abus ordinaires. Les Allemands avaient donc l’intention, et même la certitude, d’occuper ces positions le soir même pour gagner au plus tôt la forêt de Reims.

 

   Le commandement avait fait évacuer les monts en y laissant seulement de faibles détachements qui devaient par leurs tirs rapides, faire supposer à l’ennemi une occupation très dense et très forte. Ce que l’on avait prévu arriva : un feu d’enfer tomba sur les premières lignes et sur les boyaux et tranchées des monts. Ce martelage tombait dans le vide ou à peu près.

  A 3 heures, l’infanterie ennemie sortit de ses tranchées. A son arrivée sur les crêtes, elle fut reçue par un formidable feu de barrage qui obligea les assaillants à se précipiter dans les tranchées et dans les abris à proximité. Ceux-ci avaient été hypérités avant l’évacuation.

   Vers 8 heures, l’ennemi parvint cependant à déboucher en avant de la voie romaine. Nos tirs de barrage d’artillerie et nos feux de mousqueterie brisèrent sur place son effort. La formidable offensive avait échoué !

 

   Le rapport du Commandant DE LAVAL fait ressortir la belle défense du 1er Bataillon sur la Prosnes.

 

   « Les 2ème et 3ème Compagnies avec la 1ère Compagnie de Mitrailleuses du 104ème T. ainsi que la 11ème Compagnie du 53ème R.I. et un peloton de mitrailleuses du même régiment étaient sous mes ordres.

   Les compagnies formant des groupes de combat, occupaient des trous sans le moindre abri ni contre la pluie, ni contre les bombardements. Gradés ou soldats, dès leur arrivée en ligne, ont été alertés et se sont donnés corps et âme à l’organisation de la défense.

   Dans la nuit du 14 au 15 juillet, à minuit, un terrible bombardement se déclenchait sur nos lignes :l obus de tous calibres, et la plupart toxiques ; le masque était gardé pendant 8 heures et demies consécutives.

   Au petit jour, les avions ennemis survolaient nos lignes par groupes de 8 à 10 et les mitraillaient à bout portant. Nos E.M. répondaient ; un avion ennemi semblant touché, laissait échapper une longue traînée de fumée, alors qu’il disparaissait derrière une bois. (1)

   Au jour, le bombardement paraît s’accroître encore et l’attaque semblait imminente ; gradés et soldats attendent avec le plus grand calme l’approche de l’ennemi.

   Après cette dure journée où le ravitaillement fut impossible, le bombardement est continué presque sans interruption jusqu’au 18 juillet jour de relève.

   Maintes fois le masque dut être pris.

   Les liaisons, grâce au courage de tous (abris de T.P.S. écrasés, coureurs blessés ou intoxiqués), furent toujours assurées aussi bien avec le commandant qu’entre les unités.

   Les pertes du bataillon ont été sévères tant par blessures que par intoxication. Elles ont atteint 11% de l’effectif présent (employés compris) pour les trois compagnies territoriales sur lesquelles s’et particulièrement concentré le feu de l’ennemi.

   Tous, gradés et soldats, aussi bien du 104ème T. que du 53ème R.I., ont fait vaillamment leur devoir, faisant preuve d’un calme et d’une bravoure au-dessus de tout éloge »

 

(1) Cet avion avait été abattu par M. SARRAZIN, Officier adjoint au Colonel du 142ème R.I. et ancien secrétaire du colonel du 104ème T. Cet Officier fut cité à l’ordre de l’Armée pour cette prouesse)

.

   Le 2ème Bataillon, lui aussi, qui occupait comme nous l’avons dit la Sablière à l’Ouest du Canal, eut une attitude remarquable sous le feu. La proximité des batteries attira sur lui un tir intense d’obus de gros calibres.

   L’armée allemande était venue s’écraser contre les troupes héroïques de la IVème Armée, le Général GOURAUD lui a adressé l’ordre général suivant :

 

 

SOLDATS DE LA IVème ARMEE

      «Dans la journée du 15 juillet, vous aves brisé l’effort de quinze divisions allemandes appuyées par dix autres.

    Elles devaient, d’après leurs ordres, atteindre la Marne dans la soirée. Vous les avez arrêtées net là où nous avions voulu livrer et gagner la bataille.

   Vous avez le droit d’être fiers, héroïques fantassins ou mitrailleurs des avant-postes qui avez signalé l’attaque et l’avez dissociée, aviateurs qui l’avez survolée, bataillons et batteries qui l’avez rompue, états-majors qui avez si minutieusement préparé ce champ de bataille.

   C’est un coup dur pour l’ennemi ; c’est une belle journée pour la France.

   Je compte sur vous tous pour qu’il en soit toujours de même chaque fois qu’il osera vous attaquer et, de tout mon cœur de soldat, je vous remercie ».              

                                                                                                          GOURAUD

 

 

   Les 2ème et 3ème Compagnies, ainsi que la 1ère Compagnie de Mitrailleuses, obtiennent pour leur vaillante conduite, la belle citation suivante, à l’ordre de la 163ème Division d’infanterie. :

   « Pendant les journées du 15 au 18 juillet 1918, en butte à un bombardement des plus violents par obus de gros calibres et par obus à gaz, survolés et mitraillés par les avions ennemis, ont, sous les ordres de leur chef le Commandant LACOSTE DE LAVAL, tenu sans faiblir les tranchées, supporté stoïquement des pertes sévères et donné ainsi un bel exemple de courage et de dévouement ».                                        

                                                                                                          Général BOICHUT

    

 

 

 

Les décorations et citations suivantes ont été obtenues pendant la période du 4 juillet 1917 au 5 août 1918.

 

LEGION D’HONNEUR

MARNEFF      Chef de Bataillon

MATRAY        Capitaine

FEVAL            Capitaine

 

MEDAILLE MILITAIRE

GUILLOT                  

CHABAT                    6ème Compagnie

MAGUIN       Sergent          C.H.R.

BILLARD P.               7ème Compagnie

VINCENT                 

DESTRE Pierre Louis                       3ème Compagnie

BRACHET Charles Joseph  Capitaine        2ème Compagnie

 

CITATIONS A L’ORDRE DE L’ARMEE

DUCROS        Sous-lieutenant        8ème Compagnie

DE LACOSTE DE LAVAL    Chef de Bataillon     Commandant le 1er Bataillon

 

CITATIONS A L’ORDRE DU CORPS D’ARMEE

BLANDIN DE CHALAIN Léopold Chef de bataillon     Commandant le 1er Bataillon

MALBRUNOT            Lieutenant Adjoint au Chef           Du 1er Bataillon

CHEVALIER Jean Claude   Lieutenant Commandant     La 1ère Cie de Mitrailleuses

 

CITATIONS A L’ORDRE DE LA DIVISION

FARGE            Lieutenant     5ème Compagnie

DENOIST A. Lieutenant     3ème Compagnie

DURANTEY L.                      5ème Compagnie

GAILLARD A.                       6ème Compagnie

LAPORTE P.              2ème Compagnie

ROCHET E.    Sergent          6ème Compagnie

MEYNARD P. Caporal           3ème Compagnie

PLACE            3ème Compagnie

DECLUZEL Germain Sergent          1ère Compagnie

FORGES François                2ème Compagnie

GUIDICELLI Capitaine       

CHAUSSIERE Jean            

MICHARD F.-F.        Sous-lieutenant        7ème Compagnie

GOUTAUDIER J.                 2ème Compagnie

ESPENET M.             6ème Compagnie

GUISLAIN                5ème Compagnie

BREFORT H.  Sergent          6ème Compagnie

MIAGAT J.-M.         Caporal           6ème Compagnie

GOUPIL H.                3ème Compagnie

COPPERE A.-B.                     5ème Compagnie

TEULLIERE Pierre   Lieutenant     6ème Compagnie

DUPERRAY Joseph              2ème Compagnie

GAUTHIER    Lieutenant     2ème C.M.

