Historique du 47éme Régiment d'Infanterie

Guerre de 1914-1918

 

(d’après historique imprimé à Saint Servan par l’imprimerie J. Haize)

 

 

La bataille de Charleroi août 1914

La bataille de Guise août 1914

La bataille de la Marne sept 1914

La bataille d’Arras sept-oct 1914

La deuxième bataille d’Artois mai 1915

La deuxième bataille de Champagne sept. 1915

La bataille de la Somme 1916

Le repli allemand 1917

Les combats des Monts de Champagne 1917

La deuxième bataille offensive de Verdun 1917

La troisième bataille de l’Aisne 1918

1918

 

 

 

Mobilisé à Saint Malo, le 47éme Régiment d'Infanterie quitte le 7 août 1914 sa garnison sous le commandement du lieutenant colonel PONCET de NOAILLES. Il débarque à Vouziers le 9 et se dirige sur Sedan par route ; il cantonne le 9 au Chêne populeux.

Le 10 août vers 15 heures, le 1er bataillon est détaché comme soutien de la cavalerie d’exploration ; Ce bataillon arrive le 12 à Bouillon et en repart le 16 pour rejoindre le régiment.

Les 2éme et 3éme bataillons arrivent le 13 à Sedan, y restent jusqu’au 15 ;

Le 16, le régiment est regroupé à Mézières.

Par Cul-des-Sarts, Bruly-le-Couvin, Fraire, il atteint Hanzine, Hanzinelle dans la nuit du 20 au 21.

Alerté le 21 août, vers 18 heures, il marche sur Thamines Auvelais où les premiers éléments du 10éme Corps disputent victorieusement aux avant-gardes ennemies les passages de la Sambre. Il bivouaque, à minuit, aux abords de Vitrival.

La bataille de Charleroi août 1914          voir l’ensemble de la bataille

Le 22 août à 24 heures, le régiment se met en marche dans l’ordre : 3éme, 2éme, 1er bataillon ; Il traverse Le Roux, marche sur Falisolles et les bois à l’ouest, que l’ennemi tient fortement. A 8 heures , tout le régiment est engagé. L’attaque progresse malgré des pertes sévères. Le capitaine RENUCCI et le lieutenant PALLEZ sont tués. A 10 heures, le régiment atteint ses objectifs. A 11 heures, sur ordre supérieur, il es replie aux lisières des petits bois au nord de Le Roux. Il tient ses nouvelles positions jusqu’à 17 heures, et, sur un nouvel ordre, se replie vers Devant-les-Bois.

Le 23 août, le régiment évolue, en réserve, dans la région Mettet, Corroy, Oret ; Le soir il prend les avant-postes au nord d’Oret et le long de la route Oret - Biesme.

Le 24, à 5 heures, l’ennemi attaque violemment sur tout le front. A 8 heures, la retraite par échelons, en combattant, commence par Florennes, Hemptinne, Samagne, Samiolle, Daussois. A partir de Daussois, le régiment , sans combat, continue sa marche rassemblé ; Il passe à Cerfontaine , sans s’arrêter durant la nuit, atteint Chimay le 25 à 8 heures. Il bivouaque quelques heures à Saint Rémy, repart avant la nuit sur la route d’Hirson et prend les avants postes le 26 dans la trouée d’Anor, aux villages de Montrepuis, Neuve-maison, Ohis, Effy.

La bataille de Guise août 1914

Le 27, il reprend la marche, passe à Vervins, puis se dirige vers l’ouest. Le 28, il cantonne à Lemée, les Bouleaux ;

Le 29 dès l’aube, il marche sur Guise par Sains-Richaumont, Puissieux, .A Audigny, il relève des éléments du 3éme Corps aux avants postes, prend contact avec l’ennemi à 7h30 et, à 8 heures reçoit l’attaque de l’infanterie allemande.

Le régiment est placé dans l’angle formé par la voie ferrée et la route Guise – Marle, le 3éme bataillon entre cette route et Audigny, le 1er à sa droite, le 2éme en attente dans Audigny.

A 9 heures, l’ennemi progresse, menace le flanc gauche ; Ordre est donné de se replier sur une crête à mi-chemin entre Audigny et Puissieux, où le régiment sera appuyé, à sa gauche, par le 2éme qui débouche. A peine installé, le régiment est lancé au pas de charge sur Audigny ; Accueilli par une fusillade puissante et de nombreuses mitrailleuses, il subit des pertes sévères, et se replie.

Le 1er bataillon (Commandant MOREAU) se signale par sa belle conduite.

A 10 heures, la retraite est générale ; Elle s’effectue vers Sains Richaumont.

A 17 heures, les éléments du régiment rassemblés vers Housset participent à une attaque du 1er Corps sur Sains-Richaumont . Le 3éme bataillon s’y distingue, son chef, le commandant PIQUE est blessé.

Le 30 août, le combat continue favorablement.

A 17 heures la retraite reprend. Dans la nuit, le régiment atteint Voyenne ;

Le 1er septembre, Hermonville-Marzilly ;

Le 2, Rosnay ;

Le 3, Mardeuil près d’Epernay ;

Le 4, Etoges ; 

Le 5, Sezanne.

La bataille de la Marne sept 1914

Le 6 septembre, le régiment attaque Villeneuve-les-Charleville, qu’il enlève ; Il s’y maintient le 7.

