29e REGIMENT D’INFANTERIE

CAMPAGNE CONTRE   L’ALLEMAGNE

(1914-1918)

 

A LA MEMOIRE  DES

OFFICIERS , SOUS-OFFICIERS, CAPORAUX ET SOLDATS

DU 29e D’INFANTERIE  MORTS POUR LA FRANCE

( 1914-1918 )

merci à Jean Paul

Vous tous qui avez vu,

Souvenez-vous.

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Le Général SEROT ALMERAS LATOUR

Commandant la 169e division d’infanterie.

 

A Monsieur le Colonel LENFANT

Commandant le 29e d’infanterie.

 

MON CHER AMI,

Vous voulez bien me demander d’écrire quelques lignes, destinées à précéder l’historique, que vous avez fait, des actions auxquelles a pris part le 29e d’infanterie, depuis le début de la guerre.

Merci mille fois de me donner cette occasion de dire une fois de plus tout le bien que je pense de ce cher régiment, de son chef, de ses cadres, de ses soldats.

Quand, à la création de la 169e division d’infanterie, en janvier 1917, j’ai reçu le 29e, il m’est arrivé avec la réputation d’un beau régiment trempé par les durs combats livrés, pendant près de deux ans, en forêt d’Apremont, en Woêvre, aux Eparges.

La redoute du bois Brûlé, la Louvière, la Tête-à-Vache, le bois d’Ailly sont autant d’endroits où son endurance et sa bravoure n’avaient cessé de s’affirmer dans des luttes héroïques.

Lorsqu’aussitôt formée, la division fut mise en ligne, en Champagne, dans le secteur de Ville-sur-Tourbe, Main-de-Massiges, le 29e donna bien vite la preuve de ces solides qualités militaires pendant la période agitée correspondant aux violents combats livrés dans la région de Maisons-de-Champagne.

Puis arrive l’offensive d’avril et de mai 1917, où le régiment participa à l’attaque des mont Cornillet et mont Blond, dans le massif de Moronvillers. Là encore se manifeste sa belle tenue au feu.

Appelé ensuite à défendre, en Argonne, une partie du front particulièrement délicate, la région du Four-de-Paris, qu’avaient rendue célèbre, en 1915, les violentes attaques menées par les troupes du Kronprinz, il s’est acquitté de sa tâche avec le zèle, le dévouement qu’il apportait toujours dans l’accomplissement de ses missions.

En juin et juillet 1917, quand l’ennemi s’efforça, en vain d’ailleurs, de porter atteinte à la discipline de nos armées, le 29e, toujours animé du plus ardent patriotisme et du plus sentiment du devoir, ne se laisse pas un instant effleurer par ces basses tentatives.

Dans le labeur modeste, mais combien pénible, de la vie de tranchées, dans ces nombreux coups de mains qu’enregistraient les communiqués officiels, qui exigeaient tant d’audace, de courage individuel, de mépris du danger, et où s’accomplissaient sans bruit tant d’actes d’héroïsme, les caractères s’affirmaient, les qualités d’initiative et de bravoure se développaient. Le régiment se préparait en silence à jouer son rôle dans l’acte décisif de la libération du pays.

Ce rôle, il allait le remplir de la plus brillante façon.

Quand, à la fin de mars 1918, le 29e, amené par camions des environs de Sainte-Menehould, est arrivé en pleine période d’offensive allemande, dans la région de Montdidier, où la lutte faisait rage, ces hommes qui débarquaient, calmes, disciplinés, très maîtres d’eux, donnaient l’impression d’une troupe pénétrée de la gravité de la situation, mais consciente de sa force et heureuse d’avoir enfin l’occasion de la montrer autrement que dans des opérations de guerre de tranchées. On les sentait prêts à tous les sacrifices, sous le conduite de leurs vaillants officiers, dont ils se savaient profondément aimés et qui, en toutes circonstances, leur avaient donné l’exemple du dévouement et du courage.

Que dire de la conduite du 29e durant les sept mois qui suivirent et qui ne furent, pour ainsi dire, qu’une suite ininterrompue de durs efforts, sinon qu’elle fut remarquable à tous égards.

Il fallut d’abord s’organiser rapidement devant un ennemi qui, arrêté dans son offensive qu’il avait cru irrésistible, se vengeait par des bombardements d’une violence extrême, tels que celui du 17 avril qui, exécuté à obus toxiques, réduisit si fortement les effectifs de la division.

Tout était à créer comme organisations défensives. Ce fut une période particulièrement pénible de travaux intensifs, où il n’y eut pas plus de repos pour les troupes en soutien ou en réserve que pour les unités en première ligne.

Et, cependant, jamais de plaintes ne se firent entendre. Malgré le surmenage obligé, le moral restait intact.

Survient l’offensive allemande du 9 juin. L’ennemi, qui poursuivait toujours son idée de marche sur Paris, tente, entre la région de Montdidier et l’Oise, une nouvelle ruée.

Le 29e, par sa belle résistance, à sa part dans l’échec infligé à l’ennemi.

Dès le lendemain de ce succès, les travaux défensifs durent reprendre, menés sans répit, malgré l’usure de la troupe. Il s’agissait d’accomplir les moyens pour interdire définitivement l’accès de la capitale aux armées allemandes.

En même temps, pour empêcher l’ennemi de masquer ses projets, pour le harceler, lui faire sentir l’ascendant croissant de nos troupes, on multiplie les coups de sonde profonds. Ce ne sont plus de simples coups de main, mais bien de vraies opérations offensives. Le 19 juillet, un bataillon entier du 29e en exécute une qui fut remarquable en tous points et fut donnée en exemple par le général commandant l’armée. S’enfonçant, par surprise, jusqu'à 1.800 mètres dans les lignes allemandes, se jetant sur l’ennemi avec un mordant admirable, il lui capture une centaine de prisonniers sans laisser un seul homme entre ses mains.

Avec le mois d’août, arrive pour la première armée, dont faisait alors partie la 169e division, le moment, si impatiemment attendu, de passer à l’offensive.

Le 29e venait de fournir quatre mois d’efforts ininterrompus, ses effectifs avaient été saignés par des bombardements journaliers et une épidémie de grippe. L’état de fatigue était extrême.

Et cependant, lorsque, le 9 août, l’ordre d’attaquer fut reçu, il fut accueilli avec un véritable enthousiasme par tout le régiment.

Ce fut un superbe assaut que l’attaque d’Assainvillers, où les unités opérèrent avec autant d’ordre et de discipline du rang qu’à la manœuvre. De fortes positions furent enlevées en moins de deux heures et demie, sur 4 kilomètres de profondeur. L’ardeur déployée fit tomber toutes les résistances. Plus de cinq cents prisonniers étaient capturés, ainsi qu’un matériel très important, dont vingt canons et minenwerfers et plus de cent mitrailleuses.

C’était la première journée d’une étape glorieuse qui allait se poursuivre pour le 29e jusqu’au milieu d’octobre et au cours de laquelle il a cueilli deux citations à l’ordre de l’armée avec attribution de la fourragère et une citation à l’ordre du corps d’armée, sans parler des croix de guerre qui sont venues orner des fanions de compagnie et de bataillon.

Ces mêmes hommes qui, à la veille du 9 août, semblaient à la limite de leurs forces, puisèrent dans leur patriotisme, dans le désir de vaincre, dans leur confiance en la victoire, une admirable énergie qui leur a permis de mener la lutte deux mois encore et de refouler pied à pied l’ennemi sur 50 kilomètres de profondeur.

Ce sont ces hommes qui, trois jours de suite, les 29 et 30 septembre et 1er octobre, livrèrent à Urvillers, dans la région de Saint-Quentin, des combats opiniâtres qui leur valurent la capture de trois cent cinquante prisonniers de cinq régiments différents, d’une centaine de mitrailleuses ou mitraillettes et de treize minenwerfers, dont plusieurs de gros calibre, et , obligèrent l’ennemi à abandonner, quelques jours après, les fameuses lignes de défense de la position Hindenburg.

Lorsque, le 13 octobre, le 29e fut retiré du front, il n’avait eu, depuis son entrée en ligne, le 30 mars, près de Montdidier, qu’une courte période de repos de moins de quinze jours

Quel plus bel exemple peut-on donner d’endurance, d’esprit de discipline, de moral !

Voila, mon cher Lenfant, brièvement et combien imparfaitement résumés, les titres que le 29e, sous votre excellent commandement, s’est acquis à la reconnaissance du pays.

Vous avez, pendant trois ans, développé au plus haut point, dans votre régiment, le culte de l’honneur, l’esprit de solidarité, la confiance entre chefs et subordonnés.

Le 29e a toujours été l’image vivante de la vraie famille militaire dans ce qu’elle a de plus beau.

Vos efforts ont produit tous leurs fruits

Quand le drapeau de votre beau régiment fera sa rentrée solennelle à Autun, il méritera les acclamations enthousiasmes de la foule. Il aura toujours été à l’honneur et n’aura cessé de récolter de la gloire.

Je voudrais être de ceux qui auront, ce jour-là, la joie de le saluer.

Le Nouvion, le 13 janvier 1919.

 

 

Le Général commandant la 169e division,

Signé : SEROT ALMERAS

 

 

 

 

CHAPITRE PREMIER

Le 6 août 1914, le 29e régiment ( 32e brigade,16e division, 8e corps d’armée ) quitte Autun, à l’effectif de 3.345 hommes, pour gagner la frontière de l’Est.

La veille, le colonel Delaunay, son chef, l’a réuni et, dans une allocution vibrante, a su faire passer dans l’âme de chacun le souffle d’ardent patriotisme qui l’anime. L’enthousiasme est grand et c’est en chantant, dans les trains couverts de fleurs, que les bataillons arrivent successivement à Charmes, où a lieu le débarquement.

CAMPAGNE DE LORRAINE: SARREBOURG---LA MORTAGNE---CLEZENTAINE.

  Des étapes à la Verrerie de Porcieux, Moriville, Clézentaine, Domptail, amènent le régiment dans la région de Sainte-Pole-Montigny-Reherrey, où ont lieu les premiers engagements, le 12 août, avec de faibles éléments avancés de l’ennemi.

  Le 14, se livre le premier combat sérieux et le 29e enlève brillamment le village de Domèvre, puis les bois situés au nord, dans la direction de Verdenal.

  Les Allemands se replient alors avec une rapidité inattendue.

  Le 15 août, le régiment traverse Blamont, puis la frontière, et, le 18, il prend position dans les bois au nord-ouest de la Sarre, au nord de Sarrebourg.

  Pendant la journée du 19 et la matinée du 20, nos troupes sont soumises à un bombardement d’artillerie lourde d’une intensité extrême. L’attaque projetée sur les versants sud-est de la Sarre, trop fortement défendus, ne peut être exécutée.

Les éléments voisins ne peuvent davantage progresser.

Le 20, à 13 heures, le colonel Delaunay est blessé et passe le commandement du régiment au commandant Aubert, qui, blessé à son tour, délègue ses pouvoirs au commandant de Belenet.

Nos pertes sont lourdes ; les éléments avancés, pressés par l’ennemi, sont obligés de se replier et la retraite est ordonnée.

Celle-ci s’exécute en ordre, couverte par des éléments d’arrière-garde qui se replient en combattant pied à pied.

Pendant les journées des 21,22 et 23, la 16e division d’infanterie continue par ordre son mouvement de repli, mais sans que la poussée de l’ennemi se fasse pressante. Elle s’arrête à l’ouest de la Mortagne.

Le 29 août, le 29e est en avant-postes à Clézentaine et au sud-est de ce village, dans les bois de Fays.

A 9 heures, les Allemands débouchent en grand nombre de Deinvillers et du bois des Corres. Leur attaque est appuyée par une puissante artillerie. Pendant toute la journée, la lutte est très chaude, des renforts sont envoyés et, après des alternatives diverses, les allemands qui, vers 17 heures, avaient pris pied dans les bois de Fays et dans Clézentaine, sont repoussés avec de très grosses pertes. A la nuit tombante, ils s’enfuient en désordre vers Deinvillers et la Mortagne.

Pendant les journées qui suivent, jusqu’au 10 septembre, le régiment occupe les avant-postes dans les bois de Fays, du Chaufour, puis à Deinvillers et enfin devant Xaffévillers.

Le 11 septembre, l’ennemi est signalé se retirant devant le groupement des Vosges. Des reconnaissances suffisamment fortes pour surmonter une première résistance doivent être envoyées sur les lignes adverses. Cette action est confiée au 29e régiment d’infanterie sur Xaffévillers. La 11e compagnie attaque le village à 22 heures et, n’ayant trouvé qu’une faible résistance, s’y installe sans pertes. Renseigné sur le départ précipité de l’ennemi, le régiment gagne, le 12, Domptail, puis Fontenoy-la-Joute, que les Allemands avaient évacué le matin même.