CHEVALIER Antonin           Caporal          

FAURE Claude          Caporal brancardier           

SAVARY René-Victor          Capitaine        2ème Compagnie

 

CITATION A L’ORDRE DE LA BRIGADE

VERNEY Jacques

GIRAUD Jean-Baptiste     

LAME Marie-Joseph            Brancardier  

MONAT Jacques     Caporal

DELOMMIER Jean-Louis    Adjudant Chef

BADOLLE Clovis

 

CITATIONS A L’ORDRE DU REGIMENT

CROCHEZ F.  Sergent          6ème Compagnie

MARTIN E.   Sergent          6ème Compagnie

BERNARD P.  Sergent          7ème Compagnie

CHAPUY J.    Caporal           7ème Compagnie

IMBERT P.                 7ème Compagnie

LEBRETON J.                       7ème Compagnie

DANIERE J.-M.                   7ème Compagnie

ROURE A.                  7ème Compagnie

VIVIERE L.               7ème Compagnie

NEBOUT F.   Caporal           5ème Compagnie

DIOT F.         Caporal           5ème Compagnie

BRETON A.               5ème Compagnie

TALABARD C.                       5ème Compagnie

NIEPSE A.                2ème C.M.

SAINT-GERAND A.            2ème C.M.

MERLIER J.   Sergent          1ère Compagnie

JEMFER..                   6ème Compagnie

RAQUIN J.-L.          Caporal           3ème Compagnie

PERRIN B.     Sergent          2ème C.M.

REGNIER A.  Caporal           1ère C.M.

MYT J.                       2ème Compagnie

LIEVRE J.                 2ème Compagnie

DEMANGEOT L.       Sous-lieutenant        7ème Compagnie

BOUQUET     Adjudant       6ème Compagnie

MARTIN J.   Adjudant       6ème Compagnie

GIROUD J.               7ème Compagnie

SAINT-GERAND A. Sergent          5ème Compagnie

BOUVIN J.-B.          Caporal           5ème Compagnie

GARDARIN J.-L.      Adjudant       2ème Compagnie

SAULNIER L.-A.      Sergent major          C.H.

VALOSSIERE J.       Cycliste          C.H.R.

BOUCHER A.             5ème Compagnie

MIGEON L.               1ère Compagnie

GOUY G.                    1ère Compagnie

CHAMPALE CH.        Sergent          5ème Compagnie

PERONNET P.           Caporal           5ème Compagnie

DESORMIERES C.               2ème C.M.

BOURDON  L.           Caporal           1ère Compagnie

GENETTE J.             1ère C.M.

TALABARD M.          Sergent artificier   

DEPALLE P.               7ème Compagnie

SENECHAL M.          Sergent          2ème Compagnie

GUESNET J.-F.        Adjudant       2ème C.M.

GUILLON P.  Sergent          1ère C.M.

PARIEL J.      Brancardier   5ème Compagnie

VERCHERE A.           Brancarder    5ème Compagnie

PORTAIL A.  Caporal           7ème Compagnie

DUMOT C.-M.                      

TECHE C.                   7ème Compagnie

FOUILLAND M.                   7ème Compagnie

BERRY E.        Caporal           6ème Compagnie

FERRON J .   Infirmier       6ème Compagnie

FAVIER E.                 3ème Compagnie

MICHAUD J.                        3ème Compagnie

LARONDE M.                        2ème C.M.

RAY J.                       2ème Compagnie

DESSERTINE H.      Caporal           1ère C.M.

MINARD G.   Sergent          2ème C.M.

JOUNIN J.              3ème Compagnie

PELLIER E.                2ème Compagnie

JUBIN R.                  C.H.R.

PORTE J.-M.             2ème Compagnie

FAURE C.       Brancardier   1ère C.M.

PLASSON B. Sergent          6ème Compagnie

MUZELLE J.-M.        Caporal           1ère C.M.

LAGARENNE E.                    1ère C.M.

CAREL L.-M.  Adjudant       3ème Compagnie

DEMONET P.            Sergent          2ème Compagnie

FORGES J.    Sergent          2ème Compagnie

AMETTLER L.           Sergent          1ère Compagnie

CHANELIERE A.      Sergent fourrier      7ème Compagnie

GONIN          Caporal           2ème C.M.

CORNELOUP Cl.       Caporal           2ème C.M.

DASSOT C.               7ème Compagnie

GERARD P.                7ème Compagnie

BRUNET R.                6ème Compagnie

POIZAT C.                6ème Compagnie

LEBLANC A.              6ème Compagnie

SERROUX F.             6ème Compagnie

JOUIN F.                  6ème Compagnie

MARIVIN C.             6ème Compagnie

BILLET E.      Caporal           6ème Compagnie

BARRIQUAND C.     Cycliste          6ème Compagnie

SERVAJEAN G.                    6ème Compagnie

GENETTE PH.                       6ème Compagnie

LENOIR L.     Caporal          

CORRE G.                   3ème Compagnie

CORRE Cl.                  2ème Compagnie

DESSERTINE H.      Caporal           1ère C.M.

ARTUS J.-B. Sous-lieutenant        C.H.R.

GAULTIER E.                        3ème Compagnie

GAYERIE J.              3ème Compagnie

MONLOUP G.            Sergent          3ème Compagnie

LIEVRE J.-A.                        3ème Compagnie

DAMBRUN J.            Sergent          3ème Compagnie

BOUE  Lieutenant     5ème Compagnie

GARRIC G.     Sergent fourrier      1ère Compagnie

NAY M.          Sergent          3ème Compagnie

LEFRANC B.  Caporal           2ème Compagnie

MICHALET A.-P.      Caporal           5ème Compagnie

MOSNIER J.-B         Soldat            6ème Compagnie

LORUT D.      Soldat            7ème Compagnie

ROUGERON PH.                   1ère C.M.

LESSIRARD E.                     2ème C.M.

CHAMPAGNE Cl.      Caporal           1ère C.M.

BOSDECHER A.        Soldat            1ère C.M.