Le 8, il s’avance, traverse Charleville, le-Bout-Du-Val , et, en combattant marche sur Le Toult. Le 1er bataillon y entre à 23 heures et occupes les passages du Petit-Morin. Les 2 autres bataillons restent sur le plateau près de la ferme Pommerose.

Le 9, vers 9 heures, le colonel PÖNCET de NOAILLES et son adjoint le capitaine LIEUTARD, sont tués du même coup. Le Chef de Bataillon MOREAU prend le commandement du régiment . Le plateau de Pommerose est violemment canonné toute la journée. A 18 heures le régiment franchit le Petit-Morin, il atteint Bannay dans la nuit.

Le 10 septembre, il s’avance par Champaubert, Etoges, Bergères-les-Vertus, où il fait des prisonniers ; Le 11, il rentre à Epernay ; le 12, par Ay, Louvois, Craon-des-Ludes, il poursuit l’ennemi, et se dirige sur Sillery ( 1er Bataillon ) Puissieux ( 2éme et 3éme bataillons) ; il atteint à la nuit les passages de la Vesle.

Le 13, il franchit cette rivière et est arrêté sur le canal.

Le 14, la 8éme compagnie attaque en vain la ferme Alger. Le régiment se renforce sur ses positions.

Il y reste le 15.

Le 16, le Commandant VERMOT, prend le commandement du régiment. Une reconnaissance pénètre dans le fort de la Pompelle mais est rejeté.

Le 17 septembre, le 47éme Régiment d'Infanterie  est retiré de la ligne de feu, puis engagé au nord-ouest de Reims à la Neuvillette où les renforts arrivés de la veille combattent comme les anciens.

Il est ramené à Germigny où il couche jusqu’au 24, étant mis chaque jour en réserve à la butte de Prouilly, à 6 kilomètres plus au nord.

La bataille d’Arras sept-oct 1914

Il en part,  le 25 septembre et par Coulonges, Silly-la-Poterie, Duvy, atteint Verbene le 28.

Le 29, il s’embarque en chemin de fer, arrive dans l’après-midi à Marcelcave (Somme) et, à la nuit, au cantonnement de Montigny.

Le 30, par une marche de nuit, il atteint Mailly-Maillet, et, le lendemain, par Hannescamp arrive à Boisleux-au-mont. Il  en débouche dans la soirée en formation de combat, traverse Boiry-Becquerelle dans la nuit et, atteint son objectif.

Le 2 octobre, il est envoyé sur Mercatel. A la tombée de la nuit, il attaque Neuville-Vitasse, le 3éme bataillon ( commandant PIQUE) en tête. Il en atteint les abords ; le 1er bataillon renforce le 3éme, la situation se maintient jusqu’au lendemain soir.

A la nuit, les Allemands attaquent, le combat continue toute la nuit.

Le 4, à l’aube, la violence de l’attaque s’accroît. Le commandant PIQUE est blessé de nouveau.

A 8 heures, les restes des 1er et 3éme bataillons se replient. Le 2éme bataillon  (commandant BRACONNIER) les protège de ses feux, fauche les vagues ennemies.

Le 5, par suite du repli des troupes à la droite du 47éme Régiment d'Infanterie  l’attaque ennemie reprend et menace d’envelopper le régiment. A 9 heures 30, l’ordre de se replier lui arrive, il est exécuté à 11 heures. Les 1er et 2éme bataillons sont face au sud-est à cheval sur la route Arras-Bapaume, les survivants du 3éme bataillon sont envoyés entre Achicourt et Agny pour organiser une ligne de repli éventuelle sur la voie ferrée. Au cours de ces derniers combats, le capitaine RICHARD et les sous-lieutenants LEMASSON et PERRAULT, l’adjudant-chef ROUPNEL, l’adjudant VASSEUR, le sergent LEFEUVRE, le soldat BRIAND, se distinguent.

La situation se calme, quoique le contact de l’ennemi soit immédiat, mais le 6, au matin, le régiment reçoit l’ordre de se replier sur Agny, repli qui s’effectue par échelons, au prix de lourdes pertes. Le commandant VERMOT est blessé. Le commandant MOREAU reprend le commandement du régiment qui reste le long de la voie ferrée, à la hauteur d’Agny, sous un vif bombardement jusqu’au 8 octobre.

Ce jour-là, il s’étend jusqu’à Achicourt, abandonne Agny et organise par la sape la progression vers Beaurains.

Après deux mois de marche sans arrêt et de combats ardents, la vie de tranchée commence.

Gloire à tous ceux, qui, sans défaillir participèrent à ces journées héroïques.

 

Voir les détails des opérations du 04 au 10/10/1914 (JMO)

 

Le 18 octobre, le lieutenant-colonel MORRIS prend le commandement du régiment. Le 2 novembre, le 1er bataillon  ( chef de bataillon MOREAU) est envoyé dans un secteur voisin pour reprendre la briqueterie de Beaurains. Il attaque magnifiquement, subit de lourdes pertes, ne peut l’emporter et est cité à l’ordre de la division pour ce fait d’armes : le Médecin Aide-Major JAMIOT de la HAYE s’y fait remarquer par son dévouement ; l’adjudant-chef BOUCHER, le caporal HARLET par leur bravoure.

Le 25 novembre, les 2éme et 3éme bataillons passent dans le secteur de Chantecler au nord d’Arras, le 1er restant dans celui d’Achicourt.