Dès le lendemain, ordre est donné de gagner Bayon, d’où le régiment est transporté, par chemin de fer, sur les bords de la Meuse, dans la région de Saint-Mihiel.

LA WOËVRE : WOEL

  Le 18 septembre, après une marche de nuit, il est arrive à Hattonchatel et à Viéville, et, dans la matinée, se porte sur Woel, d’où il chasse, en liaison avec la 31e brigade, les éléments avancés ennemis qui l’occupaient. Il s’établit ensuite dans les bois à l’est et au sud-est de ce village. Vers 16 heures, des forces ennemies importantes, venant du sud-est, cherchent à tourner notre position. Un vif combat est engagé et, vers 18 heures, l’ennemi semble marquer un mouvement de recul. Au même moment, arrive l’ordre de rompre le combat et de regagner Saint-Maurice. Cette manœuvre délicate, facilitée par la nuit, s’exécute sans incident.

 

LES HAUTS-DE-MEUSE : BOIS JURA-LA REDOUTE-LA LOUVIERE

Le 24, le régiment est ramené en toute hâte sur la Meuse, par chemin de fer.

Ses différents éléments, à leur débarquement à Sampigny, sont envoyés :

  Un bataillon vers Saint-Julien,

  Un bataillon à Koeur-la-Grande,

  Un bataillon à Vadonville.

Dès le 26, la totalité du régiment, moins la 8e compagnie et la compagnie hors rang, a été mise, par fraction successives, à la disposition des 13e et 85e régiments d’infanterie.

Ces unités sont engagées devant Apremont, au bois Brûlé, au bois d’Ailly et en avant de Koeur-la-Grande, afin d’arrêter l’ennemi, qui a occupé une partie des Hauts-de-Meuse et Saint-Mihiel, de le refouler, si possible.

Le 30 septembre, le régiment, moins le 1er bataillon, se trouve regroupé à Lérouville.

Le 1er octobre, il se porte à Saint-Agnant et reçoit, à 13 heures, l’ordre d’attaquer le bois Jura en liaison avec le 13e régiment d’infanterie. Le 1er bataillon, qui, depuis le 26, n’a pas quitté le bois Brûlé, doit prolonger l’attaque à gauche.

L’attaque a lieu à 17 heures. Les Allemands ont déjà créé, à la lisière du bois Jura, l’organisation défensive d’où naîtra la guerre des tranchées. Leurs réseaux de fils de fer, leurs mitrailleuses rendent en vain les assauts renouvelés pendant toute la soirée et la première partie de la nuit suivante. Nos éléments atteignent la lisière du bois, mais ne peuvent s’y maintenir.

Ces attaques infructueuses sont renouvelées le 2 et le 6 octobre. Elles ne modifient pas la situation.

Le commandant de Belenet est blessé le 6. Le commandant Méhu le remplace dans son commandement ; il est tué presqu’aussitôt après. Le lieutenant-colonel Valentin est nommé à la tête du régiment le 7 octobre ; le 9, il prend le commandement de la 32e brigade et est remplacé provisoirement par le commandant Gésippe. Le 17 octobre, le lieutenant-colonel Perrin prend le commandement du régiment.

A partir du 10 octobre, le front se stabilise et, peu à peu, les secteurs s’organisent méthodiquement : tranchées, boyaux et solides défenses accessoires.

La « tranche » affectée au 29e, et qu’il gardera jusqu’au 19 janvier 1915, s’étend d’Apremont au bois Brûlé, face au bois Jura. Cependant des bataillons sont constamment détachés dans le secteur voisin de la Louvière et du bois Brûlé. En ce dernier point surtout, à la « redoute du bois Brûlé », des bombardements intenses, presque continuels, des attaques violentes de l’ennemi, extrêmement fréquentes, sont la cause de pertes élevées et de fatigues extrêmes pour la garnison.

De temps à autre, les bataillons sont envoyés au repos, pendant quelques jours, à Mécrin, à Pont-sur-Meuse ou à Boncourt.

Le 19 janvier 1915, le régiment se rend, après relève, à Lavallée, au repos.

LA LOUVIERE

Le 29 janvier, il est de nouveau dans les tranchées, à la Louvière. Jusqu’au 5 mars, il tient ce secteur. Les intempéries et des bombardements toujours fréquents rendent ce séjour assez pénible. Peu à peu, cependant, les améliorations apportées aux tranchées et aux abris, grâce à des travaux constamment renouvelés, y transforment les conditions d’existence.

RIAVILLE

Après relève, le 4 mars, et un court séjour à Vignot, deux bataillons et la compagnie hors rang s’embarquent à Void et à Sorey, le 15, débarquement à Verdun. Le 19, occupation du secteur de Riaville, sous le commandement de la 1re brigade de marche, puis relève le 24. Nouvel embarquement à Verdun le 25.

FAY-EN-HAYE-REGNEVILLE-REMENAUVILLE

  Le 26 mars, les éléments partis le 15 mars débarquent à Dieulouard. Cantonnement dans la forêt de Puvenelle, où le 3e bataillon, qui était resté à Vignot depuis le 4 mars, rejoint le régiment. Celui-ci, ainsi reconstitué, est rattaché à la brigade active de la 73e division d’infanterie. Pendant trois jours, les bataillons creusent des parallèles de départ entre le bois le Prêtre, Fay-en-Haye et Regnéville, en vue d’une attaque qui a lieu dans la nuit du 29 au 30 mars.

Les 6e et 8e compagnies appuient cette attaque, menée par le 169e régiment d’infanterie.

Le 30 mars, à 20 heures, le 1er bataillon attaque, en liaison avec le 169e régiment d’infanterie, les organisations allemandes de la crête située à l’ouest de Fay-en-Haye. L’opération ne réussit qu’en partie et est reprise le lendemain soir. Cette deuxième tentative est couronnée de succès et le 1er bataillon occupe le cimetière de Fay et tous ses objectifs situés plus à l’ouest, pendant qu’à droite le village de Fay est enlevé par le 169e.

Le 1er avril, le 29e est rattaché au 12e corps d’armée et mis sous les ordres de la 23e division d’infanterie.

Le lendemain, il occupe le secteur des bois Brûlé et Jolival, entre Regnéville et Remenauville, et creuse des tranchées de départ entre ces deux villages.

Le 4 avril, ordre est donné d’attaquer Remenauville avec deux bataillons ( 1er et 2e ) du 29e. A 19 heures, l’attaque se déclenche, après une légère préparation d’artillerie. Dans une obscurité compète, les unités se heurtent aux défenses accessoires de l’ennemi non détruites et sont en but au feu nourri de ses mitrailleuses. Elles ne peuvent progresser. Le lieutenant-colonel Perrin donne l’ordre de rester sur les positions acquises ; l’attaque reprendra le lendemain, au petit jour , après une nouvelle préparation d’artillerie d’une demi-heure.

Cet ordre est exécuté le 5 avril, à 5 heures, mais tous les efforts pour rentrer dans Remenauville restent vains. Le 3e bataillon, qui avait cherché à déborder l’objectif par la droite, pris sous les feux de flanc des défenseurs du village, est obligé de revenir à ses tranchées de départ.

En fin de journée, le régiment s’organise sur les positions atteintes. Il est relevé deux jours après.

Embarquement en camions automobiles à Tremblecourt, le 8.

LE BOIS D’AILLY

Débarquement à Vignot, où, après quatre jours de repos, le 29e est mis à la disposition de la 15e division d’infanterie pour participer aux attaques du bois d’Ailly. Les journées du 15 au 21 avril sont consacrées aux reconnaissances préliminaires.

Le 22 avril, à 19 heures, le régiment attaque les organisation allemandes de la corne nord-est du bois d’Ailly avec deux bataillons (2e et 3e), après une préparation d’artillerie de dix minutes.

Le 2e bataillon, à gauche, s’empare de presque tous les objectifs assignés et fait cinquante prisonniers, dont deux officiers. A droite, le 3e bataillon se heurte à une résistance telle que sa progression est arrêtée net. Il perd huit officiers, dont le commandant du bataillon et trois commandants de compagnie. Le lendemain matin, il est remplacé, dans ses tranchées de départ, par le 1er bataillon, resté jusque-là en réserve.

Le 23, le 1er bataillon renouvelle, à 11 heures et à 19 heures, l’attaque tentée la veille par le 3e bataillon, mais ne peut davantage progresser.

Ses pertes sont lourdes et il est relevé le 24, dans la matinée.

Le 2e bataillon, qui, depuis son brillant succès du 22, est en butte à des contre-attaques furieuses de l’ennemi et soumis à des bombardements d’une extrême violence, a cependant pu conserver la presque totalité du gain de sa première avance et s’installer solidement sur les positions qu’il a conquises.

La 7e compagnie, qui a fait preuves d’une vaillance remarquable, en sera récompensée par une citation à l’ordre de l’armée. Après quatre jours de combats ininterrompus, le 2e bataillon est enfin relevé et, le 27 avril, le régiment est réuni en entier à Commercy, en réserve du 8e corps d’armée.

Le 29e reçoit des renforts, est recomplété et, le 5 mai, mis de nouveau à la disposition de la 15e division d’infanterie pour faire face à de nouvelles attaques de l’ennemi, qui a reconquis ses anciennes positions du bois d’Ailly et progressé vers le sud jusqu'à la Maison-Blanche.

Les trois bataillons sont successivement portés dans les tranchées constituant notre nouvelle organisation et les occupent jusqu’au 11 mai.

Relevé, le régiment va cantonner à Vignot, en réserve du 8e corps d’armée.

 

LA VAUX-FERY

Le 14 mai, le 29e est une troisième fois mis à la disposition de la 15e division d’infanterie. Les 1re et 2e compagnies et le 3e bataillon doivent appuyer une attaque menée par les 10e et 27e régiments d’infanterie à la Vaux-Féry. Celle-ci a lieu à 15 h.30, mais se heurte à une vive résistance et n’obtient pas de résultats appréciables.

Le 16 mai, le régiment est reporté à l’arrière et cantonne à Sorcy, en réserve du 8e corps d’armée.

LA TETE-A-VACHE

Le 25 mai, il est remis sous les ordres du général commandant la 16e division d’infanterie et, le lendemain, va occuper le secteur de la Tête-à-Vache.

Le 29e y restera jusqu’au 25 juillet, avec quinze jours d’interruption pendant lesquels il va à Vignot, du 23 juin au 7 juillet.

Ce séjour est marqué par des bombardements fréquents, des concertations de feux violentes par engins de tranchée, une guerre de mines assez active.

Le 7 juillet, au moment où, après un repos de quinze jours à Vignot, le régiment allait remonter en ligne pour relever le 13e régiment d’infanterie, les Allemands attaquent violemment la partie ouest du secteur de la Tête-à-Vache, qu’ils débordent par la gauche. Contre-attaqués par des fractions du 13e et le 2e bataillon du 29e , ils sont contraints d’abandonner la majeur partie des tranchées conquises. Pendant les journée qui suivent, le 2e bataillon du 29e organise le terrain sur les positions reprises.

Le 8 juillet, le lieutenant-colonel Perrin est blessé par un éclat d’obus et, le 13, le lieutenant-colonel Aubert prend le commandement du régiment. Il prépare et monte une action ayant pour but de reprendre les positions perdues le 7 juillet et d’où nos contre-attaques n’avaient pu chasser l’ennemi.

Celle-ci a lieu le 21. Pendant notre préparation d’artillerie, l’ennemi déclenche un barrage d’une grande violence. Le lieutenant-colonel Aubert est tué par un éclat d’obus en plein cœur.

Nos groupes d’attaque ne peuvent atteindre les tranchées ennemies, défendues par un tir intense de minenwerfers.

Le 24 juillet, le 29e est relevé et va cantonner à Vignot.

Le 24 juillet, le lieutenant-colonel Perrin, à peine guéri de sa blessure, reprend le commandement du régiment.

LA LOUVIERE

Le 30 juillet, le 29e va occuper le secteur de la Louvière.

LA TETE-A-VACHE

Relevé le 24 août, il va au repos à Vignot et, le 29, remonter en secteur à la Tête-à-Vache.

Le 31 août, le lieutenant-colonel Perrin est de nouveau blessé. Le commandant Beaulieu prend le commandement par intérim du régiment.

Le 7 septembre, le 29e, après relève, cantonne à Vignot.

Le 12 septembre, le lieutenant-colonel Lenfant prend le commandement du régiment.

Le lendemain, il fait défiler devant le lieutenant-colonel Perrin, étendu sur un brancard, à l’hôpital de Void, les 1er et 3e bataillons, précédés du drapeau.

Ce sont les adieux du régiment au chef aimé et respecté qui, pendant près d’un an, l’avait commandé devant l’ennemi. Le lieutenant-colonel Perrin devait succomber peu de temps après, des suites de ses blessures.