PERRICHON Cl.        Soldat            1ère C.M.

BALLERY J.-M.         Caporal           1ère Compagnie

GLAMA J.      Soldat            1ère Compagnie

BLONDEL P.              1ère Compagnie

LEROUX M.   Soldat            2ème Compagnie

ALBIGES E.   Caporal           3ème Compagnie

RICHARD A. Soldat            3ème Compagnie

DELORME F.             6ème Compagnie

JOATHON J.                       2ème Compagnie

GUYOT F.                  2ème Compagnie

GONDARD Cl.                       2ème C.M.

CORRE J.       Soldat            7ème Compagnie

BILLARD Ph.             7ème Compagnie

MOUTET       Cycliste          2ème Compagnie

REBRICARD              5ème Compagnie

ORY L.            Soldat            7ème Compagnie

CHIZALLET J.-B.     Soldat            6ème Compagnie

BETER G.                   2ème Compagnie

GOUPIL LJ.              3ème Compagnie

LOYER A.                   5ème Compagnie

HIBON V.                 5ème Compagnie

ROYER L.       Sergent fourrier      6ème H.R.

COIFFARD J.                       C.H.R.

CROUZIER Cl.                      2ème C.M.

DAQUE L.      Sergent major          5ème Compagnie

GIROUDON F.          Caporal           5ème Compagnie

BILLES H.                 7ème Compagnie

LACROIX G.  Sergent major          7ème Compagnie

CHAMBONNIERE A.                       1ère Compagnie

ROQUAIS J.                        1ère C.M.

DESROCHES J.                    6ème Compagnie

BOUCHERY G.           Caporal           3ème Compagnie

CARTON L.    Soldat            1ère Cie

CRETIN Ch.   Sergent          C.H.R.

JALLAT J .   Sergent          2ème Compagnie

AULAS B.                  2ème Compagnie

BISEUIL E.   Lieutenant     1ère Compagnie

MALHERBE L.           Médecin aide-major 1ère Cl.         

MOUSSIER J.          Caporal           5ème Compagnie

BUQUET A.   Soldat            5ème Compagnie

GODARD Ph. Caporal           7ème Compagnie

MEILLERAND P.       Caporal           1ère C.M.

ROUIRE A.                5ème Compagnie

CLUSEL P.                 1ère C.M.

LESNE J.       Caporal           1ère C.M.

DEMANGE J.                        2ème C.M.

VALOIS J.                2ème C.M.

LE BERRE A.  Médecin-s/s aide-major    

MAUCOURT G.         Sergent          2ème C.M.

COTE J.         Sergent          1ère Compagnie

DOYEN A.                 C.H.R.

ROCHE P.       Caporal           1ère Compagnie

LAUPRETTE P.          Soldat            1ère Compagnie

SEMET P.                  5ème Compagnie

PIGERON R.              5ème Compagnie

DELIGEARD E.                     5ème Compagnie

GETENEZ F.              5ème Compagnie

DEVAULX G.             5ème Compagnie

TOLLERON F.                       7ème Compagnie

TERET P.        Caporal           7ème Compagnie

BABE Cl.         Caporal           7ème Compagnie

GUEDON Al.             7ème Compagnie

LAURENT J.             7ème Compagnie

CHESNE J.-B.                      7ème Compagnie

DAVID-MESSILIER P.        Sergent fourrier      2ème Compagnie

GRANJEARD J.-B.               1ère Compagnie

GERVAIS J.  Adjudant       3ème Compagnie

GUILMOT F.             1ère Compagnie

JUBIN R.                  C.H.R.

CAISERGUES F.       Sergent          1ère Compagnie

ROSSIGNOL P.        Sergent          1ère Compagnie

DUCREUX J.             1ère Compagnie

VACHEZ M.               1ère Compagnie

MENTEUR J.-B.        Capitaine        6ème Compagnie

REMONDIN B.         Lieutenant     2ème C.M.

TRONCHE     Sergent major          1ère C.M.

PATAIN G.    Sergent fourrier      2ème Compagnie

LEFEUVRE L. Soldat            6ème Compagnie

CHARGROS L.                      2ème C.M.

CHAMBODUT B.                  2ème C.M.

MOURLON C.                       2ème C.M.

CHEVALIER              2ème C.M.

CABARET H.             5ème Compagnie

VIGUIER H.  Lieutenant     2ème Compagnie

PLAS J .-B.    Sergent fourrier      1ère Compagnie

GAREL F.                   1ère Compagnie

BURLURU C.  Sergent major          2ème Compagnie

DECHAVANNE A.                C.H.R.

GIRAUD E.                1ère Compagnie

LESPINASSE J.                   2ème Compagnie

PONTENIER G.        Caporal fourrier       5ème Compagnie

VIAL L.                      5ème Compagnie

DELANNOY H.                     5ème Compagnie

CHAMBONNIERE A.                       5ème Compagnie

LONGERE J.  Caporal           2ème C.M.

CHEMIER J.-L.                     C.H.R.

URIOT E.                  C.H.R.

FOUILLAND J .                   5ème Compagnie

TACHER J.-B.                      

DECHAVANNE M.-L.-J.                 C.H.R.

HESRY P.       Sergent          C.H.R.

BEAU S.         Sergent          C.H.R.

ROFFET A.                C.H.R.

CASADAMONT F.   Caporal infirmier     1ère C.M.

FAURE Cl.      Caporal brancardier            1ère C.M.

PARIEL J.      Soldat            5ème Compagnie

TRUCHET J.             C.H.R.

DUBUSSET P.           Maréchal des Logis  2ème C.M.

DECHAVANNE A.    Caporal           2ème C.M.

BORAT A.                  7ème Compagnie

AUDIBERT G.                       7ème Compagnie

LONGERE J.  Caporal           2ème C.M.

GIRAUD E.                2ème C.M.

BRUT F.                     2ème C.M.

REY L. Caporal           2ème C.M.

MOUTET C.               2ème C.M.

MARIE C.                  2ème C.M.

BLANCHARD Cl.                   2ème C.M.

BONIN F.      Sergent major          6ème Cie

MATRAY Cl.  Adjudant       C.H.R.

HUMBERT J. Caporal téléphoniste           C.H.R.

MASSON P.  Caporal           2ème C.M.

PIVOT Cl.      Caporal           2ème C.M.

BOURGEOIS D.                    2ème Compagnie

MARCHAND A.                    2ème Compagnie

SELLERET F. Sergent major          6ème Compagnie

FAURE Ch.                3ème Compagnie

COUDERT P.  Caporal           1ère Compagnie

GUITTON L. Caporal           5ème Compagnie

POTTIER A.              5ème Compagnie

POULY J.                   5ème Compagnie

DIOT F.                     5ème Compagnie

DODIER M.               5ème Compagnie

CAILLOT P.   Adjudant       7ème Compagnie

THOMASSIN S.      Sergent          7ème Compagnie

SAINT-ANDRE J.               7ème Compagnie

DELORME S. Caporal           C.H.R.

