Carnet de guerre d’Édouard Oursel,

Brancardier au 236ème régiment d’infanterie, campagne de 1914

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   « Je viens de retrouver dans les affaires de mon arrière-grand-père, Édouard Oursel, son carnet de guerre 14/18 brancardier au 236ème d’Infanterie, et quelques cartes postales de lui avec son régiment.

Afin de ne pas toucher beaucoup à son carnet, je l’ai réécrit complètement, je vous le joins.

Je n’ai pas l’habitude de ces documents mais depuis que j’ai lu ce carnet je suis très touché par ce que j’ai découvert son mon arrière-grand-père, j’ai connu sa femme mon arrière-grand-mère, par contre je n’ai connu aucun de mes arrière-grands-pères ou grands-pères, ils sont morts avant ma naissance. »

Gilles, juin 2008

 

 

 Avant-propos

Le 236e régiment d’infanterie,  en août 1914, est mobilisé à Caen.

Il fait partie de la 105e brigade, qui fait elle-même partie de la 53e division d’infanterie de réserve. Il comprend 2 bataillons et a comme effectif 2200 hommes et 113 chevaux.

 

 

 

 

 

Départ de Caen le 9 août, 3 heures de l’après-midi, passé à Aubergenville vers 10 heures du soir, arrivé à Bucy-lès-Pierrepont le 10 à 8 heures du matin (grande halte)

 

Départ à 11 heures de La Neuville-Bosmont en 5 heures, par une chaleur accablante. Il en reste la moitié du bataillon sur le bord de la route.

11 août

Départ de La Neuville-Bosmont pour Fontaine-lès-Vervins en passent pour Vervins, nous sommes resté dans cette localité 5 jours puis étant brancardier je suis parti à la 21ème compagnie (*) ou nous entrons en subalternes et que étant arrivé à La Cloperie où nous avons resté encore 5 jours.

 

(*) : La 21e compagnie fait partie du 1e bataillon du 236e RI. Elle est commandée par le capitaine HUE

21 août

Départ de La Cloperie pour La Flamanderie où nous avons vu les premiers Anglais ;

Le 22 août

Départ de La Flamanderie pour Avesnelle. Feuillage à Avesnes.

Le 23 août

Départ pour Avesnes à 3 heures du matin, passé à Avesnes à 4 ¼ heures du matin, marchons aux pas, nous avons tiré 2 aéroplanes Allemand mais nous sommes arrivés à 10 heures du soir à Cousolre où nous cantonnons

Le 24 août

Départ de Cousolre le matin à 6 heures 20.

Nous battons en retraite, nous passons la nuit dans un champ près des Allemands, mais nous n’avons pas combattu, depuis la veille nous ne voyons que des émigrants Belges qui guettent leurs pays.

Nous voyons une trentaine de Chasseurs à pied du 48ème tout ce qui reste de leur compagnie, ils ont été fusillé par des Allemands déguisés en Anglais.

Le 25 août

Nous avons encore passé la nuit dehors par la pluie, nous avons eu une alerte, mais c’était une méprise ceci se passait au Corbeau, nous avions passé près de Maubeuge.

26 août

Départ du Corbeau pour La Neuville-les-Dorengt où nous arrivons à minuit après une marche de plus de 60 kilomètres, nous l’avons échappé belle dans cette journée, nous étions complètement entourés par les Allemands et quelques obus sont venus tomber près de nous heureusement que l’artillerie française et anglaise était là, l’artillerie française rien que pour sa part en ont tué 6000 en un quart d’heure ceci se passait au Petit Fay.

27 août

Départ de La Neuville pour Puisieux nous y arrivons après une marche d’une quinzaine de kilomètres, nous y arrivons épuisés par la marche de la veille, nous en laissons une grande quantité sur la route.

28 août

Départ de Puisieux pour Hamégicourt, nous battons toujours en retraite, nous avons eu une rencontre avec les Hulans qui se sont reculés.

29 août

Nous prenons l’offensive nous avançons mais nous sommes bientôt forcés de reculer devant les forces supérieures.

C’est dans cette journée que je fais pour la première fois mon service de brancardier.

C’était horrible à voir ces pauvres gens mutilés et d’aucunes mourantes, nous allons pour ramasser les blessés du 6ème bataillon, mais nous sommes salués par une trentaine d’obus, ceci se passait à Moÿ que nous nous sommes forcé d’abandonner mais l’armée de renforts d’artillerie les oblige à reculer.

 

Nous passons la nuit au sud d’Hamégicourt dans un champ d’avoine, dans cette journée je perds mon sac avec tout mon linge et mes vivres de réserve qui étaient dedans, je n’ai plus de papier pour écrire mais cela ne me servait à rien car il y a huit jours que nous ne pouvons pas faire partir les lettres.

30 août

 Nous passons dans un petit bois au sud de Séry-lès-Mézières pour aller défendre le pont de ce village mais nous étions à peine arrivés dans ce bois que l’artillerie allemande tire dessus et c’est un miracle que nous ne soyons pas tous massacrés j’en vois tomber un obus à peine à 8 mètres de moi.