Le 16 septembre, le 29e occupe de nouveau le secteur de la Tête-à-Vache.

Il est relevé le 25 et cantonne à Vignot.

LA CROIX-SAINT-JEAN

Le 27 septembre, le régiment est envoyé dans le secteur de la Croix-Saint-Jean.

Pendant les quatre mois que doit y durer son séjour, il aura presque constamment deux bataillons en ligne et un bataillon au repos à Pont-sur-Meuse et à Mécrin.

Les bombardements et des concentrations de feux par obus et particulièrement par engins de tranchées sont fréquents, mais les excellents abris existant dans le secteur permettent de les subir sans pertes très sensibles

 

Le 21 janvier, le régiment, après relève, va cantonner à Ville-Issey, puis à Lérouville et enfin à Lavallée et Levoncourt, où il arrive le 5 février.

La 16e division d’infanterie est en réserve d’armée.

Pendant dix jours, le 29e prend part à des manœuvres au camp de Belrain.

Le 21 février, se déclenche la grande offensive sur Verdun. Alerté, le régiment reçoit l’ordre de se porter sans délai dans la région de Woimbey, Bannoncourt, Dompcevrin, Lahaymeix. Il y exécute des travaux sur la rive gauche de la Meuse.

 

LES HAUTS-DE-MEUSE

A partir du 24, les bataillons sont successivement portés sur la rive droite de la Meuse et mis à la disposition du 2e corps d’armée. Ils effectuent des travaux d’organisation défensive sur les Hauts-de-Meuse.

Le 7 mars, le régiment est en entier dans la région de Rupt-en-Woêvre, Amblonville, les Trois-Jurés, sous les ordres de la 3e division. Les travaux entrepris sont activement poussés.

 

LES EPARGES

Le 18 mars, le 29e relève, dans des conditions particulièrement difficiles, le régiment qui occupait le secteur des Eparges.

Il est soumis à des bombardements d’une extrême violence et, à plusieurs reprises, repousse des coups de mains tentés par l’ennemi sur nos lignes.

Il a été remis, le 19, sous les ordres de la 16e division.

Le 27, le régiment est relevé et les bataillons sont répartis dans les tranchées de la 2e position de la région des trois Trois-Jurés et dans les baraquements de Sommedieue.

Nouveau séjour aux Eparges du 4 au 12 avril.

BONZEE.-VILLERS

Du 17 avril au 23 mai, le 29e occupe le secteur de Bonzée-Villers-Murauvaux. Secteur de plaine, calme, facile à tenir, où le contact avec l’ennemi n’est pas immédiat.

LES EPARGES

Du 26 mai au 3 juin, du 11 au 19 juin, le régiment fait de nouveau deux séjours successifs aux Eparges.

Le secteur y est moins agité qu’au mois de mars, mais les bombardements sont encore violents et la guerre de mines active. De plus, la nature du terrain, l’état précaire des tranchées et des abris en rendent l’occupation toujours extrêmement pénible.

Entre temps, les bataillons sont, comme précédemment, repartis dans les tranchées de deuxième position sur les Hauts-de-Meuse et dans les baraquement de Sommedieue.

SONVAUX

Du 24 juin au 2 juillet, occupation du secteur de Sonvaux, à l’est des Eparges.

Après relève et trois journées d’étapes, le régiment est rassemblé à Villotte, où il reste au repos pendant sept jours.

VERDUN

Le 11 juillet, embarquement en camions automobiles. Débarquement à Nixéville. Les différents éléments sont répartis dans les cantonnements de Landrecourt et d’Haudainville.

Le 14, le régiment tout entier est porté à Belrupt.

Le 17,il va occuper le secteur de la batterie de l’Hôpital avec un bataillon (3e) au bois Fumin et un autre (1er) à la Vaux-Régnier. Le 2e bataillon, mis à la disposition de la 31e brigade, occupe le bois Chênois.

Les bombardements sont intenses, les tranchées à peu près inexistantes et les ravitaillements très difficiles.

A partir du 21 jusqu’au 30 juillet, le secteur de la batterie de l’Hôpital est tenu de concert par les bataillons du 13e régiment d’infanterie et ceux du 29e, le lieutenant-colonel commandant le 29e en ayant le commandement du 26 au 30 juillet.

Cette période est marquée par des bombardements dont la violence a redoublé, particulièrement sur la Vaux-Régnier, tenue par le 1er bataillon. L’ennemi lance des reconnaissances offensives qui toutes sont repoussées. Cette activité est le prélude d’une puissante attaque que l’ennemi déclenchera le 31 juillet, dès le lendemain de la relève des derniers éléments des 13e et 29e régiments d’infanterie.

Le 1er août, le régiment est réuni à Génicourt et Ambly, où il passe sept jours de repos.

LES HURES.-BONZEE

Du 9 au 28 août, occupation du secteur des Hures et Bonzée, au nord des Eparges. Ce secteur est analogue à celui de Bonzée-Villers, tenu en avril et mai, calme, facile à garder.

LES EPARGES

Après quatre jours de repos à Sommedieue, le régiment est envoyé une fois de plus dans ce secteur des Eparges qui a laissé dans l’esprit de chacun le souvenir des journées les plus dures de la guerre de position.

Du 2 au 9 septembre, il y est de nouveau soumis à des bombardements violents, à l’énervement d’une guerre de mines actives. L’organisation défensive du terrain y est, de plus, toujours aussi défectueuse et impossible à améliorer.

Les Eparges ! nom sinistre qui reste gravé dans la mémoire de tous.

 

« Si l’on ajoute à ces causes l’inquiétude dans laquelle jetaient la garnison une menace perpétuelle d’encerclement et les déplorables conditions hygiéniques dans une zone qui n’était, à proprement parler, qu’une vaste nécropole, il est facile de concevoir que pour les troupes ayant supporté ces épreuves, il n’en est point de comparables. Qu’ils aient été appelés à combattre à Verdun, dans la Somme ou en Champagne, nos officiers et nos hommes sont unanimes pour déclarer que rien pour eux n’a été aussi dur qu’un séjour aux Eparges. Et le 29e y a fait, dans ces conditions, cinq séjours successifs.

 

( Rapport adressé au commandement

au mois d’août 1918 )

 

TREVERAY.-NEUVILLERS

Après s’être embarqués, soit en chemin de fer, à Dugny, soit dans des camions automobiles, aux Monthairons, le 15 septembre, les différents échelons du régiment sont emmenés dans la région de Tréveray ( Meuse), où ils arrivent le 16 septembre.

Le 20 septembre, nouvel embarquement, à Demange-aux-Eaux. Débarquement à Vézelise.

Le 29e va cantonner à Neuvillers-sur-Moselle ( compagnie hors rang, 1er et 3e bataillons), et à Saint-Remimont (2e bataillon ). Il y restera deux mois.

Pendant cette période de détente, la première dont jouisse le régiment depuis le début de la campagne, le 8e corps d’armée tout entier est au repos.

L’instruction est reprise, des manœuvres d’ensemble fréquentes sont exécutées au camp de Saffais.

Le régiment a retrouvé l’entraînement nécessaire pour pouvoir coopérer, dans de bonnes conditions, à une action offensive.

 

LA SOMME

Le 29 novembre, embarquement à Vézelise.

Débarquement à Grandvilliers et Crèvecoeur, le sur-lendemain.

Le régiment va cantonner à Conteville, Rieux et Choqueuse (Oise)

Le 9 décembre, la 32e brigade est mise à la disposition de la 4e division.

Le 10, le 29e est emmené, par camions automobiles, à Proyart et bivouaque, le soir, au bois des Fermes et au bois du Satyre ( région de Fay-Foucaucourt )

Dès le lendemain, il occupe le secteur de Berny-en-Santerre. Le haut commandement décide, à cette date, de mettre fin aux attaques de la bataille de la Somme. Ce secteur offensif est transformé en secteur défensif et tous les travaux nouveaux sont effectués dans ce but.

Le 14 décembre, le 1er bataillon repousse une forte reconnaissance ennemie qui tente de pénétrer dans nos lignes, après une courte et violente préparation d’artillerie.

Le 15, la 32e brigade est remise à la disposition de la 16e division d’infanterie, qui relève, dans son secteur, la 4e division.

Le 19 décembre, le régiment se rend, après relève, au bois des Fermes et au bois du Satyre, en réserve de division.

Le 27, il est porté aux baraquements du camp Saint-Martin et à Proyart.

Le 30, il se rend à Domart-sur-la-Luce et Villers-Bretonneux

 

 

CHAPITRE II

 

 

Du 3 au 5 janvier, le régiment se rend, par étapes, à Beaucamps-le-Jeune, Guémicourt, Laboissière.

La 32e brigade est détachée de la 16e division d’infanterie pour constituer ultérieurement, avec le 296e régiment d’infanterie, la 169e division ( 3e division du 8e corps d’armée ).

La 169e division, commandée par le général Serot Alméras Latour, est constitué administrativement à la date du 11 janvier.

Le 20 janvier, le régiment quitte ses cantonnements, et en trois jours d’étapes, se rend dans la région de Grandvillers ( Oise)

Embarquement en gare de Grandvilliers le 23.

Débarquement le 24, à Sainte-Menehould.

 

VILLE-SUR-TOURBE

Deux jours après, le 29e va occuper le secteur de Ville-sur-Tourbe avec deux bataillons en ligne et un bataillon en réserve.

Son séjour de plus d’un mois dans ce secteur est marqué seulement par un coup de main exécuté le 25 février par le 3e  bataillon, précédé d’une rapide, mais vigoureuse préparation d’artillerie. Un prisonnier est ramené dans nos lignes.

 

MASSIGES

Le 2 mars, le régiment relève, par glissement, le 296e dans le secteur de la Main-de-Massiges, à l’est de Maison-de-Champagne.

Il y restera un mois, au cours duquel les attaques constantes sur Maison-de-Champagne et la cote 185 entraîneront des répercussions violentes sur son secteur.

Le 8 mars, notamment, le 1er bataillon appuie l’attaque exécutée à sa gauche par la 24e division.

 Au cours de cette action, un parti allemand, désemparé par nos tirs de barrage, aborde nos lignes et est capturé : deux officiers, deux sous-officiers et vint-neuf hommes sont faits prisonniers.

Le 12 mars, nouvelle attaque française sur la cote 185.

Le 27, attaque allemande sur Maison-de-Champagne.

A chaque reprise, l’artillerie ennemie réagit par des tirs d’une intensité extrême, principalement sur la partie ouest du secteur du régiment.

OFFENSIVE DE CHAMPAGNE

Le 2 avril, après relève, cantonnement à Hans et Valmy. Puis, en trois étapes, le 29e se porte à Jâlons, Athis, Cherville.

Pendant huit jours, reconnaissances et préparatifs en vue de l’offensive qui doit se déclencher le 17 avril, sur la région du mont Cornillet.

Le 15, le régiment est porté à Villers-Marmery et, dans la nuit du 16 au 17, dans les bois de Sept-Saulx. Il fait partie des troupes d’exploitation devant entrer en action dès que les éléments, qui attaqueront le 17, à 4 h.15, auront atteint leurs objectifs.

Les résultats escomptés n’ayant pas été atteints. Le régiment reste, pendant deux jours, dans les bois au sud de Prosne.

LE MONT CORNILLET

Mis, le 19, à la disposition de la 34e division, il se porte aussitôt dans les positions au sud du mont Cornillet et du mont Blond. Les bataillons sont successivement détachés aux 59e et 88e régiments d’infanterie et relèvent, dans la nuit du 18 au 19, des éléments de ces régiments.

Le 21, le 29e est regroupé et relève le 13e régiment d’infanterie sur les positions conquises, le 17, au mont Cornillet.

Jusqu’au 24, il organise ces positions et les défend en résistant aux nombreuses contre-attaques ennemies. Par des actions locales, il élargit légèrement les gains des attaques précédentes.

Le 25 avril, après relève et transport en camions automobiles, cantonnement à Condé et Tours-sur-Marne. Le régiment est, à cette date, remis sous les ordres de la 169e division.

Il est porté, le lendemain, à Vaudemange, en réserve de la 4e armée. Il restera dans cette position d’attente jusqu’au 13 mai, sauf pendant les journées des 30 avril,1er et 2 mai. Durant ces trois jours, il bivouaque sur les bords de la Prosne, à l’est de Thuisy.

Le 13 mai, le 29e est mis à la disposition de la 20e division et, dès le lendemain, va occuper le secteur des Marquises, à l’ouest du mont Cornillet.

LES MARQUISES

Les 20 et 21 mai, les attaques effectuées sur la droite ont une répercussion sur ce secteur se traduisant surtout par une grande activité de l’artillerie ennemie.

Le 26 mai, le régiment va cantonner, après relève, à Ambonnay.