MECHIN S.   Caporal fourrier       7ème Compagnie

BURTON G.   Caporal           5ème Compagnie

MEHEUST Y.            5ème Compagnie

SERRE P.        Sous-lieutenant       

ANGER P.                  1ère C.M.

NEBOUT Cl.  Caporal 3ème classe           

COLOMBAT S.                     3ème Compagnie

CHAUMONT T.                    1ère Compagnie

BASSINET J.           Caporal           2ème Compagnie

JACQUET A.                        3ème Compagnie

SENECHAL Ch.         Adjudant       2ème Compagnie

DALARY J.-M.                     

FUGIER B.                 2ème Compagnie

COLOMBET L L.       Soldat            2ème Compagnie

FOURT F.      Sergent          2ème C.M.

MERLE J.       Sous-lieutenant        1ère Compagnie

COIFFIER Louis       Aumônier brancardier        

COUTURIER M.        Adjudant       3ème Compagnie

BUTRY M.      Sergent vaguemestre         

ROCHE L.-V.  Sergent          2ème C.M.

COUDOUR A.            Caporal           2ème C.M.

DESHAYE G. Soldat            2ème C.M.

LIGOUX P.    Soldat            2ème C.

SAUTEL J.    Caporal           6ème Compagnie

CHAPUIS J.  Caporal           7ème Compagnie

ROCHE C.      Caporal           7ème Compagnie

 

ORDRE DE BATAILLE DU 104ème T.

 

 

Au 1er juillet 1918

 

ETAT-MAJOR         : Lieutenant-colonel TALLON, Commandant le Régiment

            : Capitaine EVERWYN, Adjoint au Colonel

            : Lieutenant DECHAVANNE, Porte drapeau

            : Lieutenant LUCAS, chargé des détails

            : Lieutenant MERLE, Officier d’approvisionnement

            : Lieutenant MARGOT, téléphoniste (détaché à Condé)

            : BAROS, Médecin major 2ème classe, Chef de Service

            : KUNTZMANN, pharmacien aide-major de 1ère classe

 

1er BATAILLON      : Commandant DE LAVAL

            : Lieutenant MALBRUNOT, Adjoint

            : MALHERBE, Médecin major de 2ème classe

1ère Cie           : Lieutenant ROUSSEL, Commandant

            : Lieutenant KANCELLARY

            : Lieutenant DE CONNIAC, détaché aux Petites-Loges

2ème Cie          : Lieutenant SAVARY

            : Lieutenant VIGUIER

            : Sous-lieutenant CARRERE

3ème Cie          : Capitaine GUIDICELLI

            : Lieutenant DEMONT

            : Lieutenant SERRE

            : Lieutenant LERAT (Major du cantonnement de la Plaine)

            : Lieutenant DENOIT (chargé de la coopérative)

            : Lieutenant BASSINOT (détaché au génie à Chalons)

1ère Cie C.M.  : Lieutenant CHEVALIER

            : Lieutenant PYANT

            : Lieutenant RAVON

 

2ème BATAILLON    : Commandant MARNEFF

            : BRESSON, Lieutenant-adjudant

            : GUILLEMIN, Aide major

5ème Cie          : Lieutenant FARGE

            : Lieutenant LE COR

            : Lieutenant DAUPHIN

6ème Cie          : Capitaine MENTEUR

            : Lieutenant PERIA

            : Lieutenant COURTEIX

7ème Cie          : Lieutenant BISEUIL

            : Lieutenant LEGAL

            : Lieutenant DEMANGEOT

            : Lieutenant PENICHOT (détaché à la Compagnie routière)

2ème C.M.        : Lieutenant GAUTHIER

            : Sous-lieutenant GRAPPE

           

 

 

CHAPITRE VI

LA DISLOCATION

 

29 juillet 1918

 

   Le Régiment reçoit l’ordre de quitter Sept-Saulx et de se porter : le 1er Bataillon à Livry, le 2ème Bataillon à Mourmelon-le-Petit, l’Etat-major à Mourmelon-le-Petit. On doit procéder de suite aux opérations qui aura lieu le 5 août. Le Régiment fournira deux bataillons de pionniers. Le premier sera affecté à la 124ème             D.I., le deuxième bataillon à la 163ème D.I. Les deux compagnies de mitrailleuses de corps d’armée, bataillon qui portera le numéro 4.

 

   La Compagnie H.R. sera supprimée et ses éléments répartis dans les unités des bataillons de pionniers.

   On s’imagine la tristesse de chacun pendant ces opérations. La vie en commun au milieu de mille dangers, de privations de tous genres et de travaux les plus pénibles, avait cimenté tant d’amitiés et d’affectueuses sympathies entre tous !

   La musique joue pour la dernière fois le 1er août. Le Colonel adresse ses adieux au Régiment :

 

   «Mes chers Camarades

   Demain le 104ème T. aura vécu !

   J’ai eu le grand honneur de le commander pendant presque toute la campagne. Qui donc mieux que moi connaît vos gigantesques efforts ?

   En Champagne, dans la Somme, en Woëvre et de nouveau dans cette Champagne où avec vos camarades de l’active vous venez d’arrêter la plus terrible des offensives, partout j’ai admiré votre ténacité, votre endurance, et votre magnifique courage.

   Vos travaux rappellent et surpassent ceux des fameuses légions romaines.

   Je sais ce que cette immense tâche a coûté de dévouements obscurs et de sacrifices sans cesse renouvelés.

   Gloire à vous ! Le pays qui a de tels serviteurs doit vaincre.

   En m’éloignant la tristesse dans l’âme de ne pouvoir rester au milieu de vous, je m’incline respectueusement devant les tombes de nos glorieux morts et en embrassant votre drapeau, j’y laisse une partie de mon cœur !

   Aux Armées, le 4 août 1918

 

                                                                                                                                                             TALLON

 

 

   Le 5 août 1918, le drapeau du Régiment est emporté par le Capitaine EVERWYN et une garde d’honneur.

   Ici s’achève cette revue bien rapide de la vie et du rôle du 104ème T., depuis le début de la campagne jusqu’à sa dissolution, c’est-à-dire pendant une période de 48 mois exactement.

   Tandis que les unités de régiments territoriaux étaient presque partout disséminées dans les troupes actives, le 104ème T. a eu le grand honneur d’assurer lui-même la garde d’une partie du sol de la patrie.

   Au cours de ces quatre années pendant lesquelles il n’a eu aucun repos de quelque sorte, le Régiment a donné sans compter au pays ses peines, ses fatigues, ses sueurs, et aussi, hélas ! bien souvent de son sang.

   Et chose véritablement extraordinaire et bien rare pendant cette longue période, jamais une défaillance chez un seul de ses membres.

   Jamais n’ont faibli sa patiente discipline, son endurance, sa ténacité, son courage, et son patriotisme vraiment admirables.

   Le 104ème T. a bien mérité de la Patrie !

