Merci à Alain..
Les quelques pages qui vont suivre relatent d’une façon succincte les hauts faits accomplis durant la grande guerre par le 117e régiment d’infanterie.
Elles sont trop courtes pour pouvoir rapporter tous les actes individuels de bravoure accomplis, trop courtes même pour mentionner les noms de tous les braves, de tous les blessés, de tous les morts.
C’est vers ceux-ci, cependant, que doit s’élever la pensée.
La lecture de ces lignes rappellera les principaux épisodes de la longue tragédie, qui fut aussi une glorieuse épopée, au cours de laquelle ils sont tombés et ils ont vaincu.
Puisse le souvenir fidèle de tous les français honorer toujours avec reconnaissance la mémoire des héros qui, les exploits accomplis, par les souffrances endurées, par le sacrifice de leur sang et de leur vie, ont généreusement donné à la France la plus belle victoire que le monde ait connue.
Dès les premiers jours d’août, le 117e quitte Le Mans sous les ordres du colonel JULLIEN, il débarque en Woëvre ;
Le 21 août, il entre en Belgique et, tout de suite, il est lancé dans la mêlée.
Il prend une part héroïque à la bataille de Charleroi par
le combat qu’il livre à Virton, (
« il convient de citer,
et d’une façon générale, le 117e d’infanterie qui, toute la journée
a été engagé et qui, vers
Malgré ce succès local et tant d’autres, c’est
Mais voici l’ordre de tenir et de se faire tuer sans
reculer. Le régiment sait l’exécuter. Il s’installe à Montigny, (
Le 117e prend part à la bataille dans les rangs de l’Armée MAUNOURY, et bientôt se lance à la poursuite de l’ennemi qui recule enfin. L’Aisne est passée ; l’envahisseur, arrivé sur ses positions s’arrête.
Le 117e veut avancer encore et libérer encore, et malgré tout, un peu plus de la terre de France.
L’ennemi occupe Carlepont (16, 17, 18 septembre), 7 fois le régiment l’attaque, 7 fois le village change de maître.
Sous une pluie incessante, dénué de tout, le 117e
associé ensuite aux exploits de
On se bat tous les jours.
Ce sont les combats de Liancourt où le régiment est attaqué par des forces ennemies considérables, masquant leur approche derrière un rideau de femmes et d’enfants ; d’Etalon-Fonchette où nos soldats luttent avec acharnement de maison en maison ; de Goyencourt et La Cambuse où, sous les ordres du colonel DU PARTY DE CLAM, nommé en remplacement du colonel JULLIEN passé au commandant d’une brigade, il fournit de sanglantes contre-attaques sous le feu de l’artillerie ennemie ; d’Andechy, où la 16e Brigade tout entière s’élance par une nuit de clair lune à un assaut héroïque dont, hélas ! Les mitrailleuses ennemies ont raison.
Dans ces derniers combats, le 117e avait été cruellement éprouvé, et, malgré sa bravoure, avait vu ses efforts briser dans le sang.
C’est au Quesnoy en Santerre (29 octobre), qu’il
trouvera une glorieuse revanche. Renforcé successivement par le 317e et deux compagnies du 315e, après deux jours d’assaut, il pénètre dans le village
qu’il enlève à la baïonnette sous un feu intense, faisant face ensuite avec
succès à tous les retours offensifs et obtenant, en récompense de son héroïsme,
un ordre du commandant de Brigade, le colonel JULLIEN :
« Merci à tous, du plus profond du cœur. Une
fois de plus, le 177e a justifié sa devise : En avant, toujours
en avant ! »
Malgré les efforts de nos braves soldats, l’ennemi est
parvenu à s’arrêter sur sa position. La guerre de tranchée va commencer.
Le régiment se trouve maintenant placé sous les ordres du lieutenant colonel BIZARD.
Décembre la voit apparaître sur la Somme, mis à la disposition de la 62e Division. Il se présente devant Carnoy, (16 au 21 décembre), avec ordre d’attaquer la solide position ennemie de Montauban.
Le temps est épouvantable : le tir de notre artillerie a laissé presque intacts les fils de fer ennemi ; les charges les plus héroïques, poussées dans l’eau jusqu’aux genoux et quelques fois jusqu’au ventre, viennent toutes se briser sur ses réseaux.