Le 18 décembre, le 2éme bataillon ( chef de bataillon BRACONNIER) attaque Saint Laurent-les-blangy, après l’attaque menée par le 2éme Régiment d'Infanterie.

 

La réaction de l’ennemi est très vive les 19 et 20 décembre.

Le bataillon MOREAU est engagé à son tour le 20. Les pertes sont sérieuses. Le lieutenant BUDOIN, le sous-lieutenant GROTH, les sergents MERIAUD et LE MOULIER, le caporal LEROUX se distinguent.

 

Jusqu’au 21 avril 1915, le 47éme Régiment d'Infanterie reste en secteur, mène une rude existence dans la boue de l’Artois et en contact direct avec l’ennemi . a cette date, il est placé en réserve à Berneville, d’où il revient au début de mai pour occuper un secteur au nord de la route Bailleul-Arras et participer entre Chantecler et Saint Laurent à la bataille de mai.

La deuxième bataille d’Artois mai 1915       voir l’ensemble de la bataille

Le 9 mai 1915, le 2éme bataillon ( chef de bataillon LE GUERN) attaque en première ligne.

Dès le départ, il subit de lourdes pertes, ne progresse pas. Le 1er bataillon reprend l’attaque dans l’après-midi. La 4éme compagnie est magnifique, elle ne réussit pas. Le chef de bataillon MOREAU, le capitaine DUBOIS, le lieutenant BAUDOIN, le fourrier TOUFFET, les sergents SIMMONEAU et LAINE, le Médecin-Auxiliaire RIVAL se font remarquer.

Du 13au 25 mai, le régiment très éprouvé est mis au repos ; le 26, il est amené à Sainte-Catherine.

Le 27, il occupe le secteur de Roclincourt.

Le 30 il appuie une attaque d’un régiment voisin, la 11éme compagnie a une brillante conduite .

Mis au repos du 2 au 5 juin, il reprend les tranchées dans la nuit du 5 au 6 pour attaquer le Labyrinthe, ce qu’il fait le 6.

Après d’héroïques efforts, le chef de bataillon LE GUERN et son 2éme bataillon enlèvent " le triangle " contre lequel toutes les attaques précédentes s’étaient brisées; le capitaine DARE y plante un drapeau et y est mortellement blessé. Le chef de bataillon LE GUERN est atteint, la plupart des officiers tombent. Le 2éme bataillon est relevé le 7 par le 3éme (chef de bataillon DUFAURE de CITRES) qui attaque le 8, enlève le fortin dit "la salle des fêtes" après un assaut héroïque et qui s'y maintient malgré les contre-attaques, des bombardements du plus gros calibre et l'explosion d'une mine. Au cours de la progression, le sergent GASTARD tue à lui seul 12 allemands.

Le bataillon a capturé de nombreux prisonniers et un important matériel, mais les pertes sont très lourdes; le chef de bataillon DUFAURE de CITRE est tué avec beaucoup d'officiers et de soldats.

Le régiment est relevé. Il arrive  Etrun le 10, y reçoit le 12 un gros renfort et remonte aussitôt en secteur.

Le 13 juin, les 110éme et 11éme compagnies s'emparent, sous un feu vif de mitrailleuses, de la première ligne ennemie; Leur attaque sur la deuxième ligne est décimée;

Le 14, à la grenade, la 11éme compagnie s'empare d'une barricade fortement défendue; le 15, le 3éme bataillon est mis en réserve et le 16, à midi les deux autres bataillons attaquent, la charge sonnée par les clairons.

Les mitrailleuses fauchent la première vague, la 2éme, dans un assaut furieux la dépasse: un réseau intact l'arrête. Elle s'accroche au terrain. A 16 heures, la 9éme compagnie livre un troisième assaut, s'empare d'une tranchée, s'y maintient deux heures et ne l'abandonne que lorsqu'elle est sans officier et sans munitions. L'aspirant VAN GAVER qui la commande set tué.

A 20 heures, les 10éme, 11éme et 6éme compagnies en réserve dans un  quatrième assaut, s'emparent de la tranchée. Ils ne peuvent s'y maintenir. Les pertes sont très graves. Le chef de bataillon MOREAU et le capitaine de MAROLLES sont tués.

 

Au cours de ces journées, parmi des centaines de sacrifices obscurs et de dévouement héroïques, se signalent les capitaines JOSEPH,LE MASSON, BLANC les lieutenants LE GUENNIC, LE VASSEUR, CORBEL, les adjudants JEGU, NOURY, PONTRUCHET, HUBERT, les aspirants LE GUERN, ELIE, les sergents LE CORRE, MORINIERE, PINSON, POIDEVIN, le fourrier DESHAYES, les caporaux HINGOUET, RUELLAN, LE BASSET, le clairon LEVRIER, les soldats LE TORT, LEBON, DELAHAYE, LE QUELLENEC, LE FLOCH, LE HENAFF.

 

Relevé, le régiment se repose à Etrun du 18 au 22 juin.

Le 23 il est remis en ligne. La 10éme compagnie s'empare d'une barricade que l'ennemi s'efforce en vain de lui reprendre.

Le 29 au cours de la relève, le lieutenant-colonel MORRIS est blessé mortellement.

Le 30, le régiment est mis au repos à Etrun; Il reçoit le 1er juillet le lieutenant-colonel BÜHLER, un renfort de 600 hommes, et il revient en ligne le 6 juillet.

 

Le 10 juillet, le 1er bataillon attaque sans réussir.