Il est remis, le 28, sous les ordres de la 169e division et, en trois étapes, gagne, par la route, les cantonnements de Vieil-Dampierre et Sivry-sur-Ante.

LE FOUR DE PARIS

Le 2 juin, il occupe le secteur du Four-de-Paris, dans la forêt d’Argonne, avec deux bataillons en ligne et un en réserve.

Il y reste jusqu’au 22 février 1918.

L’activité des deux artilleries et des engins de tranchées y est assez faible.

Les seuls faits saillants de ce long séjour dans ce secteur sont des coups de main fréquents, tentés de part et d’autre, dont les principaux eurent lieu les 19 décembre 1917 et 20 janvier 1918.

ATTAQUE ALLEMANDE

dirigée, le 19 décembre 1917, sur le front de la 1re compagnie du 29e régiment d’infanterie.

(Four de Paris)

 

 

Pendant toute la journée du 18 décembre, un bombardement systématique, par grosses torpilles et par obus, est dirigé principalement dans la région des groupes de combat 2 et 3, sur les deux pentes du ravin des Meurissons.

Ce bombardement semblant présager une attaque sur la 1re compagnie du 29e qui occupait ce front, des dispositions judicieuses sont prises immédiatement pour parer à toute éventualité : renforcement des mitrailleuses en face des points menacés, renforcement de la section de réserve, vérification des liaisons optiques et des relais de fusées, établissement d’une chaîne de coureurs, avertissement donné à l’artillerie, liaison latérale assurée avec le régiment de droite (248e), dont certains engins peuvent flanquer efficacement notre ligne ; certains postes trop exposés sont évacués, les consignes d’alerte sont revues, le réapprovisionnement en munition est assuré.

Tous les hommes, prévenus et confiants dans leurs chefs, attendent résolument l’attaque.

La soirée se passe dans le calme.

Le 19 décembre, à 4 h.20, un violent bombardement de torpilles et d’obus, entremêlés de projectiles à gaz, est déclenché sur la première ligne, depuis le groupe de combat 1 jusqu’au ravin des Meurissons. Des allemands sont entendus s’approchant des réseaux en partie détruits, vers les groupes de combat 1 et 2 ; un barrage nourri de grenades et de V.B., appuyé par des mitrailleuses et les fusils mitrailleurs, interdit à l’assaillant d’aborder la ligne.

Le barrage d’artillerie s’est déclenché en même temps à la demande des fusées.

Au bout d’un quart d’heure, l’ennemi semble avoir renoncé à son entreprise. Le calme est rétabli.

Mais le chef de bataillon juge, avec raison, que les préparatifs de la veille semblent annoncer autre chose que cette première attaque avortée. Il rend compte au colonel qu’il resserre encore ses moyens de défense et que la compagnie reste tout entière alertée. L’artillerie est également tenue en éveil.

En effet, à 6 h.20, un nouveau barrage, beaucoup plus violent que le premier et agissant aussi par grosses torpilles, s’abat sur une zone plus large, dessinant nettement un encagement encadrant la 1re compagnie, qui va avoir à soutenir le choc d’une attaque.

Les Allemands, soit à la faveur du premier bombardement, soit à la fin de la nuit, se sont rapprochés de nos lignes et, autant qu’on a pu en juger, se sont établis en trois fractions, à proximité des groupes de combat 2,3 et 4.

Au premier coup de barrage, on entend distinctement le commandement de « Vorwaertz » et les trois factions se portent simultanément à l’attaque.

Mais la compagnie ne se laisse pas surprendre.

Tous les moyens mis en jeu la première fois entre de nouveau instantanément en action. L’ennemi, qui a pu aborder notre première ligne dans quelques parties passives, entre les groupes de combat, ne peut s’y maintenir et est obligé d’abandonner la lutte. Les cris entendus des blessés montrent qu’il a eu à souffrir de notre feu et que nos grenadiers vigilants, nos fusiliers mitrailleurs et nos mitrailleurs ont su ajuster leur tir. Le terrain reste jonché de nombreux pilons abandonnés dans la retraite. Une patrouille faite la nuit suivante les rapporte, ainsi que la tresse qui a servi à guider les assaillants.

De notre côté, la 1re compagnie avait deux hommes tués, un officier et sept hommes blessés.

Si cette double attaque a complètement échoué, on peut dire que c’est grâce aux dispositions prises par le commandant de la compagnie, à la vigilance des guetteurs, au sang-froid de tous les hommes qui, mis en confiance par l’exemple de leurs chefs, ont attendu l’ennemi avec la plus belle assurance.

La 1re compagnie du 29e a témoigné, dans cette circonstance, tant par la qualité de ses cadres que par la cohésion de la troupe, qu’elle constitue une remarquable unité de combat.

 

( Compte rendu adressé au commandement )

 

 

COUP DE MAIN ALLEMAND  Du 20 février 1918.

Le 20 février 1918, à 13 h.30, l’ennemi déclenchait un très violent tir de préparation par obus de tous calibres sur le secteur occupé par la 5e compagnie au Four-de-Paris (quartier des Mortiers), entre le ravin des Mortiers et le ravin Saint-Hubert.

En même temps, il contre-battait, par obus spéciaux, les batteries de barrage du Rondchamp et aveuglait les observatoires de la rive gauche de la Biesme par obus fumigènes.

Il cherchait également à neutraliser toute action de soutien à droite et à gauche.

Par suite d’une récente organisation défensive, la zone sur laquelle était dirigé le coup de main comprenait une garnison de faible densité et toute en profondeur ; à droite, sur la pente ouest du ravin des Mortiers ; centre de résistance du sergent Bossard avec une demi-section ; à gauche et un peu en retrait, dominant la pente est du ravin Saint-Hubert, centre de résistance de Chapouteau avec une demi-section, sous le commandement direct du sous-lieutenant Martinet. Plus en arrière, une demi-section sous les ordres du sergent Ratard et enfin, près du commandant de compagnie, une demi-section avec l’adjudant-chef Picard.

La garnison est sérieusement éprouvée par le tir de préparation, plusieurs hommes sont blessés, les boyaux et tranchées absolument nivelés, plus de fils de fer, toutes les sapes endommagées et en partie obstruées, les fusils mitrailleurs enrayés, les mitrailleuses de soutien enterrées.

Malgré tout, les guetteurs sont à leur poste et se relaient.

A 15 h. 30, l’ennemi allonge son tir, nos sentinelles donnent l’alarme, tout le monde est à son poste.

L’ennemi, massé dans l’entonnoir et au nombre de deux cents hommes, dont cinquante doivent rester en réserve dans l’entonnoir, d’après les déclarations des prisonniers, sort de l’entonnoir en trois groupes à peu près égaux et marche nettement : une fraction sur le groupe Bossard, une autre sur le groupe Martinet, pendant que le reste tourne le réduit Chapouteau et cherche à englober l’îlot du commandant de compagnie.

Le groupe Bossard combat corps à corps à la grenade, fixe l’ennemi et lui capture un homme ; mais dans la lutte, il perd lui-même un combattant.

Même acharnement au réduit Chapouteau : débordés, le sous-lieutenant Martinet et le groupe Ratard, sans chef, se replient en luttant pied à pied, contenant l’ennemi et se reformant en bon ordre près du commandant de compagnie.

A ce moment, les Allemands sont déjà à hauteur et à gauche du commandant de compagnie et s’efforcent de le contourner. L’adjudant-chef Picard leur fait face et dirige sur eux un feu nourri ; en même temps, ramassant chacun une demi-douzaine d’hommes bien décidés, le sous-lieutenant Martinet et le lieutenant commandant la compagnie, en deux groupes, contre-attaquent et se jettent sur l’assaillant à la grenade, en terrain libre. Celui-ci, surpris et interloqué, voit quatre de ses hommes tués net et immédiatement se replie en lançant des pilons ( grenades à manche).

Dans sa retraite deux hommes sont encore tués ; le groupe Bossard, qui luttait toujours, est dégagé.

L’ennemi a pu cependant nous enlever deux sergents et deux hommes qui ont lutté jusqu'à épuisement.

D’autre part, nous avons plusieurs mitrailleurs morts enterrés, quelques-uns blessés ; nos abris ont été détruits à l’aide d’engins spéciaux et les sapes de première ligne, heureusement inoccupées, nettoyées par des flammenwerfers.

On se réorganise au plus vite : c’est l’œuvre de la nuit, avant la relève.

L’ennemi réagit par un tir de harcèlement qui nous coûte un homme tué et un blessé.

 

( Rapport du commandant de la compagnie)

 

CAMP DE SAINT-OUEN---SAINT-ETIENNE

Relevée le 22 février, par la 63e division, la 169e division est transportée, par voie ferrée, dans la région est du camp de Mailly.

Le 29e est cantonné à Sainte-Etienne, Brébant et le camp de Saint-Ouen et prend part à des manœuvres de division de cavalerie.

Dirigé, par étapes, sur Dommartin-la-Planchette, puis sur Somme-Bionne, le régiment se porte, le 27 mars, sur Vénigneul-sur-Marne, d’où, le 29 du même mois, il est enlevé par camions et transporté dans la région de Montdidier.

Il est mis à la disposition de la 3e armée.

 

REGION DE MONTDIDIER

En réserve du 31 mars au 4 avril, la 169 division d’infanterie relève la 36e division, au sud de Montdidier.

Le 29e remplace le 49e régiment d’infanterie dans la région d’Ayencourt-Domfront.

Il y subit, durant plusieurs jours, de violents bombardements par obus explosifs et surtout toxiques ( principalement le 17 avril) de la part d’un ennemi furieux d’avoir été arrêté.

Il se cramponne cependant au terrain et organise la résistance sur de nouvelles lignes, d’abord dans la zone Ayencourt-Domfront, puis celle de Vaux-Godenvillers.

 

ATTAQUE Du 9 juin 1918

C’est contre ces positions, construites d’avril à juin, sous des bombardements incessants, que les Allemands devaient lancer leur attaque du 9 juin, violent effort mené depuis Montdidier jusqu'à l’Oise, en direction de Compiègne et Estrées-Saint-Denis.

Le 8 juin, vers 23 heures, l’ennemi commence une préparation d’artillerie extrêmement dense, qui se poursuit sans relâche jusqu’à 5 heures. Sous ce déluge de feu, les dernières dispositions pour le combat sont prises.

L’attaque s’abat, à 5 heures, sur nos lignes de surveillance, où nos avant-postes remplissent avec ténacité et le plus bel esprit de sacrifice leur mission d’alerte, puis se replient.

Grisé par ce premier, l’ennemi aborde, vers 6 heures, notre ligne de résistance de Royaucourt-Domfront.

Il essuie de front un échec complet.

Cependant, l’attaque allemande, plus violente à notre droite, a réussi en partie à franchir les tranchées françaises à l’est de Domfront.

Le 29e s’accroche au parc de la Compassion et à l’éperon nord-ouest de Rubescourt et constitue, à la gauche de la zone d’attaque, un pivot puissant qui permettra aux contre-attaques des 10 et 11 juin d’arrêter définitivement l’ennemi.

L’avance allemande enrayée, la division s’organise sur ses nouvelles positions de Domfront Le Ployron.

Le 29e continue à harceler l’adversaire par de fréquents coups de main qui lui permettent de capturer des prisonniers.

Le 19 juillet, particulièrement, le 3e bataillon ( commandant Ferry ) réussit brillamment une vaste et profonde incursion dans les lignes allemandes et ramène quatre-vingt-trois prisonniers, après avoir fait éprouver à l’ennemi des pertes sévères. Sa belle conduite dans cette journée lui vaut une citation à l’ordre du 35e corps d’armées.

Le régiment reste en secteur jusqu’au 9 août, date à laquelle commence pour lui la période des attaques et des opérations actives.

 

 

CHAPITRE III

 

Opérations actives et offensives

 

 

OPERATION ( REGION DE MONTDIDIER )  Du 9 au 18 août 1918

9 août.

 

En secteur au sud-est de Montdidier depuis les premiers jours d’avril, le 29e reçoit, le 9 août, à midi, l’ordre de passer à l’attaque des positions allemandes.

Il a pour mission d’enlever successivement trois lignes de tranchées avec points d’appui organisés et le village d’Assainvillers.

L’attaque se déclenche à 16 heures ( deux bataillons en première ligne et un en réserve), avec un ensemble parfait et un entrain remarquable ; les hommes suivent au plus près le barrage roulant.

Surprise tout d’abord, la résistance allemande s’accentue au fur et à mesure de la progression, mais rien n’arrête les vagues  d’assaut, que les rafales de mitrailleuses et les tirs d’enfilade ne réussissent même pas à ralentir.