 

Nous sommes restés tout l’après-midi sous les feu de l’artillerie et sous les balles, nous sommes encore forcé de reculer, nous enlevons nos blessés que nous transportons à Hamégicourt.

 

À minuit nous retournons en chercher quelques-uns sur le lieu du combat et les Allemands nous saluent de quelques coups de fusil, nous passons la nuit avec les blessés à 2 Km à peine les lignes allemandes, les troupes françaises s’étaient reculées de 10 Km.

 

 

Le lendemain, le 31 août nous allons les rejoindre à La Fère d’où nous repartons pour Berteaucourt, mais nous n’y restons pas, les Allemands nous poursuivent, nous allons à Landricourt en passant par Saint-Gobain ou la réserve de Caen ce joint à nous pour boucher les rives mais nous n’y restons pas encore.

 

Nous repartons de suite pour Luges où nous arrivons le soir du 1er septembre et à 11 heures du soir nous repartons de nouveau pour Coincy d’où nous repartons à la tombée de la nuit, nous attaquons les Allemands près de Château-Thierry à 11 heures du soir.

Mais nous sommes repoussés nous relevons nos blessés et au jour nous les chargeons dans des voitures que nous avons réquisitionnés.

 

C’est à ce moment que nous voyons apparaître quelques Uhlans, nous leur montrons la croix rouge et ils ne nous inquiètent pas, nous nous hâtons de passer le dernier pont existant sur la Marne, à Mont-Saint-Père où nous laissons nos blessés, nous fuyons toujours sous le feu des Allemands jusqu'à Artonges.

 

Nous repartons à 3 heures du matin, nous passons à Montmirail et nous allons jusqu'à Morsains où des autobus viennent nous chercher pour nous conduire à la Motte-Tilly près de Nogent-sur-Seine dans l’Aube où nous devions défendre un pont nous arrivons le 4 à minuit.

Le 5 septembre

Des nouvelles arrivent, nous marchons de l’avant, des autobus reviennent nous chercher pour nous conduire à Beauchery.

Le 6 septembre

Les Allemands reçoivent une frottée, nous couchons dans un champ à coté de ce patelin.

Le lendemain 7 nous couchons dans un champ à Sancy-lès-Provins, j’étais couché à 10 mètres d’Oscar.

Le 8 Septembre

Nous marchons en avant nous passons à Monceaux-lès-Provins où a eu lieu la bataille, le village est pillé, toutes les maisons sont démolies par les feux de l’artillerie, c’est effrayant de voir l’effet de l’artillerie, nous voyons des cadavres d’Allemands et de chevaux.

 

Nous passons à Villeneuve-la-Lionne où l’orage nous prend et nous trempe jusqu’aux os. Nous bivouaquons à Vézier mais on se remet en marche, toujours sous l’eau et nous retournons cantonner à Villeneuve-la-Lionne à 10 heures du soir.

9 septembre

Nous sommes réveillés à 4 heures, mais nous partons qu’à 9 heures pour aller bivouaquer à Artonges dans le champ où nous avions déjà couché.

Le 10 septembre

Nous partons d’Artonges, nous passons à Courboin où l’on s’était déjà battu dans le cours de notre retraite nous passons à Château-Thierry et nous allons coucher à Mont-Saint-Père dont le pont avait été miné et sauté par nos soldats dans le cours de notre retraite.

Ici j’ai couché dans un lit que cela semblait bon de se déshabiller

Le 11 septembre

Nous allons coucher dans une ferme près de Dravigny (?) sous la pluie.

Le 12 septembre

Nous allons coucher à Brancourt sous une pluie à torrents nous sommes mouillés jusqu’aux os et c’est un miracle qu’on attrape rien.

Le 13 septembre

Départ de Brancourt nous passons à Jonchery où nous pouvons acheter du pain car pendant toute cette randonnée depuis la frontière de Belgique le ravitaillement est mal fait et nous mourrons de faim.

 

Nous passons à Guyancourt, Cormicy où nous croisons un fort convoi de prisonniers Allemands, puis Berry-au-Bac, Juvincourt et Amifontaine où nous touchons, gros comme un œuf de poule, du pain puis nous revenons cantonner à Juvincourt où nous trouvons à acheter des lapins que nous faisons cuire avec des pommes de terre et que nous mangeons la plupart sans pain.

Le 14 septembre

Nous partons de Juvincourt pour Berry-au-Bac.

Le canon fait rage, les blessés affluent de tous côtés, nous allons de l’avant nous essayons de franchir la crête mais la mitraille éclate par-dessus notre tête et c’est un miracle qu’il n’y ait personne de tué parmi nous, nous avons 2 blessés parmi les brancardiers dont un très légèrement.

Nous couchons dans un grenier d’une usine ou nous avions transporté nos blessés.

 

Le 15 septembre

Nous quittons Berry-au-Bac, à peine partis la fusillade et le canon recommencent, nous avons de grandes pertes pendant ces deux jours dans le régiment. (*) 

 

Nous allons à Cormicy où nous mangeons des biftecks de chevaux tués par les obus et que les ….. de la division ont fait cuire, nous retournons coucher sur le champ de bataille dans une meule de paille, toute la nuit les obus tombent autour de nous et la pluie se met à tomber, j’ai une mare d’eau sous moi en me levant le matin.