Le 12 au moment où le 3éme bataillon va de nouveau attaquer, l'ennemi nous prévient et se jette sur nos lignes. Il est reçu rudement, n'obtient aucun résultat et ses débris refluent en désordre dans ses positions.

Le 14 juillet, le régiment est relevé.

Il passe au repos, à Hauteville deux semaines et emmené en camion à Amiens, s'embarque le 30 à Longeau, débarque le 31 à Revigny. Il reste à l'instruction du 1er au 12 août à Lahayecourt-Auzecourt, et le 13, il se dirige vers le front  de l'Argonne ( partie ouest).

Le 19 août, le 47éme Régiment d'Infanterie occupe le secteur de Servon. Il l'organise en vue d'une attaque.

La deuxième bataille de Champagne sept. 1915     voir l’ensemble de la bataille

Celle-ci commence le 25 septembre. La mission du régiment est de s'emparer du bois "en dents de scie"; de contourner Servon  par l'est et de se diriger sur la marre aux bœufs, au nord de Servon. L'ordre des bataillons est 3éme, 2éme, 1er.

A 9 heures l'attaque commence. La 9éme compagnie ( lieutenant VALTEAU) enlève brillamment le bois " en dents de scie" et le dépasse, mais l'attaque, à notre droite ne réussit pas et le 3éme bataillon contre-attaqué de front et sur les flancs est forcé de rentrer dans les tranchées de départ. Le chef de bataillon JOSEPH est tué, le capitaine GUIHIARE, les sous-lieutenants BARTHE et HARANG, l'adjudant-chef MONJARRET, l'adjudant RAPINEL, les sergents JAMBU, PHILIPPOT, SAINT MIEUX, AVICE, le caporal HAMONT, les soldats MOREL et LE MANIC se font remarquer.

Le 47éme Régiment d'Infanterie reste dans ce secteur jusqu'au 18 novembre. Il vient alors se reposer quelques jours à Moiremont, puis, le 1er décembre il occupe en Argonne un secteur à cheval sur la route Binarville, Vienne-le-Château.

 

Il y reste jusqu'au 5 janvier 1916, est remis au repos près de Sainte-ménéhould et, le 19 janvier occupe le secteur la Tour d'Auvergne à cheval sur la route de la Houyette. Il organise ce secteur et prend part, pour appuyer le 2éme Régiment d'Infanterie à l'affaire du 5 mai 1916; le capitaine BOUCHER, le sous-lieutenant ROUYER, les sergents CHESNOT et LE BIZEC se signalent alors.

Relevé le 22 juin 1916, le 47éme Régiment d'Infanterie est embarqué le 27 à Givry en Argonne. Transporté dans la Somme, il occupe le 1er août le secteur de Méharicourt, et l'organise avant l'attaque.

La bataille de la Somme 1916

Lorsque cette attaque se produit le 4 septembre, le 47éme Régiment d'Infanterie est en réserve.

Dans l'après-midi, le 3éme bataillon est poussé en soutien des régiments plus avancés. La 10éme compagnie ( Capitaine GROTH) participe à l'attaque du fortin de Chilly, qui se rend dans la matinée du 5.

A ce moment le 1er bataillon ( chef de bataillon MANGOT) passe en première ligne pour attaquer les tranchées au Sud de Chaulnes. L'affaire commence à 14 heures; Quoique les brèches soient rares et malgré le feu violent de l'ennemi l'objectif est atteint, mais les contre-attaques ennemies déciment les survivants et les débris du 1er bataillon reviennent dans nos lignes. Le capitaine LE GUENNIC et le lieutenant LEBREC sont tués. Les sergents LE SABAZEC,HENRY, BEJOT, DUBERR, le caporal BARBE, les soldats MARTIN, CHENU, FIESTOC, MARCHEIX ont eu une conduite héroïque.

Le régiment reste dans ce secteur jusqu'au 8 octobre, il est alors renvoyé dans la région de Cantigny, puis ramené en première ligne dans la nuit du 11 au 12 dans les bois au nord de Chaulnes.

Le 13, à 5 heures du matin, l'ennemi l'attaque. la résistance de front des 1er et 2éme bataillons , du 3éme sur le flanc arrête les progrès de l'ennemi que rejettent les contre-attaques des 5éme, 7éme, 9éme compagnies . les capitaines STIEGLER, BIHOREAU, LUX,, les lieutenants VALTEAU et LEMAIRE, les sous-lieutenants JAN et HEUZE, les sergents CHAPEL et ORAIN, le caporal OMNES, les soldats MOREAU, JAMIN LE CHARLES se conduisent brillamment .

le 16 octobre, le 47éme Régiment d'Infanterie est relevé et , après quelques jours de repos , il est envoyé dans le secteur entre Chilly et Chaulnes. Il y reste dans la boue jusqu'au 15 novembre.

Le 15 novembre, il est envoyé au repos dans la région de Maignelay-Tricot, il revient en ligne le 13 décembre devant Chaulnes et y lutte contre la boue autant que contre l'ennemi jusqu'au 1er janvier 1917.

Dans la nuit du 1er au 2 janvier, le régiment est relevé. Par Hangest en Santerre, Seurdon, viefviller, villages où il cantonne, il arrive près du camp de Crève-cœur, se repose du 6 au 11 et manœuvre du 12 janvier au 7 février.

