Petit  historique

Du  8e ZOUAVES

PENDANT LA GRANDE GUERRE

 

Retour accueil

Voir les photos du 8ème Zouaves

 

 

PRELUDE

LA   RETRAITE  DE   LA  MARNE  sept. – oct. 1914

YSER

Bataille d’Artois   9 mai- 16 juin 1915

CHAMPAGNE  septembre  1915

SOMME 9 juillet---11 juillet 1916

LE  MONT-SANS-NOM  17 avril 1917

VERDUN 20 août 1917

1918

VILLERS-BRETONNEUX  avril  1918

SOISSONS---LA  CRISE  29-30 et 31 mai 1918

JUILLET  1918

LE  CHEMIN-DES-DAMES   Août—septembre 1918

CITATIONS A L’ORDRE DE L’ARMEE

 

 

 

 

 

par décret du 5 juillet 1919

 

le PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE

confère la Croix de chevalier de la Légion d’honneur

au Drapeau

du 8e Régiment de Marche de Zouaves

qui a obtenu la fourragère rouge

pour avoir été cité sept fois à l’ordre de l’Armée

au cours de la guerre (1914-1918)

 

 

Régiment superbe d’héroïsme et vaillance qui, pendant quatre ans de guerre, sans jamais faiblir, a dressé devant l’envahisseur la foi sacrée d’une troupe que sait mourir pour la défense de son sol.

   Entré le 28 août en contact de l’ennemi, il manœuvre en retraite sans faiblir jusqu’au 8 septembre où les zouaves s’arrêtent et font face. Au Château de Mondement et dans les marais de Saint-Gond, ils battent la Garde Prussienne.

  Beaux de dévouement, de courage et de sacrifice, ils dressent dans la boue de Belgique, à Boesinghe et à Nieuport, le mur inébranlable de leurs poitrines. Le 9 mai, le 16 juin et le 25 septembre 1915, sous les ordres du Lieutenant-Colonel MODELON, ils se lancent à l’attaque de la crête de VIMY et de la Butte de SOUAIN ; le 9 juillet 1916, ils se sacrifient et meurent sur les fils de fer de BARLEUX..

  Puis, sous les ordres du Lieutenant-Colonel LAGARDE, ils s’emparent, le 17 avril 1917, du MONT-SANS-NOM, réputé imprenable. LE 20 août, ils éloignent à jamais le boche de VERDUM, la citadelle inviolée.

   L’année 1918 les trouve prêts à toutes les audaces et à tous les sacrifices ; le 26 avril, ils attaquent à VILLERS-BRETONNEUX  et barrent la route d’Amiens.

Les 29 et 30 mai, alors que menaçant et terrible, monte le flot ennemi, ils accourent, se sacrifient héroïquement pour défendre la route de SOISSINS à PARIS. Ils sont encore debout le 18juillet, pour pousser de l’avant et chasser l’ennemi de CHAUDUN et de CHARANTIGNY. Et c’est en vain que du 28 août au 16 septembre, l’ennemi essaiera de s’accrocher aux falaises de l’AISNE, de tenir NEUVILLE-SUR-MARGIVAL, et le ravin de VAUXAILLON, la fougue impétueuse de ceux qui, par sept fois déjà les ont vaincus, commencera leur défaite.

 

 

 

 

 

«   Plaine d’Artois semblait s’ouvrer

devant Pétain, ce fils de l’Artois. »

Louis  Madelin

(Le Drame des Tranchées).

PRELUDE

  Les zouaves sont une des troupes les plus représentatives de l’armée française. Il flotte autour de leur chéchia un esprit de cocarde qui plait au tempérament français. Ils ont une tradition et un esprit de corps très profonds, le recrutement en est choisi et vient de toutes les provinces de France et d’Algérie. Il y a quelque dix ans, leur réputation sembla pâlir pour des raisons bien connues. Au Maroc, et surtout dans la guerre actuelle, les zouaves ont reporté cette réputation à des hauteurs inconnues jusqu’alors. «  ils ont décoré leurs drapeaux d’une gloire immortelle. »

 

  Le 27 décembre 1914, un officier belge, blessé devant Lombaertzyde,  était apporté sans connaissance au poste de secours du 4e bataillon du 8e zouaves. Quand il revint à lui, il demanda « Où suis-je ?—En sûreté au milieu des zouaves, répondit le commandant.—Ah ! les zouaves, reprit l’officier belge, ils sont toujours les premiers soldats du monde ! »

 

  Parmi les régiments de zouaves, le 8e est au premier rang avec le 4e.

A la mobilisation, les quatre  bataillons,  dont il fut composé, étaient au Maroc. Le 1er bataillon (1er bataillon du 1er zouaves) assurait dans ses postes la tranquillité de la Chaouia. Le 2e (2e  bataillon du 3e zouaves était à Rabat. Au Maroc depuis deux ans, il avait occupé Safi et Mogador, fait entre Mogador et Marrakech les fameuses colonnes de Dar-el-Cadi et de Dar-Anflous, occupé et organisé Agadir, puis parcouru les plaines brûlées du Tadla.

Le 3e (3e bataillon du 2e zouaves) veillait  au Maroc oriental, dans la région d’Oudjda.