Le réduit du bois d’Ys, la tranchée Seignet, le bois de la Carrière sont vivement enlevés et nettoyés de leurs défenseurs. Cependant, dès le bois Dhélieux et la tranchée Bilbaut, la défense ennemie s’accroche opiniâtrement au terrain, la lutte devient ardue, de fréquents et violents corps à corps se produisent, l’ennemi est contraint d’évacuer la position.

De nombreux prisonniers sont capturés vers ces deux points d’appui qui, habilement organisés, ont dû être enlevés de haute lutte.

Dérouté, bousculé par cette progression rapide, l’ennemi se replie en désordre sur le village d’Assainvillers, qui peut être avec succès tourné par le nord.

Ce mouvement permet de faire tomber les dernières résistances et le régiment, dépassant le village atteint, vers 18 heures, son dernier objectif.

Cette attaque, parfaitement préparée et menée à belle allure par des troupes confiantes en elles-mêmes et pleines d’allant, nous a permis de réaliser une avance de près de 5 kilomètres à travers les lignes allemandes.

Plus de cinq cents prisonniers ( dont plusieurs officiers) ont été capturés par le 29e, ainsi qu’un matériel considérable, comprenant un grand nombre de fusils, plus de cent mitrailleuses avec d’énormes dépôts de munitions, de nombreux fusils antitanks, quatre pièces de 77, six pièces de 105, quatre pièces de 150, six minenwerfers, etc…Des documents intéressants et très importants furent également trouvés en grande quantité dans les abris ( particulièrement d’artillerie )

Le régiment fut cité à l’ordre de la 1rearmée.

 

(1) Le récit des opérations de cette dernière période, du 9 août au 13 octobre, est la copie textuelle des rapports adressés au commandement en fin d’opérations ou de journée.

 

10 août

 

Après la prise d’Assainvillers et la poussée victorieuse de notre avance, ordre est donné, le 10, de reprendre la marche en avant, à 16 heures.

Le 29e, formant l’avant-garde de la division, en liaison à gauche avec le 13e, poursuit

l’ennemi et progresse rapidement vers l’est.

Dépassant le Lundi et Remaugies, il nettoie d’ennemi le bois  de la Houssoye et arrive aux lisières du bois Marotin. Au moment où les éléments de tête cherchent à y pénétrer, une escadrille allemande apparaissant brusquement au-dessus du bois, dont elle rase les arbres, mitraille à bout portant le gros  de l’avant-garde, mais ne réussit pas à ralentir son mouvement.

Le bois Marotin est vivement fouillé, et les reconnaissances se heurtent, à la lisière est, à une vive résistance ennemie organisée dans la région de la cote 112, objectif assigné au régiment. De violentes rafales de mitrailleuses balaient tout le bois au moment où nos premiers éléments cherchent à en déboucher. De forts détachements, poussés en avant, font tomber, par le feu et la manœuvre, ces résistances successives.

A la tombée de la nuit, le régiment est entièrement maître de la lisière et du plateau à l’est du bois Marotin. Il a réalisé, dans la soirée du 10, une avance de 7 kilomètres.

Le 14 août, le général commandant la 169e division adressait aux troupes l’ordre suivant :

 

«  La 169e division a remporté, le 10 août, un superbe succès, faisant treize cents prisonniers, dont quinze officiers, parmi lesquels deux chefs de bataillon, capturant plus de soixante-dix canons ou mortiers, dont des pièces de 210 et de 105, et plus de trois cents mitrailleuses.

«  Le général commandant l’armée est venu, hier, exprimer au général commandant la division son entière satisfaction. Le général commandant la division s’empresse de transmettre les renseignements qui lui ont été exprimés à tous ceux qui les ont si bien gagnés, c’est-à-dire aux vaillants officiers, modèles de bravoure, et à la troupe, toujours admirable de courage, d’endurance et de dévouement.

«  Le général commandant la division demande une citation à l’ordre de l’armée pour tous les corps.

On lui a laissé espérer que ces citations seraient transformées en une citation collective de la division, avec mention des divers corps et de leurs chefs.

« Il va s’agir, pour la division, de fournir un nouvel et très vraisemblablement dernier effort, avant un repos bien mérité. Malgré les dures épreuves subies ces jours-ci, elle se montrera encore une fois à hauteur de sa belle réputations, s’efforçant de cueillir de nouvelles cotations à l’ordre de l’armée, qui feront gagner la fourragère aux corps qui ne l’ont pas encore et transformeront brillamment la couleur de la fourragère du 29e.

« Un des officiers allemands que nous avons faits prisonniers disait, ces jours-ci en parlant de la 169e division d’infanterie : « Le maintien devant «  notre front de cette division d’élite nous faisait prévoir une attaque » Montrons encore une fois à nos ennemis que nous méritons ce qualificatif de division d’élite.

« Le Général commandant la 169e division,

« Signé : SEROT ALMERAS. »

 

11 août.

 

La poursuite est reprise à 5 heures. Le régiment continue à former l’avant-garde de la division.

L’ennemi, battu, a reporté sa ligne de résistance au débouché est du bois de Bus, s’appuyant, d’une  part, aux vergers sud de Tilloloy, dont il occupe encore très fortement le parc, le château et les maisons avoisinantes, et , d’autres part, à la route nationale jusqu’aux lisières du bois Allongé.

Ce terrain particulièrement coupé rend la progression difficile. De nombreux nids de mitrailleuses se relèvent, tant sur le front que sur les deux flancs du secteur d’attaque.

A gauche, la 46e division, qui n’a pu se porter à notre hauteur, se trouve arrêtée dans le parc de Tilloloy. Notre flanc gauche  est complètement découvert.

La 1re compagnie réussit néanmoins à manœuvrer les mitrailleuses qui entravent sont avance, en encerclant la plupart d’entre-elles. Presque tous les défenseurs sont tués, une douzaine de prisonniers sont ramenés dans nos lignes. La lisière du parc et la partie sud de Tilloroy sont ainsi nettoyées. La compagnie, au prix d’un effort continu, atteint la route nationale, qu’elle dépasse pour s’infiltrer dans les vergers à l’est.

Cette opération va permettre la progression ultérieure du 29e.

A droite, la 3e compagnie, renforcée ensuite par la 2e compagnie et deux sections de mitrailleuses, réussit également, au prix d’efforts successifs, à franchir la route nationale et à s’établir  sur la lisiére ouest du bois Allongé, ce qui nous permet de conquérir une base d’attaque favorable au développement ultérieur des opérations.

Au centre, des reconnaissances s’infiltrent dans la direction de la cote 106 et rendent compte que le bois, à l’est, est fortement organisé et solidement tenu par des nids de mitrailleuses.

Dans ces conditions, devant l’impossibilité d’aborder le bois de la cote 106 sans préparation d’artillerie, une opération d’ensemble est décidée et l’attaque fixée à 16 h. 30. Le 29e doit, à cet effet, se porter sur la base de départ conquise au bois Allongé par la 3e compagnie du 29e, pour agir en liaison avec le régiment.

 

ENLEVEMENT DU BOIS DE LA COTE 106

 

Pour cette attaque, les 2e et 3e bataillons prennent leur dispositif de combat à l’est et en bordure de la route nationale, tandis que le 1er bataillon, après avoir été dépassé, doit se regrouper et constituer le bataillon de soutien du régiment. Ces dispositions sont prises sous un feu continu. Le commandant du 2e bataillon ( commandant Gélard ) est blessé.

Sous la protection d’un barrage roulant, les vagues d’assaut, témoignant d’un entrain  que les fatigues des journées précédentes n’ont pas amoindri, s’élancent avec un magnifique ensemble sur l’objectif.

Les sections de mitrailleuses qui, depuis deux jours, transportent à bras leur lourd matériel, coopèrent très efficacement à l’action.

La défense ennemie consiste surtout en un tir très dense de mitrailleuses venant du front attaqué, et en particulier du flanc gauche, où, à l’est de Tilloroy, s’étagent des nids de mitrailleuses successifs qui nous prennent d’écharpe et que les tirs d’artillerie n’ont pu neutraliser.

Nos vagues d’assaut, faisant preuve d’une ténacité remarquable, réussissent néanmoins à dépasser le bois de la cote 106 et à occuper les tranchées le bordant à l’est.

Une partie de la corne nord du bois reste seule au pouvoir des Allemands, qui y opposent une résistance désespérée. Mais une opération énergique de nettoyage nous en rend maîtres et met en fuite les rares survivants de ce réduit de défense.

Les deux bataillons s’organisent sur la position entièrement conquise, que les tirs de destruction et d’obus toxiques dirigés par les allemands ne réussissent pas à ébranler.

Néanmoins, le bois tout entier reste soumis à des tirs intenses de mitrailleuses échelonnées dans des blockhaus jusqu'à la lisière du Cessier et vers la cote 93, à l’est de Tilloloy.

L’avance réalisée dans les journées des 10 et 11 août représente une profondeur de 10 kilomètres. Elle permet de récupérer, notamment dans le bois de Bus, un matériel considérable. Elle est, de plus, tout à l’honneur du régiment, qui, en secteur depuis le 1er avril, venait d’enlever la veille, après de durs combats, trois lignes de tranchées allemandes et le village d’Assainvillers.

Nombreux furent, pendant ces journées victorieuses, les actes individuels de courage à l’actif du régiment. Ils témoignent hautement de la belle valeur des cadres et de la troupe.

 

12 août

 

A la suite des combats des journées précédentes, le 29e, en avant-postes de la 169e division d’infanterie, a :

Un bataillon, le 3e, dans le bois de la cote 106 et les tranchées le bordant à l’est.

Deux bataillons échelonnés immédiatement en arrière entre le bois et la route nationale Tilloloy-Conchy.

L’attaque prévue pour le 12 a pour objet l’enlèvement du Cessier. Elle doit être menée, à 17 heures, par le 3e bataillon, étayé en échelon, à gauche, par une compagnie du 2e bataillon. (5e)

Le plateau à parcourir s’étend sur une largeur de 1.000 mètres. Il est occupé, à 200 mètres de notre tranchée de départ et parallèlement celle-ci, par une première tranchée garnie d’infanterie et contenant plusieurs  blockhaus de mitrailleuses très résistants. De plus, en avant du village, se trouve une autre tranchée garnie également de nombreuses mitrailleuses et d’infanterie.

Le placement des unités sur la base de départ se fait homme par homme, sous le feu, car cette base est constamment enfilée par les nids de mitrailleuses établis à l’est de Tilloloy.

La position du régiment est en flèche par rapport aux chasseurs à pied, qui n’occupent que partiellement le village.

Une heure environ avant le départ, les allemands bombardent, par obus toxiques, les tranchées occupées par le 3e bataillon et la 5e compagnie. Trois quarts d’heure avant l’heure H, à 16 h. 15, l’ennemi déclenche un violent tir de contre-préparation qui, dirigé d’abord sur le parc de Tilloloy, s’étend plus au sud-est, sur toute la zone occupée par le régiment.

Notre tir de préparation commence à 16 h.55.

Les nids de mitrailleuses placés à l’est du bois de la cote 106 et à l’est de Tilloloy ouvrent aussitôt le feu par rafales violentes et ininterrompues qui battaient les tranchées de départ, où beaucoup d’hommes sont blessés.

La tranchée allemande à l’est du bois de la cote 106 est trop rapprochée de nos lignes pour que le barrage roulant puisse en atteindre les défenseurs.

Tout franchissement est rendu impossible, sans grosses pertes, dès le début de la progression.

L’attaque du Cessier devra être reprise sur de nouvelles bases, avec évacuation préalable de nos tranchées les plus avancées, pour permettre la neutralisation par notre artillerie des premières défenses allemandes.

Pendant toute la fin de la journée, l’ensemble de nos positions reste soumis à un violent bombardement..

 

13 août

 

Pendant la nuit du 12 au 13, le 29e, relevé en entier par le 13e, se rend, en réserve de division d’infanterie, dans le bois de Bus.

 

14 août

 

Le régiment reste sur ses positions de réserve, où il subit de nombreux bombardements.

 

15 août

 

Une attaque est préparée pour le 16, mais contre-ordre est donné vers 19 heures..

 

16 août.

 

Le régiment reçoit l’ordre d’alerte et se tient prêt à se porter en avant, de façon à suivre et à appuyer la progression des régiments de tête (13e et 39e ) avec un bataillon réserve d’infanterie divisionnaire (2e) et deux bataillons réserve de division d’infanterie (1re et 3e )

A 18 heures, le 3e bataillon est établi en entier dans la région du bois de la cote 106.

Le 1er bataillon s’établit sur la lisière nord du bois Allongé, en liaison avec le 1er bataillon du 39e.

Le 3e bataillon est dans les tranchées à 100 mètres est de l’allée du bois Prévost, dans le bois de Bus.