 

(*) : Rien n’est indiqué dans le journal du régiment (JMO)

Le 16 septembre

Nous restons toute la journée sur le champ de bataille, mais il y a moins de blessés que les jours précédents, le soir nous allons mener les blessés à Cormicy et nous y restons à coucher.

Le 17 septembre

Nous retournons à la même place que la veille pour panser les blessés et nous les transportons de nouveau à Cormicy que les Allemands bombardent.

Le 18 septembre

Nous restons par moitié à Cormicy pour le transport des blessés, nous sommes dans un restaurant qui n’a plus ni porte ni fenêtre tout est cassé par les éclats d’obus, à tout moment nous sommes obligés de nous réfugier dans la cave.

Le 19 septembre

Nous allons à notre tour ramasser les blessés, mais il n’y en a pas du régiment, malgré une vive canonnade, le soir je reçois 2 lettres de Flins une datée du 19 août et une du 23, elles ont mis un mois pour venir.

Le 20 septembre

Je reste à Cormicy, les Allemands le bombardent toujours l’église est effondrée, il n’y a plus que le clocher qui existe tous les blessés dont l’église était pleine sont évacués, plusieurs sont morts par l’effet du bombardement, 3 infirmiers qui les soignaient trouvent la mort (*) aussi un aumônier est blessé, toutes les maisons sont en parti démolies.

Tous les blessés sont évacués, et l’on parle de nous évacuer aussi car ce n’est pas prudent de rester ici.

 

Vers le soir, nous changeons de logement.

 

(*) : Rien n’est indiqué dans le journal du régiment (JMO)

Le 21 septembre

Nous allons à Sapigneul pour ramasser les blessés qui pourraient s’y trouver, là j’apprends par des camarades à Oscar qu’il à été blessé le 14 septembre mais ce n’est pas grave.

 

Le soir, nous regagnions Cormicy

Là une surprise nous attend, les camarades faisaient notre repas, tout était prêt, un obus arrive dans la cheminée et toute la cheminée s’écroule dans la marmite tout est à recommencer.

Le 22 septembre

Repos pour moi je reste à Cormicy, le village est toujours bombardé, un obus tombe dans la cour de la maison où nous sommes, tuant 2 soldats et un civil.

Le 23 septembre

Nous allons à Sapigneul à 7 heures du matin nous faisons une attaque mais nous sommes forcés de reculer avec beaucoup de pertes surtout de la 24ème compagnie dont je faisais partie auparavant, on parle de 70 tués ou blessés dans la compagnie. (*)

 

Nous passons la nuit à Sapigneul.

 

(*) : Rien n’est indiqué dans le journal du régiment (JMO)

Le 24 septembre

Nous retournons de nouveau à Sapigneul, c’est toujours le duel d’artillerie qui continue depuis le 14, cela n’a pas cessé nous ne ramassons que quelques blessés de la veille.

Le 25 septembre

Nous sommes restés à Sapigneul, nous sommes à peu près à l’abri des obus car nous sommes dans une cave avec les blessés que nous avons, ce sont les blessés de l’avant-veille que les infirmiers de la division devaient venir chercher la veille au soir mais que la canonnade des Allemands a empêcher d’approcher.

 

Vers 10 heures, la division viennent les chercher alors nous allons retrouver la compagnie qui est dans les tranchées.

 

Le soir, nous avons à subir un fort bombardement des Allemands. Les obus tombaient très près de nous, on se serrait dans les tranchées pendant ce temps nous entendions pendant au moins 2 heures la charge et la fusillade au loin, mais nous n’avons pas eu les résultats.

Le 26 septembre

Nous allons au poste de secours dans la sucrerie de Berry-au-Bac, c’est repos pour nous, cela n’empêche pas que 2 obus sont tombés sur notre logement mais il n’y a eu personne d’atteint.

Le 27 septembre

Nous retournons à la compagnie dans les tranchées que nous devons faire le long du canal, nous faisons de belles tranchées, elles ne sont pas sitôt faites qu’on nous apprend que nous allons en arrière pour nous reposer.

 

Nous partons à 3 heures du matin pour aller dans un bois entre Cormicy et Bouffignereux nous y restons le 28 et le 29 et le 30 nous allons coucher à Bouffignereux.

Le 1er octobre

Nous allons retrouver la compagnie qui est resté dans les bois, les Allemands nous canonnent.

Un obus vient tomber tout près de nous, mais cela ne dure pas, la nuit se passe tranquillement.

Le 2 octobre

Je suis de repos, mais nous restons dans le bois.

 

 

Extrait du Journal des Marches et Opérations du 236e RI

Le 3 octobre

Je reprends avec la compagnie, le matin nous devions faire une marche mais le village où nous devions aller, à Guyancourt, est bombardé alors nous rentrons.

 

L’après-midi, nous recommençons la marche que nous poussons jusqu'à la ferme de Chaumont.