Le 4e (4e bataillon du 3e zouaves) tenait les postes de la vallée du Sebou, face au Maroc espagnol.

  La vie de colonnes et de postes, sous la tente, toute d’imprévu et d’alertes, avait aguerri les coups et trempa les âmes. Ces quatre bataillons, fondus au creuset des mêmes souffrances et des mêmes foies, des mêmes espoirs indomptables et des mêmes sacrifices, « bronzés au feu de cent batailles », vont former la plus belle organisation parmi les organisations humaines, « un beau régiment ».

Au Maroc, au contact des allemands, chacun sentait venir la guerre.

A la mobilisation, chacun comprit que la partie décisive se jouerait sur notre frontière du Nord-Est et que c’était là qu’il fallait défendre et conquérir le Maroc. C’est là que furent envoyés les zouaves. Parmi eux, personne ne doutait de la victoire.

 

  Débarqués à Bordeaux et à Cette (Sète), du 7 au  15 août, 3 bataillons (1er, 2e et 4e) forment le régiment de marche du lieutenant-colonel Lévêque, le 3e bataillon faisant partie d’un régiment de marche de tirailleurs.

Le 20 août, ils sont dans la région de Mézières-Charleville.

Les jours suivants, ils entendent le canon de Charleroi.

Le 25, ils franchissent la frontière de Belgique, et, de Sugny, petit village belge, ils voient flamber les villages de la Meuse et de la Semoy. Ils recueillent le  IXe corps et prennent l’arrière garde.

 

Et la retraite de la Marne commence. Comme les derniers zouaves du 2e bataillon sortaient de Sugny, une religieuse dit au commandant Burkardt qui commandait le 2e bataillon : « vous partez, commandant ? » Il répondit ; « Nous reviendrons ». Aujourd’hui les zouaves sont revenus.

LA   RETRAITE  DE   LA  MARNE  sept. – oct. 1914

  Les zouaves qui la firent ne se crurent jamais battus. Certes, ils eurent l’angoisse du sol envahi. A grandes journées ils marchaient vers le Sud. Ils se disaient : « Nous manoeuvrerons,  nous manoeuvrerons, s’il le faut, jusqu’à la Seine ou la Loire ». Ils gardèrent intacte leur foi.

  Des noms et des dates jalonnent la route de la retraite.

Les vrais combats commencèrent le 28 août, au matin. L’arrière-garde retarda les têtes de colonnes ennemies à Signy-l’Abbaye. L’après-midi, toute la division marocaine se lança à la contre-attaque dans les plaines de la Fosse-à-l’Eau.

Les zouaves attaquèrent Dommery et les bois au Nord.

Les combats furent acharnés. Les pertes furent lourdes.

Mais les allemands reculèrent ou furent cloués au sol, et les zouaves restèrent maîtres du champ de bataille. Le carnet d’un officier allemand, trouvé quelque temps plus tard, disait : » Nous nous sommes battus dans les plaines de la Fosse-à-l’Eau avec les fameuses troupes africaines, zouaves et tirailleurs. Quel sens de la manœuvre ! Comme ils se glissent dans le terrain ! et quel mordant dans l’attaque !… »

  Pourtant, l’ordre de retraite vient. Il faut couvrir l’écoulement des colonnes . Le 29 août, un bataillon de zouaves tient Lannoy aussi-longtemps qu’il est nécessaire. Et la retraite continue.

 

   Le 30, nouveau coup de boutoir. Les zouaves n’attendent pas l’ennemi, ils l’attaquent, et ce  sont les combats acharnés de Novi-Bertincourt. Devant les zouaves, les allemands reculent. Sur la droite, la ligne a cédé, et la retraite continue.

 

   Le 1er septembre, nouvel arrêt. Les zouaves, déployés sur les hauteurs qui dominent Alincourt, attendent les avant-garde ennemies, au débouché des bois, et les arrêtent net.

  Alors, ces missions de contre-attaque et d’arrière-garde rempLies, à grandes marches, jusqu’au 6 septembre, la retraite continue par Reims et sa Montagne. Jours sombres, jours d’angoisse pour ceux qui ne savaient pas.

 

   Le 6 septembre, arrive l’ordre fameux : « le moment n’est plus de regarder en arrière… » Les zouaves sont au Nord des marais de Saint-Gond et occupent les hauteurs de Joches et de Coizard. La mission est simple : tenir jusqu’au dernier. Dans l’après midi le combat s’engage. L’ennemi est arrêté. Mais, vers la gauche, la ligne cède, les zouaves ne sont qu’une mince ligne. Derrière eux, des passages difficiles. Ils sont ramenés aux débouchés sud des marais de Saint-Gond.

Leur centre est sur la route qui va de Broussy-le-Petit à Coizard. Une mince ligne encore, sans réserve derrière, pas beaucoup d’artillerie. La garde prussienne hésite sans les marais.

 

   Le 7, ce sont des combats d’arrière-garde et de reconnaissances.

 

Le 8, les Prussiens attaquent en masses profondes ; ils sont fauchés, et nulle part ils ne peuvent atteindre les tranchées creusées par les zouaves. Mais nos bataillons sont décimés. Des mille combattants que comptait chaque bataillon au départ de Bordeaux, il en reste à peine 200, fatigués, amaigris, mais toujours aussi résolus.

   Il faut prendre un peu de champ.