Le 8, il repart pour le front, par étapes, et du 10 février au 4 mars participe à des préparatifs d'attaque près de Tilloloy, malgré la vivacité du froid.

Le 5 mars, il relève le 25éme Régiment d'Infanterie dans le parc de Tilloloy, y reste jusqu'au 10 et reprend les travaux du 10 au 16.

Le repli allemand 1917

Le 16 au soir, le 2éme bataillon vient dans le parc de Tilloloy, tout le régiment s'y trouve à l'aube du 27; Il s'avance à la suite du 2éme Régiment d'Infanterie, atteint Verpilleres à 10 heures 30, et dans l'après-midi le 3éme bataillon franchit l'Avre.

Le 18, le régiment devient avant-garde de la division ; Le 3éme bataillon ( chef de bataillon LEBAS) atteint Ollogne et Ercheu où il reçoit quelques obus, puis le canal du nord où il établit une passerelle et qu'il franchit homme par homme, dans l'eau, sous le feu des batteries très proches. A la tombée de la nuit, les avant-postes sont placés à l'est de Esmery-Hallon, laissé en flammes par l'ennemi .les autres bataillons sont en réserve à l'ouest de ce village et y bivouaquent.

Le 19 mars, le 2éme bataillon ( capitaine BIHOREAU) précédé par quelques reconnaissances de cavalerie, est en tête d'avant-garde.

Malgré les mitrailleuses servies ça et là par l'ennemi, il atteint Sommette-Eaucourt, franchit le canal latéral à Ham, la Somme à Estouilly. A la tombée de la nuit , les avant-postes sont établis sur la ligne Dury, Rue d'Alva, Ollezy.

Le 20, le 3éme bataillon occupe Tugny et Pont malgré des feux d'artillerie et de mitrailleuses; le 1er bataillon est arrêté devant Saint-Simon; le 2éme bataillon parvient à s'établir au carrefour nord d'Happencourt, à la suite d'un beau mouvement de la 6éme compagnie ( lieutenant GUERIN, sous-lieutenant CORBEL, sergent ROUAULT).

Le 21 mars, le régiment s'organise dans se positions. Il est relevé dans la journée, et sur des routes détruites, à travers un pays dévasté, il revient le 24 à Hangest en Santerre, le 25 à Ainval Septoutre où il se repose jusqu'au30.

Le 31 mars, il se remet en route, atteint le 6 avril la région de Nanteuil-le-Audoin puis par Vauchamps, le sud-ouest d'Epernay ( Saint Martin d'Ablois) qu'il atteint le 14 et où il revient le 18 après avoir été alerté les 16 et 17 dans la région de Cuchery, Baslieux, Belval.

De là, il marche par Avize-sur-pocancy, Vaudemanges, et le 24 il relève le 95éme Régiment d'Infanterie dans le secteur de "bois de la grille", à l'ouest et près du "Mont Cornillet".

Les combats des Monts de Champagne 1917

Du 25 au 29 avril, le régiment se prépare à une attaque.

Le 30, il doit s'emparer du "bois de la Grille" et de la tranchée Léopoldhaehe. Il est violemment bombardé avant 12 heures 40 , heure de l'assaut. a ce moment, le 3éme bataillon ( chef de bataillon LEBAS) attaque superbement. Les mitrailleuses et les contre-attaquent l'arrêtent. il s'organise sur le terrain conquis. Le chef de bataillon LEBAS et la plupart des officiers sont tués ou blessés.

Dans la nuit, la violence de l'artillerie ennemie redouble. L'ennemi contre-attaque le 1er mai dans la soirée appuyé de lance-flammes. Il est repoussé. Les capitaines VALTEAU et BOUCHER, les sous-lieutenants FERRARIS, BASTIER, CHAPELLE, PESTEL, les sergents COCOT, PICOT, LEFAUCHEUR, BORDET, le caporal-clairon LELAY, le caporal LEPVRIER, les soldats DESS, MAHE, LEMOEL, se conduisent remarquablement.

Dans la nuit du 2 au 3 mai, le 1er bataillon ( chef de bataillon PINON) relève le 3éme. Le colonel BUHLER a décidé d'enlever un à un les fortins ennemis qui ont été repérés pendant l'action et par les reconnaissances multiples qui ont été faites. Celle du sergent HENRY, en particulier donne des renseignements précieux.

Le 4 mai, une violente préparation d'artillerie lourde et de tranchée commence l'action sur le fortin numéro 2. Elle continue le 5. Le soir à 20 heures , la 3éme compagnie ( lieutenant DOMINGO)enlève le fortin, avec un bel élan. Le sous-lieutenant de la GRANVILLE, les sergents AOUCILLE et PERCEVAULT, le clairon SCWICKERT se distinguent. Le terrain conquis est organisé.

Dans la nuit du 6 au 7, le 2éme bataillon ( capitaine STIEGLER) relève le 1er. Il subit une violente réaction de l'ennemi. cependant dans la journée du 8, il s'empare du fortin numéro 3.

Le 9 mai, la 6éme compagnie ( capitaine GUERIN) attaque à 20 heures le fortin numéro 4. Elle combat toute la nuit. A la pointe du jour, le fortin est en notre pouvoir. Le capitaine STIEGLER, le sous-lieutenant THEBAULT, l'adjudant HAUVEPRE, le sergent HUE se font remarquer.

L'ennemi ayant perdu ses meilleurs observatoires réagit moins les 10 et 11 mai.