 

Le soir à 11 heures,  nous avons alerte nous devons partir immédiatement, nous allons à Jonchery (15Km) de là des autos nous attendent pour nous conduire à Compiègne où nous arrivons le soir du 4, nous couchons dans la caserne Jeanne d’Arc.

Le 5

Nous prenons le train à 2h20 de l’après-midi, nous passons à Montdidier et nous descendons à Faverolles, de là nous allons coucher dans une sucrerie à Laboissière (-en-Santerre).

Le 6

Nous allons dans le village installer un poste de secours, le soir nous allons retrouver la compagnie pour être là au départ qui doit avoir lieu dans la nuit, à 11h du soir, alerte nous partons, nous arrivons à Guerbigny où nous couchons 2 heures dans une filature.

Le 7

Départ de Guerbigny pour Arvillers le soir nous appuyons une attaque d’un village les balles nous sifflent aux oreilles nous restons dans un champ de betteraves jusqu'à 11 h du soir, nous y sommes gelés, mais on n’a pas besoin de nous, nous retournons nous cantonner le reste de la nuit dans le village, nous y restons les 8.9.10.11 sans autres incidents.

 

 

 

Le 12

Nous partons d’Arvillers et nous devons aller cantonner à Bray-sur-Somme, nous y arrivons à la tombée de la nuit, mais il n’y a pas de place dans le village pour le 65ème bataillon nous allons cantonner 5 Km plus loin à Suzanne.

Le 13

Le bataillon va occuper des tranchées à 2 Km en avant mais comme c’est un jour de repos je reste au poste de secours, au château de Suzanne.

Le 14

Je vais rejoindre ma compagnie dans les tranchées.

La journée se passe sans incident sauf quelques obus qui tombent près de nous.

 

Dans la nuit à 3h ½ du matin, nous avons alerte.

Les Allemands font une attaque, nous quittons nos tranchées pour aller en occuper d’autres en avant et c’est au milieu des balles qui nous sifflent aux oreilles et des obus qui éclatent sur notre tête que nous faisons ce changement.

Mais l’attaque est repoussée et à 7 h nous rejoignions nos anciennes tranchées où l’on vient me relever de service.

Nous sommes le 15, je rejoins le poste de secours au château de Suzanne, le soir à 6 heures départ nous allons à Méaulte.

Le 16 au soir

Nous allons prendre notre service aux tranchées.

Le 17

Nous restons dans les tranchées et le soir nous regagnions Méaulte.

Le 18

Comme c’est dimanche on fait la grande messe, je vais y assister. Les obus allemands qui tombent non loin de là font trembler l’église.

Le soir je retourne dans les tranchées.

Le 19

Je reste dans les tranchées.

Le 20 à 5 heures du matin

Départ, nous retournons à Bray-sur-Somme où nous cantonnons.

Le 21

Nous restons au cantonnement

Le 22 à 5 heures du soir

Départ, nous allons dans les tranchées à la ferme de Bronfay c’est en partant aux tranchées que j’ai touché mon paquet, nous n’étions pas sitôt rentrés dans les tranchées qu’une grêle d’obus tombe autour de nous mais personne n’est atteint.

Le 23

Nous allons dans un ravin un peu en arrière des tranchées et le soir nous allons former un poste de secours à Bray-sur-Somme.

Le 24 et le 25

Nous restons à Bray et le soir à 5 h ½ nous partons pour les tranchées à Carnoy, mais en cours de route les balles et les obus pleuvent autour de nous de chaque côté de la route et l’on est forcé de rebrousser chemin en vitesse et c’est un miracle que personne ne soit atteint.

 

Nous nous mettons à l’abri d’une meule et nous attendons que l’avalanche soit passée, alors nous repartons par la pluie qui commence à tomber et nous atteignons enfin Carnoy sans encombre.

Du patelin il ne reste rien, nous couchons dans une cave, je crois que c’est la seule qui existe.

Le 26 et le 27

Nous restons à Carnoy et le soir nous regagnons Bray-sur-Somme où j’apprends qu’Oscar est venu pour me voir.

Le 28

Je reste à Bray ou je passe l’après-midi avec Oscar.

Le 29

Nous passons encore une partie de l’après-midi ensemble à Bray et le soir je reprends mon service à Carnoy où une triste surprise m’attend, on amène quelques morts de la veille et dans l’un d’eux je reconnais MONGIN.

Je vais de suite prévenir PARQUET qui est à coté et nous le transportons jusqu’au cimetière où je le descends moi-même dans la fosse.

Le 30

Nous restons à Carnoy, j’écris une lettre pour avertir de la triste fin de MONGIN avec le plan du cimetière.

Le 31

Nous restons toujours à Carnoy ainsi que le 1er novembre.

 

Le soir, nous regagnons Bray-sur-Somme.

 

Le lendemain 2 novembre je vais assister à la messe des morts dans l’église de Bray-sur-Somme où je rencontre QUEVANNES, l’après-midi je fais la rencontre de VALLEE.

 

Novembre 1914

Le 3 et le 4 au soir

Nous restons encore à Bray, le 4 au soir nous regagnons Carnoy.

Le 5

Nous y restons ainsi que le 6.