 

Dans la nuit du 8 au 9, les zouaves sont ramenés à la lisière nord des bois d’Allemant. Malgré la fatigue extrême, ils creusent des tranchées. La garde prussienne s’est emparée du château de Mondement. Il ne faut plus qu’elle avance d’un pas. Non seulement il faut tenir, mais contre-attaquer ? en liaison avec le 77e d’infanterie, les zouaves attaquent le château de Mondemont.

Les premières attaques échouent ; ils recommencent. Les bonnes nouvelles arrivent. Sur la gauche, Franchet d’Espérey est vers Montmirail.

A droite, Foch, prenant les Allemands de flanc, les a bousculés. Deux 75, amenés à bras tapent à toute volée sans le château qui est enlevé dans  un dernier assaut.

 

Le 10,de Mondement aux des bois d’Allemant les zouaves voient fuir la garde prussienne. C’est la victoire de la Marne !

  Aujourd’hui, les Allemands des pays occupés disent ; « depuis la Marne, nous savions que nous serions battus. Mais nous avons tenté la chance comme un joueur malheureux sans une partie de poker. »

  Toute la division fut citée à l’ordre des armées. Comme un mince fil d’acier, elle avait tenu, jusqu’à tension extrême, sans rompre, et Foch a pu dire : « La fortune à voulu que la Division Marocaine fût là. »

  Puis, ce fut la poursuite.

 

Dès le 13 septembre, les zouaves vinrent se heurter contre les positions savamment choisies par l’ennemi en Champagne, au nord des marais de la Vesle.  Malgré leur petit nombre, ils enlèvent Vez, Prunay, Les Marquises. Mais l’artillerie fait défaut et la guerre de tranchées commence.

   Les zouaves la mèneront dans les secteurs les plus variés. Partout où apparaît la D. M., l’activité de combat redouble et, la plupart du temps, devant elle apparaît une division de la  garde prussienne.

Elle ne passe jamais plusieurs semaines sans faire de prisonniers : secteurs de Sillery, de la Pompelle, de Boesinghe, de Saint-Eloi près d’Ypres, de Nieuport ; les secteurs d’Attiche, devant Noyon, route de Paris, qu’il faut garder pendant la grande offensive allemande 1916 sur Verdun secteur boueux de la Somme devant Villers-Carbonnel, secteur de Lassigny, secteur de Dancourt-Popincourt, devant Roye, dur secteur de Berry-au –Bac, entre la Miette et l’Aisne, secteur de Beaumont et  de Seicheprey, en Lorraine au nord de Toul, partout les zouaves ont montré leur mordant, faisant coups de main et reconnaissances,  remuant la terre, creusant et fortifiant. Travail obscur, ingrat pour lequel il faut une volonté d’airain.

 

Un jour, en Lorraine, le régiment fut relevé par les Américains, qui témoignèrent hautement leur admiration pour le 8e zouaves. Pendant tous ces séjours en secteur, les zouaves du 8e ne perdirent jamais un bout de tranchée.

 

   En octobre 1914, le 8e zouaves prend nettement sa personnalité, avec ses quatre bataillons, son numéro 8, et déjà son esprit de corps. En août 1915, il recevra son drapeau. Il aura trois colonels  pendant la guerre :  les lieutenants-colonels Modelon, Auroux et Lagarde. Le lieutenant-colonel Modelon lui fera cueillir deux palmes et la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre. Sous le commandement du colonel Lagarde, il conquérera cinq palmes, la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire, puis la fourragère rouge, et demain sans doute, la Légion d’honneur viendra couronner son drapeau.

  Bien qu’ayant participé, comme on l’a vu plus haut, à la vie de secteur, le 8e zouaves fut de presque toutes les grandes actions offensives de la guerre, et il pourra inscrire sur la soie de son drapeau : la Marne, Yves, Artois, Champagne, Somme, Moronvilliers, Verdun, Soissons, 18 juillet Chemin-des-Dames, tous ces noms qui, dans l’histoire de l’avenir, sonneront bien haut.

YSER

  Au nord de Boesinghe, sur la rive droite de l’Yser, il est un petit bois appelé Bois Triangulaire. Depuis dix jours, la division de fer de Nancy menait une lutte sans merci.

C’est sans cesse attaques et contre-attaques.

Le 14 novembre1914 , les zouaves vinrent renforcer le 26e d’infanterie. Le 3e bataillon contre-attaqua dans le bois avec une telle ardeur et une telle vaillance que chasseurs à pied et fantassins se mirent à applaudir en criant : « Bravo, bravo, les zouaves ! »

Le bois fut pris. C’était le temps de la course à la mer. Tant que les zouaves furent là dans l’eau, la neige, la glace, la boue et le froid, les allemands n’avancèrent plus d’un pas

 

Bataille d’Artois   9 mai- 16 juin 1915

Voir la bataille dans son ensemble

Le 8e zouaves, débarqué le 26 avril à Bries, dans le Pas-de-Calais, est, dès le 29, placé en secteur à l’est de Mont-Saint-Eloi.

De grands travaux sont immédiatement commencés en vue d’une attaque que l’on sent prochaine.