 

   Le 3 août 1918, il obtenait la belle citation suivante :

 

   Le Général, Commandant le 4ème Corps d’Armée, cite à l’Ordre du Corps d’Armée :

   «Le 104ème T., Régiment Territorial d’Infanterie, qui, sous le long et remarquable commandement de son chef, le Lieutenant-colonel TALLON, est reste 45 mois consécutifs dans la zone de combat, toujours à la peine et au devoir.

   A fourni partout, en Champagne, dans la Somme et en Woëvre, un travail considérable.

   S’est toujours fait remarquer par sa belle tenue et sa vaillante attitude au feu dans les différents secteurs qu’il a été chargé d’organiser et de défendre.

   VILLERS-BRANQUEUX, LES MARMITES, LES MARQUISES, LE BOIS D’HAUZY, LES ETANGS, LES MONTS DE CHAMPAGNE. »

 

 

 

 

CHAPITRE VII

LE DRAPEAU DU 104ème T.

AU DEFILE DE LA VICTOIRE

 

 

   Le jour de gloire est arrivé ! Le 14 juillet 1919, le drapeau du Régiment venu de Roanne avec sa garde, va prendre part aux fêtes de la Victoire !

   Le Lieutenant-colonel TALLON, qui a commandé le Régiment pendant toute la campagne, n’a voulu laisser à personne l’incomparable honneur d’accompagner l’emblème sacré.

   M. DECHAVANNE, ancien Porte drapeau du Régiment, empêché à regret de venir à Paris, a été remplacé par M. le Lieutenant ROFFET, ancien Sergent major, au 104ème T. Un sergent, un caporal et trois soldats complétaient la délégation.

   Les délégations du 13ème corps d’Armée, dont le 104ème T. fait partie organiquement, logèrent toutes dans le 13ème arrondissement. Officiers et soldats furent reçus à bras ouverts.

   Le 14 juillet, à 1 heure du matin, la concentration des députations commença et c’est seulement vers 7 heures que chacune d’elles se trouva en place dans le bois de Boulogne.

   A 9 heures, le cortège s’ébranla au bruit assourdissant des salves d’artillerie et des acclamations enthousiastes de centaines de milliers de spectateurs dont la plupart avaient passé la nuit à la belle étoile.

   Dans cette marche triomphale, la pensée de chacun est allée d’abord à nos glorieux disparus, morts pour que nous vivions, puis à nos admirables poilus, les artisans de la victoire.

   Ce fut l’âme secouée d’un indéfinissable frisson patriotique, que la délégation du 104ème T. passa ensuite sous la voûte immense de l’Arc de Triomphe.

   Ce fut une véritable apothéose au milieu de cette foule en délire, bénissant les vain

   

 

LES GLORIEUX MORTS DU 104ème T.

 

Officiers et Soldats tués à l’ennemi ou morts des suites de leurs blessures

NOMS ET PRENOMS, GRADES, LIEUX OU LES MILITAIRES SONT TOMBES

ROCHARD Etienne   Soldat            Villers-Franqueux

GONDARD Louis      -          Luxembourg

CHAIZE Mathieu     -          -

DETOUR Benoit        -          -

BERNAY Louis           -          -

DUCLOUX Colbert   -          Toussicourt

GOMOT Félix           Capitaine        Luxembourg

FOURNIER Pierre    Soldat            -

SIGNORET Gilbert  -          Route du Thil

MAISONNETTE Jean        -          Luxembourg

LORUT Claude          -          -

SITERRE Jean          -          -

GIRAUD Martin       Caporal           Route du Thil

DESPRATS François            Soldat            -

DEROCHE Jean-Marie        -          Bois Carré

RONDEPIERRE J.(M.          -          Luxembourg

BANCILLON Jean   -          -

RIVOLIER M.-Joseph         Sergent          Bois de la Fourche

VALOIS Joseph       Caporal           Baconnes

MARCELIN Pierre    Soldat            -

PAGNON Jean Claude        -          -

CHARNAY     -          Luxembourg

BUISSONNIERE      -          -

MARTIN Jean          -          Mourmelon

LA FORET Jean       Caporal           Bois des Marmites

MUNIER Alexandre Soldat            -

SEDLIER François   Sergent          -

MICHAUD Guillaume           Soldat            -

COTE André  -          -

NICOLAS Jean        -          Bois de l’Espérance

LARUE Claude-H. – E ;        -          -

AUBRY Claude          Sergent          Bois des Réserves

JOLET François       soldat Bois de l’Espérance

LAVALLE Victor-J.-C.         -          -

PERONNET Antoine            Sergent          Secteur de l’Espérance

BLANC Alexandre    Capitaine        -

ROUFFIAC Jean      Sous-lieutenant        -

LIEVRE Antoine       Soldat            -

FERRAGNE Jacques            Sergent          -

TRONCY Marie-E.    Caporal           -

DEFOIVE Michel      Soldat            -

BARDONNET J.-C.  -          -

DECHAVANNE Cl.-M.         Caporal           -

DUFOUR Arthur      Soldat            Bois des Marmites

RAPHIN Irénée       -          Secteur de l’Espérance

DELOMMIER Jean-Louis    Caporal           Bois des Réserves

MALBRUNOT François       Soldat            Bois des Marquises

LACOMBE Léon        -          A la Source

JOUBERT Barthélémy        -          Melzicourt

CHAPPOIS Jean-M. P.        -          -

PRAJOUX Jean-Marie        -          -

PETEL Jean-Marie   -          -

TANTOT Pierre       -          -

MUGUET Jean          -          Bois d’Hauzy

GUIBAL Michel.-A.  -          Cote 180

ROLLET Benoît         -          -

DESIAGE Marie       -          Melzicourt

DECORET François  -          -

FESSY Antoine         -          -

GIVRE Michel           -          -

JACQUENOT Joannet       -          -

DESGOUTTES Romain        -          -

MATICHARD Jacques        Sous-lieutenant        Bois d’Hauzy

CHERBLANC Jean    -          -

ROCHARD Jean       -          -

MARTIN Jean          -          -

MOUSSIER François           Soldat            Luxembourg

FORESTIE François            -          -

CHEVENIER J.-C.    -          Mourmelon-le-Grand

PIN Benoit    -          -

PERARD Jean           -          -

MICOLLIER Jean     Sergent          Chaudefontaine

BARDIN Jules Alex Soldat            La Neuville-au-Pont

DENIS Auguste Narcisse   -          Secteur des Etangs

CHABAT Claude       -          Prosnes

DANNIERE Jean Marie      -          Mont Cornillet

DUCROS Louis M.    Sous-lieutenant        Mont Haut

CANTAT François    Caporal           -

JOATHON Jacques            Soldat            -

GIOMMPT Joseph   -          -

RASCOUSSIER Jean. U.    -          -

NIEBSE Antoine      -          -

CLEMENCON François        -          -

GOUTAUDIER Jean            -          -

LIEVRE Jean Antonin         -          Sept-Saulx

BRUNET René Joseph         -          Prosnes

POIZAT Claude M.  -          -

JOUIN François M. J.        -          -

LEBLANC Alfred Ar.           -          -

SERROUX François  -          -

MARIVIN C.-M. J.   -          -

CORRE Gilbert          -          -

VINCENT Claude M. F.       -          -

GAYERIE Joseph     -          -

GAULTIER E.-M.  P. F.        -          -

DECLUZEL Germain Sergent          -

FOUILLAND Jean. I.          Soldat            Sept-Saulx

PARIEL Joseph-St   -          Prosnes

OULE Jean    -          Prunay

CLUZEL François      -          -

CHEVALIER Antoine           Caporal           Thuisy-Prosne

MONAT Jacques     -          -

VERNET Jacques     Soldat            -

CHAUSSIERE Jean -          -

VIAL Pierre   -          Camp Roques

 

 

NOTA :

Tous les officiers morts pour la France ont été nommés chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume.