Le soir du 6 nous regagnons Bray-sur-Somme pendant que les Allemands tentent une attaque sur Carnoy qui ne résiste pas, mais les balles sifflent, enfin nous arrivons à Bray sans encombres.

Le 7

Nous y restons ainsi que le 8.

Le 8 au soir

Nous repartons pour Carnoy où je reçois le 2ème paquet en arrivant.

Le 9 et le 10

Nous restons à Carnoy d’où nous repartons le soir du 10.

Le 11 et le 12

Nous restons à Bray.

Les 13 et 14 à Carnoy.

Les 15 et 16

À Bray, premier jour de la gelée, après-midi un peu de neige.

Le 19

Bray

20 et 21

La Neuville-les-Bray.

Le 22

Bray ainsi que le 23

Le 24

Remplace CARNOT qui est cassé, à la ferme de Bronfay.

Le 25 et le 26 je reste à Bray, le 26 je me fais ausculter par le major on me pose 10 ventouses.

Le 27

Je m’en fais reposer 6 et je reste à Bray ainsi que le 28.

Le 29 au soir

Je vais à La Neuville et j’y reste le 30, là je rencontre Anatole GOJARD pour la 1ère fois.

Le lendemain 1er décembre

Je retourne à Bray où je reste encore le 2 et le soir je vais à La Neuville  pour repartir dans la nuit à Carnoy où nous restons 4 jours.

Les 3.4.5.6, et le 6 au soir

Nous rentrons à Bray nous y restons 6 jours.

Les 7.8.9.10.11.12.13.14, le 10

Je vais assister à une messe dite pour DESCHAMPS brancardier mort de la fièvre typhoïde.

Le 11

J’assiste de nouveau à une messe dite pour les morts de la 24ème compagnie.

Le 14

Je vais à Carnoy, j’y reste le 15.16.17.18.

Le matin du 17

Il y a attaque sur Mametz et Montauban.

Nous commençons à relever les blessés à 4 heures de l’après-midi jusqu'à 5 heures du matin, au milieu des balles qui tombe autour de nous.

Le 18 à 4 heures de l’après midi

Nous allons en relever de nouveau et à 9 heures nous partons en arrière, nous allons coucher dans un bois derrière la ferme BILLON, au moment de partir de Carnoy, le brancardier BRUNEAU est blessé grièvement d’une balle qui avait traversé la fenêtre, pourtant barricadée de notre poste de secours.

Le 19 à 10 heures du matin

Nous partons pour Bray où le régiment vient se reposer en arrière.

Le 20

Nous restons à Bray.

Le 21

Le régiment repart en avant, mais est en réserve et reviens presque de suite, je reste au repos à Bray.

Le 22

On apprend que BRUNEAU est mort à l’hôpital à Etinehem.

Le 23

Je vais assister à une messe pour BRUNEAU et CROQUEVIEILLE qui est mort de la fièvre typhoïde, on se cotise pour acheter une couronne à BRUNEAU que ceux de sa compagnie portent sur sa tombe.

Le 24

Nous sommes toujours à Bray on entend une violente canonnade sur Mametz, le soir réveillon.

Les 25 et 26

Je reste encore à Bray.

Les 27 et 28

Je vais à la ferme de Bronfay, je reste à Bray.

Les 29 et 30

Le soir du 30, je vais à Carnoy, j’y reste le 31 et le 1er janvier 1915, entre 11h et minuit.

Les Allemands nous envoient quelques obus qui viennent tomber tout à côté de notre poste de secours, le soir du 1er janvier je reviens à Bray pour y rester les 2 et 3 janvier.

1915

Le 30 et le 2 janvier

Je vais voir Oscar qui est au repos à Bray.

Les 4 et 5

Nous restons à Carnoy, 6 et 7 à Bray 8 et 9 à Carnoy, 10 Bray.

Le régiment est relevé le 11 et ma compagnie va à La Neuville où nous reprenons le service les 11 et 12, 13 et 14 Bray le 15 et le 16 La Neuville

Le soir du 15

Nous entendons une violente attaque des Allemands sur La Boisselle, le 16 je suis vacciné, les 17 et 18 Bray, le 19 Carnoy on nous amène un blessé de la 22ème compagnie nommé LAURENT DE TESSANCOURT.

Il est grièvement blessé à la tête.

Le 20

Carnoy et le soir on retourne à Bray

21.22.23.24

Bray.

J’apprends le 23 qu’on enterre LAURENT à Etinchon.

Les 25 et 26 Bray également les 27.28.29.30.

Carnoy le 30

Les Allemands bombardent Carnoy, juste comme je reviens de porter de la chaux dans les tranchées, un obus tombe sur une maison à peine à 6 mètres de moi, je n’ai rien, le soir on retourne à Bray pour y rester les 31, et 1er février.

2.3.4.5.6.7.8.9.10.11.12 et le 13 le matin on fait une marche d’une douzaine de Km et dans la nuit départ pour Carnoy où nous restons les 14.15.16.17.18 et 19, le 17 toute la journée on entend une violente canonnade du coté de Dompierre dans la nuit du 16 au 17 arrive le 18ème territorial qui vient nous renforcer.