Dans la nuit du 11 au 12, le 3éme bataillon ( chef de bataillon LEBAS) revient en première ligne. Il y est attaqué dans les nuits des 12 et 13 , résiste victorieusement et capture des prisonniers. Se distinguent : le capitaine VALTEAU, le sous-lieutenant MATROT, les adjudant CHAUVEL et ROBERT, les sergents LEFEUVRE, CHAPEL, ORAIN, le soldat LECLERC.

Du 14 au 25 mai, l'ennemi bombarde sans attaquer.

Le régiment est cité à l'ordre du Corps d'armée, la 6éme compagnie à l'ordre de l'armée.

Les 25 et 26 mai, les bataillons de première ligne ( alors 1er et 2éme) sont relevés par le 325 Régiment d'Infanterie . le régiment revient cantonner à Pocancy, SAINT Mard-les-Rouffy. Il reçoit des renforts, reprend l'instruction et le 15 juin, il est enlevé en camions. Il arrive à Verdun dans la nuit.

Jusqu'au 12 juillet, le régiment participe à des travaux d'organisation en vue d'une attaque.

Le 14, il monte en ligne au nord de la "côte du Poivre" et il continue ses travaux, repousse un coup de main le 27, subit des harcèlements par l'artillerie et des bombardements vifs et soudains. Un violent orage dans la nuit du 29 au 30 anéantit une partie des travaux. Le mauvais temps continue et le régiment peine à entretenir les tranchées qu'il occupe.

Dans la nuit du 18 au 19 août, le 47éme Régiment d'Infanterie est transporté en camions à Seigneules, Erize-Saint-Dizier, Larallée, laissant pour l'attaque une compagnie et demie de mitrailleuses qui rejoint le 23.

La deuxième bataille offensive de Verdun 1917

Le 30 août, le régiment est ramené en camion à Verdun, et pousse le 1er septembre au nord-est de la "côte 344". Il y subit des bombardements continus , en partie par des obus toxiques.

Le 9 septembre, à la faveur d'un épais brouillard, l'ennemi attaque à l'aube. le 2éme bataillon (chef de bataillon STIEGLER), et le 3éme bataillon ( capitaine BOUCHER) contre-attaquent aussitôt.

A 8 heures à gauche, à 10 heures à droite. La situation est rétablie. Des prisonniers restent dans nos mains, mais le 3éme bataillon est très éprouvé. Les sous-lieutenants MONNIER, MARAIS, BASTIER,LE  MOING, DORET et PESTEL, l'adjudant LACHAUD, les aspirants CHAUDEYRAC, GOTH, les sergents LEFEUVRE, HAMONET, OMNES, HENRIOU, le fourrier MENARD, le caporal LELAY, les soldats GICQUEL, LE BAIL, MENIER, RONCERAY, se font remarquer.

Le secteur se calme peu à peu, puis vers la fin du mois se ranime.

Le 2 octobre, à la fin d'une nuit étonnamment calme, à 3 heures 20 , l'ennemi déclenche sur nos positions un feu d'une violence inouï. A 3 heures 30, il attaque. Le chef de bataillon STIEGLER organise immédiatement  une contre-attaque. A 6 heures, la situation est rétablie mais nos pertes sont sévères. Le brave capitaine GUERIN est blessé. Le capitaine BLANC, le lieutenant JAN, les adjudants HUE et LEGARLANTEZEC, les sergents BONNEFOY et LESAULX, le soldat BIENSSIS, font preuve de décision et de belle énergie. Les bombardements continuent, puis s'apaisent le 5. Dans la nuit du 5 au 6 octobre, à 2 heures, l'ennemi effectue une nouvelle attaque, appuyée de lance-flammes. Le 1er bataillon (chef de bataillon VOILOT) qui la reçoit la repousse par deux contre-attaque, au cours desquelles on remarque les lieutenants RENARD et BLET, les sous-lieutenants THION, les sergents  LE BLEVENEC, BRENON, BAUDET, les caporaux RENARD et CROCHET, le clairon DORET, le soldat MAHE.

Les affaires des 9 septembre, 2 et 6 octobre valent au régiment une citation à l'ordre de l'armée.

Les jours suivants, le calme renaît mais la pluie comble de boue, tranchées et boyaux. La situation devient très pénible. Les 16 et 17, les bataillons sont successivement relevés.

Les 18 et 19, le régiment s'embarque en camions à Glorieux et il est emmené à Heiltz-l'Evêque, Outrepont, Jussecourt, où il se repose jusqu'au 6 novembre.

Le 6 novembre, le 47éme Régiment d'Infanterie est transporté à Dieuze.

Dans la nuit du 7 au 8 , il entre en ligne en face de la Woëvre ( Bonzée, Haudimont). La situation est calme. Le 30, avec 60 hommes, parmi lesquels le sergent ALLAIN, les soldats BROUSSE, PELTIER, PERRIN, LECORRE, le capitaine LORDEREAU pénètre dans les lignes ennemies et y capture un prisonnier après avoir tué les occupants d'un poste.

Le régiment reste là en décembre 1917 et janvier 1918, patrouillant, subissant peu de pertes, sous un froid rigoureux. Le 1er février, il s'étend vers le sud jusqu'à la "côte des hures".

1918

Du 28 février au 2 mars, il est relevé et employé à des travaux de la deuxième position, d'abord sur la rive droite de la Meuse puis vers les "Bois-Bourrus" sur la rive gauche.