L’Etat-Major vient en effet de décider de prendre l’offensive entre Arras et Lens, de s’emparer de la cote 140, point culminant de la crête de Vimy, dernier obstacle naturel protégeant vers l’ouest l’immense plaine de Douai.

C’est la Xe  armée qui est chargée de l’attaque ; le 33e corps, commandé par le général Pétain,  dont fait partie la Division Marocaine, a reçu la mission délicate d’ouvrir la brèche dans les lignes ennemies.

  Le dispositif de la division est le suivant : 2 régiments en ligne,  2 régiments en réserve dont le 8e zouaves, à la disposition du général Pétain.

 

Le 9 mai à l’aube, une aube radieuse de printemps, le régiment est rassemblé en formation articulée dans les boqueteaux au sud-ouest de Mont-Saint-Eloi. Le roulement du canon durant toute la nuit s’est fait entendre sur tout le front d’attaque.

A 10 heures, les premières vagues d’assaut sortent des parallèles de départ et se lancent en avant dans un élan indescriptible, dépassent les fameux Ouvrages Blancs, masse de bastions et de tranchées de craie.

 

Trois dates célèbres pour le 8e zouaves !

Le 9 mai la victoire le toucha de son aile.

Pétain commandait.

Les canons sonnaient dans l’air clair du matin. Les zouaves sont en réserve.

A 10 heures, l’attaque.

A 11 heures, les tirailleurs sont à la cote 140. A  midi les zouaves sont à la grande route d’Arras. Les renforts allemands arrivent de toutes parts. Ils contre-attaquent. Les zouaves fauchent ces contre-attaques de leurs feux, puis contre-attaquent eux-mêmes au son du clairon.

Ils sont très en pointe sur le reste de la ligne, au petit chemin creux, depuis fameux, sous le nom de Chemin des zouaves, qui va de Souchez à Neuville-Saint-Vaast.

 

Le 11 mai, la bataille reprend. Il faut prendre la cote 140.

L’attaque partira du chemin creux à 14 heures. Pris de flanc par des feux de mitrailleuses et de 77 d’une violence inouïe, les zouaves sont fauchés. Mais ils tiendront tant qu’on voudra.

 

  L’attaque de grande percée est reprise le 16 juin.

Le 8e zouaves attaque devant Souchez. Les vagues successives s’avancent comme à la manœuvre, balayant tout. Encore une fois les zouaves sont très en pointe sur la cote 119. ce n’est pas encore l’heure de la grande ruée. L’ennemi dispose de moyens puissants, et les pertes sont lourdes.

  Les zouaves sont relevés, les allemands contre-attaquent et reprennent leurs tranchées. Un bataillon est en danger d’être fait prisonnier.

Alerte pour les zouaves !

Et le 22 juin, deux compagnies, les 5e et 7e, capitaine Arrestat et capitaine Mugnier, s’élancent, sans préparation d’artillerie, sans un coup de feu.

Les tranchées sont reprises et les allemands faits prisonniers.

 

CHAMPAGNE  septembre  1915

Voir la bataille dans son ensemble

Sera-ce pour cette fois ? Les troupes sont nombreuses dans les bois de sapins de la Champagne pouilleuse.

La préparation d’artillerie dure trois jours.

L’artillerie de tranchée travaille déjà fort. Le 8e Zouaves est près du bois Sabot, en face de la butte de Souain.

Les longs boyaux s’allongent dans la craie blanche. Le 25 septembre, à 9 h 15, sous un ciel brumeux, par une pluie fine, le 8e Zouave s’élance, 3e bataillon en tête. Il faut tourner le bois Sabot.

Une heure après, le bois était à nous avec des prisonniers, des canons, du matériel ! Mais à la butte de Souain, les allemands ont une seconde position intacte que l’artillerie n’a pas détruite. Toutes les attaques viennent se briser sur les réseaux de fils de fer.

L’ennemi contre-attaque en vain ; les morceaux de France que les zouaves du 8e ont reconquis, ils les gardent.

 

SOMME 9 juillet---11 juillet 1916

Barleux.---- Triste souvenir pour les zouaves du 8e ! Belles occasions perdues ! Souvenirs émus des amis tombés avec une vaillance inégalable !

Depuis le 1er juillet, une série de succès permettait les plus belles espérances.

 

Le 9, il s’agissait de prendre Barleux. Ce fut la tâche du 4e bataillon du 8e Zouaves. Ce que l’on peut dire, c’est que la préparation fut insuffisante.

Les allemands avaient eu le temps d’amener de gros renforts, de se fortifier et de semer traîtreusement  des réseaux de barbelé dans les avoines et les blés.

Les zouaves s’élancent avec une bravoure intrépide. Ils sont fauchés dans les fils de fer.

 

LE  MONT-SANS-NOM  17 avril 1917

  Une vraie victoire pour les zouaves ! Depuis des mois, le 8e zouaves a travaillé silencieusement avec la volonté acharnée de forcer le succès.

En décembre 1916, une attaque était prête devant Villers-Carbonnel. Elle est remise. En mars 1917, une autre attaque était prête devant Roye. Les allemands s’en vont.

Alors est décidée l’attaque des monts de Moronvilliers.

Le 8e Zouaves doit enlever le Mont Sans Nom.