Le 20 à 5 heures du matin

Nous repartons à Bray où je reste les 20.21.22.23.24.25.26.27.28 et le 1er mars nous allons à Carnoy pour évacuer le poste de secours pour faire de la place pour mettre des hommes en quarantaine car il y a eu un cas de fièvre scarlatine en arrivant à Carnoy une balle me frôle l’oreille j’en ai échappé de belle.

Les 2 et 3

Nous restons à Carnoy.

Le 4 au matin

Le régiment étant relevé je pars pour rester à la ferme de Broufay, mais étant enrhumé on m’envoie au poste de secours à Bray où je reste les 5.6 et 7, le 8 et 9 Broufay.

Le 9 au soir

Nous partons à Carnoy où nous restons les 10.11.12 et le soir du 12 nous allons coucher dans les tranchées, le poste de secours n’étant pas assez soir car le patelin est bombardé.

Le 13

Rien d’anormal.

Le 14 à 8h ½ du soir les Allemands font sauter une mine en face de la 22ème compagnie nous allons ramasser les blessés, les Allemands avaient occupé la 1ère tranchée où nous les avons chassés mais ils lancent des grenades qui font des victimes.

Nous allons occuper l’entonnoir causé par l’explosion puis nous l’abandonnons pour le réoccuper le 15 au matin, nous y trouvons des boucliers des fusils, des grenades et des caisses à mitraille le reste de la journée rien à signaler.

Le 16

Les Allemands lancent des torpilles aériennes sur le boyau qui conduit à l’entonnoir, encore des blessés et des morts et le soir vers 11 h nous sommes relevés nous partons au repos à Bray.

Le 17 à 7 h du matin

Alerte les Allemands ont voulu réoccuper l’entonnoir mais on ne part pas, l’action étant finie.

Le 18 est calme.

Le 19

Nous avons revue par le colonel, dans la nuit du 19 au 20 un violent incendie éclate dans un cantonnement de la 22ème compagnie.

Les 20.21 et 22

Bray, le 22 au soir départ pour Carnoy.

Le 23

Nous travaillons à faire un poste de secours.

Les 24 et 25 et 26

Continuation du poste de secours, le 26 vers 10 heures du soir les Allemands bombardent nos tranchées.

27.28.29

Nous travaillons toujours au poste de secours, le 29 au soir départ de Carnoy, nous passons à Broufay, la meule où était notre poste de secours brûle.

Les 30 et 31, 1er avril

Bray.

Le 2 avril

Revue du régiment par le général De Castelnau entre La Neuville et Froissy.

Le 3

Bray ainsi que les 4.5.6.

Le 6 à 2 heures de l’après-midi.

Départ pour Carnoy nous allons remplacer la compagnie du 329ème qui est à l’entonnoir, produit par l’explosion de la mine du 14 mars, dans la nuit nous sommes inondés dans notre abri.

Le 7

Je vais visiter l’entonnoir quel trou, on ne peut pas se figurer cela, je vais aussi voir une mine que nous sommes en train de creuser.

Le 8

Rien d’anormal.

Le 9 à 9 heures ½

Les Allemands font encore sauter une mine à côté de l’entonnoir et bombardent les tranchées. Nous allons chercher les blessés, quel bouleversement, nous venions de passer avec un blessé en force l’abri d’une mitrailleuse quand un obus tombe dedans tuant 4 mitrailleurs et blessant grièvement les 2 autres, nous l’avons échappé belle.

 

Toute l’après-midi, on retrouve des morts ensevelis, les uns debout. Nous allons les chercher : perte de la compagnie 28 morts ou disparus et 12 blessés.

Le 10

On retrouve toujours des morts. On en trouve qui sont hachés en morceaux et qu’il est difficile d’identifier.

Le 11

À 1 heure du matin, violente canonnade et fusillade du côté de La Boisselle toute la journée canonnade et le soir à 11 heures ½.

Le 12

On retrouve toujours des cadavres nous ferons sauter une mine en face le 319 en face de Mametz pour faire sauter deux tranchées allemandes, une violente canonnade suit l’explosion.

Le 13 à 9 heures du soir

Les Allemands font sauter une mine à leur tour du côté de Fricourt, violente fusillade et canonnade.

Le 14

Rien d’anormal.

Le soir à 5 heures, nous partons pour Bray.

Le 15

Bray on nous apprend que nous devons partir pour une destination inconnue.

Le 16 et 17

Nous restons encore à Bray.

Le 18 à 2 heures du matin

Nous partons pour Heilly en passant par Méricourt-l’Abbé.

Les 19 et 20

Nous restons à Heilly ainsi que le 21 et le soir à 11 heures départ.

Nous marchons toute la nuit nous passons à Corbie, Boves et nous arrivons à Cottenchy à 8 heures du matin où nous cantonnons.

Les 22.23.24.25.26 et 27

Nous faisons une marche le matin en passant par Sains et Boves.

Le 28 à 3 heures du matin

Alerte toute la division part, nous partons à 6 heures ½ nous passons à Sains et nous embarquons dans le train à Faleux à midi ½.

Nous passons à Amiens puis nous partons pour Doullens où nous descendons nous ferons encore 2 kilomètres pour aller cantonner à Haute-Visée.