 

17 août

 

A 11 heures, le 3e bataillon est porté entre la route Tilloloy-Conchy et le bois de la cote 106

Le 2e bataillon envoie la 7e compagnie au nord du Cessier, pour appuyer une compagnie du 13e. Il envoie également la 5e compagnie dans le boqueteau nord-ouest du Cessier, pour s’établir en flanquement à gauche, car Beuvraignes est toujours entre les mains de l’ennemi et une contre attaque est à craindre de ce coté.

 

18 août

 

Au cours de la nuit du 17 au 18, de violents bombardements sont déclenchés sur toute la position.

Dans la nuit du 18 au 19, le régiment est relevé par trois bataillons de chasseurs à pied de la 46e division d’infanterie.

 

19 août

 

Le régiment se regroupe dans la région Le Ployron-Godenvillers, et va cantonner, le 20 au soir, à Maignelay, d’où, après quelques jours, il se porte, par étapes, à Francastel (Oise )

A la suite des opérations du 10 au 18 août, le 29e fut cité à l’ordre du corps d’armée et, le 23 août, le général commandant la 169e division adressait l’ordre suivant :

 

«  MES CHERS AMIS,

«  Bravo, pour vos beaux succès de cette récente offensive.

«  Ils vous ont procuré, d’abord et avant tout, l’immense joies de pouvoir, grâce à une progression totale de près de 18 kilomètres, libérer une partie importante de territoire de notre chère France.

«  Ils vous ont permis de capturer :

«  Environ dix-sept cents prisonniers, parmi lesquels deux commandants de bataillon et quinze autres officiers ;

«  Des quantités très considérables de matériel ;

« Au moins soixante-neuf pièces d’artillerie, dont une quinzaine de canons de gros calibre (105, 150, 210) ;

« Plus de trois cent cinquante mitrailleuses ;

«  D’énormes dépôts de munitions diverses d’artillerie.

«  Enfin, ils nous ont donné une fois de plus, et de façon saisissante, l’occasion de constater que la 169e division est bien la vraie famille militaire où tous, quels que soient l’arme, le service ou le grade, s’entr’aident, se serrent les coudes, où une confiance réciproque unit officiers et soldats, où, en un mot, se trouvent réalisés : L’Union des cœurs, L’Union des Energies.

«  Ce 23 août 1918.

 

«  Le Général commandant la 169e division d’infanterie,

«  Signé : SEROT ALMERAS « 

 

Le 6 septembre, dans la matinée, le régiment s’embarque, en chemin de fer, à Crèvecoeur ( Oise )

 

OPERATIONS Du 9 septembre au 13 octobre 1918.

I.— PROGRESSION DE SAINT-SIMON A BENAY PAR AVESNE.

 

8 et 9 septembre.

Débarqué dans la journée du 6 septembre, le 29e régiment d’infanterie relève, dans la nuit du 7 au 8 septembre, le 106 régiment d’infanterie, comme régiment avant-garde de la division d’infanterie dans la région  Ollezy-Annois. Le 7,en fin de soirée, le 106e a réussi à installer les éléments de deux compagnies en tête de pont dans la partie est de Saint-Simon et le bois Oreste. Le 29e a pour mission, dans la journée du 8, d’élargir cette tête de pont et de pousser ses éléments avancés sur la ligne Haut des Carrières-ferme-la –Motte.

A peine les deux bataillons ( 1er à droite, 3e à gauche ), chargés de remplir cette mission ont-ils abordé le canal que l’ennemi, appuyé par un feu violent, tente, dans un effort énergique, de rejeter nos avant-postes sur les passerelles. Malgré les pertes sérieuses, malgré la brusquerie et la violence de cette attaque, nos troupes s’accrochent au terrain, arrêtent l’élan de l’ennemi et s’élancent à sa poursuite sur un sol jonché de cadavres : Saint-Simon est ainsi entièrement conquis. Mais, au moment d’en déboucher, les 1er et 3e bataillons sont soumis aux feux nourris de mitrailleuses très nombreuses installées vers les Ormeaux, le moulin Roblot et le cimetière d’Avesne.

L’avance ne peut se continuer que par la manœuvre.

La progression par le nord ( 3e bataillon), sur le vaste glacis constitué par le plateau d’Artemps, ne peut se faire que pied à pied.

Au sud, le 1er bataillon, manœuvrant par la droite, s’infiltre hardiment entre Avesne et le canal, puis, progressant maison par maison dans le village, il arrive, après plusieurs heures d’efforts, à sa lisière est. A ce moment, l’ennemi, menacé dans la partie sud de sa ligne d’avant-postes, décolle visiblement, sous la pression de notre aile droite, et porte ses éléments avancés sur la ligne Haut des Carrières-ferme la Motte. Nous nous installons pour la nuit au moulin Roblot et aux lisières est d’Avesne. L’attaque est reprise le lendemain 9 septembre, à 6 heures. Protégé par un barrage roulant, le régiment s’ébranle dans un ordre parfait et progresse rapidement jusqu’aux lisières Est de Clastres, où des prisonniers sont fait. La réaction de l’ennemi devient plus violente après le passage de la voie ferrée et ce n’est qu’avec de multiples efforts que le régiment atteint l’objectif assigné : cote 117-ferme le Fay-cote 95.

 

10 septembre.

L’ordre reçu dans la nuit du 9 au 10 porte de reprendre l’attaque à l’aube. La progression se relève dès d’abord très difficile. La coulée dénudée qui court de Lizerolles à Urvillers est commandée de toutes parts par les positions dominantes d’Essigny et de Benay. Les allemands, solidement installés sur ces deux points d’appui, sont couvert en avant par une véritable chaîne de mitrailleuses, allant de la station d’Essigny et des vergers sud du village aux bois de la cote 109 et de la cote 95.

Sous le feu croisés de cette défense, les 1er et 3e bataillons procèdent à une marche par infiltration, avancent en rampant, et profitent judicieusement des légers  mouvements du terrain qui sillonnent la coulée.

A gauche, le 3e bataillon, arrivé presque aussitôt au contact du massif d’Essigny, est pris violemment à partie  par des mitrailleuses de flanc et par l’artillerie ennemie. Il parvient cependant à gagner du terrain et, après une manœuvre serrée où notre artillerie dut intervenir à plusieurs reprises, il s’empare du bois de la cote 109. Des corps à corps se produisent dans le bois. Des mitrailleuses y sont capturées et de fortes pertes infligées à l’adversaire.

A droite, le 1er bataillon, tirant parti, avec audace et initiative, de la dépression située au nord-ouest de Hinacourt, progresse hardiment sous le feu des mitrailleuses de Benay et, poussant en flèche, atteint le chemin creux d’Hinacourt-carrefour des Six-Chemins.

L’ennemi réagit violemment. Vers 15 heures, il effectue sur le bois de la cote 109 une contre-attaque en force que nos feux clouent sur place. Le régiment ayant pris contact sur tout son front avec la ligne de résistance ennemie, reçoit l’ordre de s’installer sur ses positions.

Assurer le passage du canal, occuper deux villages et la forte position de la cote 117, progresser de neuf kilomètres, tels furent les résultats de trois journées de durs combats où se manifestèrent brillamment l’entrain, l’endurance et la ténacité de tous et qui nous coûtèrent cent soixante-deux pertes, dont trente tués.

Dans la soirée du 10, le général commandant la 169e division d’infanterie téléphonait :

«  Demain, le régiment Lenfant se consolidera sur le terrain conquis, en particulier sur la position de résistance des avant-postes. Il poussera des reconnaissances en avant de son front.

«  Le général commandant la 169e division remercie le 29e régiment d’infanterie de la bonne volonté, de l’énergie dont il a fait preuve aujourd’hui, sans se laisser arrêter par le mauvais temps et les mitrailleuses ennemies »

 

Le régiment maintient et consolide les positions conquises et, le 13 septembre, est relevé par les 13e régiment d’infanterie à droite et 39e régiment d’infanterie à gauche.

Il se rend à Ollezy, Eaucourt et Aubigny.

 

 

II.--- ATTAQUE D’URVILLERS

Le 27 septembre, au matin, le régiment, après avoir relevé le 39e, est en ligne à l’est d’ Essigny, avec le 2e bataillon (Gey) à droite, le 1er bataillon (Stiot ) à gauche.

Le 28, des reconnaissances sont poussées jusqu’aux avant postes ennemis en avant d’Urvillers et une attaque est ordonnée pour le lendemain, à 10 h. 30. Les reconnaissances et les photographies ont fait ressortir que la position à enlever est extrêmement forte. Elle comprend plusieurs lignes de défense, d’excellents flanquements et des réduits à l’intérieur du village.

Le 29, l’infanterie, pleine d’entrain, s’élance à l’assaut. Le bataillon de gauche  est presque aussitôt arrêté par un violent barrage ennemi. La progression est poursuivie immédiatement et avec une remarquable énergie, bien que très gênée par le feu de très nombreuses mitrailleuses ennemies établies au nord et près de la route Clastres-Urvillers.

Le bataillon de droite avance brillamment, atteint le village qu’il déborde par le sud-est, faisant de nombreux prisonniers. A midi 30, il a atteint le Nouveau-Monde, où il est fixé par une très forte résistance ennemie.

Le bataillon de gauche est découvert sur son flanc. Le régiment de droite de la division voisine, qui doit l’appuyer par une attaque d’Essigny vers le nord, en direction des cotes 88 et 109, n’a pu déboucher. Il parvient, avec les plus grandes difficultés, à atteindre les abords d’Urvillers. Il se heurte à de nombreux nids de mitrailleuses et à une résistance acharnée de l’ennemi, auquel il fait éprouver des pertes sérieuses ; lui-même en subit de graves.

Le bataillon de soutien reçoit l’ordre, à 15 heures, d’envoyer une compagnie pour renforcer entre les deux bataillons. Cette compagnie n’était pas encore en place quand, à 15 h. 15, se produit sur le bataillon de droite, une brusque contre-attaque des plus violentes, accompagnée de flammenwerfers.

Les deux compagnies de tête du bataillon de droite, en présence de la supériorité de l’effectif et des moyens de l’ennemi, perdent la partie nord du village, mais s’accrochent à sa partie sud-est, où elles se maintiennent coûte que coûte, avec un courage digne de tous éloges.

Jusqu’au soir, des tentatives sont renouvelées, avec un véritable héroïsme, pour reprendre le terrain qu’il a fallu céder ; toutes se brisent devant les mitrailleuses nombreuses que l’ennemi a installées au milieu du chaos du village détruit, qui ne constitue qu’une série de trous d’obus et de mines.

L’obscurité est arrivée.

Au cours de cette journée, l’attitude des deux bataillons, spécialement du 2e, a été superbe. Le 1er bataillon a été très éprouvé par cette lutte contre les mitrailleuses, lutte qui s’est traduite par des corps à corps répétés où ont succombé de nombreux officiers et gradés ( sous-lieutenant de Reboul, sous-lieutenant Dubois, sous-lieutenant Maugenest, lieutenant Rouer, lieutenant Besson, adjudant Auclair ).

Malgré tout, il a tenu et a gagné peu a peu du terrain, brisant la résistance opiniâtre d’un ennemi puissamment organisé et sachant profiter des très sérieux avantages que lui donnait le terrain.

Plus de trois cent prisonniers ont été capturés, le 29 septembre, et un grand nombre de cadavres recouvrent le terrain. En outre, un très important matériel, dont plusieurs minenwerfers, est resté entre nos mains.

Dans le courant de la nuit du 29 au 30, l’ennemi a encore renforcé sérieusement ses moyens de défense. Il a tenté, par plusieurs fois, de déloger nos bataillons de la partie du village où ils sont accrochés. Mais l’énergique résistance des nôtres a fait échouer tous ses efforts. Dans la partie sud-ouest du village, en particulier, le sous-lieutenant Maugenest a défendu, dans une lutte acharnée, le chemin creux où il a pris pied, a tenu tête, avec une poignée d’hommes, à des attaques en nombre et y a succombé glorieusement avec la plupart de ses hommes.

Dès le point du jour, de nouvelles mitrailleuses se dévoilent à la sortie de nos premières patrouilles.

Pendant la journée du 30, de nouvelles tentatives sont faites pour s’emparer de vive force du village ; malgré leur vigueur, elles se heurtent à une vive résistance d’un ennemi averti et ne peuvent réaliser que des gains partiels.

Au cours de la nuit suivante, nos éléments infatigables, progressant pied à pied, parviennent à occuper toute la partie est d’Urvillers. Un dernier effort nous rend maîtres de la totalité du village et, poussant résolument de l’avant, le 2e bataillon atteint le Nouveau-Monde.

Grâce au progrès du bataillon de droite, le bataillon de gauche, dont le mouvement est, depuis deux jours, constamment ralenti par des feux de flanc venant de l’ouest, progresse à son tour et, en fin de journée, le régiment occupe l’objectif final assigné : l’ancienne première ligne française, entre la Croix brisée et le bois de la Source.