La préparation, quoique hâtive, est minutieuse. Le mon se dresse sur la plaine de Champagne, formidablement fortifié. Avant l’opération, les zouaves disaient : « Il faut du culot pour attaquer cela ! » Ils aimaient ce « culot ». Et pourtant, en ce temps-là, ce n’étaient pas encore les grandes orgues de l’artillerie lourde !

L’attaque part à 4 h 45 par un matin de neige et de boue, dans la lumière indistincte de l’aube. Les trois bataillons sont l’un derrière l’autre. Une heure et demie plus tard ; le mont était tourné par les manœuvres les plus habiles, la garnison, le matériel, les canons capturés. Les objectifs étaient atteints.

On pouvait marcher, mais à droite, à gauche, c’était l’accrochage. Encore une fois les zouaves étaient en pointe. Naturellement, les contre-attaques vinrent.

Le 19 et le 20, elles furent formidables.

Trois régiments s’acharnèrent sur les zouaves. Mais les zouaves se souvinrent que le drapeau de leurs anciens n’a jamais reculé. Il est un bois bizarrement nommé N° 50, dont les 100e et 101e saxons se souviendrons longtemps.

Là pourrit, parmi les ramées de pins, la fleur de la jeunesse saxonne.

  Le 8e Zouaves avait retrouvé sa voie.

Désormais ses succès ne s’arrêteront plus.

 

VERDUN 20 août 1917

Battre les allemands sur le terrain choisi par eux-mêmes et conquérir les observatoires nécessaires aux opérations futures, tel est le but. Le 8e Zouaves doit enlever le ravin des Caurettes, la crête de l’Oie et le bois des Corbeaux. La préparation est faite de longue main, minutieuse, formidable. L’artillerie lourde donne toute sa puissance.

 

Le 19, au soir, par un beau jour d’été, sous un ciel teinté de rose et de rouge ; parmi la poussière des éclatements et les brumes légères qui montent des prairies de la Meuse, c’est un tel ouragan que, dans la tranchée, les zouaves disent : « Avec cela on peut y aller ».

  L’attaque part à 5 heures du matin, dans le brouillard, et malgré les mitrailleuses, trois heures après les Caurettes, la crête de l’Oie, le bois des Corbeaux, des prisonniers, des mines, des mitrailleuses étaient entre les mains des zouaves.

Ils ne s’arrêtent pas.

Leurs reconnaissances audacieuses franchissent le ruisseau de Forges, abordent le bois de Forges, détruisent les batteries. Pendant dix jours, ils tiennent le bois des Corbeaux et l’organisent.

Ils ne pouvaient donner un coup de pioche sans rencontrer un obus ou un crâne .

 

 

1918

  L’année la plus formidable de la guerre ! Un instant la balance du destin semble pencher en faveur de l’Allemagne.

Mais, dans la tempête, un pilote prit le gouvernail et, d’un coup de barre terrible, il redressa le navire.

Désormais, la victoire est sûre et prochaine.

  Les zouaves seront aux endroits les plus durs des derrières batailles ; cela s’appelle : Villers-Bretonneux, Soissons, 18 juillet, le Chemin-des-Dames et, le matin de l’armistice, ils étaient prêts à se lancer dans la bataille qui devait se livrer en Lorraine.

 

VILLERS-BRETONNEUX  avril  1918

Après leur terrible coup de boutoir du 21 mars, les allemands veulent s’emparer d’Amiens et couper l’armée britannique de l’armée française. Pour prendre Amiens, il faut être maître du fameux plateau de Villers-Bretonneux. Les allemands montent une attaque avec des troupes fraîches. Les zouaves ne l’attendent pas, ils attaquent les premiers.

L’action va s’engager dans des conditions difficiles. le régiment est prévenu le 25 avril à 14 heures. Il faut relever, dans la nuit, des troupes australiennes dont la ligne est flottante.

Les reconnaissances, faites sous des feux violents, sont pénibles. Toute la nuit se passe à disposer les troupes, une longue nuit de fatigue sans sommeil.

  Les bataillons sont l’un derrière l’autre.

Il s’agit d’enlever le monument de Villers-Bretonneux.

A l’aube, à 5 h 15 , le régiment s’ébranle parmi les blés et les cultures. Les compagnies de tête suivent le barrage roulant, gravissent les pentes, arrivent à la crête, mais ne peuvent déboucher.

Les sections de tête perdent 50 % de leur effectif. Prises de face et d’enfilade par des feux de mitrailleuses, elles s’accrochent au terrain sans reculer d’une semelle, malgré la violence des feux d’artillerie.

 

  L’après-midi, une nouvelle tentative est faite. Les reconnaissances gagnent une centaine de mètres. Si le Monument n’a pu être atteint, l’opération n’en est pas moins un succès. Elle a prévenu une attaque et désorganisé deux divisions allemandes mélangées au cours d’une  relève.

  Le chef d’état-major du corps australien, dont les zouaves avaient, les jours précédents, admiré la froide bravoure et l’indomptable énergie, exprima au  colonel, en terme émus, l’admiration de ses troupes pour la magnifique tenue et l’habilité manœuvrière du régiment sous le feu.

 

   Pendant quatre jours, le 8e Zouaves organisa le terrain, sous un marmitage en quelque sorte fantastique, puis s’en fut vers, un nouveau destin.