Si la victoire n’a pas couronnée les efforts renouvelés de nos soldats, c’est que l’ennemi terré use contre nous d’armes nouvelles qui rendent nos progrès impossibles ; mais dans les années qui vont suivre, peu à peu notre armement se perfectionnera et, qu’il s’agisse de s’accrocher au sol ou d’arracher à l’envahisseur quelque lambeau de notre territoire, le 117e muni cette fois de tout l’outillage nécessaire et toujours à la hauteur de sa tâche, saura mener à bien les périlleuses missions qui lui seront confiées.
Au début de 1915, le 117e est en Champagne, où il livre de rudes combats au nord de Perthes (21 févier, 9 mars).
Ses trois bataillons, successivement engagés, s’accrochent au terrain, qu’ils défendent contre les contre-attaques allemandes sans cesse renouvelées.
Après ces quinze jours de bataille et
avoir pris part à la meurtrière luttent de mines de Souain (12 au 15 mars), le 117e
est relevé, non pas seulement pour être mis au repos, mais encore parce qu’on
le destine à coopérer à une importante opération pour laquelle le Haut
Commandement prépare des unités choisies parmi les meilleures. Dans ce but, le
régiment est maintenu à l’entraînement au Sud Est de Reims jusqu’au 25
septembre, jour où il se range parmi les troupes qui vont exécuter l’offensive de
Champagne (septembre - octobre).
il suit d’abord comme premier soutien des troupes d’attaque, organise et défend le terrain conquis ? Puis il passe en première ligne et, le 6 octobre, s’élance magnifiquement sur les lignes de l’Epine de Védégrange.
II se heurte dans un assaut meurtrier à de sérieuses défenses, et, malgré de fortes pertes, défend la position pendant 15 jours.
Après cet effort prolongé, le 117e est ramené vers l’arrière, pur être reconstitué. Nous allons le retrouver en ligne dès les premiers jours de 1916.
La nouvelle année apporte au 117e une périlleuse mission ; la garde de la Main de Massiges (janvier – juillet).
Enlisé dans les boues de ce secteur difficile, il s’acquitte de longs et pénibles travaux par un hiver rigoureux exécutant de nombreux coups de main et parant ceux de l’ennemi.
C’est à Massiges que le régiment reçoit
l’ordre de partir pour Verdun (8 juillet au 2 août), où il va ajouter à son tour une page de gloire dans
l’histoire de la défense de
Après Verdun, le 117e est ramené en Champagne où lui est confiée la défense du secteur de la Butte du Mesnil (août à octobre).
La garde de ce secteur célèbre donne au régiment l’occasion de se distinguer dans de nombreux coups de main, et le maintien en haleine pour entreprendre la campagne 1917 sous le ordre d’un nouveau chef, le colonel PAGEOT.
Dès octobre, sous ce nouveau chef, le régiment complète son instruction dans un camp, en vue des efforts qui vont lui être demandés.
1917 trouve le 117e sur la Somme, (janvier – février), où au milieu des intempéries, il se livre avec énergie à un travail d’organisation dans lequel il est passé maître, et qu’il va exécuter dans le secteur de Apremont – Bois Brûlé, (mars – avril).
C’est là que le régiment est envoyé dans la région du Casque (mai), où, par des combats qui durent tout le mois, il assure la possession du terrain enlevé : achève la conquête des crêtes des monts de la Champagne, d’où l’ennemi nous observe et nous menace, repousse définitivement toutes les contre-attaques des Allemands.
Peu de temps après,
le 117e est, pour ces combats, cité à l’Ordre du Corps d’Armée (
« Sous
l’ardente impulsion de son chef, le colonel PAGEOT, a mené de front pendant 25
jours (2 –
après sa belle victoire, le 117e ne se repose
pas sur ses lauriers, car ,après nous le retrouvons en contact étroit avec
l’ennemi dans le secteur agité du Mont Cornillet (juin – juillet), d’où il est rappelé, à l’ouest de
Reims, dans celui des Marquises (août – décembre), où il se signale par une opération locale
importante exécutée au Saillant Vidalet, et qui vaut
à la 2e compagnie et à la 3e section de la 1ère,
cette belle citation à l’Ordre de L’armée (
« Unités d’élite, qui, sous la vigoureuse et
intelligente impulsion du lieutenant CAPITAN, commandant le 2e
compagnie, et du sous lieutenant BOUVIER, ont, le
En novembre, le colonel PAGEOT, appelé au poste d’attaché militaire à l’ambassade de France à Berne, est remplacé par le lieutenant colonel VERGNON, qui conduira à la victoire.