L’occupation définitive d’Urvillers a permis de constater l’organisation sévère de ce point d’appui dont la possession ne fut arrachée à l’ennemi qu’au prix de très durs efforts et de lourdes pertes.

 

 

III.—ATTAQUE DE LA LIGNE HINDENBURG

Malgré les fatigues supportées vaillamment, malgré la tension des nerfs causée par ces trois dures journées de combat, une nouvelle mission incombait à ces hommes qui avaient vu tomber la plupart de leurs chefs et de leurs gradés ( il ne restait plus au 1er bataillon qu’un commandant de compagnie et un officier mitrailleur)

Le 2 octobre au matin, des reconnaissances sont poussées sur la ligne Hindenbourg pour sonder la résistance ennemie. La présence de nombreuses mitrailleuses se décèle autour du village d’Itancourt et l’artillerie ennemie réagit violemment.

Une attaque est montée pour 15 h. 30, qui doit être menée par les deux bataillons de tête, le 2e bataillon à droite, le 1er à gauche, renforcés par une compagnie du bataillon de soutien.

A l’heure fixée, les vagues d’assaut bondissent hors de leurs tranchées, avec un ensemble parfait, sur tout le front du régiment. Les trois cents premiers mètres sont franchis à belle allure, mais aussitôt l’ennemi, aux aguets, déclenche un très violent tir de barrage d’artillerie et de mitrailleuses.

La position ennemie d’Itancourt se prête merveilleusement à la défense ; elle est flanquée par de nombreux organes qui balaient de leurs feux tout le terrain en avant des tranchées. Nos éléments de droite, un instant arrêtés dans leur élan par la brutalité de la riposte allemande, repartent aussitôt, énergiquement entraînés par leurs chefs. Mais ils ne peuvent progresser au delà de la première crête et sont obligés, devant la violence du feu ennemi, de s’accrocher au terrain.

A gauche, la bataillon Stiot, poussant plus loin encore sa progression, a traversé l’enchevêtrement des premiers réseaux et occupé une partie des tranchées ennemies. Les 9e et 3e compagnies progressent à la grenade par les boyaux, se dirigent vers la voie ferrée. Mais des contre-attaques violentes se déclenchent ; le bataillon, découvert à droite et à gauche et menacé d’encerclement, se replie pied à pied sur sa ligne de départ. Le sous-lieutenant Vigouroux et le lieutenant Voirin sont grièvement blessés en protégeant, par des corps à corps héroïques, le repli du bataillon. Deux sections de mitrailleuses chargées de flanquer l’attaque à gauche, après le passage des réseaux, contribuent puissamment à enrayer les contre-attaques ennemies. Sous un bombardement effroyable, elles tirent jusqu’à leur derrière bande et sont presque anéanties.

Pendant les jours suivants, des reconnaissances quotidiennes, conduites avec audace et sang-froid, permettent de constater la forte occupation de la ligne.

A peine remis des combats précédents qui, de Saint-Simon, par Avesne et la cote 117, l’avaient amené aux lisières de Benay, le régiment venait encore de subir, pendant cette période, des pertes sévères ( quatre-vingt-douze tués, dont cinq officiers ; deux cent quatre blessés, dont onze officiers ) qui, autant et peut-être plus que les fatigues éprouvées, influaient sur le moral de la troupe courageuse, mais épuisé.

Ce fut avec entrain cependant que, le 9 octobre, une reconnaissance énergiquement menée étant parvenue, à 8 h. 45, dans la tranchée Falkenhayn, le régiment, s’ébranlait, à 9 h. 30, le 3e bataillon( Ferry) en tête, traversait Itancourt et la position Hindenburg et atteignait, à la nuit, la ligne bois de Milo-bois des Muettes.

Le 10 au matin, le mouvement en avant reprenait jusqu’au 13 au matin, où le régiment était relevé.

En résumé, depuis le 8 septembre, le 29e régiment d’infanterie, combattant sans arrêt pendant plusieurs jours, a réalisé, par ses seuls moyens, de Saint-Simon aux abords de Benay, une avance de 9 kilomètres ; au cours des combats de la fin de septembre, il lutta pied à pied, depuis les lisières est d’Essigny jusqu’à Itancourt, sur un parcours de plus de 5 kilomètres, barrés par le point d’appui très fort d’Urvillers, où furent capturés plus de trois cent cinquante prisonniers et un très gros matériel ; puis, traversant la position Hindenburg, il continua la poursuite jusqu'à la relève de la division.

Une fois de plus, avec une énergie tenace, malgré de très grosses fatigues, le 29e avait fait sans bruit, mais vaillamment, son devoir, tout son devoir, toujours fidèle à sa belle et ancienne devise : « Res praestant fidem, non verba »

A la suite des opérations du 8 au 12 septembre et du 28 septembre au 13 octobre, le 29e régiment obtient une deuxième citation à l’ordre de l’armée.

La fourragère lui est attribuée.

Apres étapes à Urvillers et la Neuville-en-Beine, le régiment s’embarque à Flavy-le-Martel, le 16 octobre, et vient cantonner, le 17, à Grandvilliers ( Oise ).

Le 1er novembre, ordre est reçu de se porter dans la direction de Guise.

Le régiment se met en route, par étapes, par Montdidier et Saint-Quentin. C’est à Macquigny, le 10 novembre, dans la soirée, que la nouvelle de l’acceptation des conditions de l’armistice parvient aux troupes.

Continuant sa marche en avant, le 29e atteint la frontière belge le 14 novembre et y séjourne jusqu’au 17, dans une large formation d’avant-postes.

Le 18 il est à Chimay ( Belgique ) et le 19 à Couvin, jusqu’au 4 décembre.

La 169e division d’infanterie est alors rattachée organiquement au 36e corps d’armée.

 

 

 

 

Le Général HELY D’OISSEL

Commandant le 8e corps d’armée

A Monsieur le Général

            Commandant la 169e division

 

            Mon cher général,

Par suite de la réorganisation des corps d’armée, le grand quartier général a décidé que la 169e division ne ferait plus partie organiquement du 8e corps.

Je ne veux pas me séparer de cette belle division sans lui adresser, par votre intermédiaire, l’expression de mes regrets, en même temps que mes remerciements pour le zèle et le dévouement dont elle n’a cessé de me donner des témoignages pendant les deux années que je l’ai eue sous mes ordres.

Je ne peux pas oublier le travail que nous avons eu a fournir ensemble à Maisons-de-Champagne et en Argonne pour l’organisation et la défense de ce secteur. C’est un travail minutieux et de longue haleine qui nous a permis d’arrêter victorieusement l’offensive  allemande au mois de juillet dernier.

Au mois d’avril 1917, j’ai pu apprécier le mordant et l’endurance de vos trois régiments, autant que l’élévation de leur moral dans la rude attaque du Cornillet. De tels souvenirs ne se perdent pas.

Cette longue période de guerre a été couronnée par vos glorieux exploits dans la région de Montdidier, à la bataille de Saint-Quentin et dans la poursuite de l’ennemi en retraite, et si j’ai eu le regret de ne pas être à votre tête pendant ces derniers mois, j’ai eu, du moins, la très grande satisfaction de recueillir sur la 169e division d’infanterie les plus beaux éloges de la bouche des généraux sous les ordres desquels vous avez eu à combattre.

Le 39e régiment m’est laissé ; il continuera parmi nous les traditions  de votre division, dont il ne cessera d’entretenir le souvenir.

Veuillez, mon cher général, vous charger de redire à tous vos subordonnés, l’expression émue de mon attachement. Je savais que je pouvais compter sur eux tous ; ils savent que, comme autrefois, ils peuvent compter sur la fidélité de leur ancien commandant de corps d’armée.

Signé : HELY D’OISSEL

 

 

Puis le 29e prend part à la garde de la frontière franco-belge dans la région de Bavay-Maubeuge.

Le général commandant le 36e corps d’armée adressait l’ordre suivant :

 

« La 169e division d’infanterie, affectée au corps d’armée au moment  de l’armistice, lui est enlevée à la date du 11 janvier 1919, par les exigences de la démobilisation.

«  Pendant cette courte période, cette magnifique division s’est montrée digne de sa brillante réputation et de son glorieux passé. Elle s’est fait remarquer par son entrain, sa belle tenue, son esprit de discipline.

«  Le général commandant le corps d’armée, en exprimant au général Serot Alméras les vifs regrets que lui cause le départ de la 169e division, est heureux d’adresser à tous le témoignage de sa satisfaction. »

 

( Ordre général N° 276 du 9/1/19 du 36e corps d’armée. )

 

Par suite de la dissolution de la 169e division, dont il a fait partie pendant deux ans, le 29e reforme avec le 13e, la 32e brigade et rejoint, le 16 janvier, la 16e division et le 8e corps d’armée à Fourmies.

 

 

 

ORDRE D’ADIEUX DU GENERAL  commandant la 169e division d’infanterie

 

OFFICIERS, SOUS-OFFICIERS, CAPORAUX

BRIGADIERS ET SOLDATS DE LA 169e DIVISION

 

 

Dans quelques jours, la division aura été dissoute.

A vous tous, que j’ai eu l’honneur de commander depuis sa formation, et dont, pendant deux ans, j’ai admiré journellement les solides vertus militaires, merci pour l’esprit de discipline, le dévouement, l’endurance, le courage, la foi inébranlable dans la victoire dont vous avez fait preuve en toutes circonstances.

Dans les épreuves inévitables de la vie qui vous attendent, vous apporterez toujours ces qualités d’énergie, de solidité, de respect de l’ordre et de l’autorité, qui auront été votre force pendant la guerre.

La division, dans toutes les opérations auxquelles elle a pris part, a eu la bonne fortune de ne jamais connaître que le succès. Vous avez le droit d’en être très fiers.

Pendant la dure période d’avril à novembre 1918, dans les régions de Montdidier et de Saint-Quentin, vous avez capturé trois mille cent prisonniers, trente canons, soixante-dix-huit minenwerfers, six cent trente mitrailleuses, et, au cours de violents combats, refoulé l’ennemi sur 50 kilomètres de profondeur.

Voila de quoi justifier l’emblème que la division s’était donné, cette branche de houx, symbole de votre vaillance, avec sa jolie devise : « Houx je suis, je pique ».

Dans l’avenir, n’oubliez pas la petit branche de houx, elle vous rappellera la chère division.

Ayez de temps en temps aussi une pensée pour votre ancien général, qui, lui, conservera toujours de vous un fidèle et bien vivant souvenir.

Je salue pour la dernière fois vos drapeaux et vos fanions, avec les glorieux insignes qui y sont épinglés.

Avesnes, le 10 janvier 1919.

 

Le Général commandant la 169e division,

Signé : SEROT ALMERAS.

 

 

CHEFS DE CORPS Au cours de la campagne.

 

   MM. DELAUNAY……Colonel commandant le régiment à la mobilisation.

                                           Blessé le 20 août 1914, à Saint-Georges.

DE BELENET……Chef de bataillon commandant, par intérim, le régiment 

                                du 26 août au 6 octobre 1914                                                                                                       

                    Blessé le 6 octobre 1914, à Saint-Agnant.                  

PERRIN………… Lieutenant –colonel, du 17 octobre 1914 au 8 juillet 1915.

Blessé le 8 juillet 1915, à la Tête-à-Vache ( forêt    d’Apremont)

AUBERT…………Lieutenant-colonel, du 10 au 21 juillet 1915.

Tué le 21 juillet 1915, à la Tête-à-Vache ( forêt d’Apremont)

PERRIN………….Lieutenant-colonel, du 28 juillet au 31 août 1915.

Blessé mortellement, le 31 août 1915, à la Tête-à-Vache ( forêt d’Apremont )

            LENFANT…………Lieutenant-colonel, du 12 septembre 1915, et colonel.

 

 

PERTES

OFFICIERS

Tués……………………………………………41

Blessés mortellement………………………….17

Disparus ( présumés tués )……………………...4

Blessés………………………………………..111

Morts de maladie………………………………..3

 

TROUPE

Tués………………………………………….1.189

Blessés mortellement………………………….724

Disparus ( présumés tués )………………..…...353

Blessés…………………………………...…..5.012

Morts de maladie……………………………....458

 

 

 

 

CITATIONS ET TEMOIGNAGES DE SATISFACTION

ACCORDES AU REGIMENT AU COURS DE LA CAMPAGNE.

 

 

 

ATTAQUE DU BOIS D’AILLY

22-26 avril 1915

 

 

ORDRE DE LA 1re ARMEE N° 184 DU 21 MAI 1915

CITATION DE LA 7e COMPAGNIE

 

 

Du 22 au 26 avril, soumise à un bombardement très violent,a lutté sans répit, pendant quatre jours repoussant avec un courage et une énergie inlassables les attaques continuelles de l’ennemi, et s’est maintenue avec une ténacité digne d’éloges sur le terrain conquis.