Du 22 au 24 mars, il relève dans le secteur des "Chambrettes" et au "bois le Chaume", le 9éme zouave. Les événements obligent à étendre le front, de sorte que le 27, un bataillon occupe tout l'espace entre le "bois des fossés" et le "bois des Caurières".

Dans les nuits du 28 au 29, du 1er au 2, du 7 au 8 avril, l'ennemi tente des coups de mains, appuyés par une forte artillerie et un emploi intense d'obus toxiques. Il échoue.

Alors, du 13 au 14, il attaque par projecteurs. La 9éme compagnie très atteinte perd un très grand nombre d'intoxiqués. il recommence par projecteurs le 18 et la 26 sans résultats sérieux. La situation assez tendu, persiste jusqu'au 20 mai, jour où le régiment est relevé.

La troisième bataille de l’Aisne 1918

Le 23 mai, le 47éme Régiment d'Infanterie est rassemblé dans la région de Ligny-en-Barrois.

Le 28, il est embarqué en chemin de fer dans la nuit.

 

Le matin du 29, le colonel et le 2éme bataillon débarquent à Dormans. Enlevés aussitôt en camions, le bataillon est transporté à Villers-Agrou d'où il s'avance sur Ronchères. A 20 heures, l'ennemi  l'arrête devant ce village. Le chef de bataillon STIEGLER essaie de l'encercler. il l'atteint sans pouvoir y pénétrer. Les pertes sont sérieuses. Le brave sous-lieutenant HENRY est encore blessé. Le 2éme bataillon est mis à la disposition d'un général de cavalerie.

Il empêche l'ennemi de déboucher de Ronchères, le 30 au matin, mais les troupes du génie qui occupent le "bois Meunière" s'étant repliées à 7 heures 20, il est attaqué violemment sur son flanc droit. Il le repousse puis reçoit l'ordre d'occuper une position plus en arrière, y arrive vers 11 heures par échelons et attaqué de 11 heures à 18 heures, il rejette chaque attaque ne se replie que lorsque l'ennemi ayant atteint le sud de Champvoisy et de Passy-Grigny menace de l'encercler. il s'établit entre le "bois de Gèves" et Grigny, y reste jusqu'au 31 à 10 heures et reçoit alors l'ordre de repasser la Marne, ce qu'il fait à 11 heures 30. Par le pont de Verneuil, qui saute peu après. Le caporal LE BARS et le soldat GUIOUBERT se distinguent à ce passage.

Pendant ce temps, le 3éme bataillon arrive à Dormans dans l'après-midi du 30, suivi par le 1er. Ils se placent pendant la nuit dans la forêt de Ris avec des fractions anglaises et de cuirassiers. Dès le matin du 31, l'ennemi les attaque. Ils le repoussent, à 9 heures les anglais communiquent qu'ils ont l'ordre de se replier sur Verneuil.

L'ennemi menace les flancs des unités.

Vers 15 heures, le chef de bataillon du 3éme bataillon ( chef de bataillon VAZEILLES) reçoit l'ordre de protéger le repli des éléments de cavalerie. Le mouvement commence par échelons, pour couvrir la tête de pont de Passy-sur-marne. Dans la soirée, les allemands atteignent Rosay à gauche, Treloup à droite. Les deux bataillons reçoivent l'ordre de franchir le pont de Passy, ce qu'ils font dans la nuit , sauf la 1ére compagnie, détachée avec le 2éme Régiment d'Infanterie qui passe à Jaulgonne.

Le régiment a combattu tout le jour et une partie de la nuit. Les pertes sont sévères. La belle conduite du lieutenant GRILLET, du sous-lieutenant de COULHAC, des sergents CHARPENTIER et LIVET, des soldats ROUSSET et RENARD est remarquée.

 

Le 1er juin, le 47éme Régiment d'Infanterie réuni garde les passages de la Marne autour de Dormans.

Le 2 juin, l'ennemi ayant franchi la rivière dans la boucle de Jaulgonne, le 1er bataillon (chef de bataillon VOILOT) reçoit l'ordre de la nettoyer. La 2éme compagnie ( capitaine DELAMOTTE)et la 3éme compagnie (lieutenant BENARD) participent à l'opération qui s'effectue dans la nuit. La compagnie BENARD enveloppe l'ennemi par le nord le long de la rivière, une centaine de prisonniers, dix mitrailleuses sont dans nos mains. Les sous-lieutenants RIOT, LE GUILLOU, CHAUDEYRAC, le fourrier GELLEE ont pris une part brillante à ce succès.

Les journées suivantes sont assez calmes, le régiment est tout entier en ligne. Il y reste jusqu'à la fin de juin.

Relevé du 27 au 29, il est enlevé en camions, où il reste jusqu'au 5 juillet.

Dans la nuit du 5 au 6 juillet, il en repart et il revient dans la région de Pargny-la-Dhuys où il s'est embarqué huit jours avant. Il travaille sur la deuxième position.