Nous y restons les 29, 30 et 1 mai, 2, 3 et 4.

Le 2 mai 1915

Nous passons une revue.

Le 4 à 10 heures du soir, nous partons.

Nous passons à Lucheux, Sombrin à 1km ½ de Grand-Rullecourt, pour aller cantonner à Barby où nous arrivons le 5 à 6 heures ¼.

Le 6 et le 7

Même cantonnement, rien d’anormal.

Le 8

On entend un violent bombardement dans la direction d’Arras, cela dure toute la journée et toute la nuit.

« Il s’agit du bombardement en prélude à l’attaque générale en Artois débutée le 9 mai »

 

Voir la description de la bataille  >>>  ici  <<<

Le 9

Le bombardement redouble de violence, nous sommes en alerte prêts à partir au premier signal, jamais on n’a entendus rien de semblable comme bombardement.

À 7 heures du soir, départ nous allons cantonner à Sericourt (?).

Le 10 à 1 heure de l’après midi

Nous repartons pour Mareuil en passant nous voyons Arras au loin et nous passons non loin des ruines de la tour de Mont-Saint-Eloi, nous rencontrons le général JOFFRE.

Le 11 à 3 heures

Départ de Mareuil pour les tranchées direction Neuville-Saint-Vaast.

Nous passons la nuit à la belle étoile assis sur notre sac à 300 mètres de La Targette.

Le 12 nous restons à la mine.

Le 13 le 14

Nous allons ramasser les morts du 153ème et 156ème qui sont restés sur le terrain coté du village de La Targette.

Le 15

Nous y retournons.

« Ces 2 régiments auraient perdu 1000 h. dans cette attaque »

Le 16

Rien d’anormal.

Le 17

Nous partons à 8 heures du soir pour aller dans une ancienne tranchée allemande tout à côté de La Targette.

Le 18 à 8 heures du soir

Nous partons faire des tranchées en première ligne nous revenons le 19 vers 3 heures du matin.

Le 20

Un éclat d’obus manque de m’attraper en pleine tête, je vais à Mareuil cherché un brancard et le soir nous retournons en première ligne faire des tranchées.

Le 21

Violent bombardement les Allemands font une attaque le soir mais sans succès.

Le 22

Bombardement encore plus violent à 4 h ½ de l’après-midi, les Allemands font une nouvelle attaque qui ne réussit pas, le bombardement reprend encore plus violent, c’est véritable ouragan de feu.

Le 23 à 4 heures de l’après midi

Nous ferons une attaque à notre tour, nous enlevons deux lignes de tranchées et ferons quelques prisonniers.

Le 24 à 3 heures de l’après midi

On apprend officiellement que l’Italie a déclaré la guerre à l’Autriche à 8 heures du soir nous crions par trois fois à "vive l’Italie". Les Allemands croient probablement à une attaque avec fusillade et violente canonnade.

À 9 heures nous quittons notre tranchée.

Le 23 à 5 heures du matin

Nous occupons une tranchée en première ligne à côté du village d’Écurie.

Le 26

Nous y restons, violent bombardement.

Les 27.28.29

Violent bombardement.

Le 30 à 4 heures de l’après midi

Après un violent bombardement nous attaquons.

Les 21 et 24ème compagnies perdent presque la totalité de leurs effectifs

La 24ème reste à une trentaine sur 176. Nous charrions les blessés à partir de 4 heures jusqu'à 4 heures du matin, blessés de la compagnie 45, le 5ème bataillon fait une cinquantaine de prisonniers

Le 31

On va et prend 2 tranchées et un fortin.

Dans les tranchées d’arrière, le soir le 3ème bataillon attaque de nouveau et fait 160 prisonniers, des Barois âgés de 17 ans pour la plupart et occupe une tranchée en plus des 2 de la veille et d’un fortin.

Le 1er juin 1915

 Nous restons à notre emplacement et à 5 heures nous allons reprendre notre ancien emplacement en première ligne, les Allemands bombardent le collecteur.

Je suis atteint par un culot d’obus qui me coupe un peu l’oreille, ce n’est rien à 11 heures du soir nouveau bombardement des tranchées.

Le 2

Bombardement de nos tranchées minuit 45 on refait une nouvelle attaque avec le 25ème qui est à notre droite, mais sans succès.

Un obus tombe sur notre ancien abri tuant 2 hommes et en blessant 2 autres, nous l’avons échappé belle.

Le 3

Nous allons conduire un blessé au poste de secours sous une pluie d’obus, nous sommes forcés de prendre un autre chemin.

Un obus tombe devant moi me recouvrant de terre, en revenant je constate qu’un obus est tombé sur l’abri où j’étais tout à côté de l’endroit que j’occupais, le bombardement continu.

Le 4

Toujours bombardement.

Le 5 à 2 heures du matin

Nous partons au repos pour Habarcq.

Les 6.7.8.9.10 et 11 nous y restons.

Le 11

À 4 heures de l’après-midi, nous repartons pour les tranchées.

Le 12

À 4 heures du matin nous occupons les tranchées au nord et dans le Labyrinthe, (*)

Bombardement.