Signé : Général ROQUES.

 

 

 

 

COMBATS DE LA TETE-A-VACHE.

Juin-juillet 1915

 

ORDRE N° 183 DU 9 JUIN 1915 DU GENERAL ROUQUEROL

Commandant la 16e division

 

 

TEMOIGNAGES DE SATISFACTION :  5e, 6e, 11e, 12e Compagnies

            L’ennemi a prononcé, le 5 juin, une violente attaque sur la Tête-à-Vache.

La vigilance et la rigueur des 5e, 6e, 11e, et 12 compagnies du 29e régiment d’infanterie l’ont fait piteusement échouer.

Les 1er, 2,3, et 4 juin, nos lignes de la Tête-à-Vache étaient violemment bombardées.

Le 5 juin, un bombardement plus intense que ceux des jours précédents durait de 12 h. 15 à 14 heures.

 Cependant, à 13 h. 50, deux explosions de mines, à peu d’intervalle, achevaient une importante préparation d’attaque.

Instantanément, le feu des défenseurs ( fusils et grenades ) éclatait dans l’aveuglement de la poussière des mines et le 75 balayait les boyaux ennemis.

Les assaillants s’élançaient en grand nombre sur leurs parapets ; impuissants à les franchir devant la vigueur et la soudaineté de la défense, ils retombaient dans leurs tranchées ; leur échec était complet.

Notre artillerie lourde, aussitôt déclenchée, battait avec précision les carrefours à l’arrière.

Il est prouvé que l’ennemi a subi de lourdes pertes.

La valeur du soldats, la collaboration étroite de l’infanterie et de l’artillerie ont paralysé l’attaque.

Et, peu après ce combat, le travail combiné du génie et de l’infanterie avait réparé les dégâts du bombardement ; une nouvelle attaque eût été reçue encore mieux que la première.

Cet exemple est un témoignage de la valeur, de la vigilance et de l’union des troupes de la 16e division.

Conservons ces qualités, elles nous assurent l’inviolabilité du front qui nous est confié.

Signé : Général ROUQUEROL

 

 

 

 

ATTAQUE DES MONTS

17 avril-29 mai 1917.

 

ORDRE N° 248 DU 10e CORPS D’ARMEE DU 9 MAI 1917.

 

 

Le général commandant le 10e corps d’armée se facilite d’avoir momentanément sous ses ordres la 169e division, dont le chef lui est connu, et dont deux régiments, le 13e et le 29e d’infanterie, ont fait partie de la 16e division qu’il a commandée, à la fin de 1914 et au commencement de 1915, dans la foret d’Apremont.

Il a apprécié, à cette époque, la constance et l’énergie de ces beaux régiments, auxquels le 296e n’est pas inférieur : il vient d’en donner la preuve.

Le général commandant le 10e corps d’armée sera heureux de revoir les braves gens, officiers et soldats, qui ont vaillamment servi sous ses ordres.

Signé : Général VANDENBERG

 

 

 

ORDRE DU 10e CORPS D’ARMEE DU 30 MAI 1917.

 

 

Le général commandant le 10e corps d’armée est heureux d’exprimer au 29e régiment d’infanterie, toute sa satisfaction pour le concours qu’il a prêté à la 20e division du 14 au 26 mai, dans l’occupation de positions que son frère d’armes, le 296e d’infanterie, venait d’enlever au cours d’une brillante attaque.

Le 29e a pris à cœur d’organiser sous des bombardements incessants ce nouveau secteur, faisant preuve de belles qualités d’ordre, de calme et de discipline.

Signé : Général VANDENBERG

 

 

 

 

REGION DE MONTDIDIER.

Opération du19juillet 1918.

 

 

ORDRE N° 608-OP DE LA 3e ARMEE N° 3.598/3 DU 19/7/18

FELICITATIONS DU GENERAL HUMBERT

COMMANDANT LA 3e ARMEE

 

Ce matin, 19 juillet, la 169e division a pénétré dans les lignes allemandes, entre Rubescourt et le Frétoy, sur un front de 800 mètres et une profondeur de 1.200 à 1.400 mètres, capturant un officier et quatre-vingts hommes, enlevant à l’ennemi cinq mitrailleuses, de nombreux fusils et des documents de toutes sortes, détruisant des minenwerfers et des abris.

L’opération a été exécutée, avec un entrain superbe, par un bataillon du 29e régiment d’infanterie, une compagnie du 13e infanterie et une section de génie, sous le protection d’un barrage roulant et de tirs indirects de mitrailleuses.

La préparation parfaite du commandement et des états-majors, l’habilité et la bravoure des exécutants, fantassins, artilleurs et sapeurs, ont amené ce brillant succès.

Le général commandant l’armée adresse ses félicitations à tous.

Il accorde trois médailles militaires et six citations à l’ordre de l’armée.

 

 

ORDRE N° 437 DU 35e CORPS D’ARMEE DU 29 JUILLET 1918

CITATION DU 3e BATAILLON

 

Le 19 juillet 1918, le 3e bataillon du 29e régiment d’infanterie, énergiquement commandé par son chef, le commandant Ferry, s’est porté, avec un superbe élan, contre une position ennemies fortement défendue et a ramené dans nos lignes quatre-vingt-trois prisonniers, dont un officier, sept mitrailleuses, de nombreux fusils, après avoir détruit trois minenwerfers qu’il ne pouvait emporter et fait subir des pertes importantes à la troupe attaquée.

Signé : Général JACQUOT.

 

 

 

ATTAQUE SUR ASSAINVILLERS

9 au 11 août 1918.

 

ORDRE GENERAL N° 111 DE LA 1re ARMEE DU 13 SEPTEMBRE 1918

CITATION DU 29e REGIMENT D’INFANTERIE

 

Très bon régiment qui, le 9 août 1918, sous le commandement éclairé  de son chef ; le colonel Lenfant, s’est porté avec une ardeur remarquable à l’attaque de fortes positions ennemies. Malgré des résistances très sérieuses, ayant obligé à de nombreux corps à corps, a réalisé, en deux heures, une avance de 4 kilomètres, atteignant brillamment tous ses objectifs, faisant plus de cinq cents prisonniers, capturant plus de vingt canons ou minenwerfers et de cent mitrailleuses, ainsi qu’un matériel considérable.

Le lendemain, a poursuivi son offensive, progressant au total de 12 kilomètres en moins de trente heures.

Lors de l’offensive allemande du 9 juin 1918, avait su, par sa belle résistance, maintenir l’intégrité de sa position principale de défense.

Signé : Général DEBENEY.

 

 

ATTAQUE SUR BUS ( LA COTE 106 )

11 et 18 août 1918

 

ORDRE GENERAL N° 442 DU 35e CORPS D’ARMEE DU 31 AOUT 1918

CITATION DU 29e REGIMENT D’INFANTERIE

 

Très beau régiment pour lequel les durs combats menés en forêt d’Apremont, de septembre 1914 à janvier 1916, puis aux Eparges, de mars à juin 1916, constituent un passé glorieux.

S’était signalé, le 9 juin 1918, par sa belle résistance à l’offensive allemande et, le 9 août, par la superbe attaque qui lui a valu près de cinq cents prisonniers, plus vingt canons ou minenwerfers et de cent mitrailleuses.

 Pendant les opérations du 11 au 18 août, vient, sous les ordres du colonel Lenfant, de donner une nouvelle preuve de ses belles qualités d’endurance et d’entrain, supportant sans faiblir des bombardements d’une extrême violence, à obus explosifs et toxiques. S’est signalé en particulier le 11août où, formant avant-garde de la division, et refoulant vigoureusement un ennemi qui balayait le terrain de ses feux de mitrailleuses, il a donné l’assaut à un bois très fortement organisé et où les dernières résistances durent être réduites à la grenade.

 

Signé : Général JACQUOT.

 

 

 

COMBAT DE SAINT-SIMON-CLASTRES

8, 9 et 10 septembre 1918.

 

ORDRE GENERAL N° 341 DE LA  169e DIVISION D’INFANTERIE

Du 22 septembre 1918

 

CITATION DU 1er BATAILLON

 

Excellent bataillon qui, sous les ordres de son chef, le chef de bataillon Stiot, s’était déjà signalé par sa belle conduite au feu lors de l’attaque allemande du 9 juin 1918, puis le 11 août, aux cours des opérations offensives auxquelles a pris part la division.

Vient de donner une nouvelle preuve de son entrain, de son endurance et de ses belles qualités manouvrières dans la poursuite  de l’ennemi, les 8, 9, et 10 septembre, en exécutant une progression de plus de 8 kilomètres dans des conditions parfois très difficiles du fait des nombreuses mitrailleuses ennemies qu’il a fallu réduire.

 

Signé : GENERAL SEROT ALMERAS.

 

 

 

COMBATS D’URVILLERS, D’ITANCOURT,

LIGNE HINDENBURG

 

ORDRE N° 481 DU 31e CORPS D’ARMEE DU 18 OCTOBRE 1918

 

Au moment où la 169e division d’infanterie passe en réserve d’armée, le général commandant le 31e corps d’armée est heureux d’adresser au général Serot Alméras et à ses vaillantes troupes ses plus vives félicitations.

A la suite de durs combats, méthodiquement et énergiquement menés pendant plusieurs semaines, la 169e division, progressant au milieu des positions solidement fortifiées de l’ennemi, a réalisé, en combattant, une avance de plus de 30 kilomètres, enlevant de haute lutte plusieurs villages organisés, faisant de nombreux prisonniers et capturant à l’ennemi un matériel considérable.

Le superbe effort fourni par cette belle division est un sur garant pour ses succès futurs.

Signé : Général TOULORGE

 

 

 

ORDRE GENERAL N° 374 DE LA 169e DIVISION D’INFANTERIE

DU 30 NOVEMBRE 1918

 

CITATION DU 2e BATAILLON

 

Très beau bataillon qui, sous le commandement du capitaine Gey, le 9 août  1918, a eu une brillante conduite lors de l’attaque et la prise d’Assainvillers, capturant environ deux cent cinquante prisonniers, une batterie  d’artillerie mixte de 105 et 77 ( personnel et matériel ), quatre-vingt-dix mitrailleuses et trente-trois minenwerfers.

Engagé en première ligne du 28 septembre au 2 octobre 1918, s’est emparé, après une lutte acharnée, du village très fortement organisé d’Urvillers, malgré de furieuses contre-attaques, capturant plus de deux cents prisonniers, quarante-trois mitrailleuses, plusieurs pièces d’artillerie et un très important matériel.

 

Signé : Général SEROT ALMERAS

 

 

 

ORDRE GENERAL N° 213 DE LA 1re ARMEE DU 18 DECEMBRE 1918

CITATION DU 29e REGIMENT D’INFANTERIE

 

 

Excellent régiment qui, depuis le début de la campagne, s’est signalé en toutes circonstances : en 1914 et 1915, en forêt d’Apremont et Woêvre ; en 1916, aux Eparges ; en 1917, aux attaques en Champagne du massif de Moronvillers ; en fin d’avril à août 1918, dans la région de Montdidier, particulièrement les 9 juin, 19 juillet, 9 et11 août. Vient de donner la preuve, pendant six mois, de la plus belle endurance, en fournissant, du 30 mars au 12 octobre 1918, dans des conditions spécialement pénibles, des efforts continus, montrant les meilleures qualités offensives, sous les ordres de son chef, le colonel Lenfant. Du 8 au 10 septembre, formant avant-garde de la division dans la région sud de Saint-Quentin, a réalisé une progression de 9 kilomètres en faisant tomber de forts points d’appui dans des conditions parfois très dures, puis, au cours d’une avance de 20 kilomètres effectuée par sa division jusqu’au 12 octobre, a exécuté de vigoureuses et brillantes attaques, particulièrement du 29 septembre au 2 octobre, où il a livré, à Urvillers, des combats acharnés qui lui ont valu, avec la prise de cette position très solidement fortifiée, la capture de trois cent cinquante prisonniers environ ( de cinq régiments de deux divisions différentes ) et d’un matériel, important dont treize minenwerfers, soixante-sept mitrailleuses, dix huit mitraillettes et vingt et un fusils antitanks.

 

Signé : Général DEBENEY.

 

 

 

ORDRE GENERAL N° 140-F

 

Par application des prescriptions de la circulaire 2.156/D du 22 février 1918, le maréchal de France commandant en chef les armées françaises de l’Est a décidé que les unités ci-dessous auront droit au port de la fourragère, aux couleurs du ruban de la croix de guerre.

 

 

29e REGIMENT D’INFANTERIE

G.Q.G. ( N° 23.196 ),le19 décembre1918.

Le Maréchal de France,

Commandant en chef les armées françaises de l’Est.

Signé : PETAIN

 

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