La quatrième bataille de Champagne

Le 14 juillet, à minuit, alors que se déclenche sur le front une canonnade inouïe et que les arrières sont violemment battus. Le 1er bataillon est établi sur la deuxième position, vers  Comblizy, le 2éme bataillon  dans les bois au nord de "maison blanche", le 3éme bataillon avec le colonel à Orbais. A l'aube le 2éme bataillon se place à droite du 1er bataillon, le 3éme bataillon vient en réserve à "Maison Blanche", le régiment est sous un violent bombardement. Vers 17heures à la ferme "Le Hallais", le colonel BUHLER est blessé. Le chef de bataillon LEBAS adjoint prend le commandement du 47éme Régiment d'Infanterie. En fin de journée, l'ennemi atteint nos lignes. Le 16 à l'aube la préparation d'artillerie s'accentue. Vers 8 heures, l'ennemi attaque et il continue ses tentatives jusqu'à 3 heures, le 17, où un groupe d'une trentaine d'allemands parvenu jusqu'au corps à corps est anéanti, perdant 3 mitrailleuses.

Le 17 et le 18, l'ennemi bombarde sans arrêt, il n'attaque plus. Le colonel ZOPF prend le commandement du régiment.

Le 19 juillet, le bombardement diminue, des indices de repli sont relevés dans la soirée. Le soir, nos reconnaissances sont reçues par des feux nourris de mitrailleuses.

La bataille de Tardenois

Le 20, le régiment dépassé par une division fraîche se rassemble dans la forêt d'Enghien. Ses pertes des jours précédents sont sérieuses. A la fin de la nuit, il atteint Port-à-Binson, Deuilly et garnit la Marne sur ce front.

Dans la nuit du 22 au 23, deux demis sections du 2éme bataillon franchissent la Marne sur une passerelle. Elles ne peuvent progresser. L'artillerie rompt la passerelle. Attaquées, elles résistent.

Le 25 d'autres éléments les rejoignent, capturent un poste ennemi et avancent d'un kilomètre. La lutte d'artillerie redouble.

Le 27, le régiment pénètre dans les premières lignes allemandes. Il atteint à midi Chatillon et Vandières, à la nuit la lisière nord du bois de Rarrey.

Le 28, il touche à midi la route de Viliers-Agron Romigny. Etant en flèche, il est violemment bombardé, subit des pertes sérieuses.

Le 29, il entre dans Aiguisy fortement tenu, y fait quelques prisonniers.

Le 1er août, il attaque la ligne Aiguisy – Forzy, livre un combat très dur.

Le 2, l'ennemi se replie.Le 47éme Régiment d'Infanterie atteint la hauteur sud de Lagery.

Le 3, il franchit l'Ardre, dépasse Grugny, est momentanément arrêté sur les hauteurs au sud de Hourges. Et à 21 heures, il atteint la route Fismes – Reims.

Le 4, il touche à la Vesle malgré la résistance obstinée des mitrailleuses ennemies et malgré son artillerie.

Le 13, à la halte de Breuil une de nos sections ( lieutenant DANE) subit un rude assaut mais repousse finalement l'ennemi.

Les positions du régiment sont couvertes d'obus toxiques dans la nuit du 14 au 15. Le bataillon VOILLOT, à Hourges, est très éprouvé.

Le 15, Grugny est bombardé à son tour. Puis le front se calme peu à peu.

Du 24 au 25 août, le régiment est relevé.

Le 1er septembre, le colonel BUHLER reprend le commandement du régiment qui est cité de nouveau à l'ordre de l'armée pour sa belle conduite du 15 juillet au 3 août.

Remis à l'instruction dans la région de Verneuil, Passy, Grigny, le 47éme Régiment d'Infanterie s'embarque en chemin de fer à Oiry près d'Epernay le 13 septembre.

Le 14, il débarque à Laveline, et , le 19 il occupe la partie nord-est du secteur de Saint Dié, en particulier la Chapelotte. Le 324éme régiment américain le double, puis le relève peu à peu.

Et le 2 octobre, le régiment est remis à l'instruction autour de la Neuville.

L’entrée en Alsace

Le 15 octobre, le 47éme Régiment d'Infanterie relève un régiment américain dans le secteur de Rabache, le 248éme le relève à son tour du 27 au 30. Le 47éme Régiment d'Infanterie vient cantonner près de Corcieux.

Le 7 novembre, il est à Epinal. Il en repart le 10, apprend le 11 la signature de l'armistice à Frizon.

Le 17 il franchit le colonel de Donon, cantonne à schirmeck-Grand-fontaine où il est reçu avec enthousiasme.

Le 18,il est à Murzig-molsheim. Le 21, le 3éme bataillon occupe le pont de Kehl et le 22 novembre le régiment rentre dans Strasbourg.

 

 

Ainsi, après plus de quatre années de lutte, le régiment qui partit de la ville des corsaires, finit la guerre à Strasbourg après l'avoir commencée à Charleroi. Il contint des milliers de dévouements obscurs et de sacrifices ignorés. Il vécut des mois dans la boue des tranchées occupé à une tâche minutieuse et pénible sous l'éminence d'une attaque et en présence de la mort. Il participa à de nombreux combats et se montra aussi énergique dans l'assaut que résolu dans la résistance et s'il eut moins de récompense que d'autres, c'est peut-être que son ardeur et sa ténacité bretonnes étaient dans la nature des choses. Ceux qui ont vécu sa vie de guerre, qui ont formé de leur corps la cuirasse vivante du pays, savent que les paroles ne sont rien, que les réalisations sont tout. Ils ont réalisé. A d'autres de faire mieux. Quant à eux, ils peuvent rentrer dans leur cité, le cœur léger, quoique débordant d'un grand passé. Ils sont par leurs coups d'audace dans la lignée de Surcouf et de Duguay-Trouin et , par leur épopée, dignes de Chateaubriand.

 

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