 

SOISSONS---LA  CRISE  29-30 et 31 mai 1918

  Cette fois, il ne s’agit plus d’attaquer, il s’agit d’arrêter la ruée ennemie, de tenir coûte que coûte.

Depuis la Marne, nul combat  ne fut plus acharné que cette défense du ravin de la Crise, petite rivière au sud-ouest de Soissons. Ayant enlevé le Chemin des Dames et franchi l’Aisne, les allemands descendaient à grands pas vers le Sud.

 

Alertés, transportés en autos, débarqués au contact de l’ennemi, les zouaves ne l’attendent pas.

Ils marchent audacieusement à sa rencontre, décidés à lui interdire le passage de la Crise. Il faut lire dans le rapport officiel le récit de la soirée du 29 mai et de la journée du 30 mai : la marche des avant-gardes, la prise de contact, les reconnaissances dans la soirée, la nuit calme et, dès l’aube, l’ennemi, qui a pu profiter de l’ombre pour avancer artillerie et infanterie, commençant sur nos tranchées un tir violent d’obus de tous calibres. Puis l’attaque. Trois régiments allemands, appuyés par une artillerie formidable, attaquent le 8e Zouaves.

 

Les allemands employèrent là, d’une façon savante, leur tactique d’infiltration, de manœuvre sur les flancs et de feux intenses de mitrailleuses. Les renseignements arrivent d’heure en heure.

Les pertes sont lourdes, mais, dit le capitaine Servais, « ne vous inquiétez pas, on tiendra ». L’artillerie n’a pas de munitions : 30 coups par pièce. Peu importe : avec les mitrailleuses et les fusils, on tiendra.

Malgré tous les efforts, l’infiltration ennemie se poursuit, les Boches fourmillent, il y en a partout. La 10e compagnie est encerclée. Depuis 10 h 30 jusqu’à 14 heures, elle mène un dur combat, corps à corps ; quand les hommes n’ont plus de munitions, ils se servent de leur poings et de leurs casques comme massues. Tous les officiers sont blessés ou tués. Il ne reste plus qu’un sergent et 12 hommes, dont 7 réussissent à regagner nos lignes  en se frayant un  chemin à travers les lignes ennemies. Les zouaves cèdent quelque peu par échelons, en manoeuvrant. Les 1er et 3e bataillons, en première ligne, sur un front de 4 kilomètres, combattent jusqu’à épuisement. Le 2e et la liaison du colonel contre-attaquent avec fureur. Tous tiennent, malgré la violence des bombardements et la mitraille des avions.

Et quand vint le soir, les allemands, qui croyaient avancer à grandes marches vers le Sud et l’Ouest, n’avaient, malgré leur énorme supériorité numérique, gagné que quelques centaines de mètres de terrain, et cela au prix des pertes les plus sanglantes. Les zouaves étaient là.

JUILLET  1918

Quand les unités qui n’étaient pas engagées le 18 juillet apprirent, le 20, que dans une contre-attaque superbe, l’armée Mangin avait pris 20.000 prisonniers et 400 canons, ils comprirent que la bataille décisive qui devait nous conduire à la victoire était engagée.

 

  Le 8e Zouaves était de cette journée.

Descendant des pénibles tranchées de Cutry, dans la nuit du 16 au 17, il ne recevait que dans l’après-midi du 17 l’ordre d’attaque, qui était pour le lendemain matin. A 4 h35, les colonnes s’ébranlent. L’infanterie agit en liaison avec les chars d’assaut. Le régiment est en deuxième ligne, derrière la Légion étrangère. Les colonnes marchent  d’un train d’enfer.

A 8 heures, les zouaves, suivant le plan établit, dépassent la Légion, et la marche continue.

 

Ils enlèvent la ferme Maison-Neuve et débordent Chaudun. L’objectif normal est atteint. L’ordre est donné de continuer. Mais, à gauche, les Américains ont progressé beaucoup moins vite. Les renforts allemands arrivent, infanterie nombreuse, artillerie, aviation. De notre côté, l’artillerie n’a pu amener assez de munitions. Il faut monter une attaque. Le soir tombe. L’attaque est remise au lendemain.

En trois heures, le 8e Zouaves avait atteint son objectif normal, situé à 3 km 500, puis aux prix de durs combats, progressé plus d’un kilomètre au delà. Le succès était complet.

  Les combats continuent le 19 et le 20. attaques, contre-attaques, luttes d’artillerie. Les zouaves progressent encore au cours des plus durs efforts. En trois jours de combat, ils ont avancé de plus de 11 kilomètres dans les lignes ennemies

 

 

LE  CHEMIN-DES-DAMES   Août—septembre 1918

  Les derniers combats, les plus durs peut-être qu’aient jamais menés les zouaves du 8e. Il s’agissait d’enlever les formidables positions du Chemin-des-Dames  (Laffaux-Vauxaillon) et de déboucher dans la plaine de Laon.

Les meilleures troupes d’Allemagne  tiennent les positions, régiments de Kronprinz et d’Elisabeth. Les zouaves avancent. L’artillerie ennemie est nombreuse, vigilante, active. Elle empoisonne le sol et l’air par ses gaz asphyxiants.

Les zouaves tiennent et avancent. L’ennemi lance des contre-attaques, les zouaves les brisent, et s’ils perdent un bout de tranchée, ils contre-attaquent et le reprennent, et continuent à avancer.