 

(*) : Le « Labyrinthe » est un système de tranchées allemandes très fortifiées situé au nord d’Arras.

Le 13

Violent bombardement toute la journée le soir à 7 heures nous attaquons nous prenons une tranchée aux Allemands nous passons la nuit à porter des blessés.

Le 14

Bombardement dans l’après-midi nous avons 9 brancardiers blessés et un mort, SIMON.

Le 15

Bombardement.

Le 16

Après un violent bombardement, à midi un quart nous attaquons, nous prenons deux lignes de tranchées.

Le 17

Bombardement à 4 heures de l’après-midi.

Nous allons occuper les premières lignes sous les obus qui tombent autour de nous, je vois de nombreux éclats mais qui ne me blesse pas.

 

Le 18 au petit jour nous les occupons, je rencontre Christophe qui me dit qu’Oscar a été blessé. Les Allemands bombardent les tranchées et les boyaux y conduisaient, je suis enfoui trois fois sous de la terre, j’en suis quitte pour changer de place.

Le lieutenant FILLIOUX (*), commandant la compagnie, est blessé d’une balle à la tête, nous allons le chercher, jamais je n’ai encore vu pareille boucherie, les corps en bouillie les membres projetés un peu partout on marche sur les cadavres, nous conduisons le lieutenant au poste de secours avec bien du mal et sous les marmites.

 

On s’attendait à tout moment à en recevoir une.

 

Nous arrivons enfin au poste de secours les marmites y tombes aussi, les Allemands cherchent les pièces lourdes qui sont à côté, nous ne sommes pas sitôt partis qu’un obus tue M. le Major SEVAUX (**) et blesse gravement M. MALET (***).

Nous avons encore dans cette journée un brancardier de tué et 5 de blessés.

 

Le soir, les Allemands attaquent nos premières tranchées à coups de grenade et nous repoussent à notre point de départ du 16.

Ma compagnie perd 140 hommes tués, blessés et disparus, les combats durent toute la nuit.

 

 

(*) : Il s’agit du sous-lieutenant FILLIOUX Jules commandant la 24e compagnie.

 

(**) : SERVAUX Paul Louis Edmond, médecin aide-major, mort pour la France le 19 août 1914, tué à l’ennemi à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais). Il était né à Amiens le 19 janvier 1883.

 

(***) : MALLET Charles, médecin aide-major 2e classe, du 6e bataillon.

Le 19

Au petit jour les Chasseurs à pieds, 4ème et 2ème viennent nous remplacer mais nous restons encore en réserve jusqu'à 5 heures de l’après midi, heure où nous partons au repos à Habarcq pour y arriver à minuit.

Le 20 à 6 heures du matin

Nous partons cantonner à Beaufort.

Le 21 nous y restons ainsi que le 22.

Le 23

Marche.

Le 24

Service pour M.SEVAUX et le brancardier mort.

Le 25

Revue.

Le 26

Rien d’anormal ainsi que le 27.

Le 28 à 6 heures du matin

Départ pour aller cantonner à Perrin.

Les 29.30. 1 juillet.2.3.4.5 nous y restons.

Le 4

Je vais arriver à la même X dans la nuit du 2 au 3 on entend un violent duel d’artillerie.

Le 6

Départ de Perrin à minuit 15, nous passons à Mouziéres pour aller embarquer à 7 h à Petit-Houvin, nous passons à Abbeville, Amiens, Montdidier, Ormoy-Villers où nous touchons du vin et du café et(illisible)

Paris, la Chapelle, puis nous passons la ligne de l’est. Noisy-le-Sec, Bondy, le Raincy, Gagny, Lagny.

Meaux où nous arrêtons.

Le 7

Château-Thierry, Épernay, Châlons-sur-Marne, Vitry-le-François, Bar-Le-Duc, Neufchâteau, Méricourt puis nous débarquons à la gare de Châtel à 6 heures du soir.

Nous allons cantonner à Brontigny.

Les 8.9

Départ des premiers permissionnaires 10.11.12.13 nous y restons le 13 nous allons faire une marche, nous apercevons au loin la chaîne des Vosges.

Le soir, retraite aux flambeaux.

Le 14

Le matin revu, l’après-midi jeux divers et le soir concert et retraite.

Le 15

Nous restons à Brontigny ainsi que le 16 et le 17, le 18 je vais assister à la messe.

Le 19 à midi

Je pars en permission. Je prends le train à Châtel-Noméry à 4h 45, nous passons à Épinal et nous arrivons à 8h ½ à Aubervilliers.

Nous passons la nuit dans cette gare pour ne repartir que le lendemain 20 à 1 heures ½ pour Gray où nous arrivons 2h ½ pour repartir à 7 h ½

 

Nous passons à Dijon, Tonnerre, Joigny, Caroche, nous arrivons le 21 à 5 heures à Sens pour repartir à 7h.

Nous passons à Montereau, Melun, Corbert-Essonnes, Juvigny, Versailles, St Germain, Achères ou nous arrivons à 2 heures pour repartir à 5 h, arriver à Aubergenville vers 6h ½.

 

Fin du carnet

 

  

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