GOMOT, Capitaine

BLANC, Capitaine

ROUFFIAC, Sous-lieutenant

DUCROT, Sous-lieutenant

 

Les sous-officiers, caporaux et soldats morts pour la France ont reçu la médaille militaire à titre posthume.

 

 

 

   Sous-officiers, caporaux et soldats morts pour la France après la dislocation du 104ème R. (5 août 1918)

 

PREMIER BATAILLON DE PIONNIERS

VERCHERE Antoine, le 21 octobre 1918

MARTIN Jean, le 28 novembre 1918

ROFFET Antoine, septembre 1918

JALLAT Jean, novembre 1918

 

DEUXIEME BATAILLON

PONTENIER, Caporal fourrier, le 3 octobre 1918

DIOT François, Caporal, le 14 octobre 1918

DEBIESSE Joseph, le 4 octobre 1918

DELANGLE Pierre, le 4 octobre 1918

DELANNOY Henri, le 28 novembre 1918

GUINAUD Marius, le 6 octobre 1918

MERET Antoine, le 28 octobre 1918

 

 

 

LISTE DES OFFICIERS ET SOLDATS

DU 104ème R.I.T. BLESSES ET EVACUES

 

 

NOMS ET PRENOMS, GRADES, LIEUX OU LES MILITAIRES SONT TOMBES

PAPON           Caporal           Villers-Franqueux

BARNICHON Joseph          Soldat            Route 44

GENETTE Joseph    -          Luxembourg

DUTEL Pierre-Marie            -          -

ANDRE Pierre-Marie           -          -

BARDET Gilbert       -          -

THOVISTE Jean-Pierre     -          -

RESSORT Jean-Marie         -          -

PHILIPPE Hyacinthe           Cavalier éclaireur     -

CHASSOT Antoine  Soldat            -

LAURENT Pierre      -          -

LANGE Hugues         -          -

GUILLON Clément   Caporal           -

DANERY Claude       Soldat            -

CHAMPALE Claude  -          -

REMONTET Pierre   -          -

EPINAT Jean           -          -

CHERVIER Victor    -          -

CHAUMETTE Laurent         Soldat            Luxembourg

MOSNIER Gabriel   -          -

USCLADE Joseph    -          -

GELAY Pierre            -          -

DOMAS Vincent       -          -

VERNAY Joanny       -          -

VERCHERE Félix       -          -

FOURNIE-DECLOITRE       -          Luxembourg

FARRON Jean          Soldat éclaireur       Luxembourg

DALLIERE André     Soldat            -

JARZAGUET Edouard         -         

JULLIEN Simon       -          -

CHANELIERE Antoine        -          -

POTHIER Jean         -          -

ROBELIN Jean-Marie         -          Villers-Franqueux

ROCHER Gilbert       -          -

D’AVRIL Jean           -          -

TANAVELLE Jean    -          -

JANIN Emile            -          -

ANDRE Jean-Marie Sergent-Major         -

THEUIL Antoine      Soldat            Toussicourt

LAFFAY Benoit         -          -

MOUILLEVOIX Antoine     -          -

MILLOT Jean-Baptiste       -          Mourmelon-le-Grand

GIRARD Jacques     -          Saint-Hilaire-le-Grand

CROUZIER François            -          -

FORESSTIER Blaise            -          -

BROSSE Antoine      -          -

VIAL Laurent           -          -

CHASSOT François -          -

ARTUS Jean-Baptiste         Sergent          -

DAVID Armand        -          Baconnes

LAFOND Victor       -          -

GOYER Barthélémy  Soldat            -

VERRON Michel       Soldat            -

GOUGAUD Pierre     -          -

GRIS Guillaume        -          -

GAILLARD Jean-Marie       -          -

GUILLEN Jacques   Sergent          Village-Gascon

THEVENET Claude  -          Bois de la Fourche

CHERBLANC Marius            Soldat            -

FRAGNE Claude        -          -

AUCLAIR Pierre       Caporal           Bois des Marmites

SEIVE Benoit            -          -

PIGNAU Jacques     -          -

BERTRAND Antoine -          -

MICHAUD Jean-Marie       Soldat            Bois des Marmites

COURTIAL Emile     -          -

GAZEAUX Alexis     Caporal           -

MEAUDRE André     Soldat            -

PERISSE Gilbert      Sergent          -

MALHURET Alexis   Soldat            Route d’Aubérive

GOUTTARD Alphonse         -          Secteur de l’Espérance

GEORGES Philippe    -          -

RAVIER Etienne       -          -

BRIVET François      -          -

BERTILLOT Louis     -          -

MASSOT Benoit       -          -

FAVIER Joseph        -          -

GUYOT François      -          -

LORIOL Claude        -          -

FOGLIETTA Etienne           -          -

JOURLIN Jean-Marie        -          -

NOITERERRE Gilbert          -          -

GOUTAUDIER Gilbert        -          -

LACHAS Louis          -          -

GILBERT Claude       Sergent          -

MURE Lucien Clairon            -

SARRAZIN Julien    Soldat            -

BLETTERY Eugène    Sergent          -

PETELET Gilbert      Caporal           -

VANNIER François  Soldat            -

GOURLAT Romain    -          -

THEUIL Pierre         -          -

MATTRAIT Claude  -          -

CHARPIN Claude     -          -

MULSAND Pierre     -          -

JACQUET Fleury     -          -

BRUN Francisque     -          -

MOULY Henri           Sous-lieutenant        -

TACHER Jean           Soldat            -

ROCHARD Jean       -          -

RAUFFIER Jean-Benoît      -          -

SOTTON Jean-Marie         -          -

FORGE Antoine        Sergent          -

JOURLIN Pierre      Soldat            Secteur de l’Espérance

URCISSIN Mathieu -          -

VIAL Pierre   -          -

GIVRE Claude-Marie           -          -

SAINT-ANDRE Claude       -          -

RABUT Marius          -          -

CHEVENIER Jean-Marie    -          -

CARRIER Claude-Marie       -          -

AULAS Claudius       -          -

DUMAS Jean-Marius          -          -

PELTON Jean           Adjudant       -

FAURON Etienne     Soldat            -

DOMAS Claude        -          -

BALLOT Joanny       -          -

PETIT Antoine         Sergent          -

CHARRET Mathieu   Soldat            -

GOUTALAND Jean  Clairon            -

CHARGUEREAU Guy            Soldat            -

COPET Etienne         -          -

ROSSO Jean -          -

DEVAUX François    -          -

JACQUET Victor-Eugène   Sergent          -

CROZET Nicolas       Soldat            Bois des Réserves

BRAT Jean    -          Bois Sacré

LAPLACE Jean          -          -

AGATHON Jean-Marie      -          -

CHASSY Benoit        Caporal           -

ANTHENE Claude    Sergent          Les Marquises

CHARLIER Pierre     Soldat            -

VICHY Germain        -          La Source