Les mitrailleurs ennemis se défendent jusqu’au dernier et sont tués sur leurs pièces. Les tranchées sont enlevées à la grenade. Les actions héroïque se multiplient. Les rapports officiels répètent à chaque instant :

  « Les zouaves sont magnifiques, ils se battent avec une énergie farouche. »

Dans une contre-attaque acharnée, les sections Fabre et Adroguer  reconduisent sur leurs positions les survivants d’un bataillon Strosstrupp, qui vient d’attaquer.

 

   Le 7, au matin, le commandant Servais écrit au colonel :

« Je suis à bout. Voilà quatre jours que je n’ai rien pu manger. Je suis incapable de me tenir debout. Je me suis raidi jusqu’à présent, mais la fièvre m’a abattu, avec des brûlures à la poitrine qui me font vomir à chaque instant. Je suis en rage. Que faut-il faire ? J’aurais voulu tenir encore ce jour, mais je crains, s’il y a une marche quelconque à faire, de tomber aux premiers 100 mètres. Je suis prêt à me faire porter sur un brancard pendant la progression. Je fais appel, à cous, mon colonel. C’est dur pour moi. »

 

Evacué par ordre, le commandant Servais meurt le 10 septembre.

« Héros de légende, tombé au matin de la victoire ! » Avec de tels hommes, que ne peut-on pas ?

  Pendant dix-huit jours, les zouaves se sont battus de la sorte. Ils ont perdu 18 officiers et 873  hommes. Ils ont vaincu l’élite des troupes allemandes.

  Quand ils sont relevés,  c’est pour aller préparer une nouvelle opération, et le 11 novembre à 6 heures du matin, quelques minutes avant l’attaque, quand leur parvint la nouvelle de l’armistice, ils étaient prêt à foncer sur Metz.

  Jadis, au temps du royaume de France ou de l’Empire, le roi ou l’empereur, pour récompenser les hauts faits d’armes ou les services signalés rendus à l’Etat, donnaient à leurs sujets des lettres de noblesse. Dans cette guerre la France a pu donner à pleines mains aux plus humbles de sis enfants « les plus lettres de noblesse qui soient au monde ». Souvent, les titres anciens pâliraient près les « citations » de la grande guerre. Les zouaves du 8e ont cueilli la plus belle moisson.  De même que les vétérans de l’armée d’Italie, ayant fait leur devoir sans peur et sans reproche, ils peuvent, selon la belle parole de l’hymne américain, rentrer pleins de fierté « dans la terre des hommes libres et la demeure des braves » :

 

  In the land of the free and the home of the brave.

 

Commandant  POULAIN,

Du 8e zouaves

 

 

 

 

CITATIONS A L’ORDRE DE L’ARMEE

Du 8e Régiment de marche de Zouaves

 

1re CITATION

8 septembre 1915, de la Xe armée :

 

  le 16 juin, sous les ordres du lieutenant-colonel MODELON, a brillamment enlevé à la baïonnette quatre lignes de tranchées allemandes, et s’y est maintenu, malgré les violentes contre-attaques de l’ennemi, sous un feu intense d’artillerie et de mitrailleuses. Alerté dans son cantonnement de repos, pour reprendre ces mêmes tranchées perdues , s’en est de nouveau emparé le12 juin, par une charge à la baïonnette menée avec un élan remarquable.

 

 

 

2e CITATION

30 janvier 1916, de la IV e armée :

 

  Le 25 septembre 1915, sous les ordres du lieutenant-colonel MODELON, a brillamment enlevé plusieurs lignes de tranchées allemandes et poursuivi énergiquement d’ennemi jusqu’à l’objectif indiqué. A pris à la baïonnette une batterie allemande. S’est emparé de nombreuses mitrailleuses et fait un gros butin. S ‘est ensuite organisé et maintenu dans un secteur des plus délicats, fournissant pensant trois semaines un effort exceptionnel avec un entrain et une bonne humeur remarquables.

 

 

3e CITATION

7 mai 1917, de la IV e armée :

 

  Sous les ordres du lieutenant-colonel LAGARDE, a enlevé, le 17 avril 1917, avec un élan  merveilleux, une série de hauteurs puissamment fortifiées. A ainsi atteint, d’un seul élan, l’objectif qui lui avait été fixé, faisant plus de 500prisonniers et s’emparant de 6 canons et d’un matériel considérable (mitrailleuses, minenwerfer de calibres).

   Le 19 avril 1917, a arrêté net une puissante contre-attaque ennemie, faisant 75 prisonnier, s’emparant de 6 mitrailleuses et d’un canon de 150.

  Le 20 avril, malgré un bombardement d’une extrême violence, a brisé une nouvelle attaque ennemie menée par deux régiments, a progressé à la suite de cette attaque, faisant des prisonniers et s’emparant de 3 canons de 105.

   Pendant cinq jours, les zouaves du 8e , et en particulier le 2e bataillon, sous l’énergique impulsion du commandant DURAND, n’ont cessé de faire preuve d’une initiative individuelle et d’un moral qui ont fait l’admiration de tous .