Les Allemands vont enter leur effort décisif : l’armée française se prépare à la résistance et, au milieu d’elle, le 117e, en Champagne, travaille à l’organisation défensive du Mont Haut.
Parmi ces travaux, son esprit offensif ne cesse de se
manifester, et le 3 avril,
la 6e compagnie exécute sur
« Sous les ordres du capitaine BOUVIER, qui, parti
comme soldat de 2e classe au début de la campagne, a su inspirer à
ses hommes les sentiments de cœur, de bravoure et de discipline dont il est
animé, s’est porté d’un seul élan, le
Cependant, l’offensive allemande est
déclenchée, c’est la deuxième bataille de la
Marne qui se prépare. Le 117e,
installé devant Châtillon sur Marne et Montigny (15 juillet) , à l’ordre
de tenir coûte que coûte.
Il tient, et ce n’est que sur ordre qu’il se retire, après un corps à corps prolongé, sur la deuxième position de Tincourt et Venteuil (16 – 17 juillet), où la lutte acharnée continue.
A la suite de ces combats, le général ALDEBERT, commandant le 8e Division, s’avance au devant du colonel VERIGNON et, le serrant dans ses bras, s’écrie :
« - Colonel, vous pouvez être fier de votre régiment ! »
Et plus tard, une magnifique citation à l’Ordre de l’Armée, vient reconnaître la bravoure déployée par le 117e en ces jours mémorables :
« Unité
remarquable par sa cohésion, sa discipline, sa tenue. Attaquée sur des
organisations à peine ébauchés par un ennemi trois fois supérieur en nombre et
enfoncée à sa droite, s’est accrochée avec une énergie farouche, électrisée par
la bravoure de son chef, le lieutenant colonel VERIGNON, au réduit qui lui
était confié, contre-attaquant, couvrant le repli des troupes voisines, arrêtant
l’ennemi pendant plus de quatorze heures de combats acharnés ; lui inflige
des fortes pertes et lui a fait des prisonniers. »
La récompense à tant d’héroïsme, le 117e l’a trouvée dans la marche victorieuse qui, du 26 septembre à l’Armistice, ne s’est plus arrêtée pour lui.
Les étapes principales en sont : la prise des Monts (octobre), où le régiment s’était déjà distingué en 1917, la prise de Rethel (novembre) , succédant à celle de nombreux villages et précédant le dernier succès, l’entrée à Charleville (novembre), où le glorieux drapeau du 117e reçut, en décembre, des mains du général DEBENAY, la fourragère que venait de lui décerner le Maréchal de France, commandant en chef.
Cette haute distinction lui était attribuée à la suite d’une
nouvelle citation à l’Ordre de l’Armée (30 novembre), dont le texte élogieux
est le plus bel hommage qui puisse être rendu au régiment :
« Le 117e régiment d’infanterie, sous
les ordre du lieutenant colonel VERIGNON, lancé à l’attaque le
au moment de la conclusion de l’Armistice, le 117e, massé sur les pentes de Bel Air, à l’endroit même d’où, quelques mois auparavant, le Kaiser lançait l’attaque qui devait écraser la France, se tient prêt à franchir la Meuse, jaloux de justifier jusqu’au bout sa fière devise :
En avant, toujours en avant !
Colonel JULLIEN, de la déclaration à octobre 1914
Lieutenant colonel DU PATY DE CLAM, octobre 1914
Lieutenant colonel BIZARD, d’octobre 1914 à octobre 1916
Colonel PAGEOT, d’octobre 1916 à novembre 1917
Lieutenant colonel VERIGNON, de novembre 1917 à l’Armistice
Colonel PAGEOT, Citation à l’Ordre du Corps d’Armée (ordre
général n°22 du 17e C.A. du
Colonel VEROGNON, Citation à l’Ordre de l’Armée (ordre
général n° 426 de la 5e Armée, du
Colonel VEROGNON, Citation à l’Ordre de l’Armée (ordre
général, note du G.Q.G., n°46.872 de la 5e Armée, du
Le
Lieutenant CAPITAN, Citation à l’Ordre de l’Armée pour la
2e compagnie (ordre général de la 4e Armée du
Sous lieutenant BOUVIER, Citation à l’Ordre de l’Armée
pour la 3e section de la 1ère compagnie (ordre général de
la 4e Armée du
Capitaine BOUVIER, Citation à l’Ordre de l’Armée pour la 6e
compagnie (ordre général de la 4e Armée)
Lire
le JMO d’octobre 1914 à octobre 1915