CORDELAS Antoine -          -

MICHEL Mathurin   -          -

ALLIX Antoine         -          -

VIAL Benoit  -          Melzicourt

VACHERET Jean-Baptiste  Sous-lieutenant        -

BERNICHON Jean-Marie   Soldat            -

DEBATISSE Pierre  -          -

VERSANNE Jean-A.            -          -

PUILLET Victor-Claude      -          Luxembourg

JACQUET Jean-Baptiste   -          -

ROUPIE Joseph-Marie        -          -

CHAUVEL Emile       Sergent          -

JACQUET Jean-Antoine    Soldat            Bois d’Hauzy

HINGANT François-E.        -          -

DENIS Jean-Benoît Caporal           La Neuville-au-Pont

TOURNIE Léger       Soldat            -

SARASSAT Joseph -          -

FRAISSE Eugène-B. -          -

GIRAUD Claude        -          -

GRANGHEON François       -          La Charmeresse

LASSALE Philippe    -          -

PLASSON Benoit     Sergent          -

FRIMAT Claude        Soldat            Bois d’Houvry

LAUNAY Alexis        -          Cote 180

DUMAS Félix            -          -

BOUCHERY Jean      Caporal           -

MYS Claude   Soldat            -

DUMAS Etienne       -          -

SERVAGENT Pierre -          -

LARTROIS Armand Caporal           -

RECORBET Pierre     -          -

TANGUY Alexis-Fr. -          -

RIVIERE Jules-Marie          -          Bois Crépey

COLOMBAT Louis-Léon       -          -

DEMONT Jean         -          -

CHABRY André         -          Secteur des Etangs

PAYET Maurice        -          -

TETE Claude -          -

FRANDON Jean-Marie       -          -

AMICE Joseph-Math.         -          -

GOUPIL Joseph-Henri        -          -

JENFER Antoine-Ch.           -          Prosnes (Mont Haut)

SEROUX Antoine     -          -

ROCHETTE Antoine -          -

SURRELIER Pierre   -          -

BEURRIER Jean       -          -

SAINT-GERAND Antoine   -          -

DESTRE Pierre         Soldat            -

DURANTEY Léon      -          -

GIROUD Jacques-G.           -          -

ESCOFFIET Antoine           -          -

GUISLAIN Charles-J.        -          -

PERRON Joseph       -          -

GAILLARD Antoine  -          -

PELLIER Eugène-Aug.          -          -

ANDRE Michel          -          -

DEMANGEOT Lucien-C.      Sous-lieutenant        -

REMBERT Claude      Soldat            -

CASSE Louis-Blaise  -          -

FERRIERE Antoine   Caporal           -

FORGE Jean  Soldat            -

CABARET H.-F.        -          -

MYT Joseph  -          -

MIAGA Jean-Marie Caporal           -

DELORME François-P.         Soldat            -

COPPERE Antoine-B.            -          -

MEYNARD Pierre     -          -

PLACE Claude           -          -

COUPIL Henri          -          -

LE HUBY François    -          -

ROURE Antonin        -          Mont-Cornillet

VIVIERE Louis          -          -

SOUCHON Jean      -          Sept-Saulx

MAGNIN Adolphe   Sergent          -

FUSY Emile   Soldat            -

DAUMAS Etienne    -          Thuizy

BILLET Eugène         Caporal           Prosnes (la Source)

CHIZALLET Jean-Bapt.      Soldat            -

MONTET Jacques   -          -

CARTON Louis          -          -

ROSSIGNOL Paul-G.           Sergent          -

CAIZERGUES Frédéric       -          -

LEFEUVRE Louis       Soldat            -

DEVAUX Gilbert      -          -

BRACHET Ch.-J.      Caporal           -

ESCAFFRE Antoine  Soldat            -

GARNIER Antoine    -          -

HEDE Joseph                       -

THEUILLIERE P.-F. Lieutenant     -

ROMAGNY Georges Aspirant         -

PIERREFEU Benoit.H.          Soldat            -

GRANGEARD Jean-Bapt.    -          -

ORY Louis      -          -

PERRIN Benoit         Sergent          -

COIN Jean    Caporal           Thuizy

BRINGUIER Jules    Soldat            -

CHABOT Agnan        -          -

DURAND Jean-Bapt.           -          -

JARRY Emile -          -

PURGUES Maurice   -          -

ROCHE Claude          Caporal           -

CHASSOT Antoine  Soldat            -

FRESNEL Mathurin  -          -

MIRANMAND Pierre          -          -

HOUANIER Jean-Bapt.      -          -

LEGRAND Antoine   -          -

BOROT Antoine        -          -

SAINT-ANDRE Jean-B.     -          -

MAZEROL Jean        Sergent          -

TRIBALLAT Jean     -          -

CRETIER François    Caporal           -

GUEDON Alexandre            Soldat            -

GOMARD Jean         -          -

SAINT-GERAND Alfred    Sergent          -

COTE Jean-Benoit   -          -

VIAL Laurent           Soldat            Sept-Saulx

DELANNOY Henri   -          -

ANGER Pierre-Marie           -          Prunay (S. -Marquises)

THEVENON Benoît  -          -

PUILLET Ernest-Cl. -          -

ROQUAIS Joseph   -          Les Marquises

CLAUMONT Théophile       -          Courmelois

SAINT-ANDRE Jacques    -          -

BASSINET Jean      Caporal           Thuisy-Prosne

LARONDE Martin    Soldat            -

FUGIER Barthélémy            -          -

ESTIVAL Jean-Bapt.          Adjudant       -

NEBOUT Claude       Caporal           -

PERARD Frédéric     Soldat            -

PRIOULT Jean-Bapt.          -          -

TOUSSAINT Henri -          -

COLIN Charles         -          -

DUBE Pierre  -          -

FER Alvire     -          -

THELIS Jean-Bat.   -          -

ANGER Pierre           -          -

LEMAIRE Edwige     -          -

LONGERE Jean-Marie         Caporal           -

MEHEUT Yves          Soldat            -

RABY Claude -          -

MURE Lucien Clairon            -

ROCHAGNEUX Jean           Soldat            -

EMERY Jean  -          -

BALLERY Etienne     -          -

TREILLE Claude       -          -

GENTY Jean-Marie  -          -

VIAL Louis    -          -

BES Edouard -          -

BERNARD Eugène    -          -

LERAT François        Lieutenant     -

REGNY François       Soldat            -

LAINE Marie-Joseph          -          -

CLEMENCON Claude           -          Les Marmites

COQUET Bonnet      -          -

DULAC Louis-Hervé -          -

MUIGUES      -          -

MAURY Martin         -          -

LAPLACE Jean          -          Bois d’Hauzy

URBAIN         -          -

DUCARRE      -          -

DESBOUYS   Sergent          -

AYEL Michel  -          Sept-Saulx

 