 

 

4e CITATION

septembre 1917, de la 11e armée :

 

Véritable régiment d’attaque, aussi remarquable par son superbe moral que par son parfait entraînement. Vient encore, le 20 août 1917, sous les ordres du lieutenant-colonel LAGARDE, de faire preuve de ses hautes qualités manoeuvrières, en enlevant, sur une profondeur de 3 kilomètres, une série d’organisations importantes.

  Marchant de l’avant, les reconnaissances du 8e Zouaves, vigoureusement commandées et faisant preuve de l’ardeur traditionnelle de leur régiment, est pénétré dans des batteries ennemies où un matériel considérable a été détruit, puis, constatant au delà de leur objectif la présence de batteries en action, ont poussé jusqu’à elles à travers notre propre barrage et en ont détruit les défenseurs et le matériel, malgré une énergique résistance de l’adversaire. A capturé 360 prisonniers, 10 mitrailleuses, 76 minenwerfer et fait sauter 7 canons.

 

5e CITATION

20 septembre 1918, de la Xe armée :

 

Après avoir, dans la Somme, en avril1918, mené avec abnégation une lutte très dure, à peine reconstitué, enlevé de ses cantonnements de repos et jeté dans la mêlée en quelques heures, a, sous les ordres du lieutenant-colonel LAGARDE , pendant les journées des 29 et 30 mai 1918, opposé aux masses allemandes un mur inébranlable, et, par les heureuses dispositions de son chef, par la valeur et l’esprit de sacrifice déployé par chacun, a largement contribué à enrayer l’avance ennemie.

 

 

6e CITATION

octobre 1918, de la Xe armée :

 

Magnifique régiment, confiant dans sa force, fier de son passé et sur de la victoire. Le 18 juillet 1918, sous les ordres du commandant CALLAIS, après une marche d’approche d’une longueur égale, s’est enfoncé de 4 kilomètres dans les lignes allemandes, balayant dans son élan impétueux toutes les résistances que lui imposait un ennemi acharné.

     Arrivé à l’objectif normal qui lui était assigné, a essayé deux fois, dans la même journée, de le dépasser.  A réussi, le 19, dans un élan irrésistible, à progresser encore, portant ainsi son avance totale à 11 kilomètres.

     Le 20 juillet, a opposé aux très violentes contre-attaques de l’ennemi l’énergie farouche d’une troupe décidée à la victoire et au sacrifice et a conservé  intégralement les positions conquises. A capturé 20 canons, plusieurs centaines de prisonniers, un nombre considérable de mitrailleuses lourdes et légères et de minenwerfer.

 

 

7e  CITATION

octobre 1918, de la Xe armée :

 

         Fidèle à son passé d’héroïsme et de gloire, vient encore, pendant dix jours de bataille acharnée, de prouver sa valeur. Sous les ordres du lieutenant-colonel LAGARDE ; il entre, le 2 septembre 1918, au contact de l’ennemi qu’il presse et harcèle le 3 et le 4 .

   Le 5 ; il voit la récompense de sa ténacité, et, talonnant dans une ardente poursuite les arrière-gardes en retraite, s’empare du village de Neuville-sur-Margival et progresse de plus de 5 kilomètres.

    Heurté le 6 aux retranchements de la ligne Hindenburg, il les martèle pendant sept jours, avançant pas à pas dans une lutte sans merci.

   Le 13, violemment contre-attaqué, il oppose à la ruée ennemie le mur inébranlable de sa bravoure.

Le 14 et le 15, attaque à nouveau sous  les ordres du lieutenant-colonel CADIOT, et progresse encore.

   A réalisé une avance totale de plus de 7 kilomètres, capturé des prisonniers et un matériel considérable.

 

 

&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&  

DIVISION  MAROCAINE    Etat-Major

-----------

ORDRE  GENERAL  N° 12

ADIEUX  AU  8e ZOUAVES

Officiers, Sous-officiers et Soldats,

  Quelques semaines à peine se sont écoulées depuis le jour où, devant vos drapeaux inclinés et vos regards émus, ont défilé pour la dernière fois les vétérans glorieux de la Légion étrangère.

     Aujourd’hui à leur tour les zouaves nous quittent.

     Drapeaux ! Inclinez-vous encore, et vous, soldats de la Marocaine, saluez très bas le régiment qui s’en va, qu’il lise dans vos yeux attristés l’expression de notre peine et de nos regrets unanimes.

   Ils étaient venus de toutes nos provinces, de la Bretagne de du Béarn, de la Provence et de l’Artois, de la Bourgogne et de la Picardie, de l’Afrique aussi. Au milieu des légionnaires étrangers, des tirailleurs algériens ou malgaches, ils représentaient le petit soldat de France. Ayant senti le poids de cet honneur, ils s’étaient crus tenus d’incarner toutes les vertus de l’infanterie française, la vaillance avec la bonne humeur, l’amour du devoir avec la discipline et l’esprit de sacrifice, et comme à ces vertus ils joignaient celles des guerriers de l’Afrique, ils furent d’inégalables soldats .

     Vous connaissez leur merveilleuse histoire. La Fosse à l’Eau, Berthoncourt, Mondement sont leurs premières victoires. L’Artois, la Champagne et la Somme plus tard virent leurs exploits. En 1917, ils ont conquis le Mont-sans-Nom  et rejeté jusqu’au ruisseau 

 

 

Retour accueil                retour page précédente