   NOTA .- La partie de la route 44 occupée par le 104 T. se trouve entre Sept-Saulx et Loivre (Marne)

   La ferme du Luxembourg se trouve sur cette route au Nord d’Hermonville (Marne)

   Le Château de Toussicourt est à l’Ouest de Villers-Franqueux.

   Le village Gascon est au Nord-Est de Baconnes au Sud du Mont Sans Nom.

   Le Bois de la Fourche sur la route de Mourmelon-le-Grand et d’Auberive.

   Le Bois des Marmites à  2 kilomètres au Sud-Ouest d’Auberive près de la voie Romaine.

   Le Secteur de l’Espérance comprenait les terrains à l’Est et à l’Ouest de la route de Mourmelon-le-Grand à Auberive.

   Le Bois Sacré sur la voie Romaine à l’Ouest d’Auberive.

   Les Marquises, fermes à 3 kilomètres du fort de la Pompelle sur la voie Romaine.

   La Source, poste dans un petit bois au Sud des Marquises.

   Melzicourt village au Nord de vienne-la-Ville (Marne)

   Bois d’Hausy entre Vienne-la-Ville et Ville-sur-Tourbe (Marne).

   La Charmeresse, bois entre la Neuvillet-au-Pont et Vienne-la-Ville.

   La cote 180 se trouve à la main de Massiges.

   Le Secteur des Etangs (Meuse) entre Gironville et Apremont.

   Le Bois des Réserves, à mi-chemin sur la route de Mourmelon-le-Grand à Auberive.

 

 

 

Lettre adressée au Lieutenant-colonel TALLON, par l’abbé VIDAL, archiprêtre de la Cathédrale de Pamiers, ancien aumônier au 4ème corps d’Armée.

Pamiers, ce 12 mai 1921

« Mon Colonel,

Il vient de me parvenir le plus……étonnant rappel à l’ordre que j’aie reçu de ma vie.

A l’occasion de la Fête Nationale de Jeanne d’Arc, j’ai organisé un grand lancer de ballons au chiffre de notre sainte nationale, sous les yeux émerveillés de l’assistance la plus sympathique….Ces ballons, sous l’action de courants divers, se sont éparpillés sur de nombreux points de l’Ariège et de l’Aude. Mais il en est qui ont franchi des distances inattendues : le plus beau raid que je connaisse à cette heure, c’est celui de ce petit ballon parti de Pamiers le 8 mai, qui a été trouvé le lendemain dans la Loire, à quelques kilomètres au nord de Roanne.

Or, tandis que j’en étais informé par le retour à Pamiers de la carte postale qui avait été suspendue au ballon, je me suis souvenu, non sans quelque rougeur au front, d’une promesse que je vous avais faite de glorification de l’illustre Régiment territorial de Roanne que vous avez commandé durant la grande guerre…..

C’est donc sous les auspices de Jeanne d’Arc et comme sur son ordre que je viens vous dire la survivance en mon âme des souvenirs de guerre qui se rattachent au cher 104ème R.T.

On a dit mon Colonel que les soldats valent ce que valent leurs chefs. L’expérience en est faite.

Serait-il inexact d’avancer que l’attachement aux chefs fortifie et développe l’amour que l’on a pour leurs soldats ? En tout cas, vous ne fûtes pas étranger à cette affection très vive que j’éprouvai toujours pour vos vaillants soldats.

Je sais de quelle ténacité ils firent preuve sous le fort de Brimont pendant les premiers mois de la guerre.

Personnellement, je les vis surtout à l’œuvre en Champagne et c’est là qu’ils conquirent mon cœur.

Travailleurs ingénieux dans l’organisation défensive des secteurs, barrières infranchissables durant l’occupation des premières lignes, infatigables pourvoyeurs de munitions au soir des combats…. Vos grands poilus donnaient la confiance la plus sereine sur l’inviolabilité du sol qu’ils défendaient.

Si leur âge les dispensa de participer aux attaques, de s’engager dans les premières vagues d’assaut, ils ne connurent jamais la bienfaisante détente de grands repos.

Toujours sur la brèche, sous le canon ils travaillaient, ils ravitaillaient, ils tenaient : ils furent comme les piliers d’airain de la résistance que le Boche jamais n’ébranla.

De quelle piété fraternelle au surplus n’entourèrent-il pas derrière les lignes les dépouilles mortelles de leurs frères. Beaucoup de familles leur doivent de pouvoir retrouver les restes de leurs chers morts. Je me souviendrai toujours en particulier de ce cimetière de Sept-Saulx gardé et soigné comme la plus précieuse relique.

A la gloire de votre Régiment, veuillez me permettre aussi à l’ancien aumônier militaire de signaler la foi et la piété de ses soldats. Elles furent la consolation et la fierté de votre aumônier de régiment si apostolique et si courageux : M. l’abbé COIFFIER.

De la vie et des manifestations religieuses du 104, j’éprouvai moi-même un si doux réconfort qu’en vérité je me sens lié envers lui par la reconnaissance et que je regarde comme une dette sacrée d’adresser mes hommages à vos vaillants soldats : à ceux qui vivent, et à ceux trop nombreux, héla ! qui, par le sacrifice de leur vie, ont contribué, plus puissamment encore, aux yeux de Dieu, à la victoire.

Au 104 et à vous mon Colonel, je devais enfin ce témoignage de mon admiration et de ma gratitude, parce que c’est dans un Régiment de ma Division, le 130ème , dont j’eus l’honneur de porter la fourragère, que tomba glorieusement, en avant de Verdun, un ancien du 104, votre fils : Le lieutenant TALLON.

J’émets le vœu que tous ces souvenirs, trop rapidement évoqués, aident à resserrer à jamais les liens de cordialité et de confiance de vos officiers et de vos soldats que plusieurs années de dures souffrances avaient déjà fortement trempés.

Et si jamais les circonstances vous permettaient d’organiser une Amicale des survivants du 104, je serais heureux d’être accepté dans cette phalange d’officiers et de soldats qui demeurent pour moi l’incarnation du plus pur patriotisme de la vraie race française ».

 

VIDAL

Officier de la Légion d’Honneur

Archiprêtre de la Cathédrale de Pamiers (Ariège)

 

 

 

